Citadelle de Port-Louis (Morbihan)

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Citadelle de Port-Louis
Image illustrative de l’article Citadelle de Port-Louis (Morbihan)
La citadelle vue du ciel
Début construction XVIe siècle
Destination initiale fortification défensive
Destination actuelle musée
Protection Logo monument historique Classé MH (1948)
Coordonnées 47° 42′ 38″ nord, 3° 21′ 50″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Bretagne
Région Région Bretagne
Département Morbihan
Commune Port-Louis
Géolocalisation sur la carte : arrondissement de Lorient
(Voir situation sur carte : arrondissement de Lorient)
Citadelle de Port-Louis
Géolocalisation sur la carte : Morbihan
(Voir situation sur carte : Morbihan)
Citadelle de Port-Louis
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Citadelle de Port-Louis
La Citadelle de Port-Louis. Alain Manesson Mallet: Les travaux de Mars ou l'Art de la Guerre.

La Citadelle de Port-Louis est une citadelle construite au XVIe siècle par les Espagnols, puis modifiée au XVIIe siècle par les Français. Elle est située dans la ville de Port-Louis dans le département français du Morbihan en région Bretagne, et ferme l'accès de la rade de Lorient. Elle abrite actuellement un musée de la compagnie des Indes, le musée national de la Marine et des annexes consacrées au sauvetage en mer.

La citadelle, ainsi que les remparts, font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Premières fortifications[modifier | modifier le code]

Un premier projet de fortification à l'entrée de la rade de Lorient est fait en 1486 par le duc de Bretagne François II, et deux émissaires sont envoyés dans la ville pour étudier la situation. L'importance commerciale et stratégique du lieu font que le financement de celui-ci est soutenu[2] :

« Il est nécessaire pour le service du duc, pour le profit de ses sujets et pour la beauté du havre et la sureté des marchands d'édifier promptement une tour à la pointe de la presqu'île et d'y tenir du canon[2]. »

Cependant, le financement n'est pas débloqué avant la mort du duc en 1488, et le projet est mis en sommeil[2]. Seules quelques fortifications sont édifiées lors du siècle suivant, mais ne concernent que la ville et non l'entrée de la rade[3].

Guerre de la Ligue[modifier | modifier le code]

Le lieu prend de l'importance au moment des guerres de la Ligue. Les troupes du duc de Mercœur occupent Hennebont dès [4] et commencent à attaquer Blavet (l'actuel Port-Louis) à partir du mois suivant[5]. La ville ne tombe que le après avoir subi une attaque par terre et par mer[6]. Des troupes espagnoles, alliées au duc de Mercœur, arrivent en Bretagne le et sont conduites dans la ville pour y prendre garnison. L'architecte Cristóbal de Rojas (es) commence à construire un fort sous les ordres du gouverneur du lieu, Juan d'Aguila, à l'entrée de la rade dès le mois de décembre et dès les deux bastions du front de terre commencent à émerger[2]. Les bastions comportent des orillons arrondis et des flancs casematés selon une disposition typique des bastions construits au XVIe siècle.

Les Espagnols continuent à occuper la place jusqu'au traité de Vervins en 1598, et le maréchal de Brissac fait détruire la citadelle à partir d' après une demande en ce sens des États de Bretagne. Cependant tout n'est pas détruit, et deux bastions, une courtine, les piles du pont ainsi que les casernes sont conservés[7].

Citadelle actuelle[modifier | modifier le code]

La citadelle est reconstruite entre 1618 et 1621, lorsque Louis XIII décide de donner à Port-Louis le statut de ville royale. L'aspect actuel de la citadelle date de cette époque et, malgré les apparences, on ne doit à Vauban que les édifices construits dans la basse-cour (arsenal et parc à boulet) à une date plus tardive[8].

En 1666, la Compagnie des Indes orientales s'implante dans la rade de Port-Louis. La ville de Lorient est créée à cette époque, et la citadelle est considérée comme un poste avancé dans la défense de la rade. Les quelques modifications qu'elle subit pendant cette période lui permettent de soutenir un siège : citernes, puits et jardins potagers sont aménagés au XVIIIe siècle[9].

Jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale — elle sera contrôlée par les Allemands de 1940 à 1945 — la citadelle va servir à la défense de la rade, puis elle sera affectée à la surveillance du trafic maritime. Les derniers militaires quittent les lieux en 2007.

Architecture[modifier | modifier le code]

Vues de la citadelle de Port-Louis
Vues générales
L'entrée de la citadelle
Sur les remparts
Les bâtiments intérieurs

Musées[modifier | modifier le code]

La Citadelle abrite en son sein deux musées :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Fortifications de la ville : Citadelle et remparts », notice no PA00091585, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. a b c et d Henri François Buffet 1972, p. 1
  3. François Jégou 1865, p. 6
  4. François Jégou 1865, p. 8
  5. François Jégou 1865, p. 10
  6. François Jégou 1865, p. 14
  7. Henri François Buffet 1972, p. 2
  8. Musée national de la Marine, La citadelle et la ville de Port-Louis, Paris : Musée national de la Marine, 2013, p. 13.
  9. Musée national de la Marine, La citadelle et la ville de Port-Louis, Paris : Musée national de la Marine, 2013, p. 28.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • François Jégou, Le port de Blavet (Port-Louis) et Jérôme d'Arradon, seigneur de Quinipily : politique et religion, Vannes, Imprimerie de Galles, , 23 p. (lire en ligne)
  • Henri François Buffet, La Citadelle et les Remparts du Port-Louis en Bretagne, Paris, Revue des Études historiques, Picard,
  • Henri François Buffet, La ville et la citadelle du Port-Louis, Rennes, Éditions Bahon-Rault,
  • Henri François Buffet, Vie et société au Port-Louis : Des origines à Napoléon III, Rennes, Éditions Bahon-Rault, , 509 p.
  • La citadelle et la ville de Port-Louis, Paris, Musée national de la Marine, , 47 p.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]