Claude d'Urfé

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 12 août 2014 à 19:37 et modifiée en dernier par Sebleouf (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Claude d'Urfé
Image illustrative de l’article Claude d'Urfé
Claude d'Urfé, portrait par Jean Clouet

Titre Gouverneur général et Bailli du Forez
(1535-1558)
Autres titres Seigneur d'Urfé, La Bastie, Beauvoir, Saint-Just, Souternon, Entraigues et Rochefort
Prédécesseur Pierre II d'Urfé
Successeur Jacques Ier d'Urfé
Grade militaire Lieutenant général de 100 gentilshommes de la Maison du Roi
Conflits Guerres d'Italie (1521-25)
Distinctions Chevalier de l'Ordre de Saint-Michel
Autres fonctions Gouverneur du Dauphin et des Enfants de France (1550-58)
Biographie
Dynastie Urfé
Naissance
Château de la Bastie d'Urfé, Saint-Étienne-le-Molard (Loire)
Décès , (à 57 ans)
Paris
Père Pierre II d'Urfé (1430-1508)
Mère Antoinette de Beauvau (morte en 1539)
Conjoint Jeanne de Balzac d'Entraigues (1516-52)
Enfants Antoinette
Jacques Ier d'Urfé
François
Claude
Louise
Antoine

Claude d'Urfé fut au XVIe siècle gouverneur royal et bailli du Forez après le rattachement du comté au domaine royal. Ce gentilhomme du XVIe siècle, élevé à la Cour de France, fut un ami intime et un fidèle serviteur de François Ier, avec qui il combattit durant les guerres d'Italie puis de son fils Henri II. Sa brillante carrière le fit accéder aux plus hautes distinctions, dont celles de gouverneur du Dauphin (le futur François II) et des enfants du roi (les futurs Charles IX, Henri III, François d'Alençon et Marguerite de Valois. Il fut aussi le grand artisan de la Renaissance en Forez par l'aménagement à l'italienne de son château de la Bastie d'Urfé, joyau de la Renaissance française. Il est aussi le grand-père du célèbre écrivain Honoré d'Urfé, auteur de L'Astrée.

Carrière

Un gentilhomme forézien

Claude d'Urfé est l'héritier d'une famille de seigneurs foréziens basé à Saint-Étienne-le-Molard dans la Loire.

Fils de Pierre II d'Urfé et d'Antoinette de Beauvau, il naît au château de la Bastie d'Urfé en 1501. Selon la légende, alors que le couple n'avait pas d'enfants après cinq ans de mariage, des moniales venues d'Auvergne prièrent pour que soit accordée une descendance au fondateur de leur monastère, ce qui se produisit quelques mois plus tard. C'est à ce propos que Claude d'Urfé fut surnommé « l'enfant du miracle »[1]. Orphelin très tôt (son père meurt alors qu'il a 7 ans), il est élevé à la Cour de France et devient un intime de François Ier avec qui il part guerroyer, à peine âgé de 20 ans, en Italie lors des guerres d'Italie (1521-1525). Chevalier, écuyer ordinaire du roi dès 1522, il fait partie des intimes du jeune monarque[2].

Bailli du Forez

En 1535, il est nommé par François Ier comme nouveau gouverneur général et Bailli du Forez dont le comté a été confisqué à Charles III de Bourbon (dont il a été capitaine-chatelain de Bussy et Souternon) après sa trahison. C'est à ce titre qu'il reçoit en 1536 à Montbrison (Loire), capitale du Bailliage, François Ier, venu prendre symboliquement possession du comté rattaché au domaine royal.

Une brillante carrière à la Cour de France

Il devient ambassadeur pour le compte du Roi de France, d'abord dans le Saint-Empire romain germanique puis en 1546, il est envoyé comme représentant diplomatique de la France au concile de Trente. La mort de son protecteur, François Ier, en 1547, ne change rien. Henri II, son fils, lui réitère sa confiance et le nomme ambassadeur auprès du Saint-Siège. À la mort du pape Paul III, il est rappelé en France par le Roi afin de devenir gouverneur du dauphin et des enfants de France. Il succède ainsi à D'Humières, décédé en 1550 dans cette charge en 1551. Il veille à l'éducation de trois futurs souverains, les jeunes François II, Charles IX et Henri III et de leurs frères et sœurs.

Il est alors au sommet de sa carrière, cumulant les titres prestigieux de la Maison du roi, vivant dans l'entourage et l'intimité de la famille royale. Il devient un précieux conseiller du roi et fréquente au Conseil les principales personnalités politiques de son temps, dont le duc Anne de Montmorency, Connétable de France, qui sera le parrain d'un de ses petit-fils (Anne). En 1553, c'est naturellement qu'il siège au Conseil de Régence de la reine Catherine de Médicis, lors du départ en guerre d'Henri II[3]. Il meurt en 1558, un an avant Henri II, alors qu'il était en passe d'être nommé maréchal de France[1].

Un mécène de la Renaissance

La salle des rocailles du château de La Bastie d'Urfé

Claude d'Urfé est surtout célèbre pour avoir été un des grands artisans de la Renaissance en France et surtout le mécène de la Renaissance en Forez. Ayant été élevé à la Cour de France et ayant participé aux campagnes d'Italie, il est un amoureux des Arts et Belles-Lettres. Intime de François Ier, grand artisan de la Renaissance en France au XVIe siècle grâce notamment à la diffusion de l'art italien du Cinquecento qu'il a encouragé, il fait de même en Forez. Il fait de son château de la Bastie d'Urfé, un joyau de la Renaissance française dans un style italianisant, notamment dans le décor de la chapelle ainsi que la salle des rocailles, qui sont des joyaux de la Renaissance française. Comme d'autres humanistes de son temps, il s'intéresse beaucoup aux Lettres. Sa belle-mère est une poétesse érudite, amie et confidente de Marguerite de Navarre (1492-1549), la sœur de François Ier, elle-même écrivaine, poétesse et protectrice des humanistes français. A la Cour de France, il côtoie aussi les poètes de la Pléiade, dont Joachim du Bellay, qui participent aussi à l'éducation des enfants de la famille royale dont Claude d'Urfé a la charge. Cet entourage explique l'engouement de Claude pour la Littérature. Il constitue ainsi dans son château une riche bibliothèque parmi les plus importantes de son temps, qui comptait à sa mort plus de 4600 volumes dont 200 manuscrits[3].

Ce n'est donc pas sans antécédent favorable que son petit-fils, Honoré d'Urfé, s'illustrera au XVIIe siècle comme l'un des grands écrivains français avec son roman, L'Astrée, le premier roman-fleuve de la littérature française.

Titres

  • Chevalier
  • Ecuyer ordinaire du Roi
  • Seigneur d'Urfé, La Bastie, Beauvoir, Saint-Just, Souternon, Entraigues et Rochefort
  • Lieutenant de 100 gentilshommes de la Maison du Roi
  • Gentilhomme de la Chambre du Roi
  • Chambellan
  • Conseiller du Roi en ses Conseils privé et public
  • Ambassadeur royal dans le Saint Empire Romain Germanique
  • Ambassadeur auprès du Concile de Trente (1546-48) et du Saint-Siège ((1548-49)
  • Chevalier de l'Ordre de Saint-Michel (1549)
  • Gouverneur du Dauphin et des Enfants de France (1550-58)

Famille

Parents

  • Père : Jacques Ier d'Urfé
  • Mère : Antoinette de Beauvau

Epouse

Il se marie à Nantes, le [4] avec Jeanne de Balzac d'Entraigues, héritière d'une famille noble d'Auvergne qui lui apporte en dot notamment la seigneurie d'Entraigues.

Enfants

  • Antoinette (née en 1533)
  • Jacques Ier d'Urfé (1534-1574), son successeur, père d'Honoré d'Urfé
  • François (né en 1535)
  • Claude, baron d'Entraigues, Lieutenant au gouvernement du Forez (1536-1589)
  • Louise, dame de Paulhac et Balzac (née en 1537)
  • Antoine (né en 1542)[2]

Voir aussi

Notes et références

  1. a et b « Site sur l'Histoire du Forez et Honoré d'Urfé »
  2. a et b « Site du château de La Bastie d'Urfé »
  3. a et b « Site personnel de Hubert Houdoy »
  4. La date du mariage est inscrite sur le livre de raison de Jeanne de Balsac consigné sur la page de garde du manuscrit français 25441 de la Bibliothèque Nationale (Palamon et Arcita d'Anne de Granville)

Articles connexes

Liens externes