Ciment naturel prompt

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Le ciment naturel prompt, ou ciment prompt, est un deuxième type de ciment fabriqué après le liant antique. Apparu en France en 1827, il est particulièrement fin et moulable. Techniquement, c'est un ciment obtenu par une cuisson de 1 000 à 1 200 °C de pierre essentiellement calcaire contenant naturellement de 23 à 30 % d'argile[1] et dont la prise s'effectue en dix ou vingt minutes. La pierre à la sortie du four donne des grumes et non pas le clinker intermédiaire du ciment artificiel Portland. Le produit doit ensuite rester quelque temps à l'air, pour absorber de l'humidité, puis être bluté (pulvérisé), conservé en silos et ensaché.

Historique[modifier | modifier le code]

Le ciment prompt est fabriqué depuis la fin du XVIIIe siècle. Il a longtemps été appelé ciment romain dans les pays anglo-saxons et d'Europe de l'Est malgré le fait que cette qualification commerciale était absolument impropre. Les grands producteurs étaient sur l'île de Sheppey en Grande-Bretagne et à Vassy, Pouilly et Grenoble (à La Pérelle, encore en activité) en France.

En France, le ciment prompt a longtemps été utilisé pour les infrastructures de transport - ponts et canaux -[1] puis pour fabriquer des pierres factices de ciment moulé (de 1820 à 1920 environ). Il est aujourd'hui utilisé comme ciment à sceller, comme adjuvant naturel dans les enduits de chaux et pour fabriquer des moulages d'art. Dans la région de Grenoble, il est parfois employé pour concevoir des bétons esthétiques, car sa couleur ocre et non grise lui confère une patine remarquable avec le temps, et des bétons de chanvre en association avec la chaux.

Résistance[modifier | modifier le code]

La résistance est caractérisée par une classe de résistance normale (32.5, 42.5, 52.5) correspondant à la valeur minimale de la résistance à la compression à 28 jours, exprimée en MPa ; ou une classe de résistance au jeune âge (32.5 R, 42.5 R, 52.5 R), garantissant en plus une valeur de résistance à la compression à 2 jours (R comme rapide).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques Coret, Vicat, deux siècles au service du ciment, Paris, , 81 p. (ISBN 2-9520401-0-9, OCLC 470260539)
  • Louis Vicat : 1786-1861, groupe Vicat, 2011 (ISBN 978-2-9520401-1-2)
  • Cédric Avenier (dir.), Bruno Rosier et Denis Sommain, Ciment naturel, Grenoble, Glénat, , 175 p. (ISBN 2-7234-6158-0, OCLC 276310104)
  • Maud Guillot, Loïc Tanant et Serge Barbet, La saga des 25 : L'incroyable histoire des grandes entreprises de la région Rhône-Alpes, Éditions Lyon Maf', , 277 p. (ISSN 1289-5180, OCLC 491187131), p. 260–267.
  • Anne Carol-Gélin, Christiane Guichard et Brigitte Riboreau, L'or gris du grand Grenoble, Lyon, Patrimoine Rhonalpin / SRI Édition, , 35 p. (ISBN 2-909692-19-1, ISSN 0298-4695), p. 9
  • Collectif, Un siècle d'économie grenobloise, Grenoble, Présences / CCI Grenoble, , 262 p. (ISSN 0981-1869, OCLC 406700133), p. 152
  • Anne Carol-Gélin, « L'envers du béton », L'Alpe, no 40,‎ , p. 54–59 (ISBN 978-2-7234-6267-9)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Pierre-Olivier Boyer, Vicat (société), La réinvention du béton, La fabrique de l'histoire, France-Culture, diffusé le 27/06/2019