Collège interarmées de Défense

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Collège interarmées de Défense
Insigne du Collège interarmées de Défense.
Histoire
Fondation
1er janvier 1993
Dissolution
2011
Statut
Type
Académie militaire (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Localisation
Pays
France
Campus
Ville
Paris

Le Collège interarmées de Défense (CID), était, de 1993 à 2011, une institution de l'enseignement militaire supérieur français située dans le 7e arrondissement, dans l’enceinte de l’École militaire fondée par Louis XV pour la formation des officiers du Royaume de France, et relevait du chef d'État-Major des armées.

Créé le 1er janvier 1993, il s'était substitué à plusieurs organismes d'enseignement militaire supérieur le 1er septembre 1993 ; ces organismes étaient les quatre Écoles supérieures de guerre[N 1], l’École supérieure de la Gendarmerie nationale et le Cours supérieur interarmées[1].

En 2011, dans le cadre d'une nouvelle organisation de l'enseignement militaire supérieur, le CID a changé d'appellation et a adapté ses missions pour devenir l'École de guerre (EdG)[2],[3] en référence aux anciennes « Écoles supérieures de guerre[N 2] », qui restaient les références nationales et internationales pour l'enseignement militaire supérieur en France.

Présentation[modifier | modifier le code]

Le Collège interarmées de Défense a formé les futurs officiers supérieurs de l'Armée de terre, de la Marine nationale, de l'Armée de l’air, de la Gendarmerie nationale, des services (service de santé des armées, service des essences des armées, service du commissariat des armées) et de la direction générale de l'Armement, qui étaient sélectionnés par concours. Chaque promotion regroupait plus de soixante-dix pays. Les élèves étaient préparés à assumer des responsabilités supérieures d’état-major, de commandement et de direction au sein de leur armée d’appartenance, dans les organismes et états-majors interarmées ou interalliés et à tout autre poste où s’élabore et s’exécute la politique de défense.

Les officiers stagiaires du CID bénéficiaient d'un accès au centre de documentation de l'École militaire (CDEM) qui mettait ses ressources à leur disposition.

La durée totale du stage d'officier au Collège interarmées de Défense était d'une année.

Insigne[modifier | modifier le code]

L'insigne de l'école, est un hexagone bleu bordé d'or représentant la France qui héberge l'école ; broché d'un planisphère pour faire écho à la dimension de l'école, lui-même broché des symboles d'or de chaque armée (dans l'ordre de brochage : les ailes, les ancres, le glaive, la grenade) rappelant la notion « interarmées » de l'école, et surmonté du nom de l'école en lettres d'argent capitales : « CID » jusqu'en 2011 et « ÉCOLE DE GUERRE » ensuite.

Évolution de la formation[modifier | modifier le code]

Avant 1993 : les écoles de guerre de chaque armée suivies du CSI[modifier | modifier le code]

Avant la réforme du cursus de l'enseignement militaire supérieur de 1993, la formation des officiers supérieurs se déroulait comme suit : d’abord une année à l'École supérieure de guerre pour l'Armée de terre, ou à l’École supérieure de guerre aérienne pour l'Armée de l'air, ou à l’École supérieure de guerre navale pour la Marine nationale. À l'issue de cette année, les officiers suivaient une formation complémentaire commune au sein du Cours supérieur interarmées : le CSI ; cette formation qui était une phase d'étude en commun durait cinq mois pour les officiers étrangers — du 1er septembre au 1er février — mais était prolongée d’un mois[N 3] pour les officiers de l'Armée française dans le but de traiter les questions relatives au domaine nucléaire.

Le Cours spécial interarmées se devait d'intégrer au sein d'un cours commun, l'ensemble des officiers ayant terminé leur formation dans les écoles de guerre respectives (Terre, Air, Marine) et était chargé d’assurer l'information des officiers supérieurs sur les trois armées au moyen d’exposés, de stages, de conférences et de visites d'intérêt général : l’objectif était de former les officiers au travail en groupe dans le cadre d’opérations interarmées. Les officiers partaient également effectuer des stages dans les branches autres que celle d’où ils venaient : en base aérienne, en régiment de l'Armée de terre, ou sur des bases et bâtiments de la Marine nationale.

De 1993 à 2011 : une formation à la tactique dans chaque armée suivie du CID[modifier | modifier le code]

En 1993, tirant les enseignements de la guerre du Golfe en 1991, notamment la nécessité de mieux travailler en interarmées, une réorganisation de l'enseignement militaire supérieur a entraîné la dissolution des écoles de guerre respectives de chaque armée et la transformation du Cours spécial interarmées en Collège interarmées de Défense (CID)[réf. nécessaire] ; celui-ci a dès lors dispensé une année de cours, elle-même précédée d'une formation en tactique et planification opérative propre à chaque branche de l'Armée : au Cours supérieur d’état-major (CSEM) pour l'Armée de terre, au Centre d’études stratégiques aérospatiales (CESA) pour l'Armée de l'air, et au Centre d’études supérieures de la Marine (CESM) pour la Marine nationale.

Les réformes de 2011 à 2018[modifier | modifier le code]

Une nouvelle réorganisation de l'enseignement militaire supérieur réactive l'appellation prestigieuse "École de Guerre" en maintenant la logique d'une première année propre à chaque armée et une seconde au niveau interarmées. En 2011 le CID devient l'« École de Guerre » (EdG). On est donc ici désormais au niveau supérieur, interarmées ; tandis qu'en 2018, l'échelon Armée de Terre qu'est le CSEM, devenu entre-temps (2016) le Cours supérieur interarmes » (CSIA), prend le nom d'« École de guerre - Terre » (EdG-T), en héritant logiquement des traditions de l'ancienne École supérieure de Guerre.

Disciplines enseignées[modifier | modifier le code]

L'enseignement[4], très diversifié, était axé sur les opérations interarmées, la culture générale et les relations internationales, et traitait de quatre grands domaines :

  • l'analyse prospective sur l’Europe et le monde ;
  • la stratégie et l'art de la guerre ;
  • les actions interministérielles et la sécurité ;
  • le management et la Défense.

Analyse prospective sur l’Europe et le monde[modifier | modifier le code]

  • Géopolitique
  • Europe
  • Grandes organisations internationales (OTAN, ONU)
  • Autres grands acteurs
  • Missions d'études
  • Colloque HEC / EdG / ENA

Stratégie et art de la guerre[modifier | modifier le code]

  • Enseignement de la stratégie
  • Connaissance des autres armées
  • Connaissance de l'interarmées
  • Commandement, éthique et droit
  • Communication opérationnelle
  • Exercices stratégiques de grande ampleur, dont un en coopération avec les écoles de guerre britannique[5], allemande, espagnole[6] et italienne, et, avec des étudiants en journalisme et en diplomatie.

Actions interministérielles et sécurité[modifier | modifier le code]

  • Connaissance du ministère de la Défense et de ses grands correspondants
  • Gestion de crise interministérielle
  • Ordre public
  • Terrorisme (y compris cyberterrorisme)
  • Exercice de synthèse

Management et Défense[modifier | modifier le code]

  • Ressources humaines
  • Finances
  • Prospective programmation
  • Media
  • Management et dialogue social
  • Droit
  • Négociation
  • Étude de la société française

Professeurs notables[modifier | modifier le code]

Noms de baptême de promotions récentes[modifier | modifier le code]

Avant 2008 les promotions ne recevaient pas de nom de parrain.

.../... (Cf. Promotions de l'École de guerre)

Directeurs du CID[modifier | modifier le code]

  • Vice-amiral Marc Merlo : 1993 - 1994
  • Général de division Maurice Rozier de Linage : 1994 - 1995
  • Général de division aérienne Michel Beaudoux : 1995 - 1996
  • Vice-amiral François de Longueau Saint-Michel : 1996 - 1998
  • Général de division Jean-Paul Dellenbach : 1998 - 2000
  • Général de division aérienne Patrick Porchier : 2000 - 2002
  • Vice-amiral Toubon : 2002 - 2004
  • Général de division Gaël Flichy : 2004 - 2006
  • Général de division aérienne Jean-Marc Journot : 2006 - 2008
  • Général de division Vincent Desportes : 2008 - 2010
  • Général de division aérienne Pascal Valentin : 2010 - 2012 (premier directeur de l'EdG en 2011)

.../... (Cf. Directeurs de l'École de guerre)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. L'École supérieure de guerre, l'École supérieure de guerre navale (anciennement : École supérieure de la Marine), l'École supérieure de guerre aérienne, l'École supérieure de guerre interarmées.
  2. Citées à l'alinéa précédent.
  3. Ce mois supplémentaire pour les officiers français était surnommé « Le mois spécial ».

Références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Bérégovoy (Premier ministre) et Pierre Joxe (ministre de la Défense), « Décret no 92-1345 du 22 décembre 1992 portant création du collège interarmées de défense », Journal officiel, Paris, République française, vol. 1992,‎ , p. 17665 (ISSN 0373-0425, lire en ligne [[PDF]]).
  2. France. « Code de la Défense », Partie 4, Livre Ier, Titre V, Chapitre II, Section 2, art. D4152-10. (version en vigueur : 27 mars 2011) [lire en ligne (page consultée le 6 mai 2015)].
  3. François Fillon (Premier ministre) et Gérard Longuet (ministre de la Défense et des Anciens combattants), « Décret no 2011-323 du 24 mars 2011 portant changement d’appellation du collège interarmées de défense », Journal officiel, Paris, République française, vol. 2011, no 72,‎ , texte 2 (ISSN 0373-0425, lire en ligne [[PDF]]).
  4. Projet pédagogique disponible sur le site officiel de l'École de guerre.
  5. « 404 / Defence Academy of the UK », sur da.mod.uk (consulté le ).
  6. « Escuela Superior de las Fuerzas Armadas », sur ceseden.es via Wikiwix (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]