Combat de Dourdain

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Combat de Dourdain
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue en 2011 de l'église de Dourdain.
Informations générales
Date
Lieu Dourdain
Issue Victoire des chouans
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau des armées catholiques et royales Chouans
Commandants
Inconnu Henri du Boishamon
Toussaint du Breil de Pontbriand
Pierre Rossignol
Forces en présence
Inconnues Inconnues
Pertes
Inconnues Inconnues

Chouannerie

Batailles

Coordonnées 48° 11′ 35″ nord, 1° 22′ 12″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
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Combat de Dourdain
Géolocalisation sur la carte : Bretagne
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Combat de Dourdain
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Combat de Dourdain

Le combat de Dourdain a lieu en novembre 1795, pendant la Chouannerie. Il s'achève par la victoire des chouans qui s'emparent du bourg de Dourdain.

Prélude[modifier | modifier le code]

Le déroulement de ce combat est rapporté par l'officier chouan Toussaint du Breil de Pontbriand, dans ses mémoires[Note 1]. D'après son récit, Henri du Boishamon décide de mener une attaque contre le bourg patriote de Dourdain, en représailles à un raid mené sur Val-d'Izé par des gardes territoriaux de cette commune au cours duquel deux chouans avaient été surpris et assassinés[1],[2],[3]. Pontbriand et Pierre Rossignol viennent également se joindre à cette expédition avec leurs colonnes[1],[2].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Fortifié par les républicains autour du cimetière et de l'église, le bourg de Dourdain dispose d'une garnison de 25 hommes de troupes de ligne et d'un plus grand nombre de gardes territoriaux[1],[2]. Les chefs chouans décident de mener l'attaque par deux côtés : Boishamon et Pontbriand dirigent le gros des forces, tandis que Rossignol est chargé de contourner le bourg avec sa colonne et de prendre position sur la route de La Bouëxière afin de s'opposer à l'arrivée d'éventuels renforts[1],[2].

Boishamon adresse d'abord une sommation, qu'il fait porter par un habitant[1],[2]. Mais d'après Pontbriand, le commandant républicain était encore occupé à la lire lorsque les chouans commencent à investir le bourg[1],[2]. Les républicains opposent une vive fusillade depuis le cimetière et l'église, mais en quelques minutes les royalistes escaladent les murs et les retranchements sur deux côtés[1],[2]. Une partie des défenseurs du cimetière sont tués et les patriotes retranchés dans l'église paniquent et prennent la fuite[1],[2].

Les républicains s'enfuient hors du bourg et se rallient au château du Plessis-Pilet, où ils sont rejoints par une centaine d'hommes venus des communes voisines[1],[2]. Leur retraite n'est pas coupée par la colonne de Rossignol, qui a pris du retard et ne s'est même pas encore mise en marche au moment où le bourg était emporté[1],[2]. Les patriotes prennent une position avantageuse dans les jardins du château et font « un feu très vif » lorsque les chouans font leur apparition[1],[2]. Cependant Boishamon détache deux compagnie pour tourner les républicains sur leur gauche, ce qui provoque la panique de ces derniers qui craignent de se retrouver encerclés[1],[2]. Les républicains fuient « avec tant de précipitation », que les chouans ne trouvent que quelques morts sur place quand ils investissent le Plessis-Pilet[1],[2].

Pontbriand se sépare de Boishamon après le combat et retourne à Saint-M'Hervé, où il licencie sa colonne pour une durée de six jours[1],[2].

Pertes[modifier | modifier le code]

Les pertes du combat ne sont pas connues, mais d'après Pontbriand le poste de Dourdain est abandonné après le combat, « une partie des plus exaltés ayant péri dans l'attaque du bourg »[1],[2]. Les chouans ramassent environ cinquante fusils et une petite quantité de cartouches[1],[2],[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « Les gardes territoriaux de Dourdain continuaient de faire des courses sur la paroisse d'Izé, lorsqu'ils savaient que Boishamon était éloigné. Ils maltraitaient et pillaient les habitants, et, récemment, ils avaient surpris et assassiné deux soldats Royalistes. Le capitaine de cette paroisse, le Gendre, pria Boishamon de les débus-, quer du poste où ils s'étaient fortifiés, et celui-ci ayant demandé à Pontbriand de venir l'aider pour cette expédition, il partit de suite pour le joindre. Leurs colonnes étant réunies, ils prirent leurs dispositions pour attaquer le bourg de deux côtés à la fois; Rossignol fut chargé, avec la troisième colonne, d'observer la route de la Boissière, pour s'opposer à l'arrivée des secours qui pouvaient venir de ce côté.

    Boishamon écrivit d'abord une sommation, qu'il fit porter par un habitant, et le commandant de la garnison était occupé à la lire, lorsque parut la tête des colonnes. Presque aussitôt, une vive fusillade partit du cimetière et de l'église; mais les Royalistes attaquèrent si vivement que, en peu de minutes, les murs et retranchements furent escaladés de deux côtés à la fois, et une partie de ceux qui les défendaient, tués. Ceux qui étaient dans l'église prirent la fuite et se retirèrent au château du Plessis, où ils furent rejoints par une centaine d'hommes des paroisses voisines, accourus à leur secours. Ils prirent une position avantageuse dans les jardins de cette habitation, d'où ils firent d'abord un feu très vif, mais, Boishamon ayant détaché deux compagnies pour les tourner par leur gauche, la crainte d'être cernés décida leur fuite, et ils abandonnèrent ce dernier poste avec tant de précipitation que les Royalistes, en y arrivant, ne trouvèrent que quelques morts qu'ils y avaient laissés ; tout le reste avait disparu. La garnison de Dourdain n'était que de vingt-cinq hommes de troupes de ligne, qui furent entrainés dans la déroute des gardes territoriaux.

    Si Rossignol avait exécuté à temps l'ordre qu'il avait reçu de se porter sur la route de la Boissière, il eût pris presque toute cette troupe ; mais il n'était même pas encore en marche quand le bourg fut emporté.

    Le résultat de cette affaire fut que le poste de Dourdain fut abandonné, une partie des plus exaltés ayant péri dans l'attaque du bourg. Boishamon y gagna environ cinquante fusils et des cartouches en petite quantité. Pontbriand, après l'affaire, retourna à Saint-M'Hervé, où il licencia sa colonne pour six jours[1]. »

    — Mémoires de Toussaint du Breil de Pontbriand

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Pontbriand 1897, p. 238-240.
  2. a b c d e f g h i j k l m n o et p Pontbriand 1904, p. 266-267.
  3. a et b Le Bouteiller 1988, p. 474.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Christian Le Bouteiller, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, , 839 p. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Paul-Marie du Breil de Pontbriand, Un chouan, le général du Boisguy : Fougères-Vitré, Basse-Normandie et frontière du Maine, 1793-1800, Paris, Honoré Champion éditeur, (réimpr. La Découvrance, 1994), 509 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Toussaint du Breil de Pontbriand, Mémoires du colonel de Pontbriand sur les guerres de la Chouannerie, Plon, (réimpr. Éditions Yves Salmon, 1988), 629 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article