Disthène

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Disthène
Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Disthène
Disthène (31 × 9 cm). São José da Safira, Doce (Minas Gerais, Brésil).
Général
Numéro CAS 1302-76-7
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Al2O5Si Al2O(SiO4)
Identification
Masse formulaire[2] 162,0456 ± 0,0018 uma
Al 33,3 %, O 49,37 %, Si 17,33 %,
Couleur bleu, blanc, gris, vert, jaune, rose, noir, incolore
Système cristallin triclinique
Réseau de Bravais Primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace Pinacoïdale ;
Macle Très commun, sur {100} ou sur {010} {001}
Clivage parfait à {100}, bon à {010}
Cassure esquilleuse
Habitus cristaux prismatiques lamellaires, tabulaires.
Échelle de Mohs 7,5 selon l'allongement et 4,5 perpendiculairement
Trait blanc
Éclat vitreux à nacré
Propriétés optiques
Indice de réfraction a=1.712-1.718,
b=1.72-1.725,
g=1.727-1.734
Biréfringence Biaxial (-) ; 0,012 - 0,016
2V = 84,2°
Fluorescence ultraviolet oui, et luminescent
Transparence transparent à translucide
Propriétés chimiques
Densité 3,53 - 3,65
Solubilité Insoluble dans les acides
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le disthène (agréé par l'Association internationale de minéralogie sous le nom de terme anglais de « kyanite ») est une espèce minérale du groupe des silicates, et du sous-groupe des nésosilicates, typique des roches métamorphiques. C'est la phase de basse température / haute pression des polymorphes de Al2SiO5. Dans le cas du disthène avec des traces de Se ; Cr ; Fe ; Mg ; Ca ; K.

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

Il existe deux versions :

  • Le disthène :
    • Du préfixe grec δι- (« deux »), et de σθένος (« force »), en rapport avec la différence des propriétés électriques suivant le sens du cristal. L'inventeur en est René-Just Haüy[3], en 1801 ;
  • La Kyanite (cyanite) :

Topotype[modifier | modifier le code]

Mont Greiner, Zillerthal, Autriche. Déposé à l'Académie des mines de Freiberg, Allemagne No 22491.

Cristallographie[modifier | modifier le code]

  • Paramètres de la maille conventionnelle : a = 7,112 Å; b = 7,844 Å; c = 5,574 Å; Z = 4 ; alpha = 90,12°; beta = 101,1° ; gamma = 105,9°; V = 293,46 Å3.
  • Densité calculée[Comment ?] = 3,67.

Gîtologie[modifier | modifier le code]

Le disthène est un minéral caractéristique du métamorphisme régional, dans certains micaschistes et gneiss. Dans des faciès plus profonds (quand la température augmente), le disthène est remplacé par de la sillimanite de même formule chimique : on parle de transition polymorphique. Le système Al2SiO5 ou système des silicates d'alumine comprend aussi l'andalousite (phase de pression et température basse) comme minéral et il fournit une évaluation des conditions de pression et de température dans les roches métamorphiques riches en aluminium (comme les pélites).

Minéraux associés[modifier | modifier le code]

Synonymie[modifier | modifier le code]

  • béril feuilleté (Sage) [4] ;
  • cyanite : cf. plus haut ;
  • kyanite : nom anglo-saxon retenu par l'IMA; cf. plus haut ;
  • sappare (Saussure fils, 1789)[5] ;
  • talc bleu (Sage)[6] ;
  • zéolithe cyanite (Louis Gmelin)[7].

Variétés[modifier | modifier le code]

  • cyanite chromifère (anglais chrome cyanite ou chrome kyanite) : variété chromifère de disthène, trouvée en Nouvelle-Zélande et en Russie, de formule idéale (Al,Cr)2SiO5.
  • rhaëticite : variété grise à noire de disthène.

Galerie[modifier | modifier le code]

Gisements remarquables[modifier | modifier le code]

Brésil
  • São José da Safira, Doce, Minas Gerais[8]
Canada
  • Normetal Mine (Abana Mine), Normetal, Abitibi-Ouest RCM, Abitibi-Témiscamingue, Québec[9]
États-Unis
France
Italie
Népal
  • Milka Danda, Phakuwa, District de Sankhuwasabha (Sankhuwa Sahba), Région de Kosi

Utilisation[modifier | modifier le code]

  • Le disthène peut être utilisé pour la fabrication de céramique à résistance thermique et chimique.
  • Les variétés gemme peuvent être taillées comme pierre fine.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Traité de minéralogie, Tome III (588 p.) Par René-Just Haüy 1801.
  4. Journal de Physique, juillet 1789, p. 39.
  5. Journal de Physique, mars 1789, p. 213.
  6. Description du cabinet de l'École des Mines, (année ?[Quand ?]), p. 154.
  7. Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, tome 36 (1851), par Charles S. Sonnini, p. 377.
  8. Morteani, G., Preinfalk, C., and Horn, A.H. (2000): Classification and mineralization potential of the pegmatites of the Eastern Brazilian Pegmatite Province. Mineralium Deposita 35, 638-655.
  9. Sabina, A.P. (2003): Rocks & Minerals for the collector; Kirkland Lake - Rouyn-Noranda - Val d'Or, Ontario & Québec. GSC Misc. Report 77, 92-94p.
  10. Roland Pierrot, Louis Chauris, Claude Laforêt, Inventaire minéralogique de la France n°3 - Finistère, Éditions du BRGM, 1973
  11. "Les minéraux, leurs gisements, leurs associations", P. Bariand, F. Cesbron et J. Geffroy (1977), Éditions Minéraux et Fossiles, BRGM
  12. D. Coffrant, Bull. Soc. Fr. Minéral. Cristallogr. , 1974, 97, p. 70-78.
  13. Bull. Soc. Franç. Minéralo. Cristallo. , 1974, 97, p. 487-490.
  14. G. MARI (1979) : Mines et minéraux de la Provence cristalline (Maures.Esterel.Tanneron). Ed. SERRES
  15. Dini A., Bramanti A., Mancini S., Orlandi P. (1997) - La lazulite del Monte Folgorito (Alpi Apuane), Pietrasanta, Lucca - Rivista Mineralogica Italiana, Milano, Fasc. 2, 1997

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]