Croix de mission

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Croix en fer forgé de Rochejean, érigée en 1752 : elle correspond à l’archétype des croix de mission en fer forgé du XIXe siècle (croix à structure tridimensionnelle et architecture composite[1]).

Une croix de mission est un monument érigé en souvenir d'une mission : elles furent nombreuses à être érigées après la tourmente révolutionnaire, où il fallut, pour les représentants de l'Église catholique romaine, restaurer la pratique religieuse, mais beaucoup d'autres datent du XIXe siècle ou du XXe siècle.

En général elle porte une inscription (celle du prédicateur) et la date de cette mission.

Galerie[modifier | modifier le code]

Croix de mission dans le Queyras[modifier | modifier le code]

Une croix était dressée à chaque passage d'un missionnaire venant apporter la bonne nouvelle aux paroissiens. Chacune des croix, dite aussi croix de la Passion, portait les symboles de la Passion du Christ[2] :

  • le coq, rappelant la parole de Jésus annonçant à Pierre sa trahison avant que le coq ne chante trois fois,
  • le panneau «INRI» de la Croix : Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum
  • le marteau et les clous de la crucifixion
  • l'éponge imbibée de vinaigre (posca) présentée à Jésus sur la Croix
  • la main rappelant la gifle donnée à Jésus au procès
  • le fouet car Jésus est fouetté avant d'être crucifié
  • le rameau Jésus est acclamé par la foule.
  • le pain et la coupe de l'Eucharistie faite au dernier repas de Jésus avec les apôtres
  • la couronne d'épines faite par les bourreaux et placée sur la tête de Jésus
  • l'épée que sort Pierre pour défendre Jésus
  • le vase de parfum que prend Ponce Pilate pour se laver les mains
  • la lance utilisée par le soldat pour transpercer le côté du Christ
  • la tenaille et l'échelle pour descendre le corps de Jésus de la Croix
  • la colonne sur laquelle Jésus est attaché pour être fouetté
  • le visage du Christ pour rappeler Véronique essuyant la face du Christ
  • les deniers de Judas rappelant qu'il a vendu Jésus pour trente deniers
  • les dés utilisés par les soldats pour se partager les vêtements de Jésus

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Les composantes structurelles ou éléments architecturaux de cette croix sont : 1/ Emmarchement ou base constitué de trois marches avec nez en rebord, et qui souligne le caractère monumental recherché. 2/ Piédestal comportant un socle ou base avec large talon, un (appelé aussi corps ou tronc) couronné par une petite moulure, et une corniche avec une modénature peu élégante malgré une doucine en partie supérieure. 3/ Fût de la croix qui se décompose en une base (ou pied) avec quatre consoles (composées de courbes spiralées et de contre-courbes) assurant la stabilité du monument, un globe faisant liaison ou articulation (globe terrestre, symbole de la puissance divine), et une partie supérieure présentant des instruments de la Passion (« vitrine »). Des ovales de liaison s'intercalent entre les courbes spiralées et les montants verticaux du fût. Une tige torsadée, montant à l’intérieur du fût, est ornée du serpent de la tentation (ennemi de Dieu) et d'un crâne symbolisant la mort. Le fût se termine par un dé d’arrêt des montants verticaux et un lambrequin d'où jaillit quatre fleurs. 4/ La croix sommitale, comportant des branches prolongées par des fleurs de lys, est richement décorée d'instruments de la Passion. Cf Jean Michel, « Les croix de mission en fer forgé du XIXe siècle dans le Haut-Doubs », Le Jura Français, no 31,‎ , p. 9-10
  2. [PDF] Jean Michel, Croix de mission ou de dévotion en fer forgé et à structure tridimensionnelle du Val de Mouthe et alentours, juillet-octobre 2016, 257 p.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]