Citadelle de Montreuil-sur-Mer

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Citadelle de Montreuil-sur-Mer
Image illustrative de l’article Citadelle de Montreuil-sur-Mer
La citadelle et la ville fortifiée
de Montreuil-sur-Mer.
Période ou style Du XIIIe au XIXe siècle
Type Architecture philippienne et Citadelle
Architecte Maîtres Adam, Alard, Amalric, Garnier, Mathieu et Raoul (début du XIIIe siècle), Inconnu (XVIe siècle) ; Jean Errard (vers 1600); Sébastien Le Prestre de Vauban ( vers 1672)
Début construction vers 1200
Fin construction 1845
Propriétaire initial Philippe II Auguste
Destination initiale château
Propriétaire actuel Commune de Montreuil-sur-Mer
Destination actuelle Monument, Musée
Protection Logo des sites naturels français Site classé (1926)
Logo monument historique Classé MH (1913, Les ruines des remparts)
Logo monument historique Classé MH (1926, Les enceintes)
Logo monument historique Inscrit MH (2012, Le complexe souterrain allemand)
Réseau Natura 2000
Coordonnées 50° 28′ 01″ nord, 1° 45′ 35″ est
Pays Drapeau de la France France
Province historique Picardie Picardie
Subdivision administrative Hauts-de-France
Subdivision administrative Pas-de-Calais
Localité Montreuil-sur-Mer
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Citadelle de Montreuil-sur-Mer
Géolocalisation sur la carte : Pas-de-Calais
(Voir situation sur carte : Pas-de-Calais)
Citadelle de Montreuil-sur-Mer
Géolocalisation sur la carte : Montreuil
(Voir situation sur carte : Montreuil)
Citadelle de Montreuil-sur-Mer
Site web www.musees-montreuilsurmer.fr

La Citadelle de Montreuil-sur-Mer est une citadelle royale pré-Vauban du XVIe siècle située à Montreuil-sur-Mer dans le département du Pas-de-Calais. Elle est construite sur les bases d'un château royal médiéval et a fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques le . La citadelle est le réduit défensif distinct de l'enceinte urbaine la ville fortifiée dont les remparts avaient fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques le [1].

Localisation[modifier | modifier le code]

Positionnée au nord-ouest de la ville, elle est un éperon sur la rive gauche de la vallée de Canche qu'elle donime. Ce château-fort royal devenu citadelle protégeait l'ancienne frontière des comtés du Ponthieu et du Boulonnais marquée par le fleuve. Le site fortifié plaçait sous sa protection les infrastructures portuaires de la ville de Montreuil-sur-Mer aujourd'hui disparues.

Histoire[modifier | modifier le code]

Un mille feuille architectural[modifier | modifier le code]

Château royal[modifier | modifier le code]

À la fin du XIIe siècle, la ville de Montreuil-sur-Mer est pourvue de deux mottes, la motte du comte et celle du roi. Cette dernière est délaissée vers 1200 par Philippe Auguste au profit de la construction d'un château philippien à l'emplacement de l'actuelle citadelle. À l'origine, le château est de forme polygonale, probablement flanqué de huit tours, sans donjon. Vingt ans plus tard , il pourrait avoir servi de modèle à Philippe Hurepel, comte de Boulogne et fils bâtard de Philippe Auguste, pour la construction des châteaux de Boulogne-sur-Mer et d'Hardelot.

Du château philippien, restent le châtelet flanqué deux tours massives pourvues d'archères, des éléments de courtines et deux autres tours.

Deux tours du château royal élevées par Philippe Auguste

Enceinte urbaine[modifier | modifier le code]

La citadelle est assise sur une porte d'entrée de la ville de Montreuil-sur-Mer (la tour de la Reine Berthe) et d'une partie de l'enceinte urbaine.

La porte du château ou de la Ferté (aujourd'hui communément appelée tour de la Reine Berthe), érigée au début du XIVe siècle est une tour porte de 15 m de diamètre. Elle est munie d'un corps de garde et d'une importante salle à l'étage remaniée au XVI ou XVIIe siècle. Cette tour située à côté de la face sud-ouest du château royal amorçait l'enceinte urbaine communale. La citadelle conserve trois autres tours de cette enceinte : les Tours F et E, ainsi que la tour dite Blanche. Cette dernière achevait la muraille urbaine sur la face nord-est du château.

Chemin de ronde[modifier | modifier le code]

Sa construction date du XVIe siècle, mais son renforcement par une succession d'arches date du XVIIe siècle. Il emprunte une partie de son tracé aux courtines du château royal et relie l'enceinte en se connectant à la tour Blanche. Il facilite les déplacements de long du front d'attaque nord. Depuis le chemin de ronde on aperçoit le fleuve Canche au pied de la citadelle, le phare de la Canche du Touquet-Paris-Plage et les villes côtières, les éoliennes de Widehem, la chartreuse de Neuville-sous-Montreuil.

Chemin de ronde.

Édification[modifier | modifier le code]

En 1537, la ville de Montreuil-sur-Mer défendue par ses fortifications médiévales est attaquée et détruite par l'armée de Charles Quint. En réponse François Ier transforme profondément les remparts de la ville en appliquant pour l'une des premières fois en France, l'architecture bastionnée. En 1567, c'est au tour du château philippien d'être renforcé par l'apport de terre sur ordre du roi Charles IX. Au cours du dernier quart du XVIe siècle le chateau est transformé en citadelle bastionnée[2]. Vers 1600, le site semble être achevé par Jean Errard forme une étoile irrégulière de cinq bastions.

Intervention de Vauban[modifier | modifier le code]

Au XVIIe siècle, Montreuil perd de son importance stratégique au bénéfice de ville situées plus au nord. La citadelle n'est plus qu'un site de 3e rang sur le pré-carré de Vauban. Reste qu'elle est renforcée par l'ingénieur militaire de Louis XIV vers 1670, il y ajoute un arsenal, protège l'entrée côté ville par l'édification d'une demi-lune, refaçonne le bastion de la porte de secours ainsi que les glacis et chemins couverts extra-muros.

École militaire préparatoire[modifier | modifier le code]

À partir de 1886, la citadelle prend le nom de "Caserne Coligny", elle est le lieu d'entrainement des enfants de Troupe de l'école militaire préparatoire située en ville. En 1914, ces militaires quittent Montreuil-sur-Mer et laissent leurs casernes aux armées Françaises et Britanniques.

La citadelle durant la Grand Guerre, son dernier rôle militaire stratégique[modifier | modifier le code]

En 1916, durant la Première Guerre mondiale, la ville de Montreuil-sur-Mer est choisie pour héberger le Grand Quartier Général britannique. Les casemates de la citadelle deviennent alors un centre de transmission[3].

Un lieu touristique, culturel et naturel (1929 à nos jours)[modifier | modifier le code]

Du site militaire au site culturel et touristique[modifier | modifier le code]

En 1924, l'Ecole Militaire Préparatoire d'Enfants de Troupe est dissoute, dès lors le site perd sa vocation militaire. Une association constituée d'érudits, d'élus et d'artistes "Les Amis du Vieux Montreuil" se constitue et loue le site au ministère de la Guerre pour l'ouvrir au public dès avril 1927.

L'association constitue une collection muséale, installe une bibliothèque patrimoniale et scénographie dans la tour de la Reine Berthe un monument des chevaliers morts à Azincourt. Avec le mécénat de Marie-Cécile Von Springer, la commune achète la citadelle à l'Etat. L'action de mise tourisme du monument est stoppée par l'occupation allemande.

La parenthèse de l'occupation (1939-1944)[modifier | modifier le code]

L'occupant s'installe dans le site, les collections du musée sont alors dispersées et pillées. Des batiments subissent des dégradations par récupération de matériaux et un cimetière militaire est installé sur un des bastions.

L'après guerre, la création d'une Auberge de Jeunesse[modifier | modifier le code]

Face aux dégats causés par les Allemands dans les collections muséales, l'association des Amis du Vieux Montreuil se dissout. Le site est alors confié en gestion au syndicat d'initiative. Une auberge de Jeunesse est créée dans l'ancienne caserne des officiers. Elle ouvre ses portes le 9 juin 1946.

Les Sons et Lumières[modifier | modifier le code]

Un site naturel[modifier | modifier le code]

Depuis 1926, la citadelle est un site classé pour son patrimoine historique et naturel remarquable. Par l'arrêté du , le site « landes, mares et bois acides du plateau de Sorrus Saint-Josse, prairies alluviales et bois tourbeux en aval de Montreuil » incluant la citadelle est classé zone spéciale de conservation Natura 2000 notamment en raison d'une nurserie d'une espèce de chauves-souris, le Grand rhinolophe. Le parcours permanent de visite de la citadelle intègre une exposition sur les chiroptères du Montreuillois et un observatoire vidéo infrarouge de la colonie de chauves-souris.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Notice no PA00108354, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Pierre Héliot et Alphonse Leduque, « Les fortifications de Montreuil-sur-Mer au Moyen Age », Revue du Nord, vol. 30, no 118,‎ , p. 157–183 (DOI 10.3406/rnord.1948.1942, lire en ligne, consulté le )
  3. « Histoires 14-18 : Montreuil-sur-Mer, le grand QG britannique », sur France 3 Hauts-de-France (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Roger Rodière, « Montreuil-sur-Mer. La citadelle et les remparts : I- Citadelle », dans La Picardie historique et monumentale : Le pays de Montreuil, Amiens/Paris, Imprimerie Yvert et Cie/Librairie Auguste Picard, (lire en ligne), p. 3-14
  • Roger Rodière, « Montreuil-sur-Mer. Citadelle et remparts », dans Congrès archéologique de France. 99e session. Amiens. 1936, Paris, Société française d'archéologie, (lire en ligne), p. 309-318
  • Florentin Lefils, Petite Histoire de Montreuil-sur-Mer, 1860 ; rééd. Ed. PyréMonde, Cressé, 2011.
  • Florentin Lefils et Henri Dusevel (annotations de), Histoire de Montreuil-sur-mer et de son château, Abbeville/Montreuil, René Housse imprimeur-éditeur/Eugène Duval libraire-éditeur, , VIII-348 p. (lire en ligne)
  • Bruno Béthouart (dir.), Histoire de Montreuil-sur-Mer, Ed. Henry, 2008.
  • Nicolas Faucherre, Montreuil-sur-Mer, ville fortifiée, Association des conservateurs du Nord-Pas-de-Calais, Lille, Inventaire général - SPADEM, 1993.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]