Compagnie française du télégraphe de Paris à New-York

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La Compagnie française du télégraphe de Paris à New-York, appelée aussi service du télégraphe aux îles Saint-Pierre-et-Miquelon, est une société française créée en 1879 par Augustin Pouyer-Quertier pour assurer une liaison par câble directe entre Paris et New York, sans passer par Londres

Histoire

Un premier câble sous-marin reliant Brest, Saint-Pierre et Cap Cod, près de Boston, aux États-Unis fut commandé par la Société du câble transatlantique français en 1869. Fabriqué par la firme Telegraph Construction and Maintenance Company, il est déposé au fond de l’océan par le navire Great Eastern[1].

L’Anglo-American Telegraph Company, filiale de la Western Union américaine ne devient qu’en 1873 l’opérateur de ce premier câble sous-marin reliant directement la France et l’Amérique, après avoir racheté l'Atlantic Telegraph Company et la Société du Câble Transatlantique Français. La création d’une seconde société en 1879, à l’initiative de l’État français, vise à mettre fin à son monopole.

Cette société est fondée et opérée par Augustin Pouyer-Quertier, un ancien ministre et industriel normand du coton, qui détient alors un millier d’actions d’une valeur de 500 francs chacune[2]. Elle dépose un nouveau câble, avec en 1880, une extension de Brest à Porthcurnow (Cornouailles)[1], pour récupérer le trafic venant de Londres, ce qui irrite les concurrents présents sur le lien Londres-Amérique. Le tout ne fut abandonné qu’en 1898.

La société se heurte à un « cartel du câble » anglo-saxon et affronte une guerre des tarifs qui la met en faillite en seulement 18 mois. Pour sortir de cette compétition frontale, la société signa un accord de partage du marché avec l’Anglo-American Telegraph Company, filiale de la Western Union américaine. Elle doit accepter une limitation de son offre à 16 % du marché transatlantique et deviendra ensuite une associée de la Commercial Cable Company fondée en 1882 par John William Mackay et James Gordon Bennett[3]. Les journaux de ce dernier avaient été les premiers, des deux côtés de l’Atlantique, à bénéficier d'un lien direct entre les deux capitales, court-circuitant le réseau Reuters qui passe par Londres. En 1886, le gouvernement français estime que l’accord qui a été trouvé ne respecte pas les bases fixées en 1879[4].

L’État français a ensuite recours à la Western African Telegraph Company, une société anglo-saxonne, pour la concession vers l’Afrique de l'Ouest, en 1883 comme en 1885[4].

En 1895, la Compagnie française du télégraphe de Paris à New-York accepte son absorption par la Société française des télégraphes sous-marins fondée en 1888, et qui assure alors les liaisons Antilles-Vénézuela et Nouvelle-Calédonie-Australie, pour se fondre dans la Compagnie française des câbles télégraphiques (CFTL), qui cessa ses activités transatlantiques en 1945 au profit de la Compagnie des câbles sud-américains. La Compagnie française des câbles télégraphiques (CFTL) avait été créée le 12 décembre 1890 et devait assurer son développement par la pose d’un nouveau câble transatlantique[5].

Références

  1. a et b LES CÂBLES SOUS-MARINS DANS L’AVANT-GOULET DE BREST, par le Groupe de recherche en archéologie navale [1]
  2. Actions d’autrefois sur Scriptonet [2]
  3. Des petits journaux aux grandes agences, par Michaël Palmer, page 155, éditions Aubier, 1983
  4. a et b L'État et les télécommunications en France et à l'étranger, 1837-1987 : actes du colloque, par Alain Kyberd, École pratique des hautes études (France). Section des sciences historiques et philologiques, page 123 – 1991- [3]
  5. Il y a un siècle : valorisation boursière d’une entreprise de télécommunications transatlantiques, par Pascal Griset, 2001 [4]

Articles connexes