Bataille de Molins de Rei

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Bataille de Molins de Rey
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Le général Gouvion-Saint-Cyr à la bataille de Molins de Rei, le 21 décembre 1808.
Informations générales
Date
Lieu Molins de Rei
Issue Victoire française
Belligérants
Drapeau de l'Empire français Empire français
Drapeau du Royaume d'Italie Royaume d'Italie
Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
Commandants
Laurent de Gouvion-Saint-Cyr Théodore de Reding de Biberegg
Comte de Caldagues
Forces en présence
18 000 hommes 15 000 hommes
Pertes
400 tués ou blessés 1 000 tués ou blessés
1 200 prisonniers
25 canons

Guerre d'indépendance espagnole

Batailles

Coordonnées 41° 24′ 52″ nord, 2° 01′ 07″ est
Géolocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Bataille de Molins de Rey
Géolocalisation sur la carte : Catalogne
(Voir situation sur carte : Catalogne)
Bataille de Molins de Rey

La bataille de Molins de Rei est un épisode de la guerre d'indépendance espagnole ayant eu lieu le à Molins de Rei, à l'ouest de Barcelone. Après sa victoire lors de la bataille de Cardedeu en Catalogne, le , une armée française menée par le général Laurent de Gouvion-Saint-Cyr attaqua une armée espagnole menée temporairement par Théodore de Reding de Biberegg et le comte de Caldagues, en l'absence du commandant en chef Juan Miguel de Vives y Feliu (en). L'affrontement se solda par une victoire française.

Le soulèvement du Dos de Mayo avait pris au dépourvu l'armée d'occupation française en Espagne. À la fin du mois d'août 1808, la garnison franco-italienne de Barcelone se retrouva isolée et assiégée par les troupes espagnoles. Napoléon mit rapidement sur pied une armée puissante, en confia le commandement à Gouvion-Saint-Cyr et ordonna à ce général de se porter au secours de la ville. Après une campagne difficile, Saint-Cyr battit un contingent espagnol à Cardedeu et atteignit Barcelone. Ayant appris que ses adversaires occupaient une forte position derrière le Llobregat, Saint-Cyr quitta Barcelone pour les en chasser.

Saint-Cyr tenta un coup de bluff en effectuant une manœuvre de diversion sur le front de la position espagnole tout en envoyant le gros de ses forces franchir le Llobregat pour tourner l'aile droite espagnole. Les troupes de Reding et de Caldagues furent enfoncées, abandonnant aux Français 1 200 prisonniers, toute leur artillerie et Caldagues lui-même.

Contexte[modifier | modifier le code]

Dans la deuxième semaine de décembre, le général Laurent de Gouvion-Saint-Cyr arriva devant la forteresse de Gérone avec 17 000 hommes. Son objectif était de dégager Barcelone où une force commandée par le général Guillaume Philibert Duhesme était encerclée par les 24 000 soldats de Juan Miguel de Vives y Feliu (en). Laissant en arrière son artillerie et son train d'approvisionnement, Saint-Cyr contourna Gérone par les montagnes, surprenant complètement Vives. Le 16 décembre, il arriva à proximité du village de Cardedeu et trouva déployés face à lui 9 100 soldats et sept canons rassemblés en hâte par Vives et le général Théodore de Reding de Biberegg. Au cours de l'affrontement qui s'ensuivit, les Français enfoncèrent les lignes espagnoles, infligeant 2 500 pertes à leurs adversaires au prix de seulement 600 tués ou blessés[1].

Déroulement de la bataille[modifier | modifier le code]

Prélude[modifier | modifier le code]

Toujours à la poursuite de l'armée espagnole du général de Reding, Gouvion-Saint-Cyr et ses hommes arrivèrent à proximité de Molins de Rei pour franchir le Llobregat. Côté espagnol, Reding avait fait volte-face pour tendre un piège aux Français. Cependant, il avait disposé ses 15 000 hommes sur les deux crêtes de la montagne séparées par un torrent encaissé. Erreur analogue que son adversaire à Bailén, le général Pierre Dupont de l'Etang, avait commise en juillet 1808.

Composition des forces françaises[modifier | modifier le code]

Gouvion-Saint-Cyr disposait du 7ème corps de l'armée d'Espagne surnommé Armée de Catalogne : celle-ci, renforcée par la division Duhesme, alignait 18 000 hommes, dont la 2ème division italienne commandée par le général Domenico Pino.

Combat[modifier | modifier le code]

Le déploiement espagnol venait à peine de s'achever qu'au matin du 21 décembre 1808, les soldats de la division Pino, connus pour leur bravoure sans pareille, attaquèrent sans crier gare. Surpris par cette manoeuvre audacieuse, Reding essaya de remanier ses positions défensives. Mais les hommes de Pino enfoncèrent le centre espagnol tandis que les 4 000 cavaliers du général Joseph Chabran contournaient les lignes ennemies pour les prendre à revers malgré leur inférorité numérique. Mais la panique provoquée par le succès de la division Pino avait déjà bien désorganisé le dispositif espagnol. Le général Reding fut blessé. Poursuivies par les cuirassiers de Chabran, ses troupes se débandèrent, échappant ainsi à l'encerclement.

Bilan et conséquences[modifier | modifier le code]

Les Français n'eurent que 400 soldats hors de combat (morts ou blessés) tandis que les Espagnols perdirent 1000 hommes et abandonnèrent 1 200 prisonniers et 25 canons. Le général Reding, blessé durant le combat, fut transporté à Tarragone, où il mourut le 23 avril 1809.

Après cette victoire, Gouvion-Saint-Cyr acquit le contrôle presque total de la Catalogne. Il ne restait plus que les places fortes de Gérone, Tarragone et Tortose à soumettre. Bien qu'ayant reçu l'ordre par l'Etat-Major de mener les trois sièges, Gouvion n'avait ni le matériel et les effectifs suffisants pour s'en acquitter. il prit la décision de se concentrer sur Gérone, désobéissant ainsi à l'ordre initial. Cependant, à la mi-juin 1809, le général fut averti par Louis-Alexandre Berthier, le chef d'état-major de Napoléon, de son remplacement par le maréchal Pierre Augereau. Néanmoins, après trois mois sans nouvelles de son successeur, absent pour raisons de santé, Gouvion quitta l'armée pour Perpignan. Il fut mis aux arrêts sans solde et consigné dans son château de Reverseaux en Eure-et-Loir dans la Beauce.

Arrivé plus tard pour prendre la suite de Gouvion, Augereau poursuivit le siège de Gérone et fit tomber la place le 12 décembre 1809.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) David Gates, The Spanish Ulcer : A History of the Peninsular War, Londres, Pimlico, , 557 p. (ISBN 0-7126-9730-6), p. 64 et 65.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) David Gates, The Spanish Ulcer : A History of the Peninsular War, Londres, Pimlico, , 557 p. (ISBN 0-7126-9730-6).
  • (en) Charles Oman, A History of the Peninsular War Volume II, Mechanicsburg, Pennsylvanie, Stackpole, , 664 p. (ISBN 1-85367-215-7).
  • (en) Digby Smith, The Napoleonic Wars Data Book, Londres, Greenhill, , 582 p. (ISBN 1-85367-276-9).
  • (en) Trésors du Patrimoine, Les Grandes Conquêtes 1807-1812, Paris, 75017, 2004, 80 p. (ISBN 2-912511-54-2)

Voir aussi[modifier | modifier le code]