Cinéma comique français
Le cinéma comique français (ou comédie française) concerne le cinéma comique produit en France. Ces films ont souvent une portée sociale et mettent généralement en scène des personnages sous forme de duos comiques.
Malgré les apparences, la comédie française n'est pas systématiquement axée sur le registre comique (divertissement, légèreté, rire etc.), même si la plupart des comédies le sont. Par exemple, la comédie française peut être sous forme de comédie dramatique, de comédie de mœurs, voir de comédie policière.
La comédie en France existait bien avant l'invention du cinéma sous forme de théâtre, puis de musique. Elle s'est développée au cinéma à partir du cinéma parlant dans les années 1930. Elle a connu, depuis ses débuts, une grande évolution : les budgets consacrés aux comédies ont augmenté, les acteurs de comédies sont de plus en plus nombreux et le nombre d'entrées maximum récoltées par ces films sont de plus en plus importants.
Certains comédies ont fait l'objet de remakes dans d'autres pays (ou toujours en France mais pas à la même époque), ont eu un très grand succès localement en France (pour diverses raisons : sociales, culturelles, etc.) ou ont eu un succès mondial, parfois récompensé par des prix.
Caractéristiques de la comédie française
Les films français de comédie sont très souvent des comédies sociales. Cette spécificité est une grande différence par rapport aux comédies américaines[1].
Une comédie sociale
La comédie française a créé un sous-genre de la comédie sociale (que l'on trouve principalement en France) qui est la comédie communautaire[2].
« Depuis Rabbi Jacob [...], le schéma de la comédie communautaire est resté le même : un élément « étranger » (donc potentiellement « perturbateur ») intègre (souvent contre son gré !) une communauté (ethnique, religieuse, géographique, etc.). Passés le choc culturel et l’inévitable phase de rejet mutuel, les protagonistes s’aperçoivent immanquablement que malgré leurs différences (et avant le générique de fin), ils sont faits pour s’entendre…[3] »
- Le choc culturel, avant l'acceptation de la culture.
Le choc culturel que l'on retrouve dans de nombreuses comédies françaises peut être dû à des différences, plus ou moins réelles (certaines sont plutôt des clichés) liées à :
- la religion (Les Aventures de Rabbi Jacob dans les années 1970, La Vérité si je mens ! dans les années 1990, Comme t'y es belle ! dans les années 2000, et Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? dans les années 2010) ;
- le milieu social (La vie est un long fleuve tranquille dans les années 1980, Neuilly sa mère ! et Intouchables dans les années 2010) ;
- des lieux différents (Bienvenue chez les Ch'tis dans les années 2010) ;
- des modes de vie totalement différents (Les Babas-cool dans les années 1980 avec une communauté babas-cool, La Belle Verte dans les années 1990 avec une communauté extraterrestre) ;
- des périodes de temps différentes (la série Les Visiteurs dans les années 1990) ;
- différence de vie dans un monde parallèle (Jean-Philippe et Les Deux Mondes dans les années 2000) ;
- la pauvreté (Viens chez moi, j'habite chez une copine dans les années 1980, Une époque formidable... dans les années 1990) ;
- l'homosexualité (La Cage aux folles dans les années 1970, Gazon maudit, Pédale douce, et Pédale dure dans les années 1990-2000).
La comédie sociale peut aussi être évoquée par des personnalités contrastées (Les Bronzés et Les Bronzés font du ski dans les années 1970, Les Trois Frères dans les années 1990, Ensemble, c'est tout dans les années 2000).
Au sens large, la communauté dans les comédies peut être :
- enseignante (PROFS dans les années 1980, Le Plus Beau Métier du monde dans les années 1990) ;
- policière (Les Ripoux dans les années 1980).
« La liste n’est pas exhaustive, et de nouvelles minorités viendront s’y ajouter. Le septième art est en effet perpétuellement en quête de nouveaux sujets, et de nouveaux publics. »
— Xavier Beaunieux, La vérité ! Comment réussir sa comédie communautaire[3] ?
- Exemple de films notables
- Les Aventures de Rabbi Jacob (avec Louis de Funès) ayant pour thème la religion est sortie en 1973. Il a été nominé au Golden Globes dans la catégorie du meilleur film étranger aux États-Unis en 1975.
- La Cage aux folles, de 1978 (avec Michel Serrault) est l'une des premières comédies françaises à évoquer l'homosexualité. Il demeure de 1980 à 1998 le film en langue étrangère le plus vu aux États-Unis[4].
- Dans les années 2010, plusieurs comédies communautaires, basées sur la rencontre entre des personnes de culture ou de religions différentes, battent les records d'entrées au box-office : Bienvenue chez les Ch'tis, Intouchables et Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?.
Une comédie sous forme de duos
À partir des années 1950, les comédies françaises utilisent le principe des buddy movie des comédies américaines : des duos comiques composés de deux personnages totalement opposés. Certains duos d'acteurs se retrouvent à travers plusieurs films :
À partir des années |
Duos | Films |
---|---|---|
1950 | Louis de Funès / Bourvil | Poisson d'avril, La Grande Vadrouille, Le Corniaud |
Fernandel / Gino Cervi | la série de films Don Camillo. | |
1960 | Louis de Funès / Jean Marais | la série de films Fantômas. |
Louis de Funès / Michel Galabru | la série de films Le Gendarme. | |
1970 | Gérard Depardieu / Patrick Dewaere | Les Valseuses. |
Michel Serrault / Ugo Tognazzi | la série de films la Cage aux folles. | |
1980 | Les duos avec « François Pignon » et « François Perrin » | Voir Francois Pignon. |
Philippe Noiret / Thierry Lhermitte | la série de films Les Ripoux. | |
1990 | Jean Reno / Christian Clavier | la série de films les Visiteurs |
Gérard Depardieu / Christian Clavier | Les Anges gardiens | |
Samy Naceri / Frédéric Diefenthal | la série de films Taxi. | |
2000 | Kad Merad / Dany Boon | Bienvenue chez les Ch'tis, Supercondriaque |
2010 | François Cluzet / Omar Sy | Intouchables |
L'un des duos les connus demeure celui formé par Louis de Funès et Bourvil. De façon générale, Louis de Funès symbolise « le patron », toujours en rogne, et qui croit avoir tous les droits, tandis que Bourvil campe face à de Funès un personnage sensible et obéissant. Par exemple, dans La Grande Vadrouille, lors d'une expédition nocturne, où, après lui avoir déjà extorqué ses chaussures, Stanislas Lefort (Louis de Funès) s'empare du vélo de son coéquipier (Bourvil)[5].
« Sous la lâcheté apparente du personnage, [Stanislas] [...] subit des modifications qui, par touches successives, redonnent de l’humanité à ce monstre d’égoïsme. Il sauve [...] la vie à Augustin en repérant un convoi de soldats allemands qui auraient pu les appréhender, et les deux fois où Augustin lui rend la pareille, il le remercie avec sincérité. Il est donc capable d’authenticité. »
— Julie Barillet, La grande vadrouille[6]
Le film Les Anges gardiens de Jean-Marie Poiré avec Gérard Depardieu / Christian Clavier, présente deux duos. En effet, dans le 1er duo Gérard Depardieu joue le rôle d'Antoine Carco, homme malhonnête qui dirige une boite de streap-tease, tandis que Christian Clavier joue le rôle du père Hervé Tarain, un prêtre investi dans l'humanitaire. Dans le 2e duo, les anges gardiens respectifs sont asymétriques par rapport au 1er : Gérard Depardieu joue le rôle d'un ange, tandis que Christian Clavier joue le rôle d'un démon.
Une analyse des contrastes de personnalité dans certains duos donne la synthèse suivante[7] :
Film(s) | Date(s) de sortie | Personnalité des membres du duo |
---|---|---|
Le Petit Monde de don Camillo et ses suites. |
1953 | Don Camillo (Fernandel) : prêtre catholique hâbleur et touchant. Peppone (Gino Cervi) : maire communiste solide et irascible. |
Le Corniaud | 1965 | Léopold Sorroyan (Louis de Funès) : chef d'entreprise rusé et malhonnête. Antoine Maréchal (Bourvil) : représentant en touriste gentil et innocent. |
La Grande Vadrouille | 1966 | Stanislas Lefort (Louis de Funès) : chef d'orchestre fourbe et opportuniste. Auguste Bouvet (Bourvil) : peintre en bâtiment naïf, brave et fleur bleue. |
L'Aile ou la Cuisse | 1976 | Charles Duchemin (Louis de Funès) : directeur et académicien, sérieux et autoritaire. Gérard Duchemin, son fils (Coluche) : assistant, clown de cirque, gentil et rêveur. |
La Cage aux folles La Cage aux folles 2 La Cage aux folles 3 |
1978 1980 1985 |
Albin Mougeotte dit « Zaza Napoli » (Michel Serrault) : vedette de spectacle efféminé et capricieux. Renato Baldi (Ugo Tognazzi) : directeur de cabaret calme, posé et pondéré. |
Les Ripoux Ripoux contre ripoux Ripoux 3 |
1984 1989 2003 |
René Boisrond (Philippe Noiret) : policier calme et corrompu. Francois Lebuche (Thierry Lhermitte) : policier dynamique et ambitieux. |
Les Visiteurs | 1993 | Godefroy Amaury de Malefète, dit « Le Hardi » (Jean Reno) : comte valeureux et hardi. Jacquouille la Fripouille (Christian Clavier ) : écuyer couard et lâche. |
Comparaison avec la comédie américaine
La comédie française se différencie de la comédie américaine par le fait que :
- Dans la comédie française, c'est un comique de situation, et un comique ayant pour thème des changements de société[8]. La France produit majoritairement des comédies sociales où l'on observe quelles sont les conséquences sociales, voire amoureuses, sur son entourage des manies d'un personnage.
- Dans la comédie américaine, c'est un comique burlesque, une comédie populiste. En France, et aux États-Unis, on retrouve les comiques de répétition.
De plus, les États-Unis réalisent de nombreux films de comédie musicales, ce qui n'est pas le cas de la France.
Histoire
La comédie française avant le cinéma
En Europe, la comédie comme genre théâtral s'est développée dans l’antiquité gréco-romaine, où elle partageait avec la tragédie les théâtres construits dans l'Empire romain. Durant le Moyen Âge, le théâtre se joue dans la rue, sous la forme de mystères, fabliaux, farces, soties ou encore mime. Certains de ces genres sont plus ou moins inspirés de survivances de genres antiques comme l'atellane.
En France, au XVIIe siècle sous Louis XIV, l'influence italienne et Molière font reconnaître le théâtre de comédie comme un art à part entière et non plus comme un sous-genre comparé à la Tragédie. La Comédie-Française, issue notamment de la troupe de Molière, est formée en 1680[9]. Du XVIIIe au XIXe siècle, la comédie se mêle à l’opéra et à la Comédie-ballet pour former l'Opéra-comique. La comédie se retrouve aussi dans l’opérette (Offenbach...) au milieu du XIXe siècle. Au début du XXe siècle, l’opérette se développe, puis forme les comédies musicales. Donc on retrouve la comédie dans ces deux formes musicales. Bourvil et Fernandel commencent d'ailleurs leurs carrières comme chanteur d’opérette. Louis de Funès, de son côté, commence sa carrière dans un music-hall.
Débuts du cinéma
En 1892, avant l'invention du cinéma, Émile Reynaud réalise plusieurs dessins animés de comédie par théâtre optique : Clown et ses chiens. Les frères Lumière, inventeurs du cinéma, tournent en 1895 la première fiction photographique animée : le célèbre Arroseur arrosé, une « vue comique » comme la nomme Louis Lumière.
Georges Méliès, issu du théâtre et de la prestidigitation, construit le premier studio de cinéma. Il réalise ainsi de nombreux films liés à la comédie, mais beaucoup sont perdus par la suite. Un hommage lui est rendu dans le film Hugo Cabret, sorti en 2011.
Avec la 1re guerre mondiale, c'est l'industrie du cinéma américain qui prend le monopole des films comiques muets (Charlie Chaplin, Laurel et Hardy...). C'est après l’arrivée du son (Le Chanteur de jazz est sorti en 1927), que les films comiques commencent à se mettre en place en France dans les années 1930 et à se différencier des comédies américaines.
Films ruraux des années 1930
Dans les années 1930, les comédies françaises ont pour thème la campagne, espace d'origine d'une part importante de la population[10]. Le Schpountz est l'histoire d'un homme naïf, dans un petit village, qui rêve de devenir acteur. La Femme du boulanger et La Fille du puisatier sont d'autres films, aussi basés sur Marcel Pagnol, se passant dans de petits villages.
Le thème de la campagne associé à celui de la médecine apparait dans le film Knock de 1933, basée sur la nouvelle Knock ou le Triomphe de la médecine de Jules Romains. Dans ce film joue Louis Jouvet en tant que 'docteur Knock' ; ce dernier rejouera le même rôle dans le célèbre film Knock de 1951.
1940-1944 : le cinéma sous l'occupation
Deux films sont marqués par la période de la guerre : Les Enfants du paradis (1945) et La Cage aux rossignols (1945).
Dans Les Enfants du paradis, les acteurs sont tous issus du théâtre, avec Arletty et Pierre Brasseur (Au théâtre des Bouffes-Parisiens, ils ont tous les deux joués dans dans Voulez-vous jouer avec moa, une comédie de Marcel Achard.) Une autre grande actrice que l'on retrouve dans ce film est Simone Signoret. Dans ce film est présent un très grand hommage au comique du 19e siècle dans le Théâtre des Funambules de Paris. En particulier de Baptiste Deburau, qui fait de la pantomime, un art reconnu et populaire.
Dans La Cage aux rossignols, un professeur (Noël-Noël) forme une chorale pour des élèves bruyants en difficulté, ce qui fait que les élèves s'assagissent. Ce chef-d'œuvre du cinéma français inspirera Christophe Barratier pour son film Les Choristes, sorti en 2004.
Les années 1940 à 1970 : la comédie montre l’évolution de la société
Après la Seconde Guerre mondiale, la société française a beaucoup changé entre les années 1940 et 1970 (du fait de la Reconstruction, et des Trente Glorieuses en France) : on retrouve donc ce phénomène dans les films de comédie.
Les premiers films comiques français parlants sont issus de livres (Le Bossu, Le Capitan...) et de pièces de théâtre (Oscar...). Ni vu… Ni connu… provient de la nouvelle L’Affaire Blaireau d'Alphonse Allais.
Les acteurs marquants de cette période sont Fernandel, Bourvil et Louis de Funès. Fernandel, après avoir joué dans des films de Marcel Pagnol (Le Schpountz...), forge le personnage de Don Camillo à succès que l'on retrouve dans plusieurs séries de films. Il est en quelque sorte un comédien provençal. Bourvil diversifie son jeu par rapport aux comiques de Fernandel et du « comique-paysan » (dérivé du comique troupier) après en avoir été beaucoup influencé. Il forme un duo comique très célèbre avec Louis de Funès (Poisson d’avril...), au centre de La Grande Vadrouille, grand succès populaire des années 1960. Louis de Funès, en duo avec Jean Marais joue dans plusieurs séries de films 'Fantomas' avant de se lancer en duo avec Michel Galabru dans la série de films Le Gendarme.
Jacques Tati crée un style de comédie particulier en jouant sur des effets de burlesque, c'est un moyen pour lui de parler des changements de société entre les années 1940 et 1960 : Jour de fête (1949) a pour thème la vie d'un village français après la guerre), Les Vacances de monsieur Hulot (1953), la nouvelle société des années 1950 dans les vacances en mer, Mon oncle (1958) oppose le Paris traditionnel, tel qu'il existait encore au début des années 1950 à un monde en train d'émerger, et Playtime (1967) évoque la nouvelle société, qui va émerger dans les années 1970.
Les années 1970 qui correspondent à l'âge d'or des comédies de Louis de Funès évoquent les changements de société des années 1970 : par exemple le fait que la jeunesse souhaite avoir plus de pouvoir dans la famille (À nous les petites Anglaises, Les Grandes Vacances), les changements alimentaires (L'Aile ou la Cuisse), le passage à une société de loisirs (la série du Gendarme), les problèmes liés à la pollution (La Zizanie), l'exode rural (La Soupe aux choux)...
Les comédies de cape et d'épée des années 1950 et 1960
À partir de la Libération, le genre du film de cape et d'épée s'amorce, mais c'est dans les années 1950 et 1960 qu'il s'oriente vers la comédie. Ainsi, dans les films de cape et d'épée de ces deux décennies, on retrouve, au milieu de personnages sérieux et héroïques, un personnage différent, parfois méchant, parfois attendrissant, mais dont le but est toujours de faire rire : des fois, ils sont la seule touche comique de l'œuvre. On retrouve notamment Bourvil dans ces rôles comiques, avec son rôle de Planchet, le valet de D'Artagnan, dans le film Les Trois Mousquetaires de 1953, celui du maternel Passepoil, dans Le Bossu de 1959, qui aide le chevalier de Lagardère (Jean Marais) à venger son ami assassiné, dans Le Capitan de 1960, où, toujours aux côtés de Jean Marais, il joue Cogolin, qui aide Le Capitan à retrouver son honneur.
Comédies musicales des années 1960
Alors qu'en France, les films musicaux se font rares, contrairement aux États-Unis, où le genre est très répandu , Jacques Demy réalise Les Parapluies de Cherbourg en 1964, et Les Demoiselles de Rochefort en 1967 avec Catherine Deneuve : ces deux films ont un succès mondial[11],[12].
Années 1970 à 2000
Le déclin de Louis de Funès et l'arrivée de Pierre Richard
Tandis que Louis de Funès connaît ses premiers ratés (le film Sur un arbre perché de Serge Korber n'attire que 1 622 836 spectateurs, ce qui est assez peu par rapport aux autres films de l'acteur) et ses premiers incidents cardiaques, Pierre Richard, lui, connait ses premiers succès. Son comique, en particulier lorsqu'il joue le personnage de François Perrin, notamment dans Le Grand Blond avec une chaussure noire et Le Retour du grand blond, se caractérise par de long silences et de regards, alors que celui de Louis de Funès se caractérise par rapport à celui de la rapidité et par l'excessivité des actions (L'Homme orchestre, Jo, La Folie des grandeurs, Les Aventures de Rabbi Jacob).
Louis de Funès est victime d'un infarctus le , ce qui ralentit sérieusement son rythme de travail (il ne tourne plus qu'un film par an, alors que, durant son « âge d'or », il en tournait jusqu'à cinq par an). Cela influence aussi son jeu d'acteur : dans L'Aile ou la Cuisse et La Soupe aux choux, au lieu de jouer sur la rapidité des actions, il est plus calme au niveau action, et focalise plus sur les différents types de regards et de grimaces du visage. Il devait jouer dans une comédie satirique de Gérard Oury ayant pour thème la dictature et intitulé Le Crocodile. Le film n'est finalement jamais sorti.
La provocation dans les comédies des années 1970 et 1980
Après les événements de Mai 68, la société française se remet en question : dans la décennie suivante, les années 1970, les comédies abordent de nouveaux faits de société et, parfois, provoquent ou choquent.
- Dans La Grande Bouffe, la quantité de nourriture ingurgité est immense[13].
- Dans Les Valseuses, la scène dans le train[14].
- Dans Les Babas Cool, le film évoque la sexualité libérée et sans tabou...
- Dans Tenue de soirée, à la fin du film, les personnages joués par Michel Blanc et Gérard Depardieu se travestissent pour pouvoir se prostituer[15].
- Dans Le Père Noël est une ordure, le Père Noël, personnage pourtant censé être calme et gentil, est très violent, vulgaire et grossier. Dans son entièreté, le film aborde des thèmes très polémiques dans les années 1980 : le suicide, l'homosexualité et le fait de se travestir (par le personnage joué par Christian Clavier, totalement à contre-emploi dans ce rôle), la violence, la pauvreté et la solitude.
La différence avec la comédie américaine est que la provocation dans les comédies américaines est plus « douce » comparée à certaines comédies françaises des années 1970 et 1980.
De nouvelles têtes arrivent dans les années 1970
- La troupe du Splendid
En 1973, le film L'An 01 (co-réalisé par Jacques Doillon, Gébé, Alain Resnais et Jean Rouch), offre à de jeunes acteurs nommés Thierry Lhermitte, Christian Clavier et Gérard Jugnot, alors totalement inconnus, leurs premiers rôles. Ceux-ci font partie de la troupe du café-théâtre Le Splendid, dont font aussi partie Michel Blanc, Marie-Anne Chazel, Josiane Balasko et Bruno Moynot. Après quelques petits rôles par-ci, par là au cinéma, la troupe se retrouve au cœur du film Les Bronzés, adapté de leur pièce à succès Amours, coquillages et crustacés, réalisé par Patrice Leconte, sorti en 1978 et produit par Yves Rousset-Rouard, oncle de Christian Clavier : le film est un succès et met la troupe du Splendid sur le devant de la scène. L'années suivante, Patrice Leconte et Le Splendid réalisent la suite, Les Bronzés font du ski : le film remporte lui aussi un vif succès et demeure encore aujourd'hui un film culte. Puis, en 1982, Jean-Marie Poiré réalise Le père Noël est une ordure, adapté de la pièce éponyme, avec toute la troupe : le film attire 1 604 220 spectateurs, un score inférieur à celui des Bronzés, mais a fini par acquérir le statut de film culte après ses diffusions à la télévision, notamment à Noël[16]. Ensuite, tous les membres du groupe s'orientent vers des films en solo, ou vers la réalisation (c'est Gérard Jugnot qui, le premier, se lance dans la réalisation, avec Pinot simple flic en 1984). Ils se retrouvent tous ensemble dans la suite des Bronzés font du ski, en 2006 : Les Bronzés 3.
- D'autres nouvelles têtes
-
Daniel Prévost et Jacques Villeret aux Césars.
-
Gérard Depardieu et Carole Bouquet en 2001.
-
Daniel Auteuil en 2000.
Outre Le Splendid, d'autres nouveaux acteurs, dont quelqu'un eux-aussi venus du café-théâtre, issus de la génération du baby boom, se lancent dans la comédie : Gérard Depardieu (dans un petit rôle remarqué dans Le Viager, puis révélé par Les Valseuses), Daniel Auteuil (Les Sous-doués), Coluche (L'Aile ou la Cuisse, aux côtés de Louis de Funès, Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine), Daniel Prévost, Jacques Villeret...
Francis Veber, Francois Pignon (ou Francois Perrin)
Dans les films des années 1980 aux années 2000, de Francis Veber, il y a une contradiction entre 'l'homme naïf' et 'l'homme fort'
Le concept « François Pignon » (ou « François Perrin ») de Francis Veber qui symbolise l'homme naïf qui est chanceux, et qui -malgré ses faiblesse- fait face aux difficultés comparé à l'homme fort qui perd à la fin[17] a beaucoup de succès.
Comédie romantique
À partir des années 1980, des comédies d'un nouveau genre, les comédies romantiques, ou comédies sentimentales, bien qu'existant depuis longtemps dans d'autres pays, font leur apparition en France. L'une des premières comédies romantiques française est La Boum de Claude Pinoteau, film qui révèle la jeune débutante Sophie Marceau. Avec l'Étudiante en 1988, elle renouvelle son succès avec Vincent Lindon.
Dans les années 1990, ce seront les romans d'Alexandre Jardin qui seront mis au cinéma :
- Fanfan avec Sophie Marceau
- Le Zèbre avec Thierry Lhermitte
À partir de 1994, date de la sortie du film britannique de Quatre mariages et un enterrement, la comédie romantique française entre en concurrence avec la comédie romantique anglaise.
Films de société
Dans les années 1970, le film Le Viager, de Pierre Tchernia et René Goscinny (avec Michel Serrault , Michel Galabru, Rosy Varte et Claude Brasseur) fait référence, sous forme d'humour noir, aux éventuels problèmes liées à la vente viagère[18]. Le film Les Valseuses (avec Patrick Dewaere, Gérard Depardieu et Miou-Miou), à la fois comédie dramatique, et comédie de mœurs, a presque fait 6 millions d'entrée à l'année 1974.
Dans les années 1980, le film Pour 100 briques t'as plus rien... (avec Daniel Auteuil, Gérard Jugnot, Anémone et Jean-Pierre Castaldi) fait référence aux braquages en France dans les années 1980 (en particulier le gang des postiches[19]). La réalisatrice Coline Serreau réalise un film de société célèbre sur la paternité : Trois hommes et un couffin, avec Roland Giraud et Michel Boujenah, qui est le plus grand succès de l'année 1985 au cinéma, avec plus de 10 millions d'entrées[20]. Le film Les Ripoux (avec Philippe Noiret et Thierry Lhermitte) est une comédie policière à succès, mettant en lumière le phénomène existant, et minoritaire de « ripoux » sur Paris dans les années 1980[21]. Enfin, le réalisateur Étienne Chatiliez réalise deux comédies dramatiques La vie est un long fleuve tranquille et Tatie Danielle, qui obtiennent un très grand succès.
Dans les années 1990, le film, Promotion canapé (avec Thierry Lhermitte) fait référence à ce qui a pu se pratiquer dans certaines entreprises publiques dans les années 1970 et 1980[N 1]. Enfin, le film La Belle Verte de Coline Serreau, « fait référence, sous forme de conte philosophique à des thèmes aussi divers que l'anti-conformisme, l'écologisme, la décroissance, le féminisme, l'humanisme, le pacifisme, les valeurs sociales ou encore le rejet des technologies nuisibles, par le biais de dialogues ou de situations humoristiques[22],[23] ».
En 2001, le film Tanguy d'Étienne Chatiliez donne son nom à un nouveau phénomène de société : le « phénomène Tanguy » (le fait que les jeunes adultes tardent à se séparer du domicile familial).
Apparition de séries de films dans les années 1990
À partir des années 1990, plusieurs séries de films familiaux rencontrent le succès :
- Les Visiteurs (Christian Clavier, Jean Reno)
- Taxi (Frédéric Diefenthal)
- La vérité si je mens (Richard Anconina, José Garcia)
- Les Randonneurs (Benoît Poelvoorde)
- Astérix (Gérard Depardieu)
Enfin, de nouveaux acteurs se sont fait connaître par l’intermédiaire de la télévision (Les Nuls, Les Inconnus par l'émission La Télé des Inconnus), et de la nouvelle source de diffusion qu'est Internet (Jean Dujardin par son personnage de Brice de Nice).
- Les Inconnus ont réalisé au cinéma Les Trois Frères et Le Pari dans les années 1990, Les Rois mages et Madame Irma dans les années 2000.
- Les Nuls ont réalisé au cinéma La Cité de la peur et Didier dans les années 1990, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre et RRRrrrr!!! dans les années 2000.
- Jean Dujardin, après s'être fait connaître par internet, a commencé à s'orienter vers les séries télévisées (Un gars, une fille) avant de s'orienter vers le cinéma dans les début des années 2000 (Ah ! si j'étais riche...)
Les années 2000, la transition
L'ancienne génération d'acteurs se recycle et continue les succès
Génération qui a une très grande expérience en films de comédie (ayant commencé majoritairement dans les années 1970)
Francis Veber réalise de nouveaux films à triomphe sur François Pignon : La Doublure et Le Placard. Au fil du temps, certains acteurs de « l'ancienne génération » auxquels étaient rattachés un type précis de personnage ou une façon de jouer ont fini par se débarrasser et quitter ce genre de rôle ou, au contraire, y rester dedans.
La personnalité du personnage de Daniel Auteuil va être encore plus développée : après avoir été lié à la facétie et à la ruse dans les années 1970 et 1980 (Les Sous-doués, Pour cent briques, t'as plus rien...), elle sera plus sombre dans les films des années 1990 et 2000 (Le Placard, La Doublure, Mon meilleur ami, L'invité)[24]. Et en 2008, dans La Personne aux deux personnes, il jouera plusieurs personnalités en une même personne. Il est nominé Meilleur acteur au Festival international du film de Shanghai pour Le Placard.
La personnalité du personnage que joue Josiane Balasko, héritée du personnage de Nathalie Morin dans Les Bronzés des années 1970, passe de celle qui a un complexe lié au physique peu avantageux dans les années 1980 (Les hommes préfèrent les grosses, Nuit d'ivresse) à celle qui assume sa personnalité dans les années 1990 (Gazon maudit)[25]. Dans les années 2000, son personnage, passe de celui de la femme forte de caractère et méchante ('lulu' dans Un crime au Paradis en tant que mégère acariâtre et alcoolique, 'rose' dans L'Auberge rouge en tant que femme assassin)[N 2] à celui de recluse, sensible et romantique (Le Hérisson). Elle reçoit le César d'honneur en tant qu'actrice, scénariste, réalisatrice et productrice en 2000.
Le personnage de « looser » et malchanceux, hérité du personnage de Jean-Claude Dusse dans Les Bronzés, puis d'autres rôles qui ont marqué les années 1970 et 1980 (Les Bronzés, Les Bronzés font du ski, Viens chez moi, j'habite chez une copine, Tenue de soirée ...), rattaché à Michel Blanc, a fini par être quitté par l'acteur dans les années 1990[25]. Il s'est petit à petit débarrassé de cette « peau », à partir du film Grosse Fatigue, (qu'il a lui-même écrit et réalisé) pour adopter un personnage plus sensible, romantique et attendrissant (notamment dans Je vous trouve très beau, qui lui a valu une nomination au César du meilleur acteur en 2007) dans les années 2000.
La personnalité du personnage de Gérard Depardieu a été diverse. Dans les années 1970 et 1980, il a été celui de voyou (Le Viager, Les Valseuses, Tenue de soirée). Il a aussi été celui de fort et dominateur (La Chèvre), de brute et séducteur (Les Compères, Les Fugitifs). Dans la comédie dramatique Cyrano de Bergerac des années 1990, il joue le rôle de poète. Après s'orienter vers les films historiques, dramatiques, il renoue avec la comédie en jouant des rôle plus sensibles à la fin des années 1990 (Les Anges gardiens, Le Plus Beau Métier du monde) Dans le film Le Placard en 2000, il montre qu'il est à la fois capable en un même personnage de jouer la brutalité et la sensibilité. Certains de ces films font plus de 3 millions d'entrée (Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, La Chèvre, Les Anges gardiens), et il reçoit plusieurs récompenses, et nominations aux César et Oscar au cours de sa carrière[26].
Le personnage de Gérard Jugnot est passé de celui de colérique, irascible (Bernard Morin dans Les Bronzés et Les Bronzés font du ski) et violent (Félix dans Le père Noël est une ordure, Ramirez dans Papy fait de la résistance) des années 1970 et 1980, à celui de calme, posé, dans les années 2000 (Monsieur Batignole, Les Choristes)[25]. De plus, il remporte un vif succès avec le film Les Choristes, en 2005, dans lequel il joue le rôle de professeur.
Valérie Lemercier, révélée par la scène et notamment le one man show puis par la télévision avec la série Palace, est cantonnée à ses débuts aux rôles de bourgeoises, registre dans lequel elle excelle, principalement dans son rôle de Béatrice de Montmirail dans Les Visiteurs (pour lequel elle reçoit le César de la meilleure actrice dans un second rôle en 1994). Elle se débarrasse petit à petit de ce rôle dans les années 2000[27], dans des films de société : Palais Royal !, Agathe Cléry, Neuilly sa mère ! ou encore Fauteuils d'orchestre, pour lequel elle reçoit, encore une fois, le César de la meilleure actrice dans un second rôle en 2007.
Le personnage de Daniel Prévost correspond à celui du rusé - voire de l'escroc - quel que soit le métier dans lequel il travaille (années 1990 : Le Dîner de cons et Les insaisissables en tant que contrôleur des impôts, Astérix et Obélix contre César en tant que faux devin, et La Vérité si je mens ! 2 en tant que patron de la grande distribution ; années 2000 : Un crime au paradis en tant qu'avocat, La Maison du bonheur en tant qu'agent immobilier, et Lucky Luke en tant que Pat Poker, escroc au poker)[28]. Pour son interprétation de l'inspecteur des impôts dans Le Dîner de cons, il a reçu le César du meilleur second rôle en 1998.
Une nouvelle génération d'acteurs arrive et côtoie l'ancienne
Durant les années 2000, une transition s'opère : la génération du Splendid et d'autres acteurs découverts dans les années 1970, qui a couvert le paysage cinématographique français les deux décennies suivantes, tend à laisser la place à de nouveaux entrants comme Dany Boon, Jamel Debbouze (formés pour certains d'entre eux au Déclic Théâtre de Trappes), Omar Sy, qui se font connaître par la création de sketchs de one man show.
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Jamel Debbouze lors du festival de Cannes en 2010.
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Dany Boon sur le tournage de Bienvenue chez les Ch'tis.
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Audrey Tautou lors du festival de Cannes en 2013.
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Benoît Poelvoorde en 2013.
Les films Astérix (Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre...) - qui réunissent à la fois les deux générations d'acteurs - vont avoir beaucoup de succès.
Les films Podium et Bienvenue chez les Ch'tis vont devenir de très grands succès populaires.
- Dany Boon se fait connaître dans les années 2000 par La Doublure, La Maison du bonheur, Mon meilleur ami et surtout par Bienvenue chez les Ch'tis qui va détrôner La Grande Vadrouille en tant que plus grand succès du cinéma français depuis 42 ans (voir Liste des films notables).
- Benoît Poelvoorde se fait connaître en 2004 pour son interprétation dans Podium, dans lequel il interprète la folie d'un homme pour un chanteur.
- Omar Sy dans Nos jours heureux interprète un animateur de colo qui apaise l’atmosphère par l'humour et le charisme.
Comédie romantique et musicale
La comédie romantique française se maintient dans les années 2000, par Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain qui va rendre Audrey Tautou célèbre dans le monde entier. Puis elle joue dans les films Hors de prix et Ensemble, c'est tout.
En 2007, Romain Duris interprète le personnage drôle et romantique de Molière dans le film Molière de Laurent Tirard qui obtient 1 million d'entrées au Box-office français.
En 2007, en hommage aux comédies musicales françaises des années 1960 est réalisé le film Les Chansons d'amour avec Louis Garrel, Ludivine Sagnier et Clotilde Hesme.
Comédie dramatique
Cédric Klapisch va réaliser une série de films de comédie dramatique (L'Auberge espagnole en 2001, Les Poupées russes en 2005) sur l'aspect multiculturel : Romain Duris et Cécile de France sont connus dans le monde entier par ces films.
À partir des années 2010
Jean Dujardin et Omar Sy, le succès en France et dans le monde
Jean Dujardin et Omar Sy, le premier venu du café-théâtre et le second du one man show, se sont fait connaître par la télévision, l'un dans les sketchs du collectif Nous Ç Nous et l'autre au cœur du duo Omar et Fred.
Jean Dujardin, dans les années 2000 et 2010, joue un personnage correspondant à celui de dragueur, de distingué, ayant de l'assurance de soi (Ah ! si j'étais riche, The Artist), avec éventuellement une touche de provocation, voire d'arrogance (OSS 117 : Le Caire, nid d'espions, OSS 117 : Rio ne répond plus , Les Infidèles). Il reçoit l'Oscar du meilleur acteur pour The Artist en 2011[29], ce qui lance sa carrière à l'international.
Omar Sy, après de nombreux seconds rôles au cinéma, gagne le César du meilleur acteur en 2012 pour Intouchables[30]. Rien que les films Intouchables et Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? montrent que la comédie française a toujours autant de succès.
Le retour de Christian Clavier
Les années 2010 marquent le retour de Christian Clavier dans des films à succès : Les Profs et Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?. En effet, malgré le succès du deuxième film adapté de l'univers d'Astérix, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, sorti en 2002, il traverse une courte et légère « traversée du désert » ; on lui reproche aussi son amitié au président Nicolas Sarkozy, ces films sont critiqués, notamment On ne choisit pas sa famille, ce qui le pousse à s'exiler à Londres en 2012. C'est en faisant évoluer son personnage et en se ré-inventant qu'il a pu faire face à chaque « période creuse » : ainsi, le personnage de Christian Clavier passe de celui de dragueur des années 1970 (Les Bronzés, Les Bronzés font du ski), et 1980 (Les Babas Cool, Le père Noël est une ordure[25], où il joue tout de même un travesti) à celui de couard, et naïf dans les années 1990 (Les Visiteurs, Les Anges gardiens). Dans les années 2000, son personnage correspond à celui de rusé (adroit et astucieux dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, fourbe et malicieux dans L'Auberge rouge), et dans les années 2010, il correspond à celui de « cool » (Les Profs), et à celui du père xénophobe ayant peur du changement dans Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? ou de l'égoïste, dans Une heure de tranquillité. Encore en 2015, il est le seul acteur français (et seul acteur toutes nationalités confondues) à avoir joué dans 4 films ayant dépassé les 10 millions d'entrées.
Remake de classiques du cinéma
Dans les années 2010, Daniel Auteuil, révélés par les classiques de Marcel Pagnol, réadapte ces classiques : La Fille du puisatier en 2011, Marius et Fanny en 2013.
Comédie romantique, et dramatique
En 2010, sort la comédie romantique L'Arnacœur avec Romain Duris et Vanessa Paradis. Romain Duris obtient le César du meilleur acteur pour ce film qui obtient presque 4 millions d'entrées en France.
En 2013 est réalisé La Vie d'Adèle : Chapitres 1 et 2, comédie dramatique (avec Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos) ayant pour thème la sexualité féminine. Ce film recoit la palme d'or au festival de Canne en 2013[31].
Comédie familiale
Dans les années 2000 et 2010, comme les comédies américaine le sont, certaines comédies françaises sont aussi orientés famille. En 2014 sort le film La Famille Bélier avec Louane Emera.
Certains de ces comédies familiales sont basées sur des bandes dessinées européennes, comme :
- la série de films Astérix (Astérix et Obélix) avec Gérard Depardieu.
- la série de films Benoît Brisefer (Benoît Brisefer : Les Taxis rouges) avec Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot et Jean Reno.
- la série de films Boule et Bill (Boule et Bill) avec Franck Dubosc.
- la série de films Ducobu (L'Élève Ducobu et Les Vacances de Ducobu) avec Élie Semoun.
- la série de films Les Profs (Les Profs) avec Christian Clavier.
- la série de films Marsupilami (Sur la piste du Marsupilami) avec Jamel Debbouze et Alain Chabat.
D'autres sont basés sur des livres pour enfant, comme :
- la série de films le Petit Nicolas (Le Petit Nicolas, Les Vacances du petit Nicolas) avec Valérie Lemercier et Kad Merad.
Listes de films notables
Liste des plus grands succès français de comédie
Actuellement, en 2014, les 10 films français ayant eu le plus d'entrées se classent ainsi :
Rang | Titre | Réalisateur | Année | Entrées[32] | Pays[N 3] |
---|---|---|---|---|---|
1 | Bienvenue chez les Ch'tis | Dany Boon | 2008 | 20 489 303 | |
2 | Intouchables | E. Toledano / O. Nakache | 2011 | 19 440 920 | |
3 | La Grande Vadrouille | Gérard Oury | 1966 | 17 267 607 | |
4 | Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre | Alain Chabat | 2002 | 14 559 509 | |
5 | Les Visiteurs | Jean-Marie Poiré | 1993 | 13 782 991 | |
6 | Le Petit Monde de don Camillo | Julien Duvivier | 1952 | 12 791 168 | |
7 | Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ? | Philippe de Chauveron | 2014 | 12 237 274 | |
8 | Le Corniaud | Gérard Oury | 1965 | 11 739 783 | |
9 | Les Bronzés 3 : Amis pour la vie | Patrice Leconte | 2006 | 10 355 928 | |
10 | Taxi 2 | Gérard Krawczyk | 2000 | 10 345 901 |
De 1966 à 2008, La Grande Vadrouille est resté le plus grand succès du cinéma français pendant 42 ans[33].
Liste de comédies françaises reprises à l'étranger
De nombreuses comédies française ont été reprises à l'étranger sous forme de remake, notamment aux États-Unis. Ces remakes, qui ont remporté plus ou moins de succès, ont parfois été réalisés par le réalisateur du film original, comme, par exemple, Les Visiteurs en Amérique, réalisé par Jean-Marie Poiré, le réalisateur du film d'origine, Les Visiteurs (à noter que les acteurs, principaux Jean Reno et Christian Clavier ont, eux aussi, repris leurs rôles, ou plutôt des rôles équivalents, dans ce remake).
Film français | Année du film français | Film étranger | Pays du film étranger et année |
---|---|---|---|
Bienvenue chez les Ch'tis | 2008 | Benvenuti al Sud | 2010 |
Le Dîner de cons | 1998 | The Dinner | 1998 |
Taxi | 1998 | New York Taxi | 1998 |
Les Visiteurs | 1993 | Les Visiteurs en Amérique | 2001 |
La Totale ! | 1991 | True Lies | 1994 |
Trois hommes et un couffin | 1985 | Trois hommes et un bébé | 1987 |
Trois hommes et un couffin | 1985 | Heyy Babyy | 2007 |
Un Indien dans la ville | 1994 | Un Indien à New York | 1997 |
Le père Noël est une ordure | 1979 | Mixed Nuts | 1994 |
Le Jouet | 1976 | Le Jouet | 1982 |
Oscar | 1967 | L'embrouille est dans le sac | 1990 |
L'Amour l'après-midi | 1972 | Je crois que j'aime ma femme | 1972 |
Boudu sauvé des eaux | 1932 | Le Clochard de Beverly Hills | 1986 |
Fanny | 1932 | Fanny | 1961 |
Notes et références
Notes
- Une preuve indirecte de cela dans les années 1970 et 1980 est le rajout en 1992 de l’article L. 123-1 du code du travail interdisant l'avancement par 'promotion canapé' (voir Promotion canapé)
- Sa fille, l'actrice Marilou Berry, a repris divers rôles proches de ceux de sa mère. Le rôle d'une femme qui est complexé par son physique (comme dans Les hommes préfèrent les grosses), avant de devenir méchante (comme dans Un crime au Paradis), puis gentille et romantique - à la fin du film - tout en assumant sa personnalité et en prenant conscience qu'elle est belle en réalité (comme dans Le Hérisson).
- Sur la droite le partenaire étranger de la production française
Références
-
Gaétan Mathieu, « Les Américains et l'humour français sont-ils incompatibles ? », sur France-Amérique actualités, (consulté le ) :
« La comédie française se différencie [...] par son aspect social, une lutte des classes généralement absente des comédies américaines. ». - Camille Jourdan, « Les comédies «communautaires», la recette gagnante du cinéma français », sur Slate Culture,
- Xavier Beaunieux, « La vérité ! Comment réussir sa comédie communautaire ? », sur Quoi.info,
- « Classement des films de langue étrangère les plus vus aux États-Unis », sur Box Office Mojo
- Romain Iriarte, « Top 5 des scènes cultes avec Louis de Funès », sur tvmag.lefigaro.fr, (consulté le )
- Julie Barillet sous la direction de Marc Muylaert, Institut Français de Munich., « La Grande Vadrouille. » [PDF], sur institutfrancais.de (consulté le )
- Bruno Marchal, maître de conférence à l'Université Kasetsart, « Films du genre "le duo comique" » [PDF], sur Université Kasetsart, Bangkok,
- « Le cinéma américain des années 1930 et 40. », sur cineclubdecaen.com
« Dès que l’industrie du cinéma reposa sur de larges succès publics, les sujets sociaux dérangeants furent bannis des scénarios » dans le cinéma américain. - « Comédie-Française, la », sur universalis.fr (consulté le ).
- Armand Frémont, « La terre », in Les Lieux de mémoire, tome III (dir. Pierre Nora), Quarto Gallimard, 1997, p. 3047-3080 (en part. p. 3050-3051)
La France compte 43,8 % de personnes vivant de la terre au recensement de 1906, et 31 % à celui de 1954. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, l'exode rural touche ainsi principalement les terroirs d'exploitation difficile, particulièrement dans le sud de la France ou les régions montagneuses (cf. Histoire démographique de la France.) - « Les parapluies de Cherbourg, un film manifeste. », sur cine-tamaris.com
- « Les Demoiselles de Rochefort (journal des débats). », sur cramesdelabobine.org,
- Jordan White, « La grande bouffe, une recette de Marco Ferreri. », sur dvdclassik.com,
- « C’est un scandale - Les valseuses, le film qui envoya valser la critique. », sur noisyscandale.tumblr.com/
- « Bertrand Blier. », sur commeaucinema.com,
- Véziane de Vezins, « Le Père Noël est une ordure décrypté », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- « Biographie de Francis Veber. », sur cinema.krinein.fr
- « Le viager. », sur telerama.fr
Le scénario doit beaucoup à René Goscinny, alors rédacteur en chef de Pilote, qui avait trouvé un ton, mélange subtil d'ironie et d'observation sociale. On retrouve donc ici le même regard sur les mutations de la France que dans Astérix ou Les Dingodossiers, dont il signait les scénarios. - « La saga des Postiches : il était une fois des garçons de Belleville. », sur Libération.
Au sujet des Gang des postiches, "les 100 briques se sont volatilisés." - http://www.cbo-boxoffice.com/v3/page000.php3?inc=histoannu.php3
- Toujours au sujet des Gang des postiches, « Dominique Loiseau, présent le 14 janvier 1986 fut accusé d'être un policier ripoux. »
- Fiche critique sur telerama.fr, 21 septembre 1996
- Fiche sur linternaute.com
- Daniel Auteuil, quelques jours avec lui, documentaire, France, 2013 : « La carrière [de Daniel Auteuil] est lancée avec «Les sous-doués». Il enchaîne alors les rôles comiques qui finissent par le lasser. Le rôle d'Ugolin - dans le diptyque «Jean de Florette» et «Manon des sources» de Claude Berri - tombe à pic et lui permet de montrer un côté plus grave et plus sombre de sa personnalité. »
Dans les films de comédie : dans Le Placard, il joue le rôle d'un père divorcé et licencié qui essaye de se suicider, dans La Doublure, il joue le rôle d'un chef d'entreprise qui est mal vu, et qui ne peut plus voir sa maîtresse. Dans Mon meilleur ami, il joue le rôle d'un homme qui n'a pas d'amis, et qui ne sait pas encore ce qu'est l'amitié. - Des Bronzés au Père Noël la folle histoire du Splendid, documentaire, France, 2013.
- Un jour, un Destin. Gérard Depardieu : blessures secrètes, documentaire, France, 2009.
- « Valérie Lemercier. », sur linternaute.comn
- Alain Morel, « Daniel Prévost se glisse dans la peau d'un huissier. », sur Le Parisien,
- « Oscars 2012 : le sacre de "The Artist" », Le Monde, (lire en ligne).
- « Intouchables : L'interview d'Omar Sy », L'Express, (lire en ligne).
- « Cannes : la palme d'or pour La vie d'Adèle », Le Point, (consulté le )
- Selon le CNC sur le site JP's Box-Office
- « "Bienvenue chez les Ch'tis" dépasse "La Grande Vadrouille". », sur L'Obs culture,
« Le film de Dany Boon Bienvenue chez les Ch'tis est devenu le plus gros succès au box-office pour un film français depuis 1945 [...] La comédie ravit ainsi la place de numéro un à La Grande Vadrouille ».