Claude Seignolle

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Claude Seignolle
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Fils d'oeille, Claude S., Jean-Robert DumoulinVoir et modifier les données sur Wikidata
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Jacques Seignolle (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Œuvres principales

Claude Seignolle, né le à Périgueux (Dordogne) et mort le à Versailles[1],[2],[3], est un écrivain, folkloriste et éditeur français.

Il a commencé par collecter le patrimoine légendaire des régions françaises avant de développer une œuvre littéraire personnelle.

Il est également connu sous les pseudonymes de Starcante, Claude S. et Jean-Robert Dumoulin.

Biographie[modifier | modifier le code]

Les jeunes années[modifier | modifier le code]

Né le à Périgueux (Dordogne)[4],[5], Claude Seignolle passe son enfance dans la campagne où sa principale occupation est de ramasser et collectionner tout ce qui lui semble digne d’intérêt : pierres et silex, mais surtout fossiles et monnaies anciennes. Il est aussi très attentif aux contes et légendes que sa grand-mère lui raconte, d’où son goût pour les mystères de la nuit et toutes les sortes de diableries. À l’âge de douze ans, sa famille déménage à Châtenay-Malabry. Son père est éditeur d'ouvrages pédagogiques à l'enseigne des Éditions Pédagogiques Modernes (E.P.M.) sises dans le quartier historique des Halles. Il est scolarisé au lycée Lakanal à Sceaux, où son professeur d’histoire l’encourage dans sa vocation archéologique. C'est ainsi qu'en 1934, il dégage au cours de fouilles à Plessis-Robinson, d'énormes blocs de pierre, dans lesquels il voyait des débris de dolmens, l'un d'eux portant d'ailleurs des inscriptions[6]. Il est renvoyé de ce lycée pour absentéisme et dédaigne le travail dans l’entreprise familiale. Par la suite, il fréquente la Société préhistorique française, dont l’un des intervenants est l’abbé Henri Breuil, où il fait la rencontre du folkloriste Arnold Van Gennep. Cette rencontre déterminante va le faire passer du patrimoine minéralogique à celui du folklore et du légendaire. Avec son frère Jacques, il va sillonner le Hurepoix pendant deux années, se faire collecteur des traditions rurales, et s’intéresser aux rites des fêtes, aux superstitions. En 1937, il co-signe avec son frère Le Folklore du Hurepoix, livre bien accueilli, notamment par Pierre Mac Orlan et Blaise Cendrars. Ce premier ouvrage va être suivi de nombreux autres consacrés à la culture populaire, mais aussi d’une œuvre littéraire plus personnelle. En 1945 paraît son premier roman, Le Rond des sorciers.

L'écrivain[modifier | modifier le code]

Claude Seignolle fait son service militaire à Metz, dans l'artillerie. Un jour qu'il est dans une librairie, il hésite à saluer un colonel, hésitation qui lui vaut du cachot et un sonore « Artilleur ! mes respects ! » ; ce colonel est le futur général de Gaulle. Mobilisé en Lorraine, Seignolle y passe la drôle de guerre et les premiers combats. Fait prisonnier, il est envoyé en Allemagne. Il évoque cette période dans ses mémoires, Un homme nu[7], et dans La Gueule, édité au Terrain vague, en 1959, et réédité à Zulma, en 1999[8].

Libéré pour raisons sanitaires, il se réfugie à Presly, entre Berry et Sologne. À la Libération, Il réside à Sainte-Montaine, toujours en Sologne, où il recueille les traditions locales qui lui inspireront plusieurs ouvrages. Car si aujourd'hui Seignolle est considéré comme l'un des meilleurs « fantastiqueurs » français, avec notamment La Malvenue, Marie la louve et Le Rond des sorciers, c'est parce qu'il a su tremper sa plume d'écrivain dans le chaudron des croyances populaires. Un autre pan de son oeuvre, dont les contes sont regroupés dans "La Nuit des Halles", traite des mystères du défunt quartier des Halles à Paris.

Grâce à l'éditeur belge Marabout, Seignolle conquiert un vaste public avec les recueils de nouvelles Contes macabres, Récits cruels, Histoires maléfiques, Histoires vénéneuses et Contes sorciers. Aujourd'hui, le Seignolle écrivain est essentiellement publié par Phébus.

Il reçoit, en novembre 2008, le prix Alfred-Verdaguer de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre[9].

Un prix littéraire portant son nom récompense les œuvres relatives au folklore français. Il est décerné chaque année depuis 2004 à Épinal lors du festival des Imaginales.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

Nouvelles[modifier | modifier le code]

  • 1947 :
    • Le Meneur de loups
  • 1958 :
    • Le Bahut noir
    • Ma cour des miracles
  • 1960 :
    • Le Gâloup, illustré de documents du service photographique de la Bibliothèque nationale et de dessins de Michel Chamasson et de l'auteur, Éditions E.P.M., coll. « Bibliothèque maléfique »
    • Le Chupador
  • 1962 :
    • Ce que me raconta Jacob
    • Désirée la sangsue
    • L'Âme boiteuse
    • Le Diable en sabots
  • 1963 :
    • Delphine
    • Le Rond des sorciers
  • 1964 :
    • Et si c'était ?
    • L'Homme qui ne pouvait mourir
    • Le christ est vengé
    • Le Faucheur
    • Les Autres et moi
    • Minnah l'Étoile
    • Un bel ensorcelé
    • Un petit monstre à louer au quart d'heure
  • 1965 :
    • L'Exécution
    • La Huche
    • Le Millième Cierge
    • Les Âmes aigries
    • Pauvre Sonia
  • 1966 :
    • Celui qui avait toujours froid
    • Comme une odeur de loup
    • Deux dents, pas plus
    • L'Homme qui savait d'avance
    • L'Isabelle
    • La Mémoire du bois
    • Le Bout du monde
    • Le Matagot
    • Le Miroir
    • Les Gorel
    • Non pas moi !
    • Pris entre Dieu et Diable
    • Un exorcisme
    • Un hasard minutieux
  • 1967 :
    • Ce Martin là
    • Celui qui s'y frotta
    • L'Auberge du Larzac
    • Le Chien pourri
    • Le Dernier Visiteur
    • Le Dormeur
    • Le Hupeur
    • Le Marchand de rats
    • Le Retour à Tiburiac
    • Les Chevaux de la nuit
    • Les Deux Plumes
    • Lou Siblaire
    • Nuits
  • 1969 :
    • Chaque chose à sa place
    • L'Impossédable
    • L'Odile
    • La Fille gagnée
    • La Vierge maudite
    • Le Venin de l'arbre
    • Les Roses d'en Haut
    • Une veillée
  • 1971 :
    • Le Feuillet perdu
    • Le Grand Vendu
    • Un Louis terreux
  • 1972 :
    • De qui venait ce sang ?
  • 1974 :
    • Il ne faut jamais réveiller les légendes
    • Huppe et Pupuler
    • L'Oubliette
    • La Panard
    • La Main de pierre
    • La Morsure de Satan
    • Mais qui est le plus fort ?
    • Un vieux mélomane
    • Un viol
    • Une enfance sorcière
    • Une santé de cerisier

Essais[modifier | modifier le code]

Recueils[modifier | modifier le code]

  • 1959 : La Gueule
  • 1962 : La Malvenue et autres histoires diaboliques
  • 1962 : Un corbeau de toutes couleurs, préface de Lawrence Durrell, éditions Denoël
  • 1965 : Histoires maléfiques, Bibliothèque Marabout 215
  • 1966 : Contes macabres, Bibliothèque Marabout 244
  • 1967 : Les Chevaux de la nuit et autres récits cruels, Bibliothèque Marabout 282
  • 1969 : Histoires vénéneuses suivi de La brume ne se lèvera plus, Bibliothèque Marabout 419
  • 1969 : Contes de Sologne, illustrés par Marie-France Thébault, Sergio Moyano, Victor Lefèvre et l'auteur, Éditions de Sologne, coll. « Imagé »
  • 1970 : Les Loups verts ... et autres cruautés guerrières, Bibliothèque Marabout 353
  • 1971 : Delphine ou la Nuit des Halles
  • 1972 : Les Malédictions, Éditions de Crémille
  • 1973 : Diables et enchanteurs de Guyenne et Gascogne
  • 1973 : Histoires et légendes du diable
  • 1974 : Contes sorciers, Bibliothèque Marabout 465
  • 1979 : Contes fantastiques de Bretagne, postface d'André Grall, éditions Le Signor
  • 1979 : Histoires étranges
  • 1984 : La Nuit des Halles
  • 1984 : Les Malédictions (2 tomes)
  • 1985 : Les Cercles de la peur, Éditions Minerve
  • 1988 : Histoires sorcières, Éditions Minerve
  • 1989 : À l'enseigne de l'étrange, Éditions Minerve
  • 1995 : Contes fantastiques de Bretagne, préface de Yannick Pelletier, Éditions Terre de Brume (ISBN 2908021382)

Folklore[modifier | modifier le code]

  • 1937 : Le Folklore du Hurepoix (Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne), G.-P. Maisonneuve, 337 p.[10] (avec Jacques Seignolle)

En 1997, une réédition de contes a vu le jour sous le titre Contes, récits et légendes des pays de France :

  • tome 1 : Bretagne, Normandie, Poitou, Charentes, Guyenne, Gascogne, Pays basque
  • tome 2 : Paris, Île-de-France, Val de Loire, Berry, Sologne, Limousin
  • tome 3 : Provence, Corse, Languedoc-Roussillon, Alpes, Auvergne
  • tome 4 : Nord, Flandres, Artois, Picardie, Champagne, Lorraine, Alsace, Bourgogne, Franche-Comté
  • Le Folklore de Provence, 448 p. (ISBN 978-2-35706-000-5)

Préfaces[modifier | modifier le code]

Ces dernières années, Claude Seignolle a essentiellement préfacé l'œuvre en folklore de Roger Maudhuy : La Lorraine des légendes (Éditions France-Empire), Le Limousin des légendes (Éditions Lucien Souny), Contes des pays lorrains (Éditions Lucien Souny) et Contes et légendes d'Alsace (Éditions Place Stanislas).

Adaptation[modifier | modifier le code]

  • Comme une odeur du diable par Laurent Lefeuvre, Éditions Mosquito, 2017 : adaptation en bande dessinée noir et blanc de certains contes de Claude Seignolle.

Postérité[modifier | modifier le code]

Dans la littérature[modifier | modifier le code]

Claude Seignolle apparaît en tant que l'un des protagonistes de l'unique roman de Charles-Gustave Burg[11], Le Pantacle de l'ange déchu, paru en 1974[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Claude Seignolle, l'insaisissable centenaire », sur actualitte.com, (consulté le ).
  2. Nancy Ladde, « Claude Seignolle s'en est allé », Sud Ouest édition Dordogne, 18 juillet 2018, p. 14.
  3. Lieux de naissance et décès trouvés dans la base MatchId des fichiers de décès en ligne du Ministère de l'Intérieur avec les données INSEE (consultation 19 janvier 2020)
  4. Ernould 2005, p. 6, n. 3.
  5. Seignolle et le fantastique, p. 121.
  6. Alain Valtat, Histoire du Plessis-Robinson, Impr. Marianne, 1972, p. 3
  7. Éditions Lucien Souny, préface de Roland Ernould et présentation de Roger Maudhuy)
  8. Dans la préface de cette dernière édition sont données d'ailleurs pour la première fois des précisions sur le parcours professionnel de Claude Seignolle (Eric Dussert, « Tout pour La Gueule, ou les frappantes vertus de trois proses », préface à La Gueule, Paris, Zulma, 1999) : fils d'éditeur d'ouvrages pédagogiques et éditeur lui-même à l'enseigne des Éditions Pédagogiques Modernes (E.P.M.), sises dans le quartier historique des Halles – lequel lui inspire un recueil de nouvelles fantastiques, La Nuit des Halles.
  9. S. Drouet, « Claude Seignolle sous la Coupole », in Le Journal de la Sologne, hiver 2008, p. 4-5.
  10. Voir catalogue BNF.
  11. Pseudonyme de Hubert Schneckenburger, selon nooSFere (Biographie).
  12. Charles-Gustave Burg, Le Pantacle de l'ange déchu, Marabout, coll. « Bibliothèque Marabout - Fantastique » no 495, 1974. On en trouvera la bibliographie ici.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Collectif, Otrante, vol. 10 : Claude Seignolle, Amiens, GEEEFF (Groupe d'Étude des Esthétiques de l'Étrange et du Fantastique de Fontenay), , 250 p. (présentation en ligne sur le site NooSFere), [présentation en ligne].
  • Collectif, Seignolle et le fantastique : Colloque de Cerisy-la-Salle, Saint-Claude-de-Diray, Éditions Hesse, , 359 p. (ISBN 2-911272-46-3, présentation en ligne sur le site NooSFere).
  • Collectif, « Claude Seignolle conteur de l'étrange », La Grande Oreille, no 70,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • Roger Bozzetto, Le fantastique dans tous ses états, Aix-en-Provence, Publications de l'Université de Provence, coll. « Regards sur le fantastique », , 247 p. (ISBN 2-85399-495-3, lire en ligne).
  • Marie-Charlotte Delmas (ill. Jean-Luc Johannet), Seignolle, le bateleur de chimères, Saint-Claude-de-Diray, Éditions Hesse, , 187 p. (ISBN 2-911272-13-7).
  • Marie-Charlotte Delmas, Claude Seignolle, le meneur de contes : essai bibliographique, Cognac, Le Temps qu'il fait, , 91 p. (ISBN 2-86853-228-4).
  • Eric H. Deudon, « Renaissance du contre fantastique aujourd'hui : Claude Seignolle », Romance Notes, vol. 21, no 1,‎ , p. 122-125 (ISSN 2165-7599, JSTOR 43801679).
  • Roland Ernould, « De l'emprise du sacré à la séduction de l'étrange : du mysterium tremendum au mysterium fascinans, situation du Château de l'étrange dans l'œuvre de Claude Seignolle », Iris / Les Cahiers du Gerf, Grenoble, Université Grenoble 3, no 26 « Le fantastique francophone »,‎ hiver-été 2004, p. 277-306 (ISSN 0769-0681).
  • Roland Ernould, Claude Seignolle : du sacré à l'étrange, Paris / Torino / Budapest, L'Harmattan, coll. « Espaces littéraires », , 463 p. (ISBN 2-7475-7720-1).
  • Roland Ernould, Claude Seignolle ou La puissance du désir : essai biographique, Saint-Claude-de-Diray, Éditions Hesse, , 311 p. (ISBN 2-911272-82-X).
  • Jacques Finné, « Deux cœurs de pierre : La Vénus d'Ille de Prosper Mérimée et La Malvenue de Claude Seignolle », Les Cahiers du Gerf, Grenoble, Université Stendhal-Grenoble 3, no 5,‎ , p. 81-88 (ISSN 0769-0681).
  • Denis Labbé, Promenades avec Seignolle, Paris, Éditions de l'œil du sphinx, coll. « La bibliothèque d'Abdul Alhazred » (no 2), , 181 p. (ISBN 2-914405-04-9).
  • Delphine Plouchart, « Claude Seignolle et le fantastique », Iris / Les Cahiers du Gerf, Grenoble, Université Grenoble 3, no 22,‎ , p. 277-286 (ISSN 0769-0681).
  • Michel Rancourt, L'Étrange dans l'œuvre romanesque de Claude Seignolle, Montréal, Université McGill, département de français, , 109 p. (lire en ligne)
    (Mémoire de maîtrise.)
  • William Schnabel, « Les Évangiles du Diable de Claude Seignolle », Iris / Les Cahiers du Gerf, Grenoble, Université Grenoble 3, no 22,‎ , p. 287-315 (ISSN 0769-0681).
  • Alain Sprauel (préf. Claude Seignolle, ill. Philippe Fix), Étude bibliographique de l'œuvre de Claude Seignolle, Gisors, Éditions du Boisgeloup, , 233 p. (BNF 42072947, présentation en ligne sur le site NooSFere).
  • Raymond Trousson, « Claude Seignolle et le fantastique paysan », dans Aspects du roman français contemporain : actes du colloque organisé par le Groupe du roman sous le patronage de la ville de Bruxelles, le , Bruxelles, Le Groupe du roman, coll. « Les Cahiers du groupe » (no 12), , 100 p., p. 23-32.
  • Raymond Trousson, « Claude Seignolle : fantastique et mentalité primitive », dans Estudos de Homenagem ao Prof. Doutor António Ferreira de Brito, Porto, Faculté des Lettres de l'Université de Porto, , 382 p. (ISBN 972-9350-88-4, ISSN 1646-0820, lire en ligne), p. 341-347.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]