Châteauneuf-d'Entraunes

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Châteauneuf-d'Entraunes
Châteauneuf-d'Entraunes
La mairie de Châteauneuf-d'Entraunes.
Blason de Châteauneuf-d'Entraunes
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Alpes-Maritimes
Arrondissement Nice
Intercommunalité Communauté de communes Alpes d'Azur
Maire
Mandat
Jocelyne Baruffa
2020-2026
Code postal 06470
Code commune 06040
Démographie
Population
municipale
63 hab. (2021 en augmentation de 34,04 % par rapport à 2015)
Densité 2,1 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 07′ 45″ nord, 6° 49′ 58″ est
Altitude Min. 880 m
Max. 2 813 m
Superficie 29,91 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Vence
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Liens
Site web chateauneufdemain.fr

Châteauneuf-d’Entraunes est une commune française située dans le département des Alpes-Maritimes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune est comprise dans les limites du parc national du Mercantour. La limite du parc suit le Vallon de la Barlatte qui passe par les Gorges de Saucha Négra.

Le point culminant de la commune est la Cime de Pal qui culmine à 2 818 m. Le Mont Rougnous a une altitude de 2 673 m, la Cime de l'Aspre à 2 471 m. Le niveau minimum se trouve au pont de Panier sur le Var à 872 m.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 mm, minimale en été[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,3 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 139 mm, avec 6 jours de précipitations en janvier et 7,1 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Péone », sur la commune de Péone à 6 km à vol d'oiseau[3], est de 7,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 013,1 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 31 °C, atteinte le ; la température minimale est de −15,5 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Châteauneuf-d'Entraunes est une commune rurale[Note 2],[8]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[9],[10]. La commune est en outre hors attraction des villes[11],[12].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (41,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (36,4 %), forêts (21,9 %)[13].

L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

Après la conquête romaine (achevée en 14 av. J.-C.), Auguste organise les Alpes en provinces. Le territoire de l’actuelle commune de Châteauneuf-d’Entraunes dépend de la province des Alpes-Maritimes et est rattaché à la civitas de Glanate (Glandèves). À la fin de l’Antiquité, le diocèse de Glandèves reprend les limites de cette civitas[14].

Au XIIIe siècle est mentionné le castrum de Castro Novo. Le village est géré alors par des consuls. Avant 1388, le Val d'Entraunes dépendait de la viguerie de Barcelonnette. Pendant six mois de l'année les routes étaient impraticables entre le Val d'Entraunes et Barcelonnette. Quand les comtes de Savoie acquirent Barcelonnette, Châteauneuf-d'Entraunes fut rattaché à la viguerie de Puget-Théniers.

La seigneurie appartient d'abord aux Glandèves puis aux Grimaldi de Beuil à la fin du XIVe siècle.

La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou. Mais ce dernier, entre les mauvais souvenirs qu'il a laissé lors de sa tentative de conquête en 1368[15] et la confusion des premières années sur la réalité de la mort de Jeanne Ire[16], ne se rallie que peu de communautés. La communauté de Roure est conquise par le parti angevin au début de la guerre (avant 1385)[17].

Annibal Grimaldi (1557-1621), comte de Beuil, a une forte volonté d'indépendance par rapport aux ducs de Savoie. Il va jouer un jeu dangereux de bascule d'alliances avec le roi de France et le roi d'Espagne. Convaincu de trahison, il est condamné à mort par le Sénat de Nice le 2 janvier 1621. Encerclé dans son château de Tourrette par une armée de 9 000 hommes, celui-ci est livré sans combat par les défenseurs. Le comte meurt étranglé par deux esclaves turcs « après avoir ouï une messe » le 9 janvier 1621.

Le village rachète alors sa liberté et le privilège sous la suzeraineté de la Couronne.

Les comtes de Beuil ne payant pas d'impôts, le duc de Savoie demanda en 1645 au village de les payer depuis 1388. Le village n'étant pas assez riche pour payer, il est alors vendu à l'abbé Collet-Papachno. Le village fit alors une transaction avec le vendeur.

Le village fut éprouvé pendant les guerres de la Ligue en 1597.

À la fin de 1792, ce sont près de 1 200 barbets qui occupent le Val d'Entraunes. Ils y font du brigandage.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
avant 1981 ? Louis Graille    
mars 2001[18] mars 2014 Max Ginésy UMP  
mars 2014[19] En cours Jocelyne Baruffa DVD Fonctionnaire

Depuis le 1er janvier 2014, Châteauneuf-d'Entraunes fait partie de la communauté de communes des Alpes d'Azur. Elle était auparavant membre de la communauté de communes de Cians Var, jusqu'à la disparition de celle-ci lors de la mise en place du nouveau schéma départemental de coopération intercommunale.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[21].

En 2021, la commune comptait 63 habitants[Note 3], en augmentation de 34,04 % par rapport à 2015 (Alpes-Maritimes : +1,99 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1822 1838 1848 1858 1861 1866
307302340233298269245263252
1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911
250253234227225231251214197
1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
151141106877944441936
1982 1990 1999 2006 2008 2013 2018 2021 -
4771566568466363-
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[22] puis Insee à partir de 2006[23].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • L'église Saint-Nicolas avec un intérieur baroque du XVIIe siècle est située sur la motte de l'ancien château détruit après 1597. Le clocher carré a été ajouté en 1934. Elle possède le polyptyque des Cinq Plaies du Christ qu'on peut attribuer à François Bréa[24]. Une inscription rappelle que l'œuvre a été commandée par le notaire Ginesy dans les années 1550. Elle possède aussi un tableau de la Vierge au Rosaire peint par Jean Maria d'Avignon en 1622[25].
  • La chapelle Saint-Joseph possède des peintures naïves.
  • Chapelle Saint-Antoine de Châteauneuf-d'Entraunes.
  • Chapelle Notre-Dame des Grâces de las Palus.
  • Chapelle Saint-Jean-Baptiste des Tourrès.
  • Chapelle Sainte-Anne des Tourrès.
  • Chapelle Saint-Bernard de la Gardivole.
  • Le hameau des Tourrès, médiéval, abandonné, garde les vestiges d'un château-donjon restauré.
  • Les gorges et le moulin de la Barlatte : les gorges ont été une frontière avec les états de Piémont-Savoie jusqu'en 1760. Les plus anciens écrits sur le moulin datent de 1672. Il a été en activité jusqu'en 1942.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Héraldique[modifier | modifier le code]

Blason de Châteauneuf-d'Entraunes Blason
D'argent au château d'azur posé sur un tertre de sinople mouvant de la pointe, sommé de deux écureuils affrontés de gueules tenant une ancre de marine du même.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre Châteauneuf-d'Entraunes et Péone », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Péone », sur la commune de Péone - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  5. « Station Météo-France « Péone », sur la commune de Péone - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  8. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  9. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  10. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  12. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  14. Brigitte Beaujard, « Les cités de la Gaule méridionale du IIIe au VIIe s. », Gallia, 63, 2006, CNRS éditions, p. 22.
  15. Geneviève Xhayet, Partisans et adversaires de Louis d'Anjou pendant la guerre de l'Union d'Aix, in Provence historique, Fédération historique de Provence, volume 40, no 162, « Autour de la guerre de l'Union d'Aix », 1990, p. 405.
  16. Alain Venturini, Vérité refusée, vérité cachée : du sort de quelques nouvelles avant et pendant la Guerre d'Union d'Aix (1382- 1388), Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public. 24e congrès, Avignon, 1993. p. 183-185.
  17. G. Xhayet, op. cit., p. 416.
  18. Site de la préfecture des Alpes-Maritimes, consulté le 20 juin 2008
  19. [1], consulté le 20 juin 2014
  20. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  21. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  22. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  23. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  24. Luc Thévenon, L'art du Moyen Âge dans les Alpes méridionales, p. 64, Éditions Serre, Nice, 1983 (ISBN 2-86410-047-9).
  25. Luc Thévenon, L'église paroissiale Saint-Nicolas à Châteauneuf-d'Entraunes, Archéam, no 9, 2002 Lire en ligne.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]