Coquelin aîné
Benoît Constant Coquelin, dit Coquelin aîné, est un acteur français, né à Boulogne-sur-Mer le et mort à Couilly-Pont-aux-Dames le , surnommé ainsi pour le distinguer de son frère Ernest, dit Coquelin cadet. Il est l'un des comédiens les plus notoires de son temps, et crée notamment le rôle de Cyrano de Bergerac.
Biographie
En 1860, après avoir reçu le premier prix de comédie au Conservatoire, il débute à la Comédie-Française dans des rôles de valets du répertoire classique. Il en devint sociétaire en 1864. En vingt-cinq années, il y crée plus de quarante rôles.
Il quitte la Comédie-Française en 1886 et pendant plusieurs années donne des représentations en Europe et en Amérique. Il est ensuite engagé dans divers théâtres parisiens. Il revient brièvement à la Comédie-Française en 1891, comme pensionnaire ; il y crée Thermidor de Victorien Sardou, pièce interdite dès la troisième représentation. En 1895, il entre au théâtre de la Renaissance.
L'année suivante, il prend la direction du théâtre de la Porte-Saint-Martin avec son fils Jean, jusqu'en 1901 où il la laisse à son fils seul. Le guide Paris-Parisien, qui le considère en 1899 comme une « notoriété de la vie parisienne », trouve son « comique irrésistible »[1].
- Cyrano de Bergerac
En 1897, il y crée le rôle de Cyrano de Bergerac, ce qui lui assure une gloire éternelle. Rostand lui dédie même sa pièce, en écrivant : « C'est à l'âme de Cyrano que je voulais dédier ce poème. Mais puisqu'elle a passé en vous, Coquelin, c'est à vous que je le dédie ».
En 1900, il est élu à la tête de l'Association des Artistes Dramatiques. Il est également l'auteur de nombreux ouvrages sur le théâtre.
Il meurt d'une crise cardiaque dans la « Maison des Comédiens » de Couilly-Pont-aux-Dames, une maison de retraite pour artistes dramatiques dont il avait été le principal fondateur, en 1902.
Son fils Jean Coquelin est aussi devenu acteur et joue plusieurs fois à ses côtés, notamment dans Cyrano où il incarne Ragueneau dès la création de la pièce.
Antoine Bourdelle exécute son buste en 1893, bronze conservé à la Comédie-Française.
Son nom a été donné à une avenue du 7e arrondissement de Paris : l'Avenue Constant-Coquelin.
Théâtre
Carrière à la Comédie-Française
- Entré en 1860 ; nommé 287e sociétaire en 1864 ; départ en 1887
- 1864 : Moi d'Eugène Labiche et Édouard Martin, Comédie-Française
- 1879 : Ruy Blas de Victor Hugo, Comédie-Française
- 1891 : Thermidor de Victorien Sardou, Comédie-Française
Hors Comédie-Française
- 1895 : Messire du Guesclin de Paul Déroulède, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 1895 : Fanfan la Tulipe, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 1895 : Thermidor de Victorien Sardou, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 1896 : Jacques Callot de Henri Cain, Eugène Adenis et Édouard Adenis, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 1896 : La Montagne enchantée d'Émile Moreau et Albert Carré, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 1897 : Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 1899 : Plus que Reine d'Émile Bergerat, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 1899 : La Dame de Montsoreau, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 1899 : Les Misérables d'après Victor Hugo, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 1900 : Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 1900 : L'Aiglon d'Edmond Rostand, Théâtre Sarah Bernhardt
- 1900 : Jean Bart d'Edmond Haraucourt, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 1904 : La Montansier de Gaston Arman de Caillavet et Robert de Flers, Théâtre de la Gaîté
- 1905 : Scarron de Catulle Mendès, Théâtre de la Gaîté-Lyrique
- 1905 : Les Oberlé d'Edmond Haraucourt d'après René Bazin, Théâtre de la Gaîté-Lyrique
- 1906 : L'Attentat d'Alfred Capus et Lucien Descaves, Théâtre de la Gaîté-Lyrique
- 1907 : L'Affaire des poisons de Victorien Sardou, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
Cinéma
- 1900 : Cyrano de Bergerac (film court) de Clément Maurice : Cyrano de Bergerac
Notes et références
- Paris-Parisien, Ollendorff, , p. 26
Voir aussi
Bibliographie
- Benoît Noël (avec Francine Delacroix et Liliane Kalenitchenko), Les Coquelin, trois générations de comédiens, Société historique de Rueil-Malmaison, 1998
- Jacques de Plunkett, Fantômes et souvenirs du théâtre de la Porte-Saint-Martin (1781-1941), Paris, 1946
Liens externes
- Constant Coquelin sur CyranodeBergerac.fr
- Base documentaire La Grange sur le site de la Comédie-Française
- Le Comédien par un journaliste par Octave Mirbeau, suivi de Les Comédiens par un comédien par Coquelin aîné, réponse à Mirbeau (1882) [lire en ligne]