Comté de Foix

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Comté de Foix
(oc) Comtat de Fois

1012–1607/1790

Drapeau
Drapeau du comté de Foix.
Blason
Armoiries du comté de Foix.
Description de cette image, également commentée ci-après
La province du comté de Foix au sein des provinces françaises en 1789.
Informations générales
Statut Comté.
Province du royaume de France (1607–1790).
Capitale Foix
Langue(s) Occitan (languedocien), français.
Religion Catholicisme
Histoire et événements
1012 Le comte de Carcassonne, Roger Ier le Vieux donne une partie du territoire à son fils Bernard-Roger.
vers 1105 Roger II construit la ville de Pamiers.
1237 Roger IV devient seigneur d'Andorre à la mort de sa mère Ermessinde.
8 septembre 1278 Roger-Bernard III devient le premier coprince français d'Andorre avec le coprince épiscopal Pere d'Urtx.
26 avril 1290 La vicomté de Béarn est rattachée au comté de Foix à la mort de Gaston VII de Béarn, père de Marguerite de Béarn et beau-père de Roger-Bernard III.
1310 La vicomté de Marsan est rattachée au comté de Foix à la mort de Constance de Moncade, tante de Gaston Ier et sœur de Marguerite de Béarn.
1425 Le comté de Bigorre est rattaché au comté de Foix à la suite du traité de Brétigny en faveur de Jean Ier.
1447 La vicomté de Narbonne est rachetée par Gaston IV.
12 février 1479 François Fébus devient roi de Navarre à la mort de sa grand-mère Éléonore de Navarre.
2 août 1589 Henri IV devient roi de France.
1607 Henri IV rattache le comté à la couronne de France.
4 mars 1790 Création du département de l'Ariège.
Comte
(1er) 10121034 Bernard-Roger
(De) 15721607 Henri IV

Le comté de Foix est un ancien comté français créé vers à partir des territoires du comté de Toulouse possédés par le comte de Carcassonne pour Bernard Roger, fils de Roger Ier le Vieux.

En , le comté passe à la maison de Grailly et, en , le roi Charles VII l'érige en pairie en faveur du comte Gaston IV. Le comté-pairie passe à la maison d'Albret en puis à celle de Bourbon-Vendôme en . En , le roi Henri IV réunit le comté au domaine de la Couronne de France.

Depuis la Révolution, le comté est entièrement compris dans le département de l'Ariège, dont il constitue approximativement la partie centrale.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le pays de Foix dans les temps anciens[modifier | modifier le code]

Le comté de Foix faisait partie du pays des Volques Tectosages sous les Romains ; se divisait en haut et en bas pays de Foix, et avait pour places principales : dans le haut-pays, Foix, Tarascon, Ax ; dans le bas-pays, Pamiers, Saverdun, Lézat-sur-Lèze, Le Mas-d'Azil.

Le pays de Foix, fait partie de l'Empire romain, du royaume des Wisigoths, du royaume franc mérovingien, du duché d'Aquitaine, de l'empire carolingien, plus particulièrement du comté carolingien de Toulouse dont la partie méridionale échoit au comte de Carcassonne de Roger Ier le Vieux, comte de Carcassonne, de Comminges, et de Couserans.

Comté de Foix (1012-1607)[modifier | modifier le code]

Maison de Foix-Carcassonne (1012-1398)[modifier | modifier le code]

C'est vers 1012 que le territoire est érigé en comté. Le premier comte de Foix est Bernard Roger de Foix, également comte de Couserans et de Bigorre[1]. À sa mort en 1035, l'un de ses fils, Roger Ier de Foix hérite du comté de Foix[2].

S'ils sont tout d'abord vassaux des comtes de Toulouse, les comtes de Foix voient s'accroître leur puissance du XIe siècle au XVe siècle.

Au XI et XIIe siècle, l'administration centrale du comté se limite à la cour des vassaux. Ce conseil réunit les principaux seigneurs du pays autour du comte pour approuver les décisions importantes concernant la politique et la justice du comté. Au XIIIe siècle, une véritable administration centrale remplace le conseil des vassaux. L'administration est dirigée par trois personnages principaux : le sénéchal, le juge mage et le trésorier[3].

L'existence du juge mage est attestée dès 1267. Il est à la tête de la justice ordinaire et au-dessus de tous les personnages qui ont un pouvoir de justice dans le comté (bayles, cours consulaires et juges locaux aussi bien relèvent de la justice comtale que seigneuriale). Ils jugent aussi les affaires que le comte considère comme importantes au détriment de la haute justice communales ou seigneuriales. Il s'agit des affaires touchant le comte, sa famille, son domaine, la trahison, l'hérésie, fausse monnaie ou encore de violation de la paix. Il arbitre aussi les conflits entre communauté et détient le sceau comtal[3]. Le sénéchal est le plus illustre des grands officiers. Toujours recruté parmi les plus grandes familles du comté, il est considéré comme le lieutenant du comte. Il a un important rôle législatif, en promulguant des ordonnances dans différents domaines politiques. Son existence est attestée en 1283. Les attributions du sénéchal et du juge mage sont mal définis et s'interfèrent entre elles. Le trésorier s'occupe lui des affaires financières[4].

Le comté fut uni par alliance en 1290 à la vicomté de Béarn.

Statue de Gaston Fébus.

Au temps de Gaston Fébus[a] l'administration comtale s'inspire du gouvernement royal. La cour féodale est supplantée par un conseil privé qui devient l'organe principal du gouvernement comtal. Il est composé de conseillers et de commissaires recrutés essentiellement parmi les juristes du comté. Les commissaires ont aussi pour mission d'enquêter administrativement sur le terrain, doté par le comte de pouvoirs considérables pour un temps limité. Ses successeurs reprennent les principes administratifs que Gaston Fébus a mis en place, mais exerce un pouvoir personnel moins prononcé. Ils redonnent un rôle à la cour des vassaux et au sénéchal. Différentes cours font concurrence à la cour de Foix : la cour du sénéchal, la cour mage et la cour d'appeaux. Elles ont de grandes compétences, mais le contour de leurs pouvoirs est flou et probablement en concurrence sur certains domaines. La cour du sénéchal et la cour du juge mage semblent jouer le rôle de cour suprême. La cour d'appeaux représente le dernier degré de justice, au-dessus des juges ordinaires comtaux ou seigneuriaux. Il est un moyen pour le comte d'affaiblir le pouvoir des justices consulaires et seigneuriales. Son existence est connue dès 1317[4].

Le une charte de franchise, la première d'intérêt général, est accordée à la noblesse du pays de Foix par Mathieu de Foix-Castelbon qui a succédé à Gaston Fébus. Cela implique que le comte de Foix doit consulter cette assemblée de nobles, possesseurs de fiefs, afin de pouvoir lever l'impôt et enrôler des hommes pour faire la guerre[5].

Maison de Grailly (1398-1483)[modifier | modifier le code]

Château de Foix.

En 1398, Isabelle de Foix, héritière du comté de Foix, le transmet à la maison de Grailly, par son mariage avec Archambaud de Grailly. Aux XIIIe et XIVe siècles les comtes de Foix comptent parmi les plus puissants féodaux du royaume de France[6].

Cette même année Isabelle de Foix-Castelbon et son époux Archambaud de Grailly octroient une charte aux trois ordres : noblesse, clergé et communes. Les privilèges attachés, qui concernent le service militaire et l'imposition, sont accordés à la totalité des habitants du territoire. Ce qui crée l'assemblée des états de Foix[7].

Le fonctionnement de l'administration centrale est réglé par Gaston IV en 1448[4].

Le comté est érigé en comté-pairie en 1458[8]

En 1479, Éléonore Ire de Navarre, reine de Navarre, qui avait épousé Gaston IV de Foix, comte de Foix, meurt en laissant pour successeur son petit-fils François Fébus; mais celui-ci décède très jeune dès 1483, et sa sœur Catherine de Navarre, en épousant Jean, sire d'Albret, fait passer dans cette maison le comté de Foix, ainsi que la couronne de Navarre. Dès lors, les destinées de ce comté se confondent avec celles de la Navarre.

Maison d'Albret (1483-1555)[modifier | modifier le code]

Le comté-pairie passe à maison d'Albret en [6].

Maison de Bourbon-Vendôme (1555-1607)[modifier | modifier le code]

Le comté de Foix passe à la Maison de Bourbon-Vendôme en [6].

En 1607, il est rattaché au domaine royal français.

Le comté de Foix dans le royaume de France (1607-1789)[modifier | modifier le code]

En , le roi Henri IV réunit la comté au domaine de la Couronne[6].

Disparition du comté de Foix (1789-1790)[modifier | modifier le code]

Territoires[modifier | modifier le code]

Carte des communes contemporaines du département de l'Ariège, historiquement rattachées au comté de Foix.
Le comté de Foix en 1180.

Le pays formait anciennement une sénéchaussée comtale siégeant à Foix.

Il comprenait le comté proprement dit et ses annexes.

Le comté était divisé en Haut- et Bas-Comté et comprenait seize châtellenies :

  • le Haut-Comté ou Haut-Foix comprenait les dix châtellenies de Foix, Tarrascon, Quié, Castelverdun, Mérens, Ax, Montaillou, Lordat, Saint-Paul et Montgailliard ;
  • le Bas-Comté ou Bas-Foix comprenait les six châtellenies de Varilles, La Bastide-de-Sérou, Saverdun, Le Carlat, Saint-Ybars et Camarade.

Les annexes du comté de Foix étaient :

  • la cour de Mazères, paréage entre le comte et l'abbé de Boulbonne ;
  • la cour de Pamiers, paréage entre le comte et l'évêque de Pamiers ;
  • Lézat (aujourd'hui, Lézat-sur-Lèze) qui ne relevait d'aucune châtellenie ;
  • l'Andorre, en paréage avec l'évêque d'Urgell. C'est en tant qu'héritiers des droits des derniers comtes de Foix, transmis aux rois de France, que les présidents de la République français sont coprinces d'Andorre.

Armoiries[modifier | modifier le code]

Les premiers comtes de Foix portaient : D'or à trois pals de gueules.

Après l'union avec la vicomté de Béarn, ils ont écartelé les armes de Foix avec celles du Béarn, ce qui donne : Écartelé en 1 et 4 d'or aux trois pals de gueules et en 2 et 3 d'or aux deux vaches de gueules, accornées, colletées et clarinées d'azur, passant l'une sur l'autre

Philatélie[modifier | modifier le code]

En 1955, la poste émet un timbre postal de 50 centimes, noir, vert, jaune et rouge représentant les armoiries du comté qui porte la référence YT 1044. Il fait partie de la VIIIe série des Armoiries de provinces[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Fébus est le surnom que s'est donné lui même Gaston III de Foix-Béarn. Il utilisait en langue d'oc la graphie « Febus », depuis de nombreux auteurs ont utilisé ou utilisent toujours les graphies « Phébus » et « Phœbus », à tort dit Pierre Tucoo-Chala dans Gaston Fébus : Grand Prince médiéval, Atlantica, 2009, page 76.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Castillon t1, 1852, p. 192.
  2. Castillon t1, 1852, p. 197.
  3. a et b Le comté de Foix, un pays et des hommes, p. 86.
  4. a b et c Le comté de Foix, un pays et des hommes, p. 87.
  5. Arnaud 1904, p. X.
  6. a b c et d « comté de Foix », sur Encyclopédie Larousse en ligne, Larousse (consulté le ).
  7. Arnaud 1904, p. XI.
  8. Guy Antonetti, « Les princes étrangers », dans Jean-Pierre Bardet, Dominique Dinet, Jean-Pierre Poussou et Marie-Catherine Vignal (dir.), État et société en France aux XVIIe et XVIIIe siècles : mélanges offerts à Yves Durand (monographie), Paris, Presses de l'université Paris-Sorbonne, coll. « Collection du Centre Roland Mousnier », , 548 p., 24 cm (ISBN 2-84050-151-1 et 978-2-84050-151-0, OCLC 410534101, BNF 37679313), p. 34[lire en ligne (page consultée le 27 février 2016)].
  9. Catalogue Yvert et Tellier, Tome 1

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Héliodore Castillon, Histoire du Comté de Foix : depuis les temps anciens jusqu'à nos jours, t. premier, Toulouse, , 498 p. (lire en ligne) ;
  • Héliodore Castillon, Histoire du Comté de Foix : depuis les temps anciens jusqu'à nos jours, t. second, Toulouse, , 495 p. (lire en ligne) ;
  • Paul de Casteras, Histoire de la révolution française dans le pays de Foix et dans l'Ariége, Paris, Ernest Thorin, libraire-Éditeur, coll. « La Révolution en Province », , 424 p. (lire en ligne) ;
  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Comté de Foix » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource) ;
  • Germain Arnaud, Mémoire sur les États de Foix (1608-1789) (Thèse présentée à la faculté des lettres de l'université de Paris), Toulouse, E. Privat, , 170 p. (lire en ligne) ;
  • Marcel Boussioux, Histoire de l'Ariège, Nîmes, Lacour éditeur, coll. « Rediviva », , 435 p. (ISBN 2-84406-498-1) ;
  • Claudine Pailhès, Le comté de Foix, un pays et des hommes : Regards sur un comté pyrénéen au Moyen Age, Mercuès, La Louve éditions, , 462 p. (ISBN 2-916488-09-X).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]