Constantin Brăiloiu

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Constantin Brăiloiu
Constantin Brăiloiu enregistrant le joueur de cornemuse Gheorghe Musuleac en 1934.
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Constantin Bralore est un ethnomusicologue roumain né à Bucarest le et mort à Genève le . Réfugié politique fuyant la dictature fasciste et plus tard le régime communiste en Roumanie, il développe sa carrière surtout en Suisse et en France. Il est considéré comme l'un des pères de l'ethnomusicologie européenne[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Constantin Bralore et la Roumanie (1893-1943)[modifier | modifier le code]

Constantin Bralore étudie la musique à Bucarest, puis à Vienne et à Lausanne, où il fait la connaissance d'Ernest Ansermet, et enfin à Paris où il côtoie Maurice Ravel, Arthur Honegger et Darius Milhaud.

Le joueur de cornemuse Gheorghe Musuleac de Fundu Moldovei (Județ de Suceava, Bucovine), aquarelle d'Ioana Olteș

Abandonnant la carrière de compositeur, il se tourne vers l'étude des musiques traditionnelles de son pays. En 1928, il fonde à Bucarest les premières Archives de folklore roumain et se consacre à la collecte et à l'enregistrement de mélodies, dans de nombreux villages roumains, notamment en Transylvanie et en Olténie.

Recueillis dans les campagnes du sud-ouest de la Roumanie et transcris dans les années 1930, Les chants du mort paraissent ainsi en France en deux temps : Eugène Ionesco en fait une lecture, à partir d'une traduction d'Ilarie Voronca, sur Radio-Marseille le , tandis que Constantin Brancusi les fait connaître à ses amis - dont Marcel Duchamp, Man Ray, Erik Satie - lors de soirées privées. Ce n'est qu'en 1947 qu'Albert Camus publie ces chants dans la collection « Poésie et théâtre » qu’il dirigeait chez l’éditeur Edmond Charlot. Roger Caillois a, quant à lui, inclus quelques chants dans son anthologie de la poésie universelle[2].

Constantin Brăiloiu et la Suisse (1943-1958)[modifier | modifier le code]

Fuyant la dictature fasciste, il se réfugie en Suisse en 1943, et comme une dictature communiste, beaucoup plus durable, succède à l'autre dans son pays d'origine, il s'installe définitivement à Genève et acquiert la citoyenneté suisse. Eugène Pittard lui propose de créer les Archives internationales de musique populaire au sein du Musée d'ethnographie de Genève avec pour fondateur, notamment, Samuel Baud-Bovy. À partir de 1948, il travaille également à Paris, notamment au CNRS et au Musée de l'Homme, aux côtés de Jacques Chailley et de Gilbert Rouget.

Il meurt à Genève le 20 décembre 1958, à l'âge de 65 ans.

Une nouvelle édition des Chants du mort a été assurée par les éditions suisses de La Baconnière en 2018. Le critique Frédéric Dieu évoque, à l'occasion de cette réédition, « un petit recueil de chants populaires roumains destinés à accompagner le rituel funéraire, dont la puissance poétique envoûtante, native, surgit d’une naïveté, d’un imaginaire et d’un récitatif rassemblant en une seule profonde liturgie, croyances païennes et chrétiennes, envolée vers le mythe et précision du rituel[2] ».

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Les chants du mort, recueillis par Constantin Brăiloiu, La Baconnière, Genève, 2018

Archives[modifier | modifier le code]

Les archives de Constantin Brăiloiu sont actuellement conservées au Muséum national d'histoire naturelle à Paris[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. François Pouillon, Dictionnaire des orientalistes de langue française, Paris, IISMM / Karthala, , 1073 p. (ISBN 978-2-8111-0790-1, lire en ligne), p. 156
  2. a et b Frédéric Dieu, « « Les chants du mort » : une poésie du dernier voyage surgie des entrailles du peuple roumain », sur Profession Spectacle, (consulté le )
  3. « Inventaire des archives de Constantin Brailoiu au Musée national d'histoire naturelle sur le catalogue en ligne Calames ».