Conquête normande de l'Italie du Sud

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La conquête normande de l'Italie du Sud se fit progressivement au XIe siècle et, pour ce qui est de la prise de Naples, au XIIe siècle. Elle fut l'œuvre d'aventuriers et mercenaires normands initialement au service de princes Lombards et Byzantins, qui obtinrent au fil des batailles divers territoires et fiefs pour leur propre compte, et acquirent leur autonomie et indépendance politique dans les cinquante années qui suivirent leur arrivée.

C'est seulement dans un second temps qu'ils se constituèrent en une entité unique, le royaume de Sicile, qui comprenait non seulement l'île du même nom, mais aussi tout le tiers sud de la péninsule italienne (sauf le Bénévent, qui ne fut tenu que momentanément à deux reprises) ainsi que l'archipel de Malte et des territoires en Afrique du Nord. Cette conquête n'avait pas été planifiée ni organisée, au contraire de celle de l'Angleterre, et se fit sur une période beaucoup plus longue, mais elle n'en devint pas moins durable et les îles reprises aux Sarrasins ne retombèrent plus entre leurs mains.

Le Royaume de Sicile (en vert) en 1154, représentant l'extension de la conquête normande de l'Italie par des aventuriers indépendants sur plusieurs générations.

Raisons de la conquête

Contrairement à la conquête de l’Angleterre, cette conquête fut menée sur une longue durée, de plusieurs générations, par de petits seigneurs normands, et ne fut ni dirigée ni même inspirée par le duc de Normandie[b 1]. « Aucun projet préétabli, aucun plan à court ou à long terme n'ont présidé aux opérations de conquête, si ce n'est dans les derniers temps quand la prise du pouvoir sembla possible[b 1]». Il s’agissait au départ de groupes de mercenaires indépendants au service de princes indigènes. D'après des études récentes[1], les deux tiers des immigrants de cette époque étaient des Normands et le reste était constitué principalement de Bretons mais aussi d'Angevins, de Manceaux, de Flamands et de Francs[b 1]. Ces Normands étaient originaires de Basse-Normandie, principalement du territoire de l’actuel département de la Manche, et issus de la classe des seigneurs de rang modeste incapables de donner des terres à leur famille nombreuse[b 1].

L’immigration normande dans le Mezzogiorno n’eut rien de massif mais on estime qu'entre les années 1010 et les années 1120, il y eut un flux constant de départs du duché de Normandie vers l’Italie du Sud et on a pu en évaluer le nombre à quelques centaines de Normands par an pendant un siècle environ[2],[3].

Outre le manque de terre, on peut citer comme raisons de cette émigration, le besoin de s'exiler pour fuir l’autorité du pouvoir ducal, « le désir de tenter la fortune par le service des armes », ou encore des raisons propres au pays conquis comme ses richesses et ressources naturelles ainsi que ses faiblesses politiques et institutionnelles[b 1].

L'arrivée des Normands en Italie (999-1017)

Carte de l'Italie à la veille de l'arrivée des Normands. Ils conquirent la zone englobant tout le territoire situé au sud du Saint-Empire romain et la Sicile ainsi que le Sud du Latium (États pontificaux) et les Abruzzes (duché de Spolète).

La première date avancée pour l'arrivée de chevaliers Normands en Italie du sud est 999. Cette année-là, selon plusieurs sources, des pèlerins Normands de retour du Saint-Sépulcre à Jérusalem s'arrêtèrent à Salerne, où ils profitaient de l'hospitalité du prince Guaimar III de Salerne lorsque la ville fut attaquée par des Sarrasins venus de Sicile[b 2] qui exigeaient le paiement tardif d'un tribut annuel. Tandis que Guaimar III commençait à collecter de quoi payer le tribut, les Normands reprochèrent aux Lombards leur manque de courage et attaquèrent immédiatement les assiégeants. Cette attaque fit fuir les Sarrasins et un butin important fut pris. Guaimar III, reconnaissant, supplia les Normands de rester. Ceux-ci refusèrent, mais promirent d'apporter ses riches cadeaux à leurs compatriotes en Normandie et de leur parler de l'offre de récompense en échange d'assistance militaire à Salerne. Certaines sources disent même que Guaimar III envoya des émissaires en Normandie pour en ramener des chevaliers. Ce récit de l'arrivée des Normands est parfois appelée la « tradition de Salerne »[j 1].

La « tradition de Salerne » fut pour la première fois rapportée par Aimé du Montcassin dans son Ystoire de li Normant entre 1071 et 1086. Pierre le Diacre emprunta à Aimé du Montcassin beaucoup d'information la concernant pour sa continuation de la Chronica Monasterii Casinensis de Léo d'Ostie, écrite au début du XIIe siècle. À partir des Annales ecclésiastiques de Cesare Baronio, au XVIe siècle, la tradition de Salerne devint l'histoire communément acceptée[j 2]. Sa précision factuelle fut périodiquement mise en doute durant les siècles qui suivirent, mais elle a depuis été acceptée, avec certaines modifications, par la plupart des chercheurs[4].

Un autre récit historique sur l'arrivée des premiers Normands en Italie apparaît dans les premières chroniques sans qu'il y soit fait référence à une présence normande antérieure. Cette histoire a été appelée la « tradition de Gargano »[j 1]. En 1016, des pèlerins Normands venus au sanctuaire de l'archange saint Michel, dans la région du Gargano, y rencontrèrent le seigneur lombard Melo de Bari qui les convainquit de se joindre à lui pour attaquer le gouvernement byzantins des Pouilles.

Comme pour la tradition de Salerne, il existe deux sources primaires pour la tradition de Gargano : la Gesta Roberti Wiscardi de Guillaume de Pouille, datée d'entre 1088 et 1110, et la Chronica monasterii S. Bartholomaei de Carpineto d'un moine nommé Alexandre, écrite environ un siècle plus tard et basée sur le travail de Guillaume de Pouille[j 3]. Certains chercheurs ont combiné les récits de Salerne et de Gargano, John Julius Norwich suggérant que la rencontre de Melo de Bari avec les Normands avait été préalablement organisée par Guaimar III[5], Melo de Bari ayant été à Salerne juste avant de se trouver au Monte Gargano.

Une autre histoire relate l'exil volontaire d'un groupe de frères de la Famille Quarrel-Drengot. L'un des frères, Osmond selon Orderic Vital, ou Gilbert selon Aimé du Montcassin et Pierre le Diacre, aurait assassiné un certain Guillaume Repostel en présence du duc de Normandie Robert le Magnifique. Guillaume Repostel se serait vanté avoir déshonoré la fille de son futur meurtrier et en aurait été tué. Menacé lui-même de mort, le meurtrier Drengot fuit le pays avec sa fratrie pour Rome, où l'un des frères eut une audience avec le Pape, avant de rejoindre Melo de Bari. Aimé du Montcassin date ces événements d'après l'an 1027 et ne mentionne pas de Pape. Selon lui, les frères de Gilbert étaient Osmond, Rainulf, Asclettin et Raoul (ou Raulf).

L'assassinat de Repostel se situe d'après toutes les chroniques sous le règne de Robert II le Magnifique, donc après 1027, cependant certains chercheurs pensent que Robert est une erreur scripturale à la place de Richard, et qu'il eut lieu sous le règne de Richard II de Normandie, duc en 1017[j 4]. La plus ancienne date est nécessaire si l'on veut relier l'émigration des premiers Normands avec les frères Quarrel-Drengot et le meurtre de Guillaume Repostel. Dans les Histoires[6] de Raoul Glaber, un « Rudolfus » (Raoul, ou Rodolphe) quitte la Normandie après avoir déplu au comte Richard (à savoir Richard II)[j 5]. Les sources divergent quant à savoir qui parmi les frères était le meneur du voyage vers le sud. Orderic Vital et Guillaume de Jumièges, dans sa Gesta Normannorum ducum, donne le nom de Rudolf. Léo d'Ostie, Aimé du Montcassin et Adémar de Chabannes parlent de Gilbert. Selon la plupart des sources italiennes, le chef du contingent normand à la bataille de Cannes en 1018, est Gilbert[7]. Si Rudolf le frère Drengot ne fait qu'un avec celui du récit d'Aimé du Montcassin, alors Rudolf était peut-être le chef de la bataille de Cannes[j 6].

Une autre hypothèse, moderne, concernant l'aventure des Normands dans le Mezzogiorno implique les chroniques de Glaber, d'Adhémar, et de Léo d'Ostie (pas la continuation de Pierre le Diacre). Les trois chroniques indiquent que des Normands (allant d'une quarantaine à deux cent cinquante), sous la conduite de « Rudolfus » (Raoul), fuyant la colère de Richard II, allèrent voir le Pape Benoît VIII à Rome, qui les envoya à Salerne ou Capoue se battre contre les Grecs, envers qui le Pape était alors en conflit au sujet de leur invasion au Bénévent (sous tutelle papale)[j 7]. Ils y rencontrent alors les primats du Bénévent : Landolf V de Bénévent et Pandolf IV de Capoue et peut-être Guaimar III de Salerne et Melo de Bari. Sur le fondement de la chronique de Léo d'Ostie, Rudolf est supposé avoir été la même personne que Raoul de Tosny[j 8].

Si les premières actions militaires normandes dans le sud de l'Italie furent celles de mercenaires à la solde de Melo dans sa bataille contre les Grecs en mai 1017 (ce sont en tout cas les premières attestées), les Normands durent probablement quitter la Normandie entre janvier et avril de cette année[j 9].

Les révoltes des Lombards (1009-1022)

Le 9 mai 1009, une insurrection a éclaté à Bari contre le Catépanat d'Italie, l'autorité régionale byzantine, qui était basée à Bari. Dirigée par Melus, un noble local Lombard, l'insurrection s'est rapidement répandue à d'autres villes. En fin 1009 et début 1010, le catapan, John Curcuas, fut tué lors de la bataille. En mars 1010, son successeur, Basile Mesardonites, a débarqué avec des renforts et a immédiatement assiégé les rebelles dans la ville. Les citoyens byzantins de la ville ont négocié avec Basile Mesardonites et ont forcé les dirigeants lombards, Melus et son beau-frère Dattus, à fuir. Basile entra dans la ville le 11 juin 1011 et rétabli l'autorité byzantine. Sa victoire n'entraîna pas de réactions importantes. Il a simplement envoyé à la famille de Melus, y compris son Argyrus fils, à Constantinople. Basile mourut en 1016.

Léon Tornikios fut le successeur de Basile une année. Après la mort de Basile, Melus s'était révolté à nouveau, mais cette fois il a utilisé une bande nouvellement arrivés de Normands, qui avait été envoyé à lui par le pape Benoît, avec (ou sans) l'aide de Guaimar, à Monte Gargano. Léo envoya Léo Passianos avec une armée afin de contrer l'armée formée par les Lombards et les Normands. Passianos et Melus se rencontrèrent sur le Fortore, à Arenula. La bataille fut indécise, remportée soit par Guillaume de Pouille ou par Melus Léo d'Ostie. Tornikios prit alors le commandement lui-même et conduisit ses forces dans une deuxième rencontre près de San Paolo di Civitate. Cette seconde bataille fut une victoire pour Melus, même si pour Lupus Protospatharius et un chroniqueur anonyme considèrent cette bataille comme une défaite pour Melus. Une troisième bataille, une victoire décisive pour Melus, a eu lieu à Vaccaricia. La région tout entière de la Fortore était tombée aux mains de Melus et en septembre, Tornikios fut relevé de ses fonctions en faveur de Basile Boioannes, qui sera nommé en décembre 1017.

À la demande de Boiannes, un détachement de la Garde varangienne, garde élite, a été envoyé en Italie pour lutter contre les Normands. Les deux forces réunies sur la rivière près de Cannes, en Ofanto, le site de la victoire d'Hannibal sur les Romains en 216 avant JC se livèrent bataille. Le résultat fut une victoire décisive byzantine. Boiannes lança immédiatement la construction d'une grande forteresse au col des Apennins qui garde l'entrée de la plaine des Pouilles. En 1019, Troia, comme on l'appelait, contenait une garnison de Boiannes, le protégeant des troupes Normands, un signe des véritables tendances mercenaires des Normands.

Effrayé par le changement dans le sud, le pape Benoît, qui, comme il est indiqué ci-dessus, peut-être dans l'impulsion initiale à la participation de Normands dans la guerre, s'entretenu en 1020 à Bamberg avec l'empereur du Saint-Empire romain, puis Henri II. L'Empereur n'a pris aucune mesure immédiate, mais les événements de l'année suivante l'ont convaincu d'intervenir. Boiannes s'était allié avec Pandolf IV de Capoue et marcha sur Dattus, qui était alors une ville contenant une garnison sur le territoire du duché de Gaeta, avec les troupes pontificales. Il a été capturé, et, le 15 juin 1021, a été ligoté dans un sac avec un singe, un coq et un serpent et jeté dans la mer. En 1022, une grande armée impériale marcha vers le sud en trois détachements sous Henri II, pèlerin de Cologne, et Poppon d'Aquilée, pour attaquer Troia. Alors que Troia ne tombe pas, tous les princes lombards ont été ramenés à l'Empire et Pandolfe fut embarqué dans une prison allemande. La période de la révolte lombarde était terminée.

Les services des mercenaires (1022-1046)

En 1024, des mercenaires normands (peut-être sous le commandement de Ranulf Drengot) étaient à la solde de Guaimar III quand lui et Pandolf IV assiégèrent Pandolf V dans Capoue. En 1026, après un siège de 18 mois, Capoue se rendit aux assiégeants et Pandulf IV fut rétabli. Durant les années qui suivirent, Ranulf se mit au service de Pandulf, mais en 1029, il abandonna le prince et rejoignit Serge IV de Naples, que Pandulf avait expulsé de la ville en 1027, probablement avec l'assistance de Ranulf.

En 1029, Ranulf et Serge reprirent Naples. Au début des années 1030, Serge donna comme fief à Ranulf le Comté d'Aversa, qui devint la première principauté normande de la région. Serge donna aussi sa sœur en mariage au nouveau comte. En 1034, cependant, la sœur de Serge mourut et Ranulf se tourna à nouveau vers Pandulf. Selon Amatus : « Car les Normands ne désirèrent jamais voir un Lombard remporter une victoire décisive, car cela aurait leur aurait été désavantageux. Mais soutenant l'un puis l'autre, ils les empêchèrent tous les deux d'être complètement ruinés. »

Des Normands arrivant en renfort et des bandits de la région, qui étaient accueillis dans le camp de Ranulf sans qu'on leur pose la moindre question, gonflèrent les effectifs sous les ordres de Ranulf. Là, la langue et les coutumes normandes soudèrent un groupe hétérogène en un semblant de nation, comme l'observe aussi Amatus.

En 1037, les Normands étaient déjà bien enracinés quand l'empereur Conrad II déposa Pandolf IV et reconnut Ranulf comme "Comte d'Aversa" tenant son pouvoir directement de l'empereur. En 1038, Ranulf envahit Capoue et étendit son État à tel point qu'il en fit un des plus vaste de l'Italie du Sud de l'époque.

Entre 1038 et 1040, une autre troupe de Normands fut envoyée avec un contingent lombard par Guaimar IV de Salerne pour combattre en Sicile sous les ordres des Byzantins contre les Sarrasins. Les premiers membres de la famille Hauteville gagnèrent leur renom en Sicile en combattant pour Georges Maniakès. Guillaume de Hauteville gagna son surnom de "Bras de Fer" lors du siège de Syracuse.

Après l'assassinat du catépan Nicéphore Doukeianos à Ascoli en 1040, les Normands entreprirent d'élire un chef issu de leurs rangs, mais ils furent soudoyés par Atenolf, prince de Bénévent, pour qu'ils l'élisent chef. Le 16 mars 1041, aux alentours de Venosa, sur l'Olivento, l'armée normande tenta de négocier avec le nouveau catépan, Michel Doukeianos, mais les négociations échouèrent et une bataille éclata à Montemaggiore, près de Cannes. Bien que le catépan ait appelé à son aide une force nombreuse de Varègues de Bari, la bataille se solda par une défaite écrasante pour les troupes byzantines et beaucoup des soldats de Michel se noyèrent dans l'Ofanto lors de leur fuite.

Le 3 septembre 1041, les Normands, nominalement sous le commandement des Lombards Arduin et Aténolf, défirent le nouveau catapan byzantin, Exaugustus Boioannes, et l'emmenèrent comme prisonnier à Bénévent, prouvant qu'il subsistait une influence lombarde sur les conquêtes normandes. À la même époque, Guaimar IV de Salerne commença à attirer les Normands sous sa bannière grâce à différentes promesses. En février 1042, se sentant probablement abandonné, et peut-être soudoyé par les Byzantins, Aténolf négocia la rançon d'Exaugustus puis fuit avec l'argent de cette rançon en territoire byzantin. Il fut remplacé par Argyros, qui remporta d'abord quelques victoires puis fut lui aussi corrompu par les Byzantins et les rejoignit.

En septembre 1042, les Normands élurent finalement un chef issu de leurs rangs. La révolte, à l'origine partie des populations lombardes, était devenue normande de par ses motivations et ses chefs. Guillaume Bras de Fer fut élu avec le titre de "comte". Lui et les autres chefs demandèrent à Guaimar de reconnaître leurs conquêtes. Ils reçurent les terres autour de Melfi comme fiefs et proclamèrent Guaimar « duc d'Apulie et de Calabre ». À Melfi en 1043, Guaimar divisa la région (Melfi mis à part, qui serait dirigé par un régime républicain) en douze baronnies destinées aux chefs normands : Guillaume lui-même reçut Ascoli, Asclettin reçut Acerenza, Tristan obtint Montepeloso, Hugues Tubœuf hérita de Monopoli, Pierre reçut Trani, Drogo de Hauteville eut droit à Venosa, et Ranulf Drengot, maintenant indépendant, reçut Monte Gargano. Guillaume fut marié à Guida, fille de Guy, duc de Sorrente, et nièce de Guaimar. L'alliance entre les Normands et Guaimar était ainsi fortement scellée.

Pendant son règne, Guillaume et Guaimar entamèrent la conquête de la Calabre en 1044 et construisirent le grand château de Stridula, probablement près de Squillace. Guillaume fut moins chanceux en Apulie, où, en 1045, il fut défait près de Tarente par Argyrus, bien que son frère, Drogo, conquit Bovino. Avec la mort de Guillaume, toutefois, la période du mercenariat normand connut sa fin en même temps que deux grande principautés normandes émergeaient, devant toutes deux allégeance au Saint-Empire romain germanique : le comté d'Aversa, plus tard principauté de Capoue, et le comté d'Apulie, qui deviendra duché d'Apulie.

Comté d'Aversa (1029-1157)

à écrire et/ou traduire de en:Norman conquest of southern Italy)

Comté de Melfi (1046-1059)

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Conquête de l'Abruzzo (1053-1105)

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Conquête de la Sicile (1061-1091)

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La traversée du détroit par les normands n'est que la conséquence logique de la domination qu'ils avaient établi dans le Sud de l'Italie. De plus, le pouvoir des émirs Kalbites est affaibli dans l'île, il est morcelé entre caïds :

– Ibn Mankut contrôle la partie occidentale depuis Trapani ;
– Ibn al-Hawwas contrôle l'intérieur de l'ile et Agrigente au sud ;
– Ibn al-Maklati contrôle Catane ;
– Ibn al-Thumma prend le pouvoir à Syracuse.

En 1060, Ibn al-Hawwas attaque Ibn al-Maklati, ce dernier demande l'aide des Normands qui débarquent, sous ce prétexte, à Messine en 1061. Aidé de son frère Robert Guiscard, Roger de Hauteville, comte de Sicile depuis son fief de Mileto depuis 1061, va assumer l'essentiel de la conquête.

Les Normands, malgré leur faible nombre prennent Messine en 1061; Rometta, Milazzo, Troina, Petralia en 1062 ; et, en 1063, les Normands remportent une victoire retentissante à Cerami contre une armée musulmane plus importante. Ainsi, le Val Demone (qui correspond à la région nord-est de l'île) est maîtrisé. Ensuite, il y ralentissement de la conquête jusqu'à 1071/1072 où celle-ci connaît un regain : prise de Catane, Mazara et surtout Palerme. Après cette progression, les musulmans comprennent qu'il faut s'unir, Benavert devient le chef de l'ultime résistance musulmane qui occupe le sud et le sud-est de l'île. Celui-ci réoccupe Catane de 1075 à 1081 et pille la Calabre normande notamment. Il faudra attendre 1086 pour que Syracuse tombe (mort de Benavert), Agrigente suit le même destin; en 1086 aussi, le Hammudide qui défend Castrogiovanni se rend et se convertit au christianisme. Enfin, en 1091, la dernière citadelle, celle de Noto, tombe.

En trente ans, les Normands prennent possession de la Sicile, cette conquête est longue car les Normands étaient peu nombreux et celle-ci fut ponctuée par de récurrentes redditions de localités à négocier. De plus, on retrouve un caractère saccadé dans la progression car les Normands luttaient sur d'autres fronts.

Conquête d'Amalfi et Salerne (1073-1077)

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Guerres grecques (1059-1085)

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Conquête de Naples (1077-1139)

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Enchâtellement

La période de l'enchâtellement

(à écrire et/ou traduire de en:Norman conquest of southern Italy) Incastellamento

Annexes

Bibliographie

  1. a b c d et e Pierre Bouet, p. 61-91.
  2. Pierre Bouet, p. 62.
  1. a et b Joranson, p. 355 et note 19.
  2. Joranson, p. 356.
  3. Joranson, p. 358.
  4. Joranson, p. 369.
  5. Joranson, p. 371.
  6. Joranson, p. 371, conteste l'identité entre les deux Rudolf.
  7. Joranson, p. 371-373.
  8. Joranson, p. 373. Léo d'Ostie l'appelle « Rodulfus Todinensis ».
  9. Joranson, p. 372.
  • (en) Loud, Graham Alexander. « How 'Norman' was the Norman Conquest of Southern Italy? », Nottingham Medieval Studies, vol. 25 (1981), p. 13–34.
  • (en) Loud, Graham Alexander. « Continuity and change in Norman Italy: the Campania during the eleventh and twelfth centuries. », Journal of Medieval History, vol. 22, n° 4 (décembre 1996), p. 313–343.
  • (en) Loud, Graham Alexander. « Coinage, Wealth and Plunder in the Age of Robert Guiscard. », English Historical Review, Vol. 114, n° 458. (septembre 1999), p. 815–843.
  • (en) Matthew, Donald. The Norman Kingdom of Sicily. Cambridge University Press, 1992.
  • (en) Norwich, John Julius. The Normans in the South 1016-1130. Londres, Longman, 1967.
  • (en) Norwich, John Julius. The Kingdom in the Sun 1130-1194. Londres, Longman, 1970.
  • (en) Skinner, Patricia. Family Power in Southern Italy: The Duchy of Gaeta and its Neighbours, 850-1139. Cambridge University Press, 1995.
  • (fr) Jansen Philippe, Nef Annliese, Picard Christophe. La Méditerranée entre pays d'Islam et monde latin (milieu XIe -milieu XIIIe siècle), CDU SEDES, 2000

Sources primaires

Notes et références

  1. L. R. Ménager, « Inventaire des familles normandes et franques émigrées en Italie méridionale et en Sicile (XIe-XIe siècles) », in Roberto il Guiscardo e il suo tempo. Relazioni e communicazioni delle prime giornate normanno-sveve (Bari, 1973), Rome, 1975, p. 189-214.
  2. « Les Normands en Méditerranée », Dossiers d'archéologie n° 299 du 01/12/2004.
  3. « Les Normands en Méditerranée », Dossiers d'archéologie n° 299 du 01/12/2004 (Sommaire).
  4. Autant Chalandon que Norwich fournissent une histoire combinée basée sur les traditions de Salerne et de Gargano. Houben, page 8, présente la tradition de Salerne comme un fait.
  5. Chalandon établit une relation similaire entre les deux traditions. Joranson, p. 367, trouve ces hypothèses irréalistes.
  6. Raoul Glaber : les cinq livres de ses histoires (900-1044) publiés par Maurice Prou, chez A. Picard, Paris, 1886 (sur Gallica)
  7. Chalandon, p. 52. Norwich.

Articles connexes

Liens externes