Compagnie de chemins de fer départementaux

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Compagnie de chemins de fer départementaux (CFD)
logo de Compagnie de chemins de fer départementaux

Création 1881
Forme juridique Société anonyme
Siège social Paris,
Drapeau de la France France
Activité Construction de locomotives et d'autre matériel ferroviaire roulant (d)[1], construction de véhicule (d)[2] et location de terrains et d'autres biens immobiliers (d)[3]Voir et modifier les données sur Wikidata
Filiales EPPE - SEGRIF - INGRIF - PENTA
Rail et Traction International
RTM
ROUXEL Informatique
INFFLUX
ASCO Instruments
MICROTRANS
PETROUTILAJ-3 DRD
SIREN 542100086[3]Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.cfd.fr

Capitalisation 22 M.€ en octobre 2018
Fonds propres 21 400 000  (30/06/2018)
Dette 4 M.€ au 30/06/18
Résultat net 5.28 M.€ au 30/06/2018

La Compagnie de chemins de fer départementaux (CFD) est une entreprise française historiquement spécialisée dans la construction de matériel ferroviaire. Elle a jadis travaillé à la construction et à l'exploitation de réseaux de lignes ferroviaires. Elle est cotée en bourse (FR0000037871 - MLCFD). Depuis les années 2000, elle est certifiée ISO 9001[4] et est une holding qui gère des activités industrielles en lien avec le ferroviaire ainsi qu'un patrimoine immobilier. Le capital est essentiellement familial.

Histoire[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

Locomotive à vapeur n°77, de la compagnie CFD, construite par Cail et exposée au musée des transports de Pithiviers.

La Compagnie de chemins de fer départementaux a été créée le 4 août 1881[5], pour construire et exploiter des lignes de chemin de fer. La majorité de ces lignes a nécessité l'emploi de la voie métrique pour une question de prix de revient et en raison du relief de certains réseaux.

La Compagnie a été formée par deux sociétés de banque belges, unies au Crédit Foncier. Son capital à l'origine était de 30 millions de francs. C'est dans le cadre de la loi du 11 juin 1880 (garantie d'intérêt pour les VFIL et tramways)[6] qu'ont été formées les Compagnies CFD et la Société générale des chemins de fer économiques.

La première ligne construite par la compagnie CFD a été la ligne de Port-Boulet à Château-Renault, en Indre-et-Loire. Il existait deux réseaux de montagne à l'époque: le réseau Corse, le réseau du Vivarais et de la Lozère. Le réseau des CFD a compté jusqu'à 3 000 km de lignes. La majorité d'entre elles ont été fermées, dans les années 1950 faute de rentabilité, comme de nombreuses lignes secondaires françaises. Les lignes restantes ont été reprises par la SNCF, ou par les collectivités locales.

Construction de matériel ferroviaire[modifier | modifier le code]

Afin de remplacer les locomotives à vapeur, et en complément des autorails (construits par Billard), la compagnie CFD commence à développer la construction de locomotives Diesel[7], essentiellement en voie métrique. Ainsi, dans les ateliers de ses divers réseaux, des locomotives Diesel sont construites sur châssis de machines à vapeur.

Les ateliers de Montmirail dans le département de la Marne se spécialisent dans ce travail. La construction de matériel ferroviaire est donc devenu la principale activité, après la fermeture de la plupart des lignes exploitées par la compagnie.

En 1992, la compagnie CFD reprend l’ancien département construction ferroviaire de la société Soulé à Bagnères-de-Bigorre, qui devient ainsi CFD Bagnères, filiale à 100 % du groupe CFD. Cette reprise lui permet de bénéficier des techniques de construction de voitures de chemin de fer et d'autorails.

Sous le nom de CFD Bagnères, la nouvelle société est choisie en 2006 pour construire les douze nouveaux autorails AMG 800 des CFC en service actuellement. Les Chemins de Fer de Provence ont également reçu 4 unités du même type avec une évolution du moteur V 8 Deutz, et la Société des chemins de fer tunisiens 10 exemplaires. La construction de matériel ferroviaire est désormais la principale activité de la CFD. Mais cela évoluera à partir de 2011.

Années stratégiques pour les activités[modifier | modifier le code]

En mars 2008, 60 % du capital de CFD Bagnères sont cédés au constructeur ferroviaire espagnol CAF pour la somme de 8 millions d'euros [8]. Le partenariat avec un plus gros constructeur ferroviaire est nécessaire du fait du gros carnet de commandes en cours pour CFD Bagnères, qui demande des cautions importantes pour assurer l'activité. Les 40 % restants sont détenus par la holding CFD, cotée sur le marché libre de la bourse de Paris. Fin mars 2010, la holding achète 10 % du capital du Groupe Richard Flamée.

En 2010, à la suite d'un désaccord entre la holding et la société espagnole CAF concernant la gestion de CFD Bagnères, toujours sur fonds d'un plan de charges important et de garanties insuffisantes pour assurer une pérenité, la holding CFD exerce son option de vente sur les 40 % restants et reçoit de CAF 4,7 millions d'euros, ce qui met fin au partenariat entre CFD Bagnères et sa maison mère par accord signé le 6 décembre 2010. En avril 2011, la holding CFD modifie la composition de ses filiales en achetant l'ensemble des sociétés du groupe belge Flamée.

L'organigramme devient alors :

Année 2012, deux nouvelles acquisitions[modifier | modifier le code]

Assise sur une grosse trésorerie issue principalement de la vente de CFD Bagnères, la compagnie cherche de la croissance externe. Ainsi en janvier 2012, la Compagnie a pris une participation de 60 % dans la société ROUXEL Informatique spécialisée dans les logiciels de gestion de véhicules et gestion d’ateliers à destination des entreprises de transports routiers. Ses principaux clients sont Veolia, Keolis et RATP[9].

En février 2012, la société Segrif reprend la société Dr Brandt qui fabrique les tensiomètres industriels dont Segrif était l’importateur sur les pays francophones. La société Dr Brandt située à Bochum, en Allemagne, possède un effectif de 25 personnes[10].

Années 2013 à 2016, nouvelles acquisitions[modifier | modifier le code]

Le groupe CFD continue sa stratégie de développement et de renforcement dans 3 secteurs d'activités:

  • Ferroviaire
  • Logiciels logistique et transport
  • Techniques industrielles

En 2013, la société de logiciels de logistique et gestion d'entrepôt Infflux[11] est intégrée au groupe. En 2014, ASCO Instruments[12] rejoint le groupe, société spécialisée dans l'analyse des gaz et des capteurs spécifiques aux secteurs pétroliers et nucléaires.

En 2015, Microtrans[13], société spécialisée dans les logiciels de transport, est intégrée au groupe CFD. En 2016, l'usine PETROUTILAJ est rachetée par le bureau d'études 3DRD pour former PETROUTILAJ-3DRD. Cette nouvelle entité de CFD permet au groupe d'avoir un bureau d'études, un site de fabrication et de réparation pour le matériel roulant ferroviaire. En 2018, la Compagnie rachète les 40 % restants de la société Rouxel Informatique.

Liste des lignes construites et exploitées[modifier | modifier le code]

Toutes les lignes sont à voie métrique, excepté celles du réseau de la Manche.

Réseaux concédés[modifier | modifier le code]

Gare et dépôt de Florac en Lozère.
Viaduc du Vecchio traversé par un X 97050 Soulé et sa remorque sur le Réseau Corse.
Un wagon couvert ex-CFD Vivarais garé au dépôt de Butry.
Réseau(x) Ligne(s)
Réseau d'Indre-et-Loire nord Ligne Rillé Hommes-Fondettes
Ligne Port-Boulet - Chateau-Renault
Réseau d'Indre-et-Loire sud Ligne Esvres-Le Grand-Pressigny
Ligne Ligueil - Écueillé
Réseau du Vivarais-Lozère Ligne La Voulte-sur-Rhône-Le Cheylard (49 km)
Ligne Le Cheylard - Dunières (Ardèche, Haute-Loire) 109,900 km 1902 à 1968
Ligne Tournon - Le Cheylard (Ardèche) 53 km 1891 à 1968
Ligne Raucoules - Lavoûte-sur-Loire (Haute-Loire) 42,4 km 1890 - 1902 à 1952
Ligne Florac à Sainte Cécile d'Andorge, 49 km, de 1909 à 1968
Réseau de Saône-et-Loire Digoin - Toulon-sur-Arroux-Etang-sur-Arroux
Toulon sur Arroux - Bourbon Lancy
Réseau des Charentes et Deux-Sèvres, lignes d'intérêt Général Ligne Saint-Jean-d'Angély-Saint-Saviol (1896 - 1951)
Ligne Saint-Jean-d'Angély-Marans (1896 - 1951)
Ligne Ferrières-d'Aunis-Épannes (1899 - 1951)
Ligne Burie-Saintes (1915 - 1951)
Ligne Angoulême - Matha (1896 - 1950)
Ligne Saint-Jean-d'Angély – Cognac (1896 – 1950)
Réseau de l'Yonne, ligne d'intérêt local Ligne Laroche - L'Isle-Angely, 74,9 km (1887-1951) dit le Tacot du Serein[14]
Réseau de Seine-et-Marne Ligne Montereau - Egreville - Souppes - Chateau Landon (1889-1959)(52 km)
Ligne La Ferté-sous-Jouarre - Montmirail (1889-1947) (45 km)
Ligne Lagny-Mortcerf (1872-1933) (40 km)
Réseau de la Manche construit à voie normale Ligne Valogne - Barfleur (34 km)
Ligne St-Martin-d'Audouville - Montebourg (8 km)


Autorail AMG 800 - CFD Bagnères en gare d'Ajaccio le 15 juillet 2009.

Réseaux non concédés initialement à la compagnie CFD[modifier | modifier le code]

Lignes devenues touristiques[modifier | modifier le code]

Réseaux en activité[modifier | modifier le code]

Les réseaux actuellement en activité sont ceux de l'Avallonnais (Avallon-Autun)[15], long de 132 km, exploité par la SNCF, les Chemins de fer de la Corse (de 1888 à 1935), 232 km de voie métrique en service et propriété de la Collectivité territoriale de Corse.

Matériel ferroviaire[modifier | modifier le code]

X 74500 de la ligne Blanc-Argent
X 306 des Chemins de fer de Provence
La BB 405 des Chemins de fer de la Corse, construite par CFD
Le locotracteur à voie normale 020-C-113, construit par CFD.
Chemin de fer Matériel utilisé
Chemin de fer du Blanc-Argent X 74500 : 5 exemplaires mis en service en 2002, numérotés de X 74501 à X 74505
Chemins de fer de Corse X 2000 : 5 exemplaires livrés entre 1975 et 1976 numérotés X 2001 à X 2005 (X 1201 à X 1206 à la mise en service) X 2001,X 2002,X 2005, Vendus et transférés aux Chemins de Fer du Vivarais en janvier 2016
X 5000  : 2 exemplaires livrés entre 1981 et 1982 numérotés de X 5001 à X 5002. Vendus et transférés au chemin de fer du Vivarais en janvier 2016
AMG 800 : 12 exemplaires livrés entre 2007 et 2009[16]
Chemins de fer de Provence X 300 : 6 autorail mis en service en 1972 et 1977 numérotés X 301 à X 306 depuis 1984 (SY-01 à SY-06 à la mise en service)
AMP 800 : 4 exemplaires commandés en 2006[16]
SNCFT (Tunisie) AMT 800 : 10 exemplaires commandés en 2005[16]
Autres véhicules
RATP 14 locomotives livrées en 2005[16]
Eusko Tren (Espagne) 12 locomotives bimode commandées en 2006[16]
Véhicule de maintenance rail-route
Métro d'Oslo (Norvège)[16] et Renfe (Espagne)[16]
Funiculaire
Funiculaires de Laon (Poma 2000)[17], Arcs[17], Thonon-les-Bains[17], Tignes[17] et Penly[17]

Logos[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pressearchiv 20. Jahrhundert, (organisation), [lire en ligne], consulté le Voir et modifier les données sur Wikidata
  2. Pressearchiv 20. Jahrhundert, (organisation), [lire en ligne], consulté le Voir et modifier les données sur Wikidata
  3. a et b Système national d'identification et du répertoire des entreprises et de leurs établissements, (base de données)Voir et modifier les données sur Wikidata
  4. « News », sur Compagnie de chemins de fer départementaux (consulté le )
  5. https:[1]
  6. « Annales Des Mines: Mémoires (voir page 328) » (consulté le )
  7. Matériel ferroviaire proposé par la CFD sur le site www.cfd.fr
  8. Rapport annuel CFD de 2008
  9. « ROUXEL INFORMATIQUE » (consulté le )
  10. (en) « Welcome to the Homepage of Dr. Brandt GmbH » (consulté le )
  11. « INFFLUX » (consulté le )
  12. « ASCO Instruments » (consulté le )
  13. « Microtrans » (consulté le )
  14. Connaissance du Rail N°320-321-Les secondaires de l'Yonne
  15. « Site des CFD » (consulté le )
  16. a b c d e f et g Machines fabriquées par la CFD sur le site www.cfd.fr
  17. a b c d et e Liste des funiculaires construits par la CFD sur le site www.cfd.fr

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henri Domengie, « Manche », dans Les petits trains de jadis : Ouest de la France, Breil-sur-Roya, Les éditions du Cabri, (ISBN 2-903310-87-4), p. 127-147.
  • Michel Harouy, Le Val de Saire au temps du Tue-Vâques, Le Coudray-Macouard, Cheminements, , 219 p. (ISBN 2-84478-266-3, lire en ligne).

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]