Ciné-parc
Le ciné-parc (ou drive-in), est une forme de cinéma en plein air composée d'un grand écran, d'une cabine de projection, d'un espace de vente de nourriture et en-cas, et d'un grand parking destiné aux voitures. Grâce au drive-in, les personnes peuvent voir les films depuis leur voiture.
Histoire
Le drive-in fut inventé en 1932 par Richard M. Hollingshead, né à Camden (New Jersey). Sa famille possède et dirige l'usine chimique R.M. Hollingshead Corp. de Camden.
En 1932, Richard M. Hollingshead fait ses premiers tests dans son allée du 212 Thomas Avenue à Camden. Après avoir fixé un écran aux arbres dans son arrière-cour, il installe un modèle sorti en 1928 de projecteur de marque Kodak sur le capot de sa voiture et met une radio derrière l'écran. Il teste différents niveaux de sons via les vitres de sa voiture en position ouverte ou fermée. Le nombre de véhicules de son voisinage lui ont permis de déterminer la taille des rangs et l'espace entre les rangs de sorte que les voitures puissent avoir une vision correcte de l'écran. Poursuivant ses expérimentations, Il déposa le une demande de brevet de son invention, qu'il obtint . Cependant cette patente fut déclarée invalide 17 ans plus tard par le tribunal du Delaware.
Ainsi le premier drive-in de Richard M. Hollingshead ouvrit le dans le New Jersey sur le boulevard de l'Amiral Wilson à Pennsauken, New Jersey. Il donnait pour argument de vente que le drive-in est un lieu où « toute la famille est la bienvenue, sans avoir à se soucier du bruit que font les enfants. »[1][source insuffisante]. Ce drive-in ne resta ouvert que 3 ans, mais d'autres États ont acheté le concept pendant cette période. Le 15 avril 1934, l'ouverture de l'auto-park de Shankweiler à Orefield, Pennsylvanie, fut suivie de l'ouverture du Drive-in Short Reel Theater de Galveston le 5 juillet 1934, puis celle du Pico à Los Angeles le 9 septembre 1934, et celle du Weymouth Drive-In Theatre à Weymouth, Massachusetts le 6 mai 1936. En 1937, trois drive-in supplémentaires ouvrent dans l'Ohio, le Massachusetts et à Rhode Island, puis une douzaine d'autres entre 1938 et 1939 en Californie, Floride, Maine, Maryland, Massachusetts, Michigan, New York, Texas et Virginie.
La popularité du drive-in s'explique par son prix qui est aligné sur ceux du cinéma traditionnel, et sur le fait que les familles peuvent venir avec leurs petits enfants sans craindre de déranger la salle. Avant la Seconde Guerre mondiale, il y avait environ 100 grands drive-in au niveau national.
Le pic de popularité du drive-in se situa dans les années 1950 et début 1960, particulièrement dans les zones rurales, avec quelque 4 000 drive-in à travers les États-Unis. Les revenus des drive-in étaient plus restreints que ceux des salles de cinéma ordinaires, puisque la première condition pour que la projection puisse avoir lieu dans les conditions optimales était qu'il devait faire nuit. Il y eut des tentatives pour recréer des conditions acceptables en plein jour comme d'installer de grandes structures en toile de tente, mais rien ne fut vraiment concluant[réf. nécessaire].
Dans les années 1950, la plus grande intimité ainsi fournie aux clients donna aux drive-in une mauvaise réputation, jugés alors comme immoraux, et étiquetés de « passion pits », c'est-à-dire littéralement de « puits des passions »[2], par les médias. Dans les années 1970, certains drive-in ont échangé leur films familiaux en films d'exploitation. Toujours dans les années 1970, certains drive-in ont même commencé la projection de films pornographiques aux heures les moins fréquentées par les familles afin de pourvoir à des revenus supplémentaires. Ce qui posait problème était le fait que des films censurés étaient susceptibles d'être vus par un large public, certains films étant totalement illégaux. Ceci conduisit aussi à s'interroger sur la fiabilité et l'incontrôlabilité des médias pour adultes au sein du grand public.
Les adolescents aux revenus modestes développèrent alors une méthode ingénieuse pour voir les films projetés au drive-in gratuitement : deux adolescents (habituellement un couple) prenaient leur voiture pour se rendre au drive-in et achetaient deux billets. Après être entrés et choisis une place, le chauffeur ouvrait le coffre où se cachaient d'autres adolescents qui s'installèrent alors dans la voiture. Ainsi ils se partagèrent le prix du ticket ou encore payaient leur ticket à tour de rôle afin d'assurer une totale équité.
De nombreux drive-in ont été conçus de manière très élaborée et quelques fois avec des modes de confort un peu étranges. Certains étaient équipés de chauffages au propane, espérant ainsi attirer leurs clients même pendant les mois les plus froids. D'autres se procurèrent un chauffage à air passant dans des tubes souterrains pour chauffer les clients.
Les systèmes audio ont beaucoup évolué dans l'ère du drive-in. Certains se servaient de émetteurs portatifs se disposant sur le coffre les premiers temps mais cette méthode prouva son inefficacité donnant le son trop fort aux gens de la première rangée tandis que plus loin le son devenait inaudible. Puis une des solutions trouvées fut de mettre de petits émetteurs sur les côtés des voitures, ce qui était déjà mieux mais ne procurait pas de son stéréo.
À leur apogée, les drive-in usaient de gadgets et procédés publicitaires afin d'attirer encore plus de gens à devenir clients. Certains drive-in installèrent de petits monstres volants parmi les clients. D'autres avaient des attractions étranges et inhabituelles telles qu'une petite ménagerie ou une cage de singes afin d'attirer les curieux. Devant l'importance grandissante de la culture pop, de nombreux drive-in demandaient à des célébrités de venir faire l'ouverture dans tel ou tel endroit ou encore invitaient des groupes musicaux pour jouer avant la séance. D'autres encore avaient même des services religieux se produisant au drive-in le dimanche matin et soir avant le film.
Les drive-in en documentaire et dans la peinture
En vidéo
- 1995 : Après le coucher du soleil : la vie et les moments du drive-in (After Sunset: The Life and Times of the Drive-In Theater), documentaire réalisé par Jon Bokenkamp.
- 2004 : Shinning Stars : Les drive-in au Canada (Shining Stars: Canada's Drive-In Movie Theatres), documentaire de Sean C. Karow
En peinture
- Des moments pour se souvenir (Moments to Remember), série de peintures de Beaumont, artiste texan. Randy Welborn inclut deux peintures de Beaumont représentant des drive-in au milieu des années 1950 : Goin' Steady et A Summer Remembered.
Quelques chiffres
Très répandus aux États-Unis, pays d'origine du drive-in, plus d’1/4 des salles se trouvant principalement dans les zones rurales ou dans les banlieues. Dans les années 1960, il y en avait environ 4 600[3].
Arrivée du drive-in dans différents pays
- Le premier drive-in australien a ouvert en 1954[4]
- Assez peu nombreux en Europe :
- Allemagne : 24 drive-in en 1980 sur plus de 3 000 salles.
- Aucun en France, après deux essais qui restèrent vains.
- Le premier drive-in russe a ouvert en juin 1999[5]
- Depuis 2007, Bruxelles offre un espace drive-in à certains moments de l'année, en été notamment[6]
- Espagne : Il existe 3 Autocinés dans la province d'Alicante : un à Dénia depuis 1979, un à Jávea depuis les années 1990 et un au sud de Mutxamel[7]
- Irlande : Il existe un drive-in cinéma dans la région de Cork, depuis 2010. Malgré les conditions météo défavorables de la région (pluie et froid), il a reçu un bon accueil et un second écran a été inauguré en 2012
Autour du drive-in
Le principe du drive-in a été étendu à d'autres services. Plusieurs enseignes de restauration rapide proposent le principe de service au volant. Certaines banques[8] ainsi qu'une enseigne de vente florale[9] le font également, ainsi que des enseignes de distribution alimentaires[10]. Des entreprises comme Acrelec se sont spécialisées dans la conception des bornes de commande pour drive-ins[11].
Le premier McDonald's utilisant le principe du drive-in (mauvaise adaptation de « drive-through » en anglais) a ouvert à Oklahoma City en 1975[12].
Notes et références
- (en) "This Month in History", magazine Smithsonian, juin 2003.
- un lieu où les comportements libérés ont cours
- (fr) Dictionnaire du cinéma de jean-Loup Passek des éditions Larousse (ISBN 2-04-016356-5)
- (fr) Fiche : The comfort lies in all the things you can do : The Australian drive-in-cinema of distraction, Refdoc.fr (page consulté le 5 août 2014)
- (fr) « http://www.russomania.com/Ouverture-du-premier-cinema-drive »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Russomania
- (fr) Jiri Pragman, Drive-In Movies 2008 : le ciné en plein air, Vivat.be (page consultée le 23 mai 2008)
- (fr) « http://www.gordos.com/Dietas/detalle.aspx?dieta=2590 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
- (fr) « http://www.lenouvelliste.ch/fr/news/valais/le-premier-drive-in-bancaire_9-79066 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur le nouvelliste
- (fr) Rapid'Flore invente le drive-in floral, Actionco.fr, 2 juillet 2001. Consulté le 5 août 2014
- « Le Drive en France a toujours le vent en poupe ! », sur Actu France,
- « Le leader des bornes de drive-in recrute », sur Le Parisien,
- (fr) « La déferlante MacDo »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Paradiz.com
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- (en) carte des drive-in aux États-Unis, consulté le 5 août 2014
- (fr) Liste des Ciné-parc au Québec