Cirque d'Anglade

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Cirque d'Anglade
Vue du cirque avec au fond la cascade d'Anglade.
Vue du cirque avec au fond la cascade d'Anglade.
Coordonnées 42° 43′ 49″ N, 1° 11′ 54″ E
Massif Pyrénées
Pays Drapeau de la France France
Région Occitanie
Département Ariège
Vallée Vallée d'Angouls
Orientation nord
Altitude moyenne 1 600 m
Plus haut sommet Tuc des Lias : 2 268 m
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées
(Voir situation sur carte : Pyrénées)
Cirque d'Anglade
Géolocalisation sur la carte : Ariège
(Voir situation sur carte : Ariège)
Cirque d'Anglade

Le cirque d'Anglade est un cirque naturel des Pyrénées ariégeoises, situé dans le Haut-Salat en amont du hameau de Salau sur la commune de Couflens.

Géographie[modifier | modifier le code]

Topographie[modifier | modifier le code]

Panorama sur le cirque d'Anglade.

À une altitude de 1 499 m, profond et étroit, le cirque d'Anglade se différencie des cirques pyrénéens d'origine glaciaire, généralement plus larges.

Géologie[modifier | modifier le code]

Aux abords du cirque, un important gisement de tungstène sous forme de scheelite a été découvert en 1959. Il s'étend sur près de 500 mètres de longueur entre 1 300 et 1 600 m d'altitude. Le filon a été exploité à partir d' jusqu'en 1986, à raison de 60 000 à 75 000 t/an de tout venant à 1,30 % de WO3 et 15 000 t de tungstène pour la durée totale de l'exploitation. Le minerai contenait parfois du mispickel, de la blende, du bismuth et de l'or[1].

Le tungstène provenant du site d'Anglade aura été, à ce jour, le plus grand gisement de ce type exploité en France[2]. L'exploitation a eu un certain impact sur le paysage et le biotope. Accolé au cirque, on peut observer une zone de déblais composée de granite issus du creusement des galeries d'exploitation et, plus en aval, sous l'ancien carreau de la mine, un terril contient le rejet de milliers de tonnes de stériles rouges polluants[3] issues du traitement du minerai. Aux abords du terril, des espaces humides non végétalisés provoquent un effondrement sous forme de ravine et le ruissellement de résidus jusqu'au Cougnets. Le système hydrologique, karstique, fait que le cours d'eau passe sous le terril. En 1974 des infiltrations de boues rouges dans l'aquifère ont entraîné la dégradation de la qualité des eaux et la destruction de toute la biocénose dans le secteur. Malgré les travaux de réhabilitation, d'autres infiltrations ont été constatées, lors de fortes précipitations notamment. Cependant, les mesures de la DRIRE sur le ruisseau, après la fermeture de la mine, n'ont jamais relevé d'anormalités sur la qualité des eaux[4], même si celle-ci indique (en 2001) qu'en l'absence d'aménagements pérennes et constants, un risque de pollution majeure demeure lors de grandes crues.

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Le cirque d'Anglade alimente le ruisseau des Cougnets, l'une des neuf-fontaines de Salau, affluents du Salat. En amont la cascade, très abondante, s'infiltre littéralement dans une excavation sous le plancher du cirque, vers un aquifère calcaire karstifié dit du Caradoc situé sous le terril de la mine d'Anglade[1], jusqu'à une résurgence plus en aval sur le versant opposé (nord-ouest) du pic de la Fourque, pour finalement rejoindre le Salat à Salau.

Faune et flore[modifier | modifier le code]

Fleur de digitale pourpre.

On y trouve une biocénose typique des hautes montagnes pyrénéennes : érythrones dent de chien, hellébore fétide, digitale pourpre, gentiane jaune, serpolet, lamier pourpre, etc. Il n'est pas rare aussi d'apercevoir l'hiver de nombreux groupes d'isards.

Histoire[modifier | modifier le code]

Au XXe siècle, les villageois venaient s'y approvisionner en glace, des névés étant présents en contrebas du cirque une longue partie de l'année[5].

Le , des pluies exceptionnelles gonflent les eaux du Cougnets. Dans le cirque d'Anglade, l’exutoire où les eaux du torrent s'infiltrent pour devenir souterraines se bouche. Le cirque se remplit alors, jusqu’à déborder, emportant une partie des déblais de la mine[6], inondant la vallée puis transformant le débit du Salat en une crue dévastatrice pour le hameau de Salau et toute la vallée du haut-Salat.

Activités[modifier | modifier le code]

Tourisme[modifier | modifier le code]

Accessible via les anciennes mines d'Anglade, sa position géographique fait qu'il est assez éloigné des circuits de randonnée classique et relativement peu fréquenté. D’après l'étude d'impact de 2011, il est déconseillé de pique-niquer et de ramasser des plantes et baies sur le site des résidus miniers, contenant des métaux lourds (amiante, arsenic) ; des panneaux indicatifs ont été récemment posés sur les lieux concernés[7].

Protection environnementale[modifier | modifier le code]

Intégré au sein du parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises, le cirque d'Anglade est aussi classé zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) type I (bois de Mail et d'Anglade) et II (massif du pic Certescans).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Y. Ternet, M. Colchen, E.-J. Debroa, B. Azambre, F. Debon, J.-L. Bouchez, G. Gleizes, D. Leblanc, M. Bakalowicz, G. Jauzion, Notice explicative, carte géol. France (1/50000), feuille Aulus-les-Bains (1086), Orléans, BRGM, 1997, pages 126-127.
  2. [PDF] Le Tungstène
  3. BRGM, Les résidus miniers français : typologie et principaux impacts environnementaux potentiels, Rapport R39503, 85 p, 1997
  4. F. Maubert, « Constat d'impact de trois mines souterraines : 2. Le cas de la mine de Salau (Ariège) », Rapport BRGM 82 SGN 866 ENV, 1982, 81 p.
  5. Animaux de terroir et biodiversité - Iconographie, photographie et histoire des animaux domestiques et de leur terroir
  6. [PDF] La mine de Salau
  7. Viking Eco, « Mine de Salau », sur France 3 - Journal Midi-Pyrénées, (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • M. Reymond, « Anglade », Min. Mag., GBR, 145, no 5, 1981, p. 356–361, in Chronique Recherche Minière 464, janvier-
  • F. Cottard, I. Bouroullec, Ph. Dutartre, L. Fleury, Audits environnementaux de six mines fermées ou abandonnées de la région Midi-Pyrénées, Rapport BRGM/RP-51538-FR., 76 p., 2002
  • I. Bouroullec, F. Cottard, Ph. Dutartre, L. Fleury, Notice d'explication de la base de données sur les anciens sites miniers de Midi-Pyrénées, Rapport BRGM/RP-51211-FR., 30 p., 2001