Comportementaliste

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Comportementaliste
Présentation
Autres appellations
Comportementaliste
Secteur
Métiers voisins
Compétences
Compétences requises
Diplômes requis
Pas de diplôme d'état. Voir paragraphe dédié.

Un comportementaliste est une profession axée sur le conseil auprès des propriétaires d'animaux familiers (généralement le chien et le chat). Son action vise à rétablir la relation perturbée entre une personne ou une famille et son animal de compagnie. Cette profession est principalement exercée à titre libéral.

Cette activité intéresse tout le circuit spécialisé du commerce d’animaux familiers. De même, les éleveurs d’animaux familiers, mais aussi toute la production animale agricole, utilisent plus ou moins directement les compétences du comportementaliste (mais plus souvent celle des éthologues dont le haut niveau de compétence universitaire correspond mieux à cet environnement porté par l'innovation). Il ne faut pas oublier les « utilisateurs » d’animaux comme les pompiers, la police, l’armée et les associations d'aide aux personnes handicapées.

Le comportementaliste doit posséder des connaissances dans le champ des sciences animales : l'éthologie, la physiologie animale, mais également en psychologie.

Conscient des limites de son action, le comportementaliste peut orienter, le cas échéant, son client vers un autre professionnel ayant compétence pour l'aider : le vétérinaire pour soigner et l'éducateur canin pour dresser et parfois le psychologue pour aider le propriétaire en proie à une situation de profond malaise personnel.

Historique

L'éthologie est une science apparue au début du XXe siècle[1]. Dans les années 1960, les sciences du comportement sont développées et les tenants des écoles behaviouristes et cognitivistes s'affrontent alors dans des domaines aussi variés que la psychologie, les neurosciences, les sciences sociales et même l'informatique.

C'est dans ce contexte que l'on assiste à une véritable irruption des sciences du comportement dans le cadre de l'exercice du conditionnement animal (essentiellement, canin et équin). C'est un véritable succès sur le plan médiatique. Jusque dans les années 1980, on voit apparaître des techniques nouvelles de conditionnement canin (les méthodes dites douces), mais aussi des films comme L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux. Ce déferlement médiatique, s'il a favorisé la prise de conscience du rôle de l'animal dans la société et de la relation homme/animal, a aussi entrainé de nombreuses dérives : le développement de théories scientifiques pour le moins hasardeuses et le détournement de ces théories par des professionnels de l'éducation des animaux familiers souvent peu compétents, voire peu scrupuleux.

Le métier est marqué par d'importants débats et luttes entre diverses formations. Alors que la profession de comportementaliste a été créée en 1986 par l’éthologiste Michel Chanton, l'ordre des vétérinaires, en 1998 a créé un Certificat d’Études Spécialisées de comportementaliste dispensé dans les quatre écoles vétérinaires française qui défend l'utilisation de psychotropes pour soigner les animaux aux comportements « déviants » tandis que d'autres formations s'y opposent formellement[2]. Michel Chanton soutient que les vétérinaires comportementalistes font pression sur les médias et les praticiens « simplement » comportementalistes pour promouvoir leur formation[3]. L'ordre des vétérinaires veille aux éventuels exercices illégaux de la médecine. La quasi unanimité des organisations qui regroupent les comportementalistes, parmi lesquelles : le conseil national des comportementalistes (CNCC) et la Société Française pour l'Étude du Comportement Animal dénoncent l'emploi abusif du terme par les éducateurs canins ou les moniteurs d'équitation car ceux-ci confondent éthologie et dressage[4].

Selon l'ONISEP, il existe une centaine de comportementalistes en France. Le métier est en pleine extension depuis les années 2000[5].

Domaine d'application

L'activité du comportementaliste inclut le conseil aux propriétaires de chiens agressifs ou aboyeur.

Dans une idée de prévention, le comportementaliste peut être sollicité par toute personne désireuse de comprendre une espèce animale avec laquelle elle se propose de cohabiter. Par exemple pour préparer l´acquisition d´un chiot où la sélection d´une race, d'un élevage puis d'un individu dans une portée est parfois délicate. De même pour l´adoption d´un animal dans un refuge (et de son passé parfois traumatique).

Parmi ce qui est couramment résolu par le comportementaliste dans la relation famille-animal, nous retrouvons :

  • la conduite agressive de l'animal envers les humains, ses congénères ou d´autres espèces.
  • l'apathie, les symptômes d´indifférence, de ce qui peut être perçu comme de la tristesse.
  • les destructions, dégradations et leurs multiples causes possibles
  • les divers problèmes alimentaires (vol, anorexie, pica, coprophagie, etc.)
  • les états de peur incontrôlable, de phobie, face à un stimulus du quotidien
  • les nuisances sonores
  • les problèmes de malpropreté

L'activité du comportementaliste est surtout dans le cadre du conseil aux propriétaires d'animaux familiers. Toutefois, il peut exercer ses compétences dans tous les métiers utilisant des chiens de travail (police, aide au handicap, pompier, etc.) et de manière générale des animaux familiers (parc animalier, animalerie, entreprises possédant des animaux)[5],[6]. Le domaine des animaux sauvages est cependant plus orienté vers l'éthologue et le vétérinaire[7].

Description du métier

Statut légal

Le métier de comportementaliste est le plus souvent exercé à titre libéral[5],[8].

Formation initiale

Domaine de compétences

Le comportementaliste est un spécialiste de l'éthologie des animaux de compagnie et notamment du chat et du chien. Les chuchoteurs sont des comportementalistes spécifique aux chevaux. Le comportementaliste connaît les fondamentaux de l'apprentissage des animaux familiers (de l'acquisition par conditionnement aux situations d'apprentissage complexe) et possède des connaissances en éthologie, biologie animale et psychologie. Il est capable d'analyser les interactions entre l'animal et son environnement[5],[8].

Diplômes et organismes formateurs

Cette profession n'est pas réglementée en France, il n’existe aucun diplôme de comportementaliste. Des formations sont assurées par des organismes privés. L'aspirant comportementaliste peut également suivre des formations diplômante en éthologie ou en médecine vétérinaire[5].

L'ONISEP du Pas-de-Calais conseille ainsi les établissements de formations suivants pour devenir comportementaliste canin : les universités Toulouse III[Note 1], Rennes I[Note 2], Jean Monnet Saint-Étienne[Note 3], Strasbourg[Note 4] et Paris 13[Note 5], les écoles nationales vétérinaires[Note 6] de Toulouse et d'Alfort, l'École nationale vétérinaire, agroalimentaire et de l'alimentation, Nantes-Atlantique, l'École de santé des armées, VetAgro Sup et l'Institut supérieur de la santé animale[5].

Rôles

Le comportementaliste peut effectuer sa mission dans le cadre d’une consultation individuelle avec le propriétaire ou en se déplaçant pour observer le comportement de l’animal dans son milieu. Le comportementaliste étudie les relations entre l’animal, son milieu, et son entourage, ce qui lui permet d’appréhender les influences de l’environnement sur l’animal[6].

Le comportementaliste explique au propriétaire comment organiser l’environnement de l’animal afin de favoriser une cohabitation harmonieuse. Il négocie avec les personnes constituant l’entourage de l’animal les règles de vie quotidienne qui permettront d’adapter l’environnement et les relations dudit animal afin de favoriser une cohabitation harmonieuse. Il informe ces personnes des besoins éthologiques de leur animal ainsi que des conduites à tenir à son égard dans le respect des conditions du bien-être animal[8].

Le comportementaliste ne se substitue pas au dresseur, au vétérinaire ou au psychologue et, le cas échéant, il lui incombe d’orienter le propriétaire vers le professionnel adapté, s'il détecte un comportement de l’animal qui dépasse les limites de ses compétences.

Les relations entre les différentes professions

Le vétérinaire, dont l'activité est essentiellement médicale, peut avoir une spécialisation en éthologie.

Le comportementaliste ne s'intéresse qu'à la relation homme-chien ou homme-chat en tenant compte de l'environnement. Le comportementaliste est un spécialiste du comportement, pas du conditionnement[9]. Le dressage ou la santé de l'animal ne relève pas de sa compétence.

Le comportementaliste travaille en collaboration avec le vétérinaire, ce qui lui permet de s'assurer que l'animal est en bonne santé avant d'entreprendre une thérapie comportementale.

Associations de comportementaliste et syndicats

Il existe plusieurs associations regroupant des comportementalistes certains ayant une vocation syndicale. Certaines associations de comportementalistes non reconnues par l'état n'admettent pour membres que des professionnels pouvant justifier d'une formation cohérente. Les nouveaux membres ne sont admis pour certaines associations, qu'après une période probatoire, durant laquelle ils doivent remplir un questionnaire visant à établir leurs compétences, et passer devant un jury de professionnels qui déterminera leur admissibilité suite à l'exposition d'un cas pratique[10].

Parmi les associations de comportementalistes :

  • L'OECC (Organisme Européen des Conseillés Comportementalistes),
  • Le CNCC (Conseil National des Comportementalistes Certifiés)

Notes et références

Notes

  1. Licence professionnelle en Sciences, technologies, santé spécialité comportementaliste animalier
  2. Master recherche Sciences, technologies, santé mention biologie, agronomie, santé spécialité comportement animal et humain
  3. Master Sciences, technologies, santé mention écologie et éthologie spécialité écologie et éthologie
  4. Master Sciences, technologies, santé mention vie et santé spécialité écophysiologie et éthologie
  5. Master professionnel Sciences, technologies, santé mention éthologie spécialité éthologie appliquée et master recherche Sciences, technologies, santé mention éthologie spécialité éthologie fondamentale et comparée
  6. Diplôme en médecine vétérinaire avec spécialisation en comportementalisme.

Références

  1. Raymond Campan, « Histoire de l'éthologie (repères chronologiques) », Encyclopædia Universalis (consulté le )
  2. (fr) Michel Chanton, « BREF HISTORIQUE DE LA PROFESSION DE COMPORTEMENTALISTE », sur http://www.michel-chanton-ethologiste.com (consulté le )
  3. (fr) Michel Chanton, « Le comportementaliste® », sur http://www.michel-chanton-ethologiste.com (consulté le )
  4. (fr) « Éthologie - précisions », sur http://www.comportementaliste-fec.org/, Fédération européenne des comportementalistes (consulté le )
  5. a b c d e et f « Comportementaliste canin », ONISEP du Pas-de-Calais (consulté le )
  6. a et b Sophie de Villenoisy, Le guide du chat heureux, Leduc.s Éditions, (lire en ligne), p. 208, « Comportementaliste pour chat... Quèsako ? »
  7. « Revivez le tchat avec Julie Platel, une pro des soins auprès des animaux du zoo », ONISEP (consulté le )
  8. a b et c « Métier animalier : Comportementaliste », 30 millions d'amis (consulté le )
  9. (fr) Michel Chanton, « LES DIFFERENTES APPELLATIONS », sur http://www.comportementaliste-formation.fr/ (consulté le )
  10. (fr) « Objectifs de CAD », sur http://www.comportementaliste-associationcad.org (consulté le )

Annexes