Défense passive

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La défense passive consiste en la protection des populations en cas de conflit armé. Cette notion est née dans les années 1930 et comprenait essentiellement des mesures de protection en cas de bombardement en renforçant l'action des pompiers :

  • mise en place d'un réseau de surveillance et d'alerte (sirène) ;
  • construction d'abris souterrains et recensement de lieux pouvant servir d'abris (métro, caves…) ;
  • information et sensibilisation de la population (par voie d'affiches, de radio…) sur la conduite à tenir en cas d'alerte : extinction des feux, occultation des fenêtres, se diriger vers l'abri le plus proche (que l'on aura repéré avant), l'utilisation des moyens de protection individuels en cas d'attaque chimique (gaz)…

La notion a par la suite évolué pour devenir celle de sécurité et protection civile, qui englobe les risques en dehors des guerres.

En Corée du Sud[modifier | modifier le code]

La Corée du Sud a un important réseau d'abris en raison de la menace que fait peser la Corée du Nord depuis la guerre entre ces deux pays entre 1950 et 1953.

En mai 2017, elle dispose de 17 501 abris dont 3 321 installations d'évacuation de la sécurité civile telles des stations de métro et des abris dans les immeubles de bureaux et bâtiments officiels ayant une superficie totale de 23,69 km2 pour la seule ville de Séoul[1].

En France[modifier | modifier le code]

Guérite en béton dite de défense passive pendant la Seconde Guerre mondiale.

En France, une association dénommée Union nationale pour la défense aérienne et pour la protection des populations civiles (« UNDA ») voit le jour à Paris, en 1933, sous la présidence d’honneur de Gaston Doumergue, ancien président de la République française.

Une première loi « relative à l'organisation des mesures de protection et sauvegarde de la population française »[2] est promulguée le 8 avril 1935[3] ; elle rend obligatoire l'organisation de la défense passive par l'État « contre le danger d'attaque aérienne » sur l'ensemble du territoire national. De nombreux décrets d'application sont publiés jusqu'en 1938, définissant les statuts du personnel de la défense passive, réglementant les appareils de protection contre les gaz toxiques, organisant la création d'abris publics et de postes de secours, et imputant les dépenses sur le budget de l'Etat.

En 1938, l’UNDA prend la dénomination de Comité national de défense aérienne et de sauvetage public.

Une seconde loi du 11 juillet 1938 « de défense nationale sur l'organisation de la nation en temps de guerre »[4], plus ambitieuse, prévoit le fonctionnement des pouvoirs publics en temps de guerre et prépare l'économie française à l'éventualité de la guerre. Plus de 35 textes relatifs à la défense passive contre les attaques aériennes sont publiés en 1939[3].

Après la Seconde Guerre mondiale, Jean-Eugène Laurent Perrussel et Marcel Libert fondent le 27 janvier 1950, l'Union nationale de protection civile (UNPC).

Il est apparu à Laurent Perrussel, au cours des années, que les sujets traités par les colloques et les conférences de l’Union nationale de protection civile méritaient d’être partagés au sein d’un laboratoire d’idées largement ouvert aux professionnels de la sécurité tant publics que privés. C’est dans ce but que l’UNPC fonde en 1959, le Conseil national de la protection civile (CNPC).

En Suisse[modifier | modifier le code]

En Suisse, la loi fédérale sur la protection de la population et sur la protection civile impose que « chaque habitant doit disposer d'une place protégée dans un abri antiatomique situé à proximité de son lieu d'habitation et atteignable dans un délai raisonnable [...]. Lors de la construction de maisons d'habitation, de homes et d'hôpitaux, les propriétaires d'immeubles doivent réaliser des abris, les équiper et, par la suite, les entretenir ». Ces abris sont destinés à la protection anti atomique et ont pour l'essentiel été construits dans les années 1960 et 1970 face à la menace nucléaire. En 2006, la Suisse comptait environ 300 000 refuges aménagés dans des habitations, institutions et hôpitaux, de même que 5100 abris publics pour un total de 8,6 millions de places[5].

Iconographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Simon Scarr, Weiyi Cai, Wen Foo et Jin Wu, « North Korea’s other threat », sur Reuters, (consulté le ).
  2. « Lexpol - Loi du 08/04/1935 », sur cloud.pf (consulté le ).
  3. a et b « Première loi de défense passive », sur senat.fr (consulté le ).
  4. « Organisation générale de la nation pour le temps de guerre : loi du 11 juillet 1938, décret du 1er septembre 1939… », sur FranceArchives (consulté le ).
  5. Daniele Mariani, « A chacun son bunker », sur swissinfo.ch, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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