Conchita Gélabert

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Conchita Gélabert
Portrait photographique par Nadar.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Maria Del Brun Conseja Concepcion Antonia AnselmaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Association des artistes dramatiques (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Tessiture
Maîtres
Saint-Yves Bax (d), Ernest MockerVoir et modifier les données sur Wikidata

Maria Gélabert, dite Conchita Gélabert, peut-être née le à Madrid et morte le à Paris 8e, est une artiste lyrique et une comédienne d'origine espagnole, qui s'est produite en France au XIXe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Entrée au Conservatoire national de musique et de déclamation en 1873, elle suit les cours de Saint-Yves Bax (sv)[1], pour le chant, et d’Ernest Mocker, pour l'opéra-comique[2]. Âgée de dix-neuf ans, elle obtient un premier accessit d’opéra-comique et un second de chant au concours du Conservatoire de 1876[1].

Aussitôt engagée, sous le pseudonyme de « Conchita Gélabert », aux Folies-Dramatiques, pour jouer dans Jeanne, Jeannette et Jeanneton de Paul Lacôme, sa première création date du , avec le rôle de Germaine dans les Cloches de Corneville de Planquette, et marque le début d’une carrière où elle n’a connu que des triomphes[3]. Ce succès s’est renouvelé à Bordeaux, où elle était allée chanter cet ouvrage à la tête de la troupe des Folies-Dramatiques[1].

On la verra à la Renaissance[4], où elle crée la Jolie Persane[5], aux Bouffes-Parisiens[2], où elle crée Gillette de Narbonne[5], avant de revenir aux Folies-Dramatiques faire d’autres créations, et enfin à la Gaîté, dont elle devient la fidèle pensionnaire, pour Le Grand Mogol, Le Voyage de Suzette, le Pays de l’or, La Fille du tambour-major[5]. Elle a également créé la princesse Désirée de la Biche au Bois de Cogniard, à la Porte-Saint-Martin[1].

En 1890, elle abandonne le théâtre, à la suite d'une déception d’ordre sentimental et vit, dès lors, retirée dans son hôtel de la rue de Naples[3]. Souffrant depuis quelques mois de troubles cardiaques, elle a été trouvée inanimée par sa femme de ménage, au lendemain d’une soirée passée chez des amis et où sa santé paraissait excellente, ne laissant supposer une fin aussi subite[a].

Dans sa chambre, placée en évidence, une enveloppe adressée au président de l’Association des artistes dramatiques (d) Voir avec Reasonator, Jean Coquelin, contenait ses dernières volonté, rédigées de longue date. N’ayant plus de famille, elle léguait tous ses biens à cette association de la fondation Taylor, dont elle était sociétaire et qu’elle chargeait du soin de procéder à ses obsèques[3], qui ont eu lieu trois jours plus tard, à l’église Saint-Augustin[7], suivies de son inhumation au cimetière des Batignolles[b].

Identité[modifier | modifier le code]

L'identité et les origines de Conchita Gélabert sont sujettes à caution. Selon certaines sources, elle se nommerait Maria del Brun Conséjo Concepción Antonia Anselma[8], et serait la fille d'un journaliste madrilène du nom de Conséjo, née à Madrid en 1857[9]. Elle serait venue à Paris en 1869 et serait restée seule avec sa mère après la mort de son père en 1871[1]. Toutefois, à l'occasion d'un procès qui l'oppose entre 1877 et 1879 à Hector Legru, un ancien prétendant, d'autres informations contradictoires sont mentionnées dans la presse : Legru affirme ainsi qu'il a retiré sa demande en mariage après avoir appris que Marie Gélabert était une fille naturelle, ce qui semble prouvé par les actes d'état civil fournis au tribunal. De sa mère, qui se prétend d'abord la veuve d'un certain Mariano Gélabert, on raconte ensuite qu'elle s'appelle Gutturiez, qu'elle a été la maîtresse de cet homme et que sa fille est une enfant adultérine. La jeune artiste a même dû, de ce fait, payer un dédit de 20 000 francs à Cantin, qui l’empocha sans scrupules[10].

Répertoire[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Sa nécrologie dans le New York Times la dit « morte seule et oubliée[6] », affirmation contredite par la presse parisienne.
  2. Division 8.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e « Théâtres et concerts. Silhouettes d'artistes : Conchita Gélabert », Paris, Paris,‎ , p. 4 (ISSN 1256-0391, lire en ligne, consulté le ).
  2. a et b P. L., « Nécrologie », La Rampe, Paris, vol. 8, no 296,‎ , p. 17 (ISSN 2725-8653, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  3. a b et c R. T., « Maria Gélabert est morte », Comœdia, Paris, vol. 16, no 3498,‎ , p. 1 (ISSN 1247-6757, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  4. Edmond Stoullig (préf. Henri de Lapommeraye), « Cantin : Bouffes Parisiens », Les Annales du théâtre et de la musique, Paris, G. Charpentier et E. Fasquelle, vol. 6,‎ , p. 389 (ISSN 2015-7916, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  5. a b et c « Maria Gélabert… », Le Ménestrel, Paris, vol. 84, no 29,‎ , p. 316 (ISSN 2391-3096, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  6. (en) « Maria Gelabert Dead : Once Noted Paris Opera Star Dies Alone and Forgotten », The New York Times, New York,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  7. Maxime Girard (d) Voir avec Reasonator, « Nous apprenons… », Figaro, Paris, no 195,‎ , p. 4 (ISSN 0182-5852, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  8. François Adolphe Steenackers (d) Voir avec Reasonator, « Mlle Gélabert », Les Coulisses parisiennes,‎ , p. 1-2 (ISSN 2557-9819, lire en ligne sur Gallica, consulté le )
  9. Edmond-Antoine Poinsot, « Gelabert (Mlle Conchita) », dans Dictionnaire des pseudonymes : Nouv. éd. entièrement refondue et augm., Paris, Édouard Dentu, , iii-559 (OCLC 421762163, lire en ligne sur Gallica), p. 172.
  10. « Gazette des tribunaux : Un mariage manqué », La Petite Presse, Paris, vol. 13, no 4668,‎ , p. 1-2 (ISSN 2557-1931, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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