Chêne pédonculé

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Le chêne pédonculé (Quercus robur L., 1753) est une espèce d'arbres à feuillage caduc originaire des régions tempérées d'Europe, appartenant à la famille des Fagacées. Son fruit est porté par un long pédoncule.

L'arbre est parfois appelé chêne blanc, chêne femelle, gravelin, chêne à grappe ou châgne.

Description

Quercus robur

C'est un grand arbre de 25 à 35 mètres de haut environ. Son feuillage est caducifolié. Il a une longévité de 500 à 1000 ans et plus. C'est une espèce monoïque et postpionnière. Floraison d'avril à mai.

  • L'écorce est lisse chez les jeunes arbres puis devient très profondément crevassée avec des gerçures horizontales.
  • Jeunes rameaux glabres, gris brun, brillants.
  • Les bourgeons sont ovoïdes.
  • Les feuilles sont alternes avec un très court pétiole, et des oreillettes à la base. Les lobes sont peu marqués (ondulés). Vert foncé sur le dessus et plus clair en dessous. 4 à 5 paires de lobes irréguliers inégaux. Sinus arrondis. 5 à 12 cm de long.
  • Les glands (3) mesurent de 1 à 5 centimètres et sont portés par un long pédoncule (de 2 à 10 cm). Les glands sont souvent groupés par 3 (1 à 5).

Répartition géographique

Quercus robur est très commun dans les plaines de France et de Belgique sauf dans la région méditerranéenne. Parmi les chênes européens, le pédonculé et le chêne sessile sont les principales essences à vocation économique. La France, avec 4,5 millions d’hectares, possède 30 à 40 % de la superficie couverte par ces deux essences en Europe. Elle est ainsi le premier pays producteur de chênes en Europe et deuxième dans le monde, après les États-Unis. La France est donc par excellence, le pays des chênes[1].

Le chêne pédonculé se développe en bois, friches et même dans les haies.

Cette espèce s'est naturalisée en Amérique du Nord, il n'est pas rare de voir une régénération abondante de chêne pédonculé là où git un individu mature.

Le chêne pédonculé s'hybride naturellement avec les essences locales de l'Amérique du Nord. Soit donc l'ensemble des membres de la famille des chênes blancs: Chêne blanc, Chêne bicolore, Chêne à gros fruits et probablement d'autres.

Distribution géographique

  • Espèce commune partout en plaine, sauf en régions méditerranéennes, où elle est devenue très rare (réchauffement climatique ?) ;
  • jusqu'à 1 300 mètres : de l'étage collinéen à la base de l'étage montagnard ;
  • eurasiatique subocéanique.

Caractéristiques écologiques

  • C'est une espèce héliophile[2].
  • Elle est sensible à l'oïdium.
  • Elle permet le développement de divers types de galles.
  • Elle se développe sur des sols variés, mais elle a besoin d'eau en période de croissance (plus que le chêne sessile) et supporte l'ennoiement.
    C'est en France et en Europe l'espèce de chêne la plus adaptée aux zones humides et à la forêt inondable. Le chêne pédonculé adulte supporte l'inondation[3], de même que ses glands (ce qui n'est pas le cas de ceux du chêne sessile[4]).
    Des études ont porté en France sur les réactions de différentes espèces de chênes face à l'ennoyage[5], avec recherche « de marqueurs physiologiques de tolérance à l’ennoyage »[6].

Utilisation

Les glands tombent lors de la glandée en automne. Ils nourrissent les porcs (surtout anciennement) et aussi les sangliers, leurs cousins sauvages.

Le bois de Quercus robur, de structure poreuse, possède beaucoup de tanins et apporte au vin des arômes d'amandes grillées et de caramel[7].

Le bois naturellement Classe 4 est utilisable en extérieur sans traitement. C'est l'essence idéale pour les pavages en bois debout des terrasses extérieures. Les tanins qui apparaîtront sont nettoyables facilement.

Cultivars

Différences avec le chêne sessile

Comparaison entre feuille de Quercus robur (chêne pédonculé), Quercus petraea (chêne sessile), Quercus pyreneica (chêne tauzin) et Quercus ilex (chêne vert).

Le chêne sessile et le chêne pédonculé sont semblables en apparence et pourtant assez différents. Ils sont tous deux très présents dans les forêts françaises (plus de 4 millions d’hectares) et souvent mélangés mais n’ont pas la même écologie[8]. Il peut être utile d’apprendre à les distinguer.

  • Le port du chêne sessile est régulier, celui du chêne pédonculé est irrégulier.
  • Le pédoncule (axe qui porte le fruit, le gland) du chêne pédonculé est plus long que celui du chêne sessile.
  • Le bord de la feuille du chêne sessile est davantage et plus régulièrement lobé.
  • La feuille du chêne pédonculé présente plus de nervures intercalaires (n'aboutissant pas à un lobe).
  • La base de la feuille du chêne pédonculé a des oreillettes, celle du chêne sessile est cunéiforme.
  • Les feuilles du chêne pédonculé s'entassent au bout des rameaux, les feuilles du chêne sessile sont plus espacées.
  • Les branches du chêne pédonculé sont plus tortueuses.
  • L'écorce du chêne pédonculé est plus profondément crevassée.
  • Le chêne sessile craint le froid et les gelées de printemps. Assez rustique, il peut accepter une faible alimentation en eau estivale et une certaine pauvreté du sol. Le chêne pédonculé demande des sols riches (meilleure tolérance aux sols calcaires) et bien alimentés en eau toute l’année. Il supporte l’excès d’eau temporaire et les sols argileux ou compacts. Malheureusement, son comportement pionnier l’amène à se développer sur des sols ne lui convenant pas d’où des résultats décevants et de forts risques de dépérissement, surtout en période de sécheresses répétées.

Toutefois, les deux espèces s'hybrident (pour former Quercus × rosacea et ses dérivés, car c'est un hybride fertile) souvent ce qui rend l'identification plus difficile. Il est même impossible de distinguer du bois coupé de ces arbres.

Galerie de photos

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Notes et références

  1. Extrait de "Le chêne autrement." 2010 - Edition IDF
  2. Skoglund, J. (1989). Regeneration, Establishment and Distribution of Quercus robur in relation to a flooding and light gradient. Studies in Plant Ecology.
  3. Le Chêne pédonculé, selon le ministère de l'agriculture, consulté 2014-05-21
  4. Selon les CRPFs, "Les glands (du chêne pédonculé) supportent une inondation temporaire " (source : Fiche Chênes), mais pas ceux du chêne sessile (qui par ailleurs apprécie les sols plus secs, tout en acceptant des "engorgements temporaires"
  5. Parent C. (2008) Étude de la réponse à l’ennoyage chez le chêne sessile (Quercus petraea) et le chêne pédonculé (Quercus robur) : Implication de l’hémoglobine non-symbiotique (An Overview of Plant Responses to Soil Waterlogging ) ; Thèse de doctorat, Université de Franche-compté ; Spécialité : Sciences de la vie ; École doctorale : Homme, Environnement, Santé ; soutenue le 05 décembre 2008, PDF, 179 pages
  6. GÉRARD, Bastien (2008) Recherche de marqueurs physiologiques de tolérance à l’ennoyage chez le chêne pédonculé (Quercus robur L.) et chez le chêne sessile (Quercus petraea [Matt Liebl.)] ; Thèse, Univ de Franche Compté en Sciences de la vie, PDF, 232 pages
  7. (es) La crianza del vino La Razón 23 de Agosto de 2007
  8. Les chênes de pays

Articles connexes

Liens externes

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Bibliographie

  • Dumolin S, Demesure B, Petit J (1995) Inheritance of chloroplast and mitochondrial genomes in pedunculate oak investigated with an efficient PCR method. Theoretical and Applied Genetics, 91, 1253–1256