Convention des institutions républicaines

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La Convention des institutions républicaines (CIR) était un parti politique créé par François Mitterrand en 1964, par la réunion de plusieurs clubs politiques issus de la gauche républicaine et socialiste (Atelier Républicain, Citoyens 60, Front démocratique européen, Mouvement démocratique féminin...). Cette fédération relativement souple va peu à peu se structurer en véritable parti politique, en particulier lors de l'élection présidentielle de 1965. Elle est alors la cheville du rassemblement qui sous le nom de Fédération de la gauche démocrate et socialiste va porter la candidature de François Mitterrand.

En 1971, la CIR se dissout dans le Parti socialiste lors du Congrès d'Épinay. Les clubs qui constituaient la CIR vont pour certains d'entre eux exister à côté du PS comme structures associées. C'est au sein de la CIR que plusieurs hommes et femmes politiques proches de François Mitterrand ont commencé leur carrière politique, comme Pierre Joxe ou Édith Cresson.

Historique

La Convention préparatoire des Institutions Républicaines au Palais d’Orsay se réunit pour la première fois à Paris les 6 et . Lors de la deuxième session des 24 et , la CIR accepte le projet — avorté — de Grande Fédération de Gaston Defferre et participe aux négociations en vue de sa constitution. François Mitterrand annonce sa candidature à la présidence de la République le . La CIR signe la Charte de la FGDS les 8 et . Lors de la troisième session, la CIR rallie officiellement la candidature de François Mitterrand. Le , François Mitterrand est élu président de la FGDS.

Lors des élections présidentielles des 5 et 19 décembre 1965, François Mitterrand se hisse au second tour, mettant en ballotage le Général de Gaulle.

Les 12 et 13 mars 1966, lors de la quatrième session de la CIR à Lyon, François Mitterrand demande un resserrement des structures de la fédération et préconise la constitution d’un contre-gouvernement, qui est effectivement constitué les 11 et . À cette occasion, la CIR à Paris définit un projet de politique étrangère et politique intérieure. Le programme de la FGDS est publié le . Les 5 et 6 novembre 1966 a lieu la sixième session de la CIR à Clichy.

Le , le PCF et la FGDS adoptent dans une déclaration commune un accord de désistements réciproques en vue des prochaines élections législatives. Lors des précédentes élections, la SFIO était engagée avec le MRP et le CNIP d’Antoine Pinay dans le Cartel des Non, mais Guy Mollet avait fait une ouverture de principe sur quelques cas, entre les deux tours.

Le 20 janvier 1967 sont adoptés des accords électoraux entre la FGDS et le PSU, qui permettent au PSU d’obtenir en mars 4 élus. 28 janvier 1967 – septième session de la CIR à Paris : élection d’un nouveau groupe permanent (la direction) 5 et 12 mars 1967 – succès de la gauche aux élections législatives. La CIR obtient 16 élus dont notamment Roland Dumas, Georges Fillioud, Georges Dayan, André Rousselet, Louis Mermaz, André Labarrère, Louis Périllier, Michel Dreyfus-Schmidt et Claude Estier.

27 avril 1967 – le principe de la pondération de la représentation des différentes formations de la FGDS aux organismes dirigeants est adopté 11 mai 1967 – désignation du bureau politique « pondéré » de la FGDS 27et 28 mai 1967 – neuvième session de la CIR à Rennes (problèmes de l’emploi) 4 et 5 novembre 1967 – neuvième session de la CIR à Paris (politique étrangère) 15 novembre 1967 – accord au sein du bureau politique de la Fédération sur le resserrement des structures de la Fédération 16 et 17 décembre 1967 – congrès du Parti radical à Toulouse qui approuve le projet de réforme de la Fédération

26 et 27 janvier 1968 – le congrès de la SFIO réuni à Suresnes approuve les nouvelles structures de la Fédération 3 et 4 février 1968 – le comité central élargi de la CIR approuve les nouvelles structures 24 février 1968 – publication de la déclaration commune PCF-FGDS. Bilan des convergences et des divergences entre les deux formations (c’est l’amorce d’un programme commun). 23 et 24 mars 1968 – dixièmes assises de la CIR à Toulouse (problèmes de la région)

28 mai 1968 – conférence de presse de François Mitterrand qui préconise, eu égard à la situation, la constitution d’un gouvernement provisoire sous la direction de Pierre Mendès-France (mais le général de Gaulle de retour de Baden Baden où il a rencontré le général Massu, chef des troupes françaises stationnées en Allemagne, renonce au referendum envisagé et prononce la dissolution de l’Assemblée Nationale) 23 et 30 juin – Elections législatives. Défaite de la gauche. Malgré la présence systématique de candidats PSU la presque totalité des sortants FGDS-CIR maintiennent leurs scores au premier tour voire progressent (en particulier Georges Fillioud et André Labarrère) ; les sortants de la CIR améliorent au second tour le score de la gauche au second. Tous les sortants CIR – sauf François Mitterrand – sont néanmoins battus.

Vers la constitution du PS

À la suite du triomphe électoral de la droite en 1968, la onzième session de la CIR à Levallois-Perret des 5 et réclame la constitution d’un nouveau Parti Socialiste. Les tensions au sein de la FGDS entraînent la démission de François Mitterrand de son poste de président; la réunion du sera la dernière du comité exécutif de la FGDS. Le congrès du Parti radical des 23 et refuse de participer à la création du nouveau parti.

Après la douzième session de la CIR à Saint-Gratien les 29 et , les événements se précipitent avec le rejet du référendum de 1969 et la démission du Général de Gaulle qui entraîne une élection présidentielle anticipée. La SFIO s'oppose à une nouvelle union autour de François Mitterrand et opte pour la candidature de Gaston Defferre lors du Congrès d'Alfortville, congrès constitutif du nouveau parti socialiste, qui se tient sans la CIR. La deuxième phase de la constitution du NPS, le Congrès d'Issy-les-Moulineaux les 11 au , voit le NPS regrouper la majeure partie de l’Union des clubs pour le renouveau de la gauche, d’Alain Savary et Pierre Bérégovoy et de l’Union des Groupes et Clubs Socialistes, de Jean Poperen et quelques conventionnels dissidents (André Labarrère, Michel Dreyfus-Schmidt).

Lors des treizièmes assises de la CIR à Saint-Denis les 6 décembre et , la CIR réitère ses propositions en vue de l’unification des socialistes. Elle accepte de mener avec le PSU des actions communes à la base. François Mitterrand propose un plan pour l’élaboration d’un "Contrat Socialiste". Les 23 et ont lieu la quatorzième session de la CIR à Saint-Fons où sont discutées le Contrat Socialiste. En novembre aux journées nationales de la CIR à Château-Chinon, François Mitterrand relance l’idée d’une unification des socialistes et préconise la fusion du parti socialiste et de la CIR. Les conventionnels approuvent par 587 mandats contre 102 les propositions de François Mitterrand les 12 et lors de la quinzième session de la CIR à Suresnes. La première réunion de la Délégation nationale pour l’unification des socialistes a lieu dès le . Elle rend publique un « appel pour l’union des socialistes » et les règles de préparation du congrès d’unification le . La journée de la CIR à Vienne, dans l’Isère le étudie des propositions relatives aux structures du nouveau parti. Le congrès d’unification des socialistes à Épinay-sur-Seine du 11 au voit une alliance majoritaire se nouer autour de François Mitterrand qui devient Premier Secrétaire du PS[1].

Principaux membres de la CIR

Liens externes

Notes et références

  1. « La Convention des institutions républicaines », PS Bruz (consulté le )
  2. Hommage de Hubert Védrine à Georges Beauchamp.
  3. Voir notice de Jean-Marc Ayrault. Déçu par le tournant de 1983, Bernard Hazo, quittera le PS en 1984 pour rejoindre le Parti des travailleurs. Militant syndical, il est actuellement secrétaire adjoint du Syndicat des personnels FO de l'université de Nantes (voir sur le site de l'union départementale FO de Loire-Atlantique).