Culture libre

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Lawrence Lessig, à l'origine des licences Creative Commons.

La culture libre est un mouvement social et une sous-culture qui promeut la liberté de distribuer et de modifier des œuvres de l'esprit sous la forme d'œuvres libres[1] par l'utilisation d'internet ou, plus rarement, d'autres formes de médias. Il puise sa philosophie dans celle du logiciel libre en l'appliquant à la culture et à l'information, dans des domaines aussi variés que les arts, l'éducation, les sciences, etc.[2].

La culture libre défend notamment l'idée que les droits d'auteurs ne doivent pas porter atteinte aux libertés fondamentales du public. La gestion des droits numériques (DRM) est, par exemple, dénoncée comme une entrave à la liberté d'usage du produit légalement acquis, alors que la protection du fonctionnement du produit (code source du programme, partition de musique, etc.) empêche l'utilisateur de modifier l'œuvre pour en faire sa propre version. Les mécanismes juridiques des licences libres attachées à la culture sont inspirés du logiciel libre : l'utilisation des licences art libre ou Creative Commons a ainsi permis l'émergence de la musique libre et de l'art libre.

Les défenseurs de la culture libre, appelés libristes, utilisent de façon détournée les monopoles accordés par les droits d'auteur en créant leurs propres licences libres, cela afin d'autoriser précisément les usages que les lois sur les droits d'auteur prescrivent par défaut. L'immense majorité des défenseurs de la culture libre prennent également position pour le droit à la vie privée, l'accès libre à l'information et la liberté d'expression sur Internet. Certains militants ont aussi pu commettre des actes illégaux au cours de leur combat, comme l'infraction au copyright (The Pirate Bay, Aaron Swartz) ou bien la divulgation de données confidentielles qu'ils considèrent comme d'intérêt public (Edward Snowden, Alexandra Elbakyan avec Sci-Hub).

Histoire[modifier | modifier le code]

Tu dis : « Cette pensée est à moi. » Non mon frère,
Elle est en toi, rien n'est à nous.
Tous l'ont eue ou l'auront. Ravisseur téméraire,
Au domaine commun bien loin de la soustraire,
Rends-la comme un dépôt : Partager est si doux !

— Henri-Frédéric Amiel, Rien n'est à nous[3]

La culture libre avant l'informatique[modifier | modifier le code]

Les débats et controverses sur les licences et la protection légale des créations n'ont vraiment éclaté qu'au moment où les coûts et le temps de reproduction d'une œuvre chutèrent subitement dans les années 1980 en même temps qu'augmentait la puissance des processeurs. Si La Joconde de Léonard de Vinci est une œuvre de commande, unique puisqu'elle ne peut être admirée qu'à un seul endroit, le musée du Louvre, il suffit au XXIe siècle de moins d'une seconde pour répandre un morceau de musique ou une photographie à travers le monde via internet et chacun peut en posséder sa copie.

Cependant, « un morceau de musique » ou une représentation théâtrale ne sont pas tout à fait comparables à une œuvre littéraire, un logiciel, un moteur d’automobile... sauf si, pour la musique, il s'agit d'une œuvre créée par ordinateur sur un support informatique (on peut imaginer l’équivalent pour une pièce de théâtre).

Quand les compositions musicales et les supports littéraires de spectacles sont interprétés en présence du public, il s'agit de « ré-création » ou bien « d'interprétations de création » d'un compositeur et d'un auteur dramatique, destinées à ce public précis, et non d'une reproduction mécanique. Car un musicien et un acteur jouant devant un public son influencés par ce dernier et chaque représentation est unique[4] (pour d'autres raisons, la Joconde est unique, elle aussi, au moins jusqu'à présent, elle ne peut pas être reproduite à l'identique, elle ne le sera sans doute jamais).

Comme le précise Richard Stallman,

« le cas des logiciels aujourd'hui est très différent de celui des livres il y a un siècle. Le fait que la manière la plus facile de copier un programme soit entre voisins, le fait qu'un programme ait à la fois un code source et un code objet, bien distincts, et le fait qu'un programme soit utilisé plutôt que lu pour le plaisir, concourent à créer une situation dans laquelle celui qui fait appliquer un droit d’auteur fait du tort à la société, matériellement et spirituellement ; une situation dans laquelle personne ne doit agir ainsi, que ce soit ou non autorisé par la loi[5]. »

Naissance de l'informatique (1952-1984)[modifier | modifier le code]

Le logiciel libre à l'ère des premiers ordinateurs (1952-1969)[modifier | modifier le code]

Les premiers conflits de propriété (1969-1984)[modifier | modifier le code]

Expansion de la durée moyenne du droit d'auteur aux États-Unis.

À la fin des années 1960, alors que les systèmes d'exploitation et les compileurs de langage de programmation évoluent et se complexifient, les coûts de production des logiciels croissent rapidement. L'industrie du logiciel, en pleine croissance, affronte alors les constructeurs de matériels qui vendent des ordinateurs déjà équipés. Au terme du procès United States vs. IBM, le gouvernement américain décrète en janvier 1969 que les ordinateurs vendus avec le système d'exploitation sont une concurrence déloyale. De plus en plus de logiciels deviennent ainsi payants avec des licences contraignantes pour l'utilisateur.

Fragmentation de la culture hacker[modifier | modifier le code]

À partir de la fin des années 1970, les vendeurs d'ordinateurs et les éditeurs de logiciels commencent à facturer à leurs clients les licences des programmes. Ils imposent des restrictions légales sur les nouveaux développements de logiciels au moyen du droit d’auteur, de marques déposées et de contrats de leasing

En 1976, Bill Gates écrit une lettre dans laquelle il exprime sa frustration de voir se répandre son programme Altair BASIC dans la communauté des hobbyistes, alors même qu'ils ne payaient pas de licence d'exploitation. Dès cette époque, la culture hacker commence à se diviser entre les partisans d'un échange libre du code source et les défenseurs des droits d'auteur. En 1979, AT&T décide de vendre le système UNIX, jusqu'alors gratuit mais interdit de redistribution, et renforce ses licences de logiciels[6]. La même année, le programmeur Brian Reid place une bombe à retardement, c’est-à-dire qu’après un certain temps le logiciel ne fonctionne plus, dans le langage Scribe pour restreindre l'accès du logiciel à une certaine durée. Richard Stallman proclame qu'il s'agit là d'un « crime contre l'humanité. » Il décide alors d'écrire un programme concurrent, mais cette fois libre, qu'il achève en 1986 : textinfo.

En 1980, Stallman se voit refuser l'accès au code source du logiciel de l'imprimante laser Xerox 9700 du AI Lab. Le même avait auparavant modifié le programme de l'ancienne imprimante (une imprimante xérographique XPG), qui possédait un logiciel ouvert, afin qu'elle envoie automatiquement un message à l'utilisateur lorsque son document était imprimé. En effet, l'imprimante est située à l'étage des machines différent de celui la majorité de ses utilisateurs. Stallman comprend alors que le fait de ne pas pouvoir modifier librement le code source d'un logiciel peut constituer un inconvénient pour tout le monde. De fait, en février 1984, il quitte son emploi au MIT pour se consacrer au développement d'un système d'exploitation entièrement libre, le projet GNU.

La naissance du projet GNU et de la culture libre (1984-1991)[modifier | modifier le code]

Le point de départ de la culture libre, telle qu'on la connaît aujourd'hui, est la création du mouvement du logiciel libre et du projet GNU par Richard Stallman en 1984[2]. Une véritable communauté se crée autour du logiciel libre dans laquelle commence à se développer un ensemble de références culturelles. Le manifeste GNU est écrit par Richard Stallman en 1985 pour demander un soutien au développement du système d'exploitation GNU.

« GNU, l'acronyme de GNU's Not Unix (GNU N'est pas Unix), est le nom du système complet de logiciels, compatible avec Unix, que je suis en train d'écrire pour pouvoir le donner [give away free] à qui en aura l'usage. J'ai l'aide de plusieurs autres bénévoles. Les contributions en temps, en argent, en logiciel et en équipement nous sont indispensables. »

— Richard Stallman, Manifeste GNU

L'essor d'internet et la naissance des logiciels libres (1991-2004)[modifier | modifier le code]

GNU/Linux : naissance du premier système d'exploitation libre (1991-1999)[modifier | modifier le code]

Les premiers projets collaboratifs à distance (1999-2004)[modifier | modifier le code]

Confrontation avec Microsoft durant l'hégémonie de Windows XP (début des années 2000)[modifier | modifier le code]

Apparition du terme "open source" (promu par les entreprises) face à "logiciel libre"[modifier | modifier le code]

Essor des logiciels libres dans l'industrie (années 2000)[modifier | modifier le code]

Ubuntu (2004) et Android (2008), les premiers systèmes grand public[modifier | modifier le code]

À partir des années 2000, des logiciels libres comme HandBrake, VLC, OpenOffice, GIMP ou Firefox connaissent progressivement une grande popularité auprès du grand public.

Adoption du logiciel libre par les multinationales[modifier | modifier le code]

  • Collaboration entre les multinationales et la communauté du libre
  • Google : Chromium, Android, Chromium OS, Google Developers, Projet Ara, Google Summer of Code
  • Fondation Linux

Opposition à l'appellation "Linux" par les promoteurs de "GNU/Linux"[modifier | modifier le code]

La musique, la photographie et la connaissance[modifier | modifier le code]

Au vu du succès du logiciel libre, les licences libres ont été appliquées à d'autres domaines, avec la création de l'encyclopédie Wikipédia en 2001, puis avec la naissance de l'art libre, et notamment de la musique libre avec la création du site musique-libre.org en 2004, puis Jamendo en 2005. En parallèle, une partie de la communauté du libre s'attache à défendre un internet libre, avec notamment la création du collectif La Quadrature du Net en 2008.

  • WPLOS (2000), OpenMap (2004), Encyclopedia of Life (2008)

Protection de la vie privée, surveillance globale et neutralité du net[modifier | modifier le code]

Émergence du matériel libre (années 2010)[modifier | modifier le code]

En recherche d'une viabilité économique (hors industries) et d'une adoption par le grand public (2020-)[modifier | modifier le code]

Acteurs de la culture libre[modifier | modifier le code]

Philosophes[modifier | modifier le code]

Développeurs[modifier | modifier le code]

Associations[modifier | modifier le code]

Hacktivistes et libristes[modifier | modifier le code]

Hackers[modifier | modifier le code]

Crackers[modifier | modifier le code]

Les Cracker (informatique)[7]sont des pirates informatiques spécialisés dans le cassage de logiciel.

Journalistes[modifier | modifier le code]

Consommateurs[modifier | modifier le code]

Communauté scientifique[modifier | modifier le code]

Entreprises[modifier | modifier le code]

Société de services en logiciels libres

Services publics[modifier | modifier le code]

Culture libre et Internet libre[modifier | modifier le code]

Le réseau internet est le vecteur privilégié de propagation de la culture libre. Inversement l’existence d'internet repose sur les logiciels libres[8]. Ainsi selon Benjamin Bayart, Internet et logiciels libres « sont deux facettes d'un même objet »[9].

Communautés[modifier | modifier le code]

Vocabulaire hacker[modifier | modifier le code]

  • Warez
  • Culture hacker
  • Éthique hacker
  • cracking
  • blobs

Collaboration et entraide[modifier | modifier le code]

Forum et boards : Reddit

Culture populaire libre[modifier | modifier le code]

Médias et audiovisuel[modifier | modifier le code]

Économie de la création libre[modifier | modifier le code]

L'œuvre est libre, le service payant[modifier | modifier le code]

Dans le logiciel libre[modifier | modifier le code]

Dans l'industrie musicale[modifier | modifier le code]

Économie du don volontaire[modifier | modifier le code]

  • PayPal, Campagnes de don Wikipedia

Émergence des services de financement participatif[modifier | modifier le code]

Sociétés de l'économie du libre[modifier | modifier le code]

  • Google, Red Hat, Canonical

Difficultés[modifier | modifier le code]

Le mouvement libre ne s'oppose pas aux transactions commerciales tant que les libertés définies dans la licence libre sont respectées[10]. On retrouve une approche économique assez classique selon laquelle la suppression des barrières à l'entrée due à la rétention d'information doit concourir à la création d'un prix équitable[11].

Les licences qui restreignent les droits accordés aux utilisateurs à d'autres fins que la préservation des libertés conférées, notamment des restrictions commerciales, ne sont donc pas des licences libres.

Le libre n'est pas conditionné par la gratuité, et la gratuité n'implique rien vis-à-vis du libre[12]. Cette erreur est d'autant plus difficile à dissiper que le mot libre est parfois synonyme de gratuité (entrée libre, etc.). Cet amalgame est encore plus marqué dans les pays anglophones[note 1] où le mot « free » est homonyme de libre et de gratuit[note 2].

Enfin du fait même des libertés caractérisant le mouvement du libre, tout acquéreur d'une œuvre libre peut en distribuer autant de copies qu'il le souhaite, au prix qu'il le veut. Chaque possesseur d'une copie d'une œuvre libre peut donc partager des copies gratuites. Pour le libre la gratuité n'est donc pas un objectif, mais un simple effet de bord.

La confusion s'est également grandement amplifiée depuis l'apparition de Creative Commons qui diffuse les populaires licences éponymes. Certaines de ces licences sont libres, et d'autres non, car elles interdisent par exemple la diffusion commerciale, ou les modifications[13]. Les tensions créées par l'emploi de l'expression de licence libre pour désigner de telles licences ont engendré de nombreux et longs débats houleux sur internet[note 3], avec des interrogations sur « la liberté du mot libre ». Les partisans de ces licences plus restrictives emploient désormais généralement le terme de licences de libre diffusion. Elle correspondent en définitive plus à des licences de gratuiciel. Creative Commons signale les licences libres par le logo « approved for free cultural works »[14] dans les résumés de celles-ci, mais ne présente pas de logo contraire pour ses autres licences.

Société de l'information[modifier | modifier le code]

Quatre libertés du logiciel libre (R. Stallman)[modifier | modifier le code]

  • Liberté 0 : liberté d’utiliser le logiciel, pour quelque usage que ce soit
  • Liberté 1, « s'aider soi-même » : liberté d’étudier le fonctionnement du programme, et de l’adapter à vos propres besoins
  • Liberté 2, « aider son voisin » : liberté de redistribuer des copies
  • Liberté 3, « aider sa communauté » : liberté d’améliorer le programme et de publier des améliorations

Liberté d'accès l'information[modifier | modifier le code]

Droit à la confidentialité et à la vie privée[modifier | modifier le code]

Le mouvement libre en politique[modifier | modifier le code]

La communauté du libre est engagée politiquement, pour combattre les lois ou projets de lois pouvant porter atteinte à la diffusion d’œuvres libres, comme les brevets logiciels[15], mais également les lois visant à contrôler le réseau Internet[16] ou menaçant sa neutralité (comme ACTA[17], Hadopi[18], Loppsi 2[19]). La communauté propose inversement des lois visant à défendre la neutralité d'internet[20].

Des outils ont été développés par les acteurs du libre afin de faciliter l'action politique. C'est par exemple le cas du site candidats.fr développé par l'April, et de Mémoire Politique développé par La Quadrature du Net[21].

On peut aussi nommer le parti Pirate qui reprend de nombreuses idées de la culture libre.

Projets principaux[modifier | modifier le code]

Les projets suivants sont devenus de véritables références au sein de la communauté du libre[22] :

Logiciels[modifier | modifier le code]

Le logiciel libre naît en 1984 avec la création par Richard Stallman du Projet GNU et du manifeste GNU. S'il existe aujourd'hui plusieurs milliers de projets libres à travers le monde, les logiciels suivants ont été largement adoptés par le monde de l'informatique en y introduisant des progrès techniques, des solutions ou des standards nouveaux.

Systèmes d'exploitations[modifier | modifier le code]

Les systèmes d'exploitations libres occupent 2 % du marché des ordinateurs[23], 53 % des smartphones[24], 34 % des tablettes[25] et 36 % des serveurs. De plus, 98 % des superordinateurs utilisent le noyau libre Linux. Ne sont indiqués que les systèmes les plus influents, qu'ils soient populairement adoptés ou bien reconnus dans leur domaine :

GNU/Linux et dérivés Création Inventeur Support Notes Licence
Debian 1996 Ian Murdock Ordinateur Grand public, serveurs
Ubuntu 2004 Canonical Ltd. Ordinateur Grand public, serveurs
Mint 2006 Clement Lefebvre Ordinateur Grand public
Kali 2006 (BackTrack) Ordinateur Sécurité
Tails 2009 Ordinateur Confidentialité
Trisquel 2007 Ordinateur Entièrement libre
Fedora 2003 Ordinateur Grand public
RHEL 2000 Red Hat Ordinateur Postes entreprises, serveurs
CentOS 2004 Ordinateur Principalement pour serveurs
Scientific 2004 Fermilab, CERN Ordinateur Développé par Fermilab pour la recherche scientifique
Gentoo 2002 Daniel Robbins Ordinateur Conçue pour être modulaire, portable et optimisée pour le matériel de l'utilisateur
Chrome OS 2009 Google Netbook Applications web. Contient du code non libre. Chromium OS est la version entièrement libre du système.
Android 2008 Google Mobile, systèmes embarqués Contient du code non libre. Replicant est une version entièrement libre du système.
Tizen 2012 Tizen Association Mobile, systèmes embarqués Grand public. Développé par Intel et Samsung
SteamOS 2013 Valve Corporation Console de jeux vidéo Développé par Valve depuis 2013.
BSD et dérivés Création Inventeur Support Note Licence
FreeBSD 1993 William Jolitz et Lynne Jolitz Ordinateur Vise les hautes performances et la simplicité d'utilisation pour l'utilisateur final Simplified BSD, FreeBSD Documentation License
OpenBSD 1996 Theo de Raadt Ordinateur Vise la sécurité et la pureté du code BSD, ISC, ATU
NetBSD 1993 Chris Demetriou, Theo de Raadt, Adam Glass, et Charles Hannum Ordinateur Vise la portabilité maximale
Darwin 2000 Apple Inc. Ordinateur Forme toujours la couche système de base de OS X et d'iOS Apple Public Source License, avec des drivers propriétaires

Langages de programmation[modifier | modifier le code]

Langage Création Inventeur Utilisation Licence
Perl 1987 Larry Wall Artistic License et Licence publique générale GNU
Python 1990 Guido van Rossum Programmation impérative structurée, fonctionnelle et orientée objet Python Software Foundation License
PHP 1994 Rasmus Lerdorf Pages web dynamiques Licence PHP
Ruby 1995 Yukihiro Matsumoto Interprété, orienté objet et multi-paradigme Licence Ruby, BSD 2, GPLv2, Licence BSD
Java 1995 Sun Microsystems GNU GPL
Go 2009 Google Inc. Licence BSD, breveté
Rust 2006 Mozilla Licence Apache et licence MIT

Applications grand public[modifier | modifier le code]

Les navigateurs web libres occupent 59 % des parts de marché mondiales[26] en décembre 2015.

VLC, eMule, OpenOffice/LibreOffice, Mozilla Firefox et AdBlock, tous des logiciels libres, figurent parmi les applications les plus populaires de tous les temps.

Application Création Inventeur Utilisation Part de marché Note Licence
Firefox 2002 Mozilla Foundation Navigateur 9 % (dec. 15) MPL, GPL et LGPL
LibreOffice 1985 (StarOffice), 2002 (OpenOffice), 2011 (LibreOffice) StarDivision (StarOffice), The Document Foundation (LibreOffice) Bureautique LGPL 3
VLC 2001 Étudiants de l'École Centrale de Paris Lecteur multimédia Téléchargé plus de trois milliard de fois[27] GPL
Audacity 1999 Dominic Mazzoni et Roger Dannenberg (Université Carnegie-Mellon) Traitement sonore GPL 2
Inkscape 2003 Fork du logiciel Gill de Ralph Levien Traitement d'images vectorielles GPL
Calibre 2006 Govid Goyal Gestionnaire de livres numériques Téléchargé plus de 3 millions de fois GPL 3
Adblock Plus 2006 Michael McDonald, inspiré d'Adblock. Bloqueur de publicité Téléchargé plus de 300 millions de fois GPL 3
GIMP 1995 Spencer Kimball et Peter Mattis Traitement d'images matricielles GPL 3
eMule 2002 Hendrik Breitkreuz Client P2P 682 millions de téléchargements (SourceForge, jan. 16)[28] Inclut du contenu sous copyright. GPL 2
Ares Galaxy 2002 Client P2P 406 millions de téléchargements (SourceForge, jan. 16)[28] Inclut du contenu sous copyright. GPL 2
Popcorn Time 2014 Groupe de pirates de Buenos Aires Client BitTorrent Inclut du contenu sous copyright. Fermé en mars 2014, puis popcorntime.io en octobre 2015, à la demande de la MPAA. GPL 3
7-zip 1999 Igor Pavlov Compression de données 409 millions de téléchargements (SourceForge, jan. 16)[28] LGPL (avec des restrictions unRAR)
Bitcoin 2009 Satoshi Nakamoto et Gavin Andresen Système monétaire MIT
HandBrake 2003 Eric Petit Conversion de fichiers GPL, BSD
WINE Implémentation GNU/Linux de l'API Windows

Solutions professionnelles[modifier | modifier le code]

Logo Application Création Inventeur Utilisation Part de marché Note Licence
WireShark 1998 Gerald Combs Sécurité (analyseur de paquets) GPL
Snort 1998 Martin Roesch Sécurité GPLv2+
TrueCrypt 2004 Basé sur E4M de Paul Le Roux Sécurité (cryptage de données) Arrêté en 2014. Forké par VeraCrypt et CipherShed TrueCrypt Collective License
Aircrack Thomas d'Otreppe de Bouvette Sécurité (sniffer de paquets) GPL
SecureDrop 2013 Aaron Swartz et Kevin Poulsen Sécurité (communication sécurisée entre un journaliste et sa source) Leader AGPL
ClamAV Antivirus GPL
LAMP Suite logiciel pour serveur
John The Ripper Solar Designer (Openwall)[29] Sécurité (cassage de mot de passe) GPL
nmap 1997 Fyodor Sécurité (scanner de ports)
FileZilla 2001 Tim Kosse Client FTP GPL
GCC 1987 Richard Stallman Développement
emacs 1984 Richard Stallman Développement 1,9 % (2014)[30]
Vim 1991 Bram Moolenaar Développement 4,4 % (2014)[30]
Git 2005 Linus Torvalds Gestion de version logiciel GPL
Eclipse 2001 IBM Cary NC lab Développement 17,7 % (2014)[30] Eclipse Public License
Notepad++ 2003 Développement 28 % (2014)[30] GPL
NetBeans 1996 Étudiants de l'université Charles de Prague Développement 8,3 % (2014)[30] CDDL/ GPL
Blender 1995 Not a Number Technologies (NaN) et NeoGeo Graphisme 3D GPL
LaTeX 1985 Leslie Lamport Système de composition de documents scientifiques LaTeX Project Public License (LPPL)
Slurm Ordonneur de tâche pour le noyau Linux Utilisé sur la majorité des plus puissants supercalculateurs de la planète GPL
VirtualBox 2007 Oracle Corporation Virtualisation GPL

Internet et réseaux[modifier | modifier le code]

Création Inventeur Utilisation Notes Licence
Apache
MySQL
PostgreSQL
Drupal
WordPress
Magento
Tor
OpenSSH
OpenSSL
OpenPGP
BIND
Asterisk
VNC
Sendmail
I2P

Sites web[modifier | modifier le code]

Site Création Inventeur Activité Rang Alexa (01/16) Note
PLOS (Public Library of Science) 2000 Patrick O. Brown et Michael Eisen Publication scientifique à accès ouvert
Wikipédia 2001 Jimmy Wales et Larry Sanger Encyclopédie collaborative 7
The Pirate Bay 2003 Gottfrid Svartholmand et Fredrik Neij (de Piratbyrån) Moteur de recherche BitTorrent 3 457
isoHunt 2003 Gary Fung Moteur de recherche BitTorrent 12 451
OpenStreetMap 2004 Steve Coast Carte collaborative Utilisé par Craigslist, Geocaching, MapQuestOpen ou encore Foursquare. Aide humanitaire[31].
Dogmazic 2004 Association Musique Libre! Site Web d'écoute et de téléchargement de musique libre 51 066 morceaux par 4406 groupes et 325 labels sous 35 licences différentes (01/11)[32].
Jamendo 2005 Pierre Gérard

Laurent Kratz Sylvain Zimmer

Site gratuit de musique, communauté internationale d'artistes indépendants et de fans de musique Plus de 250 millions de téléchargements (01/15)
WikiLeaks 2006 Julian Assange Organisation journalistique publiant des secrets et des fuites 16 030 Encourage l'adoption de logiciels libres pour lutter contre la censure et la surveillance globale
Encyclopedia of Life 2008 Jim Edwards et l'équipe de développement de David Patterson Encyclopédie collaborative du monde vivant 57 877 L'objectif est de répertorier les 1,9 milliard d'espèces connues.
DuckDuckGo 2008 Gabriel Weinberg Moteur de recherche (protection de la vie privée) 627 Consacre une partie de ses revenus à financer des projets libres[33],[34]
Wikidata 2012 Wikimedia Foundation Base de données collaborative 19 615

Créations artistiques[modifier | modifier le code]

Titre Auteur/Créateur Genre Date Notes
L’Homme qui plantait des arbres Jean Giono Littérature 1953 « J'ai donné mes droits gratuitement pour toutes les reproductions[35]. »
Big Buck Bunny Court-métrage
Elephants Dream Court-métrage
Sintel Court-métrage
Sita Sings the Blues Long-métrage
TPB AFK Documentaire
Projet Gutenberg Projet
Wikisource Projet
Wikimedia Commons Hébergeur de photographies

Licences et formats[modifier | modifier le code]

Formats[modifier | modifier le code]

.pdf, .png, .gif, .svg, .ogg, .flac, .mkv, .tar, .odt, .epub, markdown, HTML

Licences et pratiques[modifier | modifier le code]

Les licences libres sont une forme de concrétisation de la culture libre. Une œuvre sous licence libre possède quatre caractéristiques fondamentales :

  • la liberté d'utiliser l'œuvre pour tous les usages ;
  • la liberté de la copier et de diffuser des copies ;
  • la liberté de l'étudier ;
  • la liberté de la modifier et de diffuser des copies de l'œuvre résultante.

Si la liberté d'étudier une œuvre est acquise pour un texte, elle est plus complexe et contraignante dans le cas d'autres œuvres, car elle implique que l'auteur distribue aussi les documents permettant de reproduire l'œuvre. Par exemple, pour une œuvre musicale, cela implique la distribution non seulement de l'interprétation de l'œuvre musicale, mais aussi de la partition musicale[note 4] et des autres détails de l'enregistrement de l'œuvre. Pour un logiciel informatique, la liberté d'étudier implique la distribution du code source du logiciel.

Un certain nombre d'acteurs du logiciel libre estiment que les libertés données par les licences libres doivent s'adapter au type d’œuvre. Ainsi, Richard Stallman promeut l'usage des licences libres uniquement pour la première des trois catégories d'œuvres qu'il distingue :

  1. les œuvres à usages pratiques ;
  2. l'expression d'opinion ;
  3. l'art[36].

Ce point de vue est contesté par les personnes attachées à une idée plus large de la culture libre[37].

Logo Licence Créateur Date Droits
GNU GPL Richard Stallman
GNU LGPL Richard Stallman
GNU AGPL Richard Stallman
MIT
BSD
Apache
Creative Commons
Open Access
Copyleft

Biens matériels[modifier | modifier le code]

Associations[modifier | modifier le code]

Personnalités[modifier | modifier le code]

En , le Framablog (blog de l'association française Framasoft) fait un appel à ses lecteurs pour déterminer quels sont les libristes français les plus populaires[38]. Dans la liste des propositions (ainsi que d'autres personnages clefs, qui ont acquis une certaine influence), on retrouve, entre autres :


On peut également citer :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. ndr : le mouvement du logiciel libre a été initié aux États-Unis, pays anglophone ; ce qui a influé le discours «libriste» même dans les langues où le mot pour « libre » est distinct de « gratuit ».
  2. Voir les définitions de free sur le wiktionnaire.
  3. Par exemple
  4. Quand cela a du sens, une musique électro. n'aura probablement pas de partition, mais nécessitera la publication des échantillons.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « What does a free culture look like? », wiki.freeculture.org, 6 juillet 2011.
  2. a et b (en) « This is Larry Lessig… », fsf.org, 24 décembre 2009.
  3. Lionel Maurel, « Artistes contre le droit d'auteur », sur owni.fr,
  4. Peter Brook, L'Espace vide, 1968, première phrase: "Pour qu'il y ait théâtre, il suffit d'avoir un lieu, un temps, un acte et un public". Ne serait-ce plutôt: "Pour qu'il y ait théâtre, il suffit d'avoir un lieu, un temps, un acteUR et un public"? Cf Peter Bu in Michel Corvin (dir.), Dictionnaire encyclopédique du théâtre, Paris, Bordas, 1995.
  5. « gnu.org », sur gnu.org (consulté le )
  6. (en) Steven Weber, The Success of Open Source, Cambridge, MA, Harvard University Press, , 38–44 p. (ISBN 0-674-01858-3, lire en ligne).
  7. « Définitions : crackeur », sur larousse.fr (consulté le )
  8. [1]
  9. 8e Rencontres mondiales du logiciel libre
  10. « Vendre des logiciels libres », gnu.org, 1er juillet 2010.
  11. « Debian -- Que signifie libre ? », sur debian.org (consulté le ).
  12. [PDF] « Jean Peyratout », bul.org, 3 février 2010.
  13. « Une histoire de mots : culture libre et libre diffusion », sur archive.framalibre.org, Framasoft (consulté le ).
  14. « Approuvé pour les œuvres culturelles libres » ; voir sur creativecommons.org.
  15. (en) « Fighting Software Patents - Singly and Together », sur gnu.org (consulté le ).
  16. Thierry Noisette, « La réforme du droit d’auteur dans l’Union européenne alarme les libristes », sur ZDNet France (consulté le ).
  17. « Les campagnes », sur fsf.org (consulté le ).
  18. « Hadopi », sur april.org (consulté le ).
  19. « LOPPSI définitivement adoptée, Internet sous contrôle ? », sur laquadrature.net via Wikiwix (consulté le ).
  20. « Les députés doivent défendre la neutralité du Net! », sur La Quadrature du Net, (consulté le ).
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Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Culture libre.

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