Capricorne (constellation)

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Capricorne
Image illustrative de l'article Capricorne (constellation)
Vue de la constellation.
Désignation
Nom latin Capricornus
Génitif Capricorni
Abréviation Cap
Observation
(Époque J2000.0)
Ascension droite Entre 300° et 328°
Déclinaison Entre -28° et -9°
Taille observable 414 deg2 (40e)
Visibilité Entre 60° N et 90° S
Méridien 20 septembre, 21h00
Étoiles
Brillantes (m≤3,0) 1 (δ)
À l’œil nu 82
Bayer / Flamsteed 47
Proches (d≤16 al) 0
La plus brillante δ Cap (2,85)
La plus proche HD 192310 (28,78 al)
Objets
Objets de Messier 1 (M30)
Essaims météoritiques Alpha capricornides
Chi capricornides
Sigma capricornides
Tau Capricornides
Capricornides-Sagittariides
Constellations limitrophes Aigle
Microscope
Poisson austral
Sagittaire
Verseau

Le Capricorne, ou la Chèvre, est une constellation du zodiaque traversée par le Soleil du 19 janvier au 15 février. Dans l'ordre du zodiaque, la constellation se situe entre le Sagittaire à l'ouest et le Verseau à l'est.

Le Capricorne désigne également un signe du zodiaque correspondant au secteur de 30° de l'écliptique traversé par le Soleil du 22 décembre au 20 janvier.

Nomenclature, histoire et mythologie[modifier | modifier le code]

En Mésopotamie[modifier | modifier le code]

Kudurru de Meli-Shipak (entre 1186 et 1172 av. J.-C.), Musée du Louvre

Nous avons au départ le nom mul.MÁŠ, « la Chèvre » pour α Cap, cela sur un document daté vers 1450 av. J.-C.[1]. On retrouve cette étoile sous le nom mul.SUḪUR.MÁŠ.ku6, littéralement « la Carpe-Chèvre » dans Série MUL.APIN, le premier traité d'astronomie mésopotamienne, découvert à Ninive dans la bibliothèque d'Assurbanipal et datant au plus tard de 627 av. J.-C.[2]. Le nom est évocateur, puisqu'il renvoie à l'image familière de la figure du Capricorne, telle que nous la connaissons par les Grecs et les Latins.

Par la suite, c'est-à-dire au début du Ier millénaire av. J.-C., le ciel est organisé en constellations, c'est-à-dire que les étoiles sont désormais nommées par leur situation dans les figures célestes, et comme cela est attesté dans les fameux éphémérides qui s'étalent de 652 av. J.-C. à 61 de notre ère, SUḪUR.MÁŠ = suḫurmāšu, littéralement « la Carpe-chèvre » est désormais la figure dont nous avons déjà parlé dans laquelle β Cap est SI MÁŠ, « la Corne de la Chèvre »[3].

En Grèce et à Rome[modifier | modifier le code]

Les Grecs ont hérité de la figure mésopotamienne[4], dont ils ont repris l'image telle quelle, sous le nom de Αἰγόκερως, « Celui qui a deux cornes », attesté chez Euctémon[5], mais ils l'ont, comme il se doit, adapté à leur propre imaginaire. Ainsi, Ératosthène rapproche cette figure d'Égipan, Pan aux pieds de chèvre, dont il est l'enfant, frère de lait de Zeus grâce aux soin de la chèvre Amalthée, et dont la queue de poisson est une allusion au fait qu'il a découvert la conque de mer[6].

Capricornus dans une édition des Aratea de Germanicus d’époque carolingienne (ca. 830-840).

Les Latins ont rendu de plusieurs manières l'Αἰγόκερως grec. Le nom le plus fréquent est chez eux, à partir de Cicéron dans ses Aratea, c’est-à-dire sa version latine des Φαινόμενα d’Aratos, Capricornus, qui s’inspire du nom grec, mais ont aussi transcrit purement et simplement ce nom sous la forme Aegoceros. Plus rarement, a été employé Caper[7], qui se ressent d’une influence orientale, sachant que la constellation se dit en araméen גדיא Gadya, « le Chevreau », influence probablement venue par la large utilisation faite de ce qu’à côté de la Sphaera graecana, le philosophe Nigidius Figulus, ami de Cicéron, nommait la Spheara barbarica, et dont les riches matériaux furent constemmant renouvelés par des apports réguliers de sources syriennes et mésopotamiennes[8],[9]

Chez les Arabes[modifier | modifier le code]

Il convient de distinguer le ciel traditionnel arabe, qui comprend les manāzil al-qamar ou « stations lunaires », et ciel gréco-arabe, c'est-à-dire celui que les astronomes classiques ont repris des Grecs au IXe siècle de notre ère.

Le ciel arabe traditionnel comptait sur l'espace correspondant au Capricorne les deux premiers astérismes de la série nomme de dix astérismes nommées السعود al-Suᶜūd, « les Propices », dont les levers héliaques s'étalaient de la mi-janvier au début mars, soit la période des pluies (voir la constellation du Verseau pour davantage de détails)[10], sachant que le premier de ces astérismes, formé par le couple αβ Cap et nommé سعد الذابح Saᶜd al-Ḏābiḥ, « la Propice du Sacrificateur », constitue la XXe les manāzil al-qamar.

Le début de la série السعود al-Suᶜūd, « les Propices » dans le ciel arabe
La figure deالجدي al-Ğady, « le Chevreau » dans une copie du traité de ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī, 1606, Saint-Pétersbourg.

Quand les Arabes reprirent les constellations grecques, ils ont tout naturellement rendu Αἰγόκερως par الجدي al-Ğady, « le Chevreau ». Ils utilisaient en effet déjà cette appellation, héritée du nom babylonien de base époque MÁŠ = Uriṣu, « le Chevreau », et cela par l'intermédiaire de l'araméen Gadya, de même signification, comme nom du 9e signe du zodiaque, attesté dans l'horoscope de fondation de la ville de Baghdad en 762, ainsi que nous le rapporte l'érudit persan al-Bīrūnī[11].

Le patrimoine international des noms d'étoiles puise d'ailleurs à ces deux sources arabes.

En Europe[modifier | modifier le code]

Au Moyen Âge, les clercs latins connaissaient le nom Capricornus par les encyclopédies et les quelques manuscrits des Aratea, c’est-à-dire les versions latines des Φαινόμενα d’Aratos, à leur disposition, mais ils connurent dès l’an mil le nom arabe de cette figure. Nous lisons ainsi, chez Gérard de Crémone (ca. 1175) : Stellatio Alcaucurus… & est Capricornus[12], qui reprend Isḥāq b. Ḥunayn : كوكب القوقارس ... وهو الجدي kawkab al-Qawqārus … wa huwwa al-Ğadī[13]. À son époque, on ne lit pas encore le nom grec dans le texte, ce qui n’adviendra qu’à la Renaissance. Et l’on trouve par exemple, dans l’Uranometria de Johann Bayer (1603), une liste de noms connus dans les différentes langues, selon l’usage de l’époque : non seulement Αἰγόκερως, mais encore en particulier Arab. Algedi, Alcantarus, le premier nom étant la transcription de l’arabe الجدي al-Ğadī, soit le nom de cette figure dans le ciel arabe traditionnel, le second celle de l’arabe القوقارس al-Qawqārus, nom par lequel les Arabes ont rendu le nom grec de la constellation[14]. Ces noms figurent encore dans plusieurs catalogues jusqu’à ce que la nomenclature approuvée en 1930 par l’Union astronomique internationale (UAI) ne chasse définitivement les appellations autres que Libra, à l’exception du grec Αἰγόκερως.

La figure de Capricornus chez Hevelius, Gdansk, 1687.
La figure de Capricornus dans l’Urania's Mirror, Londres, 1824.


Bibliographie / Nomenclature[modifier | modifier le code]

  • Hermann Hunger, Astral science in Mesopotamia, Leiden / Boston (Mass.) / Köln : Brill, 1999, , 303 p. (ISBN 90-04-10127-6).
  • Paul Kunitzsch, Untersuchungen zur Sternnomenklatur der Araber, Wiesbaden : O. Harrassowitz, 1961 p., , 125.
  • Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Geuthner, , 296 p. (ISBN 978-2-7053-3865-7).
  • André Le Bœuffle, Les Noms latins d'astres et de constellations, Paris: Les Belles lettres, , 292+cartes (ISBN 978-2-251-32882-9, ISSN 1151-826X).
  • Otto Neugebauer & Richard A. Parker, Egyptian astronomical texts... 3. Decans, planets, constellations and zodiacs, 2 vol., Providence, R. I. : Brown university press / London : L. Humphries, 1969.
  • Sun Xiachun Sun & Jacob Kistemarker =, The Chinese Sky During the Han, Leiden Köln : Brill, , 240 p..
Le signe zodiacal du Capricorne sur le portail gauche de la façade de la cathédrale d'Amiens

Le Capricorne (Capricornus), un des signes du zodiaque complet figurant sur le portail gauche de la façade de la cathédrale d'Amiens.

La planète Neptune fut découverte dans cette constellation par l'astronome allemand Johann Galle, près de Deneb Algedi (δ Cap), le .

Observation des étoiles[modifier | modifier le code]

Constellation du Capricorne.

Situation de la constellation[modifier | modifier le code]

La constellation est relativement facile à situer par rapport à des grands alignements :

  • Elle se situe sur le chemin (presque) droit qui part de la Grande Ourse, passe par le cœur du Dragon et par sa tête, pour venir toucher Véga de la Lyre, puis Altaïr. L'alignement Véga - Altaïr permet de repérer 20° plus au sud α du Capricorne et les deux « pieds » du capricorne 15° plus loin. Pour les observateurs situés suffisamment au sud, cet alignement se prolonge jusqu'à Al Na'ir (α Gruis), à une soixantaine de degrés d'Altaïr.
  • Dans l'autre sens, le Capricorne est entre Pégase et le Verseau d'un côté, et le Sagittaire de l'autre, dans un immense alignement qui fait le tour du globe, et qui est un axe de repérage majeur de la voûte céleste. Partant du Grand carré de Pégase, cet alignement passe par Algol, Capella, Castor et Pollux, Alphard (Hydre), l'extrémité des Voiles puis Acrux et Alpha Centauri, Shaula (λ Scorpii), l'arc et la tête (σ Sgr) du Sagittaire, puis remonte par la tête du Capricorne (β Cap), le long de l'axe du Verseau, pour boucler sur la diagonale du Grand carré de Pégase.
  • Par rapport aux « phares » de la région, le Capricorne est situé à peu près à mi-chemin entre Véga de la Lyre et Fomalhaut du Poisson austral.

Forme de la constellation[modifier | modifier le code]

Visibilité nocturne de la constellation.

La constellation du Capricorne est la plus faible constellation du Zodiaque après le Cancer. Ses étoiles les plus brillantes se situent à peu près sur un triangle ayant ses sommets en α, δ et ω Capricorni. Attention à ne pas confondre ce triangle avec celui formé par α Cap, β Aqr et ι Aqr, plus au nord et plus visible.

  • L'étoile la plus facile à repérer est β Cap, située dans l'axe de la « tête » de l'Aigle. Cette étoile marque la « tête » de la grande chèvre, et une petite voisine 3° plus au nord, α Cap, marque la pointe de la corne.
  • Dans l'alignement de ces deux premières étoiles, à 10° plus au sud, on tombe sur une petite paire d'étoiles ψ et ω Cap, également à ~3° l'une de l'autre.
  • Perpendiculairement à cette première direction, vers l'est, on trouve un alignement de quatre étoiles assez brillantes, qui pointe un peu en dessous de la « tête »: θ, ι, γ, et enfin δ Cap, la plus brillante, qui marque le bout de la « queue ».

Le « triangle » demande de bonnes conditions (mag 4) pour être visible. Quand les conditions sont excellentes, on peut deviner des soulignements de petites étoiles intermédiaires qui découpent ce triangle en une « tête » et un « corps ». Par rapport à ce découpage, α et β Cap figurent plutôt les deux cornes du Capricorne.

Constellations voisines[modifier | modifier le code]

Vers l'est, les limites avec le Verseau, lui-même faible et peu structuré, sont peu évidentes. L'alignement qui forme le « dos » du Verseau, dans l'axe de la diagonale du Grand carré de Pégase, semble se prolonger naturellement jusqu'à α Cap. Inversement, le « dos » de la chèvre, l'alignement θ, ι, γ, et δ Cap (la « queue »), semble se terminer naturellement jusqu'à.

Côté Sud, on voit aux pieds du Capricorne un alignement sensiblement Est-Ouest, qui pointe sur Fomalhaut (en bas à gauche de la figure). Les deux étoiles dans l'axe Tête - Sabots à 5° plus au sud appartiennent à la constellation (sans intérêt) du Microscope, le reste de l'alignement vers l'est appartient au Poisson austral.

Étoiles principales[modifier | modifier le code]

Deneb Algedi (δ Capricorni)[modifier | modifier le code]

Deneb Algedi (La Queue du Chevreau en arabe), δ Capricorni, est l'étoile la plus brillante de la constellation du Capricorne. C'est une étoile blanche, « métallique » car son spectre présente de nombreuses traces d'éléments tels que le zinc, le baryum, etc. Sa classification n'est pas exactement connue et on pense qu'il s'agit d'une étoile dans les derniers états de la séquence principale.

Deneb Algedi est une étoile double : elle possède un compagnon très peu lumineux (de magnitude apparente 15,8) qui l'éclipse tous les 1 023 jours, abaissant sa propre magnitude de 0,2. Compte tenu du temps entre deux éclipses, les deux étoiles sont extrêmement proches, peut-être même quasiment en contact. Deneb Algedi possède également deux compagnons optiques, également très peu lumineux.

Dabih (β Capricorni)[modifier | modifier le code]

Dabih (β Capricorni) est la 2e étoile de la constellation. Il s'agit en réalité d'un système stellaire extrêmement complexe. En première approche, il s'agit d'un système double. β1 Cap est la plus brillante (magnitude 3,1). β2 Cap est tout juste visible à l'œil nu (magnitude 6,2). Les deux étoiles sont éloignées d'au moins 21 000 ua et tournent l'une autour de l'autre en au moins 1 million d'années.

β2 Cap (Dabih Minor) est une supergéante (classe B9), anormalement enrichie en mercure et en manganèse. Elle possède elle-même un compagnon, éloigné de 30 ua, probablement une étoile standard de classe F, de magnitude 13.

β1 Cap (Dabih Major) est plus complexe. Autour d'elle tourne, en 3,8 ans et à la distance de 4 ua, une étoile géante de magnitude 9. Mais elle possède également un autre compagnon qui orbite en seulement 8,7 jours.

Algedi (α Capricorni)[modifier | modifier le code]

Algedi (α Capricorni), « le Chevreau » en arabe, est la 3e étoile de la constellation et doit sa désignation à sa position, la plus à l'ouest des étoiles du Capricorne visibles à l'œil nu. En réalité, Algedi est composée de deux étoiles distinctes, quasiment discernables à l'œil nu (ce qui en fait un cas presque unique parmi toutes les étoiles) et qui n'ont strictement aucun lien entre elles. La plus éloignée (687 années-lumière), α1 Cap, est la moins brillante (magnitude 4,75). La plus proche (109 années-lumière, six fois moins loin), α2 Cap, a une magnitude apparente de 3,58. Toutes deux sont des étoiles jaunes mourantes, α1 Cap, également nommée Prima Giedi, est une supergéante de classe G3, α2 Cap, nommée Secunda Giedi, est une géante de classe G8.

α1 Cap est une étoile multiple. Elle possède trois compagnons, de magnitude 9,6, 14,1 et 14,2.

α2 Cap est également une étoile multiple. Deux étoiles lui orbitent autour, sur une orbite très proche, chacune de magnitude plus faible que 11.

Autres étoiles[modifier | modifier le code]

La constellation du Capricorne possède encore deux autres étoiles possédant des noms propres : Nashira (γ Capricorni) et Alshat (ν Capricorni).

Objets célestes[modifier | modifier le code]

La constellation du Capricorne abrite l'amas globulaire M30, de magnitude 7,2, distant de 26 000 années-lumière.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Roland Laffitte, « La liste de Boghazkoï (ca. 1450 av. è. c.) », sur URANOS, le site astronomique de la Selefa. »
  2. Roland Laffitte, « Série MUL.APIN (BM 86378) », Tab. I, ii, l. 34. »
  3. Roland Laffitte, « Les étoiles de comput dites 'normales' dans les Journaux astronomiques (652-61 av. J.-C.) », sur URANOS, le site astronomique de la Selefa. »
  4. Roland Laffitte, « L’héritage mésopotamien des Grecs en matière de noms astraux (planètes, étoiles et constellations, signes du zodiaque) », in Lettre SELEFA n° 10, pp. 15 et 24. »
  5. André Le Bœuffle, Les Noms latins d’astres et de constellations, éd. Paris : Les Belles Lettres, 1977, p. 176-178.
  6. Ératosthène, Le Ciel, mythes et histoires des constellations, Pascal Charvet (dir.), Paris : Nil Éditions, 1998, p. 129.
  7. André Le Bœuffle, Les Noms latins…, op. cit. , pp. 176-178.
  8. Franz Joahnnes Boll, « Teil III. Geschichte der Sphaera barbarica », in : Sphaera, Leipzig : B. G. Beugner, 1903, pp. 349-464.
  9. Roland Laffitte, « Les Noms sémitiques des signes du zodiaque, de Babylone à Baghdad », Comptes Rendus du GLECS (Groupe Linguistique d’Études Chamito-Sémitiques), t. XXXIV, 2003, pp. 114-117.
  10. Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p. 104.
  11. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 46.
  12. Gérard de Crémone, Almagestum Cl. Ptolemei Pheludiensis Alexandrini astronomorum principis…, Venise : ex. Officina Petri Liechtenstein, 1515, fol. 84v.
  13. Claudius Ptolemäus, Der Sternkatalog des Almagest. I. Die arabischen Übersetzungen, éd. par Paul Kunitzsch, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1986, p. 245.
  14. (la)Johann Bayer, Uranometria, omnium asterismorum continens schemata, nova methodo delineata…, Augusta Vindelicorum : C. Mangus, 1603, fol. 31r.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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