Colour Index

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Le Colour Index International est une base de données de référence maintenue conjointement par la Society of Dyers and Colourists et par l'American Association of Textile Chemists and Colorists. Elle a été imprimée pour la première fois en 1925 mais est maintenant exclusivement publiée sur le web. L'index sert de base de données de référence de couleurs manufacturées et des produits associés (dispersants, solvants, charges...) et est utilisée par les fabricants de teintures, les designers, les artistes, les architectes, etc.

Les produits sont listés en fonction de noms et de numéros génériques, avec pour préfixe CI ou C.I. (cette abréviation est parfois confondue avec CL, à cause de la police utilisée pour afficher l'information). Un enregistrement détaillé des produits présents sur le marché est présenté sous chaque référence du Colour Index. Pour chaque nom de produit, Colour Index International liste les fabricants, la forme physique, les utilisations principales, avec des commentaires. Sont ainsi référencé plus de 27 000 produits sous un total de plus de 13 000 noms génériques dont plus de 8 000 produits colorants chimiquement différents sous plus de 40 000 dénominations commerciales.

Des mises à jour sont publiés régulièrement.

Fonctionnement

Le "Colour Index" utilise un double système de classification. Le premier descripteur est le « nom générique de l'index de couleur » (CIGN d'après l’abréviation en anglais). C'est le plus facile à mémoriser et le plus communément employé par les utilisateurs de colorants. Le deuxième descripteur est le « numéro de constitution de l'index de couleur » (CICN d'après l’abréviation en anglais) il décrit la constitution chimique.

Nom générique de l'index de couleur

Le CIGN décrit un produit commercial par sa classe d'utilisation, son champ chromatique et un numéro de série arbitraire (en fait dans l'ordre chronologique d'inscription au registre) exemple : CI Bleu Acide 9, CI Rouge Direct 227, CI Pigment Jaune 176, CI Solvant noir 27.

D'après la définition de l'index, il est possible qu'un produit commercial donné soit classé sous le même nom qu'un autre de composition chimique différentes dû au processus de synthèse pouvant produire plusieurs molécules associées dans un même pigment mais cela exclut les mélanges physiques de substances différentes.

Dans quelques cas, le même colorant peut aussi être présent dans plus d'une catégorie par exemple pour une teinture qui peut aussi être employée comme solvant d'une autre teinture. Il n'y a de fait aucune garantie qu'un colorant donné soit issu d'une synthèse chimique particulière. De nombreux produits commerciaux contiennent des additifs autres que les composants donnant sa caractéristique principale au produit. Ce sont des agents de dispersion, de résistance au uv, des diluants, etc.

Certains numéro de série sont suivis d'un autre numéro séparé par un deux-points représentant une classe légèrement différente de molécule. C'est souvent la molécule qui est légèrement différente mais ce peut aussi être la forme cristalline.

Certains fabricant réclament un numéro pour un nouveau produit "similaire à..." au lieu d'ajouter une nouvelle entrée, l'index classe ce produit avec un deux-points afin de garder groupés ensemble les produits proches les uns des autres.

Numéro de constitution de l'index de couleur

Le CICN décrit un produit par sa formule moléculaire. Lorsqu'une nouvelle molécule apparait sur le marché, elle est classée et une nouvelle entrée lui est attribuée avec un numéro à cinq ou six chiffres. Dans chaque catégorie moléculaire, chaque produit est classé selon sa structure chimique. Lorsque cela est possible, les entrées sont classées selon leur fonction hydrogène.

Lorsqu'un produit diffère seulement par sa fonction métal ou acide, une subdivision est effectuée en ajoutant un autre chiffre séparé du premier numéro par un deux-points. Exemple : CI 42535 (CI Base Violette 1) violet de méthyl, CI 42535:1 (CI Solvant Violet 8) base, CI 42535:2 (CI Pigment Violet 3) sel d'acide phosphotungstomolybdique, CI 42535:3 (CI Pigment Violet 27) cuivre ferrocyanide.

L'allocation d'un nouveau nom générique est donné à un fabricant sous réserve de répondre à des contraintes d'inscription et de certifier la validité des informations donnés qui peuvent être confidentielles si le fabricant le désire.

Les règles d’attribution d'un sous-groupe ne sont pas fixées et conduisent parfois à des incohérences. Exemple avec la phtalocyanine CI Pigment Bleu 15 (CI 74160) et CI Pigment Bleu 75 (CI 74160:2) qui ne change que par la substitution d'un ion métal cuivre en cobalt.

La première molécule enregistrée se voit attribuer le numéro de base finissant par "1" et les enregistrements suivants se font dans l'ordre d'arrivés indépendamment de la formule ionique. Exemple : l'introduction d'un nouveau pigment rouge organique anionique dont la structure parent porte le numéro CI 888800 qui n'est pas associé à un produit commercial et ne porte par conséquent pas de nom générique. Si le sel de calcium est le premier enregistré il sera nommé CI Pigment Rouge 1000:1 et son CICN sera CI 888800:1. Si ensuite, un sel de manganèse est enregistré il sera nommé CI Pigment rouge 1000:2 et son CICN sera CI 888800:2.

Une cristallisation différente porte un numéro différent. L'exemple le plus connu se trouve dans la phtalocyanine bleue qui porte le CIGN CI Pigment Bleu 15. Le CIGN CI Pigment Bleu 15:1 désigne un bleu rougeâtre qui est la forme α tandis que le CI Pigment Bleu 15:3 est bleu-vert et en est la forme β. Tous ces produits portent le même CICN : CI 74160. Un autre exemple des limites du système est le carbonate de calcium enregistré comme CI Pigment Blanc 18 (CI 77220), cette entité couvrant aussi bien les molécules synthétiques que naturelles comme la chaux, le marbre, la craie. CI Pigment blanc 18:1 (CI 77220:1) est la dolomite, un carbonate de calcium et magnésium.

Textile

Utilisé dans le cadre des applications textiles, il renseigne sur :

  1. la chimie proprement dite du colorant recherché (formule, ...) ;
  2. la méthode d'application principale de ce colorant ;
  3. les propriétés que l'on est en droit d'attendre lorsque ce colorant est appliqué sur la (les) fibre(s) qui le concerne(nt) ;
  4. le numéro attribué permet de retrouver les produits correspondants au travers des noms commerciaux[1].

Beaux-Arts

Utilisé dans le cadre du beaux-arts, il référence tous les pigments à la base de la confection des couleurs à peindre.

Le Colour Index propose ainsi, pour l'artiste et le fabricant, une double référence :

  • le nom générique du pigment ou colorant : par exemple PY1 pour Pigment Yellow 1 (un pigment organique de synthèse de la famille des azoïques) ou PB29 (Pigment Blue 29) pour le bleu outremer de synthèse ;
  • le numéro précis du pigment utilisé dans la couleur : C.I. 11680 pour un pigment jaune vif découvert par Wagner en 1909.

Les 9 familles de couleurs se retrouvent classées ainsi :

  • R = Red - Rouges, roses, certains pourpres, certains marrons
  • O = Orange - oranges, certains bruns orangés
  • Y = Yellow - jaunes, jaunes orangés
  • G = Green - verts, jaunes verdâtres, certains turquoises
  • B = Blue - bleus, turquoises
  • V = Violet - violets, bleus violacés, certains roses
  • Br = Brown - brun, certains jaunes
  • Bk = Black - noir et gris
  • W = White (blanc)

Chaque lettre sera précédée d'un P pour Pigment (lorsqu'il s'agit d'un pigment de synthèse) et N pour Naturel (quand le pigment est d'origine naturelle, tel le NR9 pour la laque de garance véritable).

Tous les fabricants de peintures beaux-arts mentionnent sur l'étiquette du produit la composition de la couleur avec la liste du ou des pigments rentrant dans la formulation.

Cet outil de référence sert donc, pour l'artiste :

  • à connaître la composition précise de la couleur qu'il achète ;
  • à comparer deux couleurs de même appellation générique mais de composition différente selon la marque (indigo, gris de Payne, jaune de Naples) ;
  • à reconnaître une nuance véritable d'une imitation (pas toujours mentionnée sur le tube) telle une terre de Sienne qui pourra être un PBr7, un oxyde de fer naturel, ou PR101, un oxyde de fer synthétique ;
  • à distinguer une couleur mono-pigmentaire d'une couleur multi-pigmentaire, moins pure et plus difficile à mélanger.

Classification

Les listes ci-après donne quelques exemples parmi les plus courants. Les numéros sont regroupés par classes chimiques[2].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Les fournisseurs peuvent acheter le produit de base à un producteur et le livrer à des concentrations différentes sous des noms différents.
  2. http://www.sdc.org.uk/pdf/regnotes.pdf