Clou gamma

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le clou gamma est une pièce d'ostéosynthèse utilisée pour réduire et fixer certaines fractures de l'extrémité supérieure du fémur (fractures du massif trochantérien) voire de fractures sous-trochantériennes ou encore associant une lésion diaphysaire à une lésion trochantérienne.

Historique[modifier | modifier le code]

Apparu à la fin des années 1980 à Strasbourg (France) il s’inspire à la fois du clou en Y de Küntscher et du clou verrouillé et doit son nom à sa forme ; au moins trois générations successives d'amélioration ont été apportées[1].

Descriptif technique[modifier | modifier le code]

C'est une technique d'ostéosynthèse intramédullaire en ce sens que le clou est glissé au sein de la moelle osseuse ce qui l'oppose aux techniques extramédullaires consistant à poser à l'extérieur de l'os une plaque et des vis[2],[1].

Résultats[modifier | modifier le code]

S'agissant de fractures survenant chez des patients de plus en plus âgés, les performances de ce mode de fixation sont globalement bonnes car il permet une chirurgie à foyer fermé avec des micro-incisions cutanées réduisant le risque infectieux, sans traumatisme des parties molles, très peu de saignement ajouté, une mise en charge précoce et des consolidations satisfaisantes (peu de cals vicieux, ou de pseudarthrose)[1],[3].

Cependant, le taux de mortalité après l'opération est de 9,5 % dans les 30 jours qui suivent l'opération[4]. Cela s'explique en raison de la mortalité élevée résultant des fractures du fémur, quel que soit le traitement élevé, car elles surviennent souvent chez des personnes très âgées avec de multiples comorbidités.

Alternatives au clou gamma[modifier | modifier le code]

Des alternatives au clou gamma existent donc comme la technique extramédullaire consistant à poser une plaque et des vis, vis de hanche dynamique (DHS), ou le clou PFNA cimenté[5]. En 2016, en France, la Haute autorité de santé (HAS) ne tranche pas sur l'intérêt relatif du clou gamma ou des plaques-vis dans la prise en charge des fractures extra-capsulaires de l’extrémité proximale du fémur (c'est-à-dire des fractures éloignées de l'articulation de la hanche et ne mettant pas en cause celle-ci). La situation est plus complexe pour les fractures intra-capsulaires ou le recours à une arthroplastie (pose d'une prothèse de hanche) peut être envisagé mais dans ce cas l'HAS considère que l'ostéosynthèse reste recommandée dans le traitement des fractures intra-capsulaires de type Garden 1 et 2 de l’extrémité proximale du fémur.

Complications[modifier | modifier le code]

Les complications après la pose d'un clou gamma sont peu fréquentes. Dans une étude où plusieurs centaines de personnes sont suivies en moyenne 13 ans après la pose du clou, on constate que 3,8 % ont une nouvelle fracture du fémur, 2 % ont une gène au niveau de la hanche, 1 % ont une vis ou le clou qui s'est déplacé. Moins de 1 % ont une des complications suivantes : problème de cicatrisation au niveau de la cicatrice, infection, clou cassé, décès durant l'opération[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c I. Kempf et al., « Le clou gamma dans le traitement à foyer fermé des fractures trochantériennes. Résultats et indications à propos d’une série de 121 cas », Revue de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique, vol. 100,‎ , p. 70-79 (ISSN 1877-0517, [https://doi.org/10.1016/j.rcot.2013.12.015. (http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1877051713007600) lire en ligne]).
  2. « Chirurgie des fractures de l’extrémité proximale du fémur chez les patients âgés. Méthode Recommandations pour la pratique clinique », sur Haute autorité de santé, (consulté le ).
  3. J. Boukhris et al., « Intérêt du traitement chirurgical des fractures du massif trochantérien par clou gamma, à propos de 84 cas », The Pan African medical journal, vol. 19,‎ (DOI 10.11604/pamj.2014.19.6.3190).
  4. a et b Nolan S. Horner, Kristian Samuelsson, Janos Solyom et Kristian Bjørgul, « Implant-Related Complications and Mortality After Use of Short or Long Gamma Nail for Intertrochanteric and Subtrochanteric Fractures », JBJS Open Access, vol. 2, no 3,‎ , e0026 (ISSN 2472-7245, PMID 30229225, PMCID 6133094, DOI 10.2106/JBJS.OA.17.00026, lire en ligne, consulté le )
  5. Romain Dayan et al., « Étude comparative entre clou PFNA cimenté et clou gamma III dans les fractures per-trochantériennes du sujet âgé », Revue de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique, vol. 103,‎ , S110 (ISSN 1877-0517, lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]