Chronologie du sport du Ve au XIIe siècle

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Chronologie du sport


Course de chars

  • 13 janvier 532, Sédition Nika : émeute à Constantinople après l’annulation des courses du jour à l’hippodrome. Les supporters des deux écuries traditionnellement rivales (Verts et Bleus) manifestèrent en effet unanimement leur hostilité envers l’empereur Justinien dès son arrivée en tribune ! Ce mouvement d’humeur était en fait téléguidé par des raisons politiques. Les supporters mirent la ville à sac pendant cinq jours tandis que l’empereur préparait sa fuite… Justinien renonça finalement à fuir et ordonna le massacre des mécontents ; 40 000 morts, dont plus de 35 000 hommes et plusieurs centaines de femmes. Cette tragédie est connue sous le nom « d’épisode de Nika » en raison du cri « Nika ! Nika ! » (« Gagne ! gagne ! ») que scandaient les supporters de courses de chars. La faction des Verts est anéantie, mais se reforme bien vite…

Football (soule)

  • 1066 : Guillaume le Conquérant prend pied en Angleterre. Introduction probable de la soule française (sans doute normando-picarde) outre-Manche.
  • v.1174[1] : première mention écrite de la soule en France. Le jeu oppose deux équipes qui se disputent un ballon qu’il faut déposer dans un but. C’était certes viril, très viril même, mais tous les coups n’étaient pas permis, comme on le croit trop souvent. La soule, qui passe aujourd’hui pour brouillonne et violente, était en fait très codifiée et pas si barbare que les fameuses « lettres de rémission » le laissent entendre. Les cas évoqués par ces sources sont tous, par définition, des affaires judiciaires, avec leurs cohortes de blessés et même de morts donnant, à tort, l’image d’une mêlée ultra violente. Comme le signalent ainsi nombre de plaignants, « ce n’est comme cela qu’on pratique la Soule ».
  • 1174 : publication en Angleterre de La Vie de saint Thomas Becket de William Fitzstephen qui mentionne la pratique courante des jeux de ballons outre-Manche (soule / football).

Gladiature

  • 439 : derniers combats de gladiateurs à Rome, soit deux siècles après les premiers interdits de l’empereur Constantin.

Joutes nautiques

Omnisports

  • 426 : l’empereur romain d’Orient Théodose II fait incendier les installations d’Olympie. Byzance, la « Nouvelle Rome », n’abandonne toutefois pas les courses de chars qui suscitent toujours une ferveur très romaine. En Occident, en revanche, les courses de chars meurent lentement.
  • 469 : la chrétienté d’occident rejette tous les sports, mais Sidoine Apollinaire, futur évêque de Clermont, concède un penchant pour la pratique des jeux de ballons.
  • 802 : le Capitulare missorum generale carolingien interdit aux clercs la pratique des « jeux vains », c’est-à-dire le sport. Depuis l’Antiquité, la pratique sportive populaire n’a pas disparu, et malgré l’interdit religieux, les clercs eux-mêmes pratiquaient ses activités.

Sport précolombien

  • 600 - 950 : apogée de la civilisation Maya ; jeux sacrificiels dans l’arène. L’archéologie a révélé un nombre important d’aires de jeu. Au moins deux jeux de balle existaient et on s’interroge sur le sort des joueurs après les matches ; certains étaient-ils sacrifiés ?

Sumo

  • 642 : début du premier règne de l’impératrice japonaise Kōgyoku (642-645). Cette dernière assiste à un combat de sumo.
  • 724 : début du règne de l’empereur japonais Shōmu (724-749) marqué par la multiplication des tournois de sumo. Le grand tournoi annuel est le Sechie (?) qui se tient le ? . Il réunit les meilleurs combattants du pays.

Tournoi

  • 842 : première mention de tournoi[2]. Cet authentique art martial consiste à livrer une véritable bataille, mais « sans haine ». Les combats se pratiquaient à armes réelles provoquant de très nombreux accidents mortels. Préparation militaire très efficace, ces Conflictus Gallici auraient pris naissance en Gaule durant l’Antiquité tardive pour s’exporter ensuite avec succès… Nombre de chevaliers sont adoubés à l’issue de tournois. La violence « sans haine » des tournois est souvent plus importante qu’à la guerre où le but du jeu est plutôt de faire des prisonniers afin d’obtenir des rançons.
  • Mars 1000 : à l’occasion de la Pâques, un grand tournoi rassemble la fine fleur de la chevalerie champenoise à Troyes. Nombreux morts et blessés (sources non fiables).
  • Deuxième moitié du XIIe siècle : la pratique touche l'ensemble de l'Europe[3].
  • 1130 : au concile de Clermont, le pape Innocent II interdit énergiquement la pratique du tournoi. La chevalerie française ne tient aucun compte de cette interdiction…
  • 1179 : au concile de Latran, le pape Alexandre III condamne la pratique du tournoi. Malgré la multiplication de ces interdits, le tournoi reste l’activité la plus prisée par les chevaliers qui peuvent y montrer leur force et leur endurance. La chevalerie française, qui truste les victoires en tournoi comme sur les champs de bataille ne conçoit pas de mettre un terme à cet « art de vivre ».
  •  : le duc de Bretagne Geoffroy II Plantagenêt trouve la mort dans un tournoi à Paris.

Notes et références