Corps intermédiaires

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Les corps intermédiaires, héritiers des corps de l'Ancien Régime[1], sont des groupes sociaux, situés à un niveau intermédiaire entre l’individu et l’État, indépendants et autonomes, constitués naturellement ou par accord délibéré en vue d’atteindre un objectif collectif. ; par exemple : partis politiques, entreprises et syndicats, divisions administratives du territoire, chambres de commerce et d'industrie, associations, voire groupes de pressionetc.

Présentation[modifier | modifier le code]

Pour qualifier les corps intermédiaires, on peut reprendre une formule de Pierre Rosanvallon et parler d'« institutions de l'interaction » [2].

Le professeur de science politique Yves Mény regroupe les corps intermédiaires en trois catégories :

Les journalistes, qui servent d'intermédiaire entre la société civile et le pouvoir politique, peuvent également être considérés comme un groupe intermédiaire[3].

Montesquieu englobe même dans cette définition les ordres, comme la noblesse et le clergé, et les collectivités territoriales[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

L'un des principaux traits de la culture révolutionnaire française a été le rejet des corps intermédiaires. La loi Le Chapelier () a supprimé les corporations, car elles risquaient d'introduire un intérêt intermédiaire entre celui de l'individu et celui de l'État. C'est ce qui a fait dire à l'auteur de la loi à l'été 1791 :

« Il n’y a plus de corporation dans l’État ; il n’y a plus que l’intérêt particulier de chaque individu et l’intérêt général. Il n’est permis à personne d’inspirer aux citoyens un intérêt intermédiaire, de les séparer de la chose publique par un esprit de corporation. »

La Révolution a procédé non seulement du rejet de la société d’ordre mais aussi du rejet de la société de corps, introduisant un face-à-face de l’individu et de l’État[4].

La loi Le Chapelier a été abrogée par le vote de la loi Waldeck-Rousseau (), qui a autorisé les syndicats.

Aujourd'hui[modifier | modifier le code]

Le mouvement fédéraliste La Fédération cherche à promouvoir les corps intermédiaires afin d'appliquer le principe de subsidiarité de façon horizontale, par la répartition des fonctions entre les corps intermédiaires de la société : institutions politiques, entreprises, syndicats, familles, associations, Églisesetc.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]