Colosse de Rhodes

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 31 décembre 2014 à 00:01 et modifiée en dernier par Abcd-international (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

 merveille du monde 
Colosse de Rhodes
Image illustrative de l’article Colosse de Rhodes
Vue d'artiste de 1911 (in Book of Knowledge).
Localisation
Coordonnées 36° 27′ 04″ nord, 28° 13′ 40″ est
Pays Drapeau de la Grèce Grèce
Ville Rhodes
Construction
Date Vers -292
Durée Environ 66 années
Matériaux principaux Bronze
Constructeur Charès de Lindos
(Grèce hellénistique)
Utilité Monument
Destruction
Date -227 ou -226
Cause Tremblement de terre
Colosse de Rhodes, imaginé dans une gravure du XVIe siècle par Maarten van Heemskerck.

Le Colosse de Rhodes était une statue d'Hélios (le dieu Soleil), en bronze, dont la hauteur dépassait trente mètres, œuvre de Charès de Lindos. Souvenir de la résistance victorieuse à Démétrios Ier Poliorcète (-305 à -304), érigée sur l'île de Rhodes vers -292, cette gigantesque effigie d'Hélios, dieu tutélaire de la ville de Rhodes, fut renversée en -227 ou -226 par un tremblement de terre. Cassée au niveau des genoux, elle s'effondra et tomba en morceaux. La statue brisée resta sur place jusqu'en 654. Il ne reste plus aujourd'hui la moindre trace du colosse. C'était la sixième des sept merveilles du monde antique.

Historique

La construction fut longue et laborieuse. Le colosse était intégralement constitué de bois et de bronze. Il fallut d'abord constituer une âme en bois. Une fois le « squelette » mis en place, la structure fut recouverte avec d'immenses plaques de bronze. La fonderie de l'île ne suffisant pas à assumer les besoins d'une telle entreprise, du bronze fut importé en grande quantité.

On place traditionnellement la statue du colosse sur le grand port de Rhodes, où elle aurait servi de « porte d'entrée » (comme le suggère la gravure ci-contre). Or, d'après les études statiques de spécialistes britanniques la statue ne pouvait se trouver sur le port dans la position qu'on lui attribue, en raison de l'écartement trop important que suggère une telle position. En effet, les piliers sur lesquels auraient reposé les pieds de la statue, auraient été séparés d'une quarantaine de mètres, d'après les observations des fonds marins dans la baie de Rhodes menées par ces chercheurs. L'écart ainsi constaté ne correspondrait donc pas à la hauteur de la statue, qui devait être légèrement plus petite que la statue de la Liberté à New York. En pratique, il en aurait résulté une distorsion entre la charge et les points d'appui de la statue.

L'hypothèse apparue à la Renaissance d'une statue aux jambes écartées et permettant aux bateaux de passer sous elle est donc tombée en désuétude. Aujourd'hui, d'autres pistes sont explorées :

  • L'une d'elle veut que la statue se trouvait sur les hauteurs de l'île (ou en contrebas de l'acropole), surplombant ainsi tout l'archipel, donnant ainsi une majesté particulière à Hélios et conférant à la statue une dimension surhumaine.
  • Une autre théorie défendue entre autres par l'architecte et archéologue allemand Wolfram Hoepfner place le colosse de Rhodes à l’entrée de l’autre port de Rhodes : le port militaire. Selon Hoepfner le colosse de Rhodes figurait un « Hélios saluant » de la main droite.

Le colosse fut mis à bas par un tremblement de terre autour de -227/-226. Techniquement, le tremblement de terre exerça une torsion sur les genoux de la statue. L'amoncèlement de bois et de bronze ainsi constitué fut, dans un premier temps, laissé sur place car un oracle aurait défendu aux habitants de redresser la statue[1]. D'après la Chronique de Michel le Syrien[2], le colosse fut définitivement détruit vers 654, par une expédition arabe, sous le commandement de Muawiya Ier, lieutenant du calife Othmân ibn Affân, qui emporta les vingt tonnes qui restaient du colosse (treize tonnes de bronze et sept tonnes de fer), pour les vendre à un marchand juif d'Émèse[3].

Le fait que la statue soit en bois et recouverte de bronze et qu'elle surplombe l'entrée du port, divise certains historiens. En effet, il est difficile d'imaginer qu'une œuvre d'un tel poids repose uniquement sur un squelette en bois. Elle était lestée de pierres, et construire une statue d'une pareille taille est quasiment impossible. C'est d'ailleurs cette prouesse technique qui lui a valu sa place dans la fameuse liste des sept merveilles du monde.

Dans la culture populaire

Gravure sur bois de Sidney Barclay.

Peinture

  • Le colosse de Rhodes a inspiré Salvador Dalí, dans son tableau Le colosse de Rhodes peint en 1954.

Cinéma

  • L'histoire du colosse de Rhodes a inspiré à Sergio Leone le film Le Colosse de Rhodes sorti en 1961 avec Lea Massari et Georges Marchal.
  • Dans le film Jason et les Argonautes de Don Chaffey réalisé en 1963, une énorme statue en bronze de Talos poursuit Jason qui s'enfuit dans son navire. Ce faisant, Talos enjambe l'entrée du « lagon » ou port naturel où se trouvent Jason et ses Argonautes, allusion directe au Colosse, selon Ray Harryhausen, créateur des effets spéciaux de ce film.
  • Dans la série à succès Game of Thrones de George R. R. Martin, on remarque que le Titan de Braavos, sur le continent d'Esos, s'inspire largement du colosse de Rhodes, statue qui enjambe l'entrée du port.

Littérature et bande dessinée

  • Cité par Jules Verne, dans Voyage au centre de la Terre.
  • Il est très probable que George R. R. Martin, dans son œuvre majeure, Le Trône de fer, se soit inspiré du colosse de Rhodes pour la description de la cité-État de Braavos, où un gigantesque colosse de pierre, le Titan, défend le passage maritime donnant accès à la ville.
  • Dans une bande dessinée de Mickey Parade Géant, Mickey « rencontre » le colosse qui était réapparu dans la mer.

Jeux

  • Le colosse de Rhodes est un ennemi important du jeu vidéo God of War II, sorti en 2007.
  • Le colosse de Rhodes se détruit en tombant sur un Kraken au début du jeu vidéo Titan Quest: Immortal Throne, extension du jeu vidéo Titan Quest.
  • Le colosse de Rhodes est l'une des merveilles récurrentes de la série de jeux vidéo Civilization I, II, III, IV, V.
  • Le colosse de Rhodes est une merveille du jeu vidéo Rome: Total War permettant d'accroître le trafic commercial maritime dans l'empire.
  • Le colosse de Rhodes est une des merveilles du jeu vidéo Rise of Nations. La merveille du jeu ne partage cependant pas de ressemblance avec le dieu Hélios
  • Dans le jeu Age of Mythology, le joueur peut construire un colosse.
  • Dans le jeu en ligne Grepolis, le joueur peut construire les sept merveilles du monde, dont le colosse de Rhodes.
  • Il est possible de construire le colosse de Rhodes en tant que monument dans le jeu vidéo Cities XL.
  • Dans le jeu de société Seven Wonders, le colosse de Rhodes est l'une des merveilles que l'on peut jouer.

Notes et références

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Lawrence Durrell, Vénus et la Mer, LGF-Livre de Poche, 1993.
  • (de) Wolfram Hoepfner, Der Koloss von Rhodos, Éditeur Philipp von Zabern, Mainz am Rhein, 2003.
  • W. Hoepfner, 2003, Der Koloss von Rhodos und die Bauten des Helios. Neue Forschungen zu einem der sieben Weltwunder, Mainz am Rheim.
  • N. Badoud, 2012, L'image du Colosse de Rhodes MonPiot 91, p.5-40.
  • M. Michalaki-Kollia, 2013, A la recherche de l'ancienne Rhodes, que les Hospitaliers trouvèrent à leur arrivée, dans Rhodes et les Chevaliers de Rhodes 1310-2010, Actes du colloque de Rhodes 28 et 29 mai 2010, Flavigny-sur-Ozerain, p.7 à 29.
  • Archéologia, 2014, Kalliop Baïrami (archéologue 22e éphorie de Rhodes), Le Collosse de Rhodes, n°526, novembre, p.58-59/82.p.

Liens externes