Chronologie du siège de Paris (1870-1871)

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Chronologie du siège de Paris 1870-1871
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte illustrée de la ville de Paris et ses environs, montrant les principaux bâtiments, monuments, parcs, etc., les fortifications françaises, et les positions prussiennes
Informations générales
Date 4 septembre 1870 au
2 mars 1871
Lieu Paris, France
Issue Capitulation française
Belligérants
Drapeau de la Prusse Royaume de Prusse
Drapeau du Grand-duché de Bade Grand-duché de Bade
Drapeau du Royaume de Bavière Royaume de Bavière
Drapeau du Royaume de Wurtemberg Royaume de Wurtemberg
Drapeau de la France France
Commandants
Guillaume Ier d'Allemagne
Helmuth von Moltke
Louis Jules Trochu
Joseph Vinoy
Forces en présence
240 000 soldats 200 000 soldats
200 000 miliciens et marins
Pertes
12 000 morts ou blessés 24 000 morts ou blessés
146 000 capturés
47 000 civils

Guerre franco-prussienne

Batailles

Le siège de Paris de 1870-1871 est un épisode de la guerre franco-prussienne de 1870-71, sa chronologie permet d'appréhender l'histoire de ce siège par les événements selon leur ordre temporel[1].
Cette chronologie ne fait pas apparaître les polémiques, les bruits, les racontars, les appréciations diverses, les discours exagérés, les nouvelles à sensation… Elle s'appuie principalement sur les rapports extraits du Journal officiel de la République, mais également des nombreux mémoires de, journal de… .


Sommaire

Préambule
Septembre 1870
4 septembre – 7 septembre – 8 septembre – 11 septembre – 12 septembre – 13 septembre – 14 septembre – 15 septembre – 16 septembre – 17 septembre – 18 septembre – 19 septembre – 20 septembre – 21 septembre – 22 septembre – 23 septembre – 24 septembre – 25 septembre – 26 septembre – 27 septembre – 28 septembre – 29 septembre – 30 septembre
octobre 1870
1er octobre – 2 octobre – 3 octobre – 4 octobre – 5 octobre – 6 octobre – 7 octobre – 8 octobre – 9 octobre – 10 octobre – 11 octobre – 12 octobre – 13 octobre – 14 octobre – 15 octobre – 16 octobre – 17 octobre – 18 octobre – 19 octobre – 20 octobre – 21 octobre – 22 octobre – 23 octobre – 24 octobre – 25 octobre – 26 octobre – 27 octobre – 28 octobre – 29 octobre – 30 octobre – 31 octobre
Novembre 1870
1er novembre – 2 novembre – 3 novembre – 4 novembre – 5 novembre – 6 novembre – 7 novembre | 8 novembre – 9 novembre – 10 novembre – 11 novembre – 12 novembre – 13 novembre – 14 novembre – 15 novembre – 16 novembre – 17 novembre – 18 novembre – 19 novembre – 20 novembre – 21 novembre – 22 novembre – 23 novembre – 24 novembre – 25 novembre – 26 novembre – 27 novembre – 28 novembre – 29 novembre – 30 novembre
Décembre 1870
1er décembre – 2 décembre – 3 décembre – 4 décembre – 5 décembre – 6 décembre – 7 décembre – 8 décembre – 9 décembre – 10 décembre – 11 décembre – 12 décembre – 13 décembre – 14 décembre – 15 décembre – 16 décembre – 17 décembre – 18 décembre – 19 décembre – 20 décembre – 21 décembre – 22 décembre – 23 décembre – 24 décembre – 25 décembre – 26 décembre – 27 décembre – 28 décembre – 29 décembre – 30 décembre – 31 décembre
Janvier 1871
1er janvier – 2 janvier – 3 janvier – 4 janvier – 5 janvier – 6 janvier – 7 janvier – 8 janvier – 9 janvier – 10 janvier – 11 janvier – 12 janvier – 13 janvier – 14 janvier – 15 janvier – 16 janvier – 17 janvier – 18 janvier – 19 janvier – 20 janvier – 21 janvier – 22 janvier – 23 janvier – 24 janvier – 25 janvier – 26 janvier – 27 janvier – 28 janvier – 29 janvier – 30 janvier – 31 janvier
Février 1871
4 février – 6 février – 7 février – 8 février – 11 février – 15 février – 19 février – 21 février – 24 février – 25 février – 26 février – 27 février
Mars 1871
1er mars – 2 mars – 3 mars – 6 mars – 8 mars – 10 mars – 11 mars – 15 mars – 16 mars – 18 mars
La défense de Paris
Les fortifications – Le génie – L'artillerie – Le ministère des travaux publics
Les troupes de défense
La Marine – L'armée active – L'infanterie de ligne – Garde mobile, Garde nationale, Corps francs – Récapitulatif des forces françaises
Bibliographie – Articles connexes – Liens externes – Notes et références

Préambule

Après la capitulation de Sedan, les armées prussiennes et leurs alliés déferlent sur le Nord de la France et se déploient afin de mettre le siège devant Paris. Dans la capitale, la nouvelle parvient dans l'après-midi du 3 septembre.

L'opposition parlementaire à Napoléon III, menée par Léon Gambetta met alors en place un gouvernement provisoire, dit de la Défense nationale. La République est proclamée le 4 septembre, au balcon de l’hôtel de ville de Paris, et le gouvernement de la Défense nationale est formé.

Septembre

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Dimanche 4 septembre

Mercredi 7 septembre

Jeudi 8 septembre

Dimanche 11 septembre

Lundi 12 septembre

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Mardi 13 septembre

Mercredi 14 septembre

  • Paris :
    Défense de sortir ni d'entrer dans Paris.

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Jeudi 15 septembre

  • Oise :
    Deux trains sont attaqués par les troupes allemandes aux abords de Senlis et de Chantilly qui s'installent ensuite dans ces villes. Le service est supprimé à partir de Paris.

Ordre du jour du général Trochu

« Aux gardes nationaux, aux gardes mobiles de la Seine et aux gardes mobiles des départements.

Jamais aucun général d'armée n'a eu sous les yeux le grand spectacle que vous venez de me donner.
Trois cents bataillons de citoyens, organisés, armés, encadrés par la population tout entière acclamant dans un concert immense la défense de Paris et la liberté.
Que les nations étrangères qui ont douté de vous, que les armées qui marchent sur vous ne l'ont elles entendu !
Elles auraient eu le sentiment que le malheur a plus fait en quelques semaines pour élever l'âme de la nation que de longues années de jouissance pour l'abaisser.
L'esprit de dévouement et de sacrifices vous a pénétrés, et déjà vous lui devez le bienfait de l'union de cœur qui va vous sauver.
Avec notre formidable effectif, le service journalier de la garde de Paris ne sera pas de moins de 70 000 hommes en permanence. Si l'ennemi, par une attaque de vive force, ou par surprise, ou par la brèche ouverte, perçait l'enceinte, il rencontrerait les barricades dont la construction se prépare, et ses têtes de colonnes seraient renversées par l'attaque de dix réserves échelonnées.
Ayez donc confiance entière et sachez que l'enceinte de Paris, défendue par l'effort persévérant de l'esprit public et par trois cent mille fusils, est inabordable.

Gardes nationaux de la Seine et gardes mobiles :
Au nom du gouvernement de la Défense nationale, dont je ne suis devant vous que le représentant, je vous remercie de votre patriotique sollicitude pour les chers intérêts dont vous avez la garde.
À présent, à l'œuvre dans les neuf sections de la défense!
De l'ordre partout, du calme partout, du dévouement partout.
Et rappelez vous que vous devenez chargés, je vous l'ai déjà dit, de la police de Paris pendant ces jours de crise.
Préparez vous à souffrir avec constance. À cette condition vous vaincrez.

Trochu 15 septembre 1870. »

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Vendredi 16 septembre

Les régiments de cavalerie commandés par les généraux Gustave Coste de Champéron et Jean-Henry Reyau qui avaient été dirigés sur Meaux avec ordre de harceler l'ennemi avaient fait mouvement de repli.
Les troupes de la division Champéron étaient rentrées dans Paris et bivouaquaient dans le bois de Vincennes et sur le Champs de Mars.
Les troupes de la division Reyau avaient quant à elles regagnées Versailles puis s'étaient dirigées vers les armées en formation au-delà de la Loire.

  • Paris :
    À mesure que les Prussiens resserrent le cercle dans lequel ils vont enfermer Paris, les populations des localités voisines, refoulées par l'invasion, se précipitent de toutes parts dans la capitale, avec des voitures chargées de meubles entassés à la hâte, de provisions, des objets les plus précieux abandonnant leur foyer qu'ils retrouveront, généralement, pillé et détruit.
    Les ambassadeurs, d'Autriche-Hongrie, d'Angleterre et de Russie quittent Paris.

Samedi 17 septembre

  • Marne :
    Le Ier corps bavarois est à Orbais et le XIe corps prussiens à Dormans.
  • Val-d'Oise :
    À L'Isle-Adam, un escadron de cavalerie aidé de 200 fantassins arrache le drapeau de l'hôtel de ville, se livre au pillage et réquisitionne les plus belles demeures.

Dimanche 18 septembre

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Les Allemands, composés de deux corps bavarois, d'une division wurtembourgeoise, d'un corps saxon, de la garde prussienne et de quatre corps d'armée prussiens, arrivent sous les murs du camp retranché de Paris par 3 côtés à la fois.

  • Paris :
    Décret d'un crédit de 600 000 francs[4] pour construire des mitrailleuses.
  • Val-de-Marne :
    Environ 200 Prussiens s'avancent près du pont de Joinville en venant de Champigny. Après avoir échangé, pendant une demi-heure, des coups de feu avec les francs-tireurs ils se retirent.
    Les voies de chemins de fer sont coupées après qu'un convoi ait été assailli, à coups de fusil, à Choisy-le-Roi par les uhlans postés sur l'autre rive de la Seine.
    Les Prussiens sont signalés à Vitry et Chevilly.
    Le général Ducrot qui occupe, avec 4 divisions d'infanterie, des positions s'étendant des hauteurs de Villejuif à celles de Meudon, fait effectuer une reconnaissance de cavalerie. 2 000 hommes et 28 pièces d'artillerie de campagne de la division du général Maud'huy renforcent les positions du Moulin de Saquet et des Hautes Bruyères et entreprennent le creusement de tranchées.
  • Seine-et-Marne :
    20 000 Prussiens sont signalés cheminant dans la vallée de la Marne en direction de Paris dont l'avant-garde, de 6 000 hommes, se dirige à partir de Lagny sur le plateau d'Avron.

Lundi 19 septembre

  • Seine-Saint-Denis :
    Les Prussiens occupent Bondy et les bois alentour et ont installé des batteries sur le bord du plateau du parc du Raincy.
    Des groupes de cavaliers sont venus explorer les alentours de la redoute de la Boissière et du fort de Noisy. Deux pièces de marine du fort ont tiré sur eux. La cavalerie s'est repliée rapidement et l'infanterie a rétrogradé. Ils ont édifié un observatoire à 2 000 mètres du fort de Noisy.
    Grand Tremblay
  • Hauts-de-Seine :
    La garde républicaine fait sauter les ponts de Saint-Cloud, Sèvres et Billancourt. Dès la pointe du jour, le général d'Exéa fait une reconnaissance offensive en avant de ses positions. Il rencontre des masses importantes dissimulées dans les bois et dans les villages, et surtout un très grand déploiement d'artillerie. Après un engagement assez vif, les troupes ont dû se replier en arrière.
    Une partie de la droite a effectué ce mouvement avec une regrettable précipitation.
    L'autre partie s'est concentrée en bon ordre autour de la redoute en terre qui avait été élevée sur le plateau de Châtillon.
    La gauche faiblement attaquée, a pu tenir sur les hauteurs de Villejuif.
    À ce moment, le feu d'artillerie de l'ennemi a pris des proportions qu'il n'avait pas atteintes jusqu'alors.
    Vers 16 heures, le général Ducrot, après une lutte qui avait duré toute la journée, a dû prendre la résolution de faire reculer ses troupes jusqu'aux points où elles pouvaient recevoir la protection des forts.
    Il fait enclouer, sous ses yeux, les 8 pièces d’artillerie en position dans la redoute de Châtillon avant de se retirer, le dernier, au fort de Vanves.
    L'ennemi occupe aussitôt les hauteurs qui dominent les forts d'Issy, de Vanves, de Montrouge et commence à construire de gigantesques batteries qui lui permirent de bombarder les forts et l'enceinte. La route de Choisy à Versailles fut couverte de fascines par lesquelles les grosses pièces Krupp pouvaient être montées sans bruit. Plusieurs étages de retranchements s'élevèrent sur les flancs du coteau. Une batterie placée au moulin de pierre[8],[9],[10] était à 1 000 m du fort de Vanves.
    Des ordres sont donnés, pour que les troupes se concentrent définitivement dans Paris. Toutefois le 15e régiment de marche, sous les ordres du colonel Bonnet, se retranche fortement, et garde sa position avancée à Plessis-Piquet.
    La redoute de Montretout, dont les remparts étaient inachevés et jugée trop avancée par le commandement, est évacuée par le 6e bataillon des mobiles de la Seine.

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Mardi 20 septembre

  • Hauts-de-Seine :
    Du côté du mont Valérien, Saint-Cloud, Sèvres, Meudon, l'ennemi ne se montre pas.
    En avant des forts de Montrouge, de Bicêtre et d'Ivry, l'ennemi reste à grande distance, et deux obus de ce dernier fort ont forcé ses sentinelles à se replier.
    Dans la nuit, les Prussiens se sont emparés des hauteurs de Meudon. Une pièce de marine, portant à 9 000 mètres, envoya un boulet qui est tombé au milieu d'une batterie prussienne.
    Le fort de Vanves, de son côté, tire sur l'ennemi.
    Les Prussiens installent leurs batteries sur les positions en hauteur.

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Mercredi 21 septembre

  • Paris :
    Le 3e jour du siège, 1re tentative de départ d'un aérostat depuis l'usine à gaz de Vaugirard[13]. L'enveloppe du ballon l'Union se déchire au moment du gonflement, l'ascension échoue[14].
    38 courriers partent de Paris, un seul, le facteur Frare[15], parviendra à franchir les lignes ennemies. Au retour il est arrêté comme espion et fusillé à Chatou.
  • Val-de-Marne :
    Les Prussiens sont signalés à 1 200 mètres environ d'Ivry
    Des ennemis qui se sont approchés du Port à l'Anglais ont été mis en fuite par un obus lancé par le fort d'Ivry.
    D'incessantes patrouilles prussiennes rôdent autour de l'ouvrage de Moulin de Saquet.
    Les tirailleurs ont échangé des coups de feu dans les maisons les plus éloignées de Vitry.
    Des soldats des forts de Bicêtre et d'Ivry qui effectuent des reconnaissances rapportent que l'ennemi se tient en arrière des crêtes de Villejuif, vers l’Hay et Chevilly.
    Après un engagement contre les tirailleurs, l'ennemi occupe Villejuif.
    Une reconnaissance partie du fort de Charenton, vers Créteil et le carrefour Pompadour, a été attaquée par les tirailleurs de l’ennemi, qui a amené successivement de nouvelles forces de Mesly et de Mont Mesly. La retraite s'est faite en très bon ordre.

Jeudi 22 septembre

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  • Hauts-de-Seine :
    Une reconnaissance a été faite en avant du fort d'Issy par 120 hommes de la garde mobile, 4e bataillon de la Seine, 8e compagnie à la redoute du moulin de Pierre[8],[9],[10]. Le détachement a été attaqué, a eu 4 blessés et tué ou blessé 12 ennemis. Dans la nuit les forts d'Issy et de Vanves signalent des mouvements de troupes sur les hauteurs de Châtillon.
  • Yvelines :
    Une quarantaine de francs-tireurs tendent une embuscade à l'entrée de Mézières-sur-Seine à un groupe de uhlans qui s'avancent en direction de Mantes-la-Jolie. Le soir l'ennemi revient en force ; le général Adalbert von Bredow en personne à la tête d'une colonne de cavalerie et d'artillerie appuyée par un détachement d'infanterie bavaroise se dirige alors sur Mézières. Une reconnaissance du 13e dragons du Schleswig-Holstein tombe dans une embuscade à Aulnay-sur-Mauldre tendue par 4 francs-tireurs[17]. Arrivés à Mézières, le maire est roué de coups[18] et le village est canonné, criblé d'obus puis l'arrière-garde torche à la main y met le feu. Une soixantaine de maison seront détruites. En fin d'après-midi la colonne arrive devant Mantes-la-Jolie. Après avoir canonné la ville, l'infanterie bavaroise du 2e régiment Prince Royal entre en ville saccage les 2 gares[19], tue et blesse des civils et emmène des otages. La population affolée s'enfuit jusque dans les bois de Rosny. Après sa terrifiante apparition aux portes de Mantes, la colonne retourne dans ses cantonnements traversant les ruines fumantes de Mézières.

Vendredi 23 septembre

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  • Paris :
    Départ, de la place Saint-Pierre, du premier ballon-poste Le Neptune piloté par Jules Duruof. Il atterrit à Cracouville, dans l'Eure après avoir parcouru 104 kilomètres[20].
    Les Parisiens ayant entendu le canon gronder, des rumeurs se répandent comme des trainées de poudre : « Nous avons tués 20 000 Prussiens, ou a peu près, et 30 000 sont encerclés. » Puis le chiffre enfle, c'est d'abord « 20 000 puis 30 000 et enfin 60 000 Prussiens qui ont été mis hors de combat avec 15 000 prisonniers ». Afin de couper court à toutes les rumeurs, Arthur Ranc, journaliste et maire du 9e arrondissement de Paris, posa une affiche dans la mairie de la rue Drouot : « Voici la vérité : Nous avons repris Villejuif et le Moulin-Saquet. À l'Est nous avons débusqué l'ennemi de la Courneuve et du Bourget ».
  • Seine-Saint-Denis :
    Des mouvements de troupes prussiennes sont signalés sur la route de Lille vers Le Bourget et Dugny.
    L’ennemi effectue des travaux en avant des fortifications Saint-Denis. La garnison de Saint-Denis, du général Bellemare, avec le 28e de marche en pointe, soutenues par l’artillerie des forts de la Double-Couronne et de la Briche, attaquent avec succès Pierrefitte, occupée par l’ennemi. Des combats au corps à corps ont lieu et l’ennemi qui a subi de lourdes pertes envoie environ 8 000 hommes en renfort provenant de troupes postées sur les hauteurs de Montmorency. La position est abandonnée en fin de journée. Nos pertes sont de 11 tués et 86 blessés.
    L’amiral Saisset à la tête de 200 fusiliers, 400 hommes de l’infanterie de marine et 8 compagnies des bataillons des éclaireurs de la Seine[22] du colonel Lafon effectue une reconnaissance vers Le Bourget. Bobigny, est évacué par l’ennemi et à Drancy après une vive fusillade les Prussiens sont poursuivis jusqu’à la gare du Bourget. Plusieurs colonnes d’infanterie prussiennes, arrivées en renfort sont refoulées dans le village par l’artillerie du fort de Romainville (1 pièce de marine de 16). Les Français ont brûlé toutes les meules de fourrage de la cavalerie ennemie.
    Du côté d’Aubervilliers, l’ennemi se tient à grande distance.
  • Val-d'Oise :
    L’ennemi effectue des travaux vers Argenteuil ou 40 000 Prussiens seraient cachés dans les bois alentour.
    Sur la rive gauche de l'Oise un détachement prussien du 71e régiment d'infanterie prussien tombe dans une embuscade, en face du château de Stors qui s'enfuit dans toutes les directions abandonnant aux francs-tireurs 13 fourgons chargés de produits réquisitionnés à Pontoise ainsi qu'une douzaine de chevaux. L'ensemble est ensuite dirigé sur Beauvais.

Samedi 24 septembre

  • Yvelines :
    Des renseignements indiquent qu’un pont établi par les envahisseurs à Triel-sur-Seine a cédé sous le poids des pièces de gros calibre qui y étaient engagées, entraînant par le fond 3 canons.

Dimanche 25 septembre

.

Lundi 26 septembre

Institution des Cours martiales à Vincennes, Saint-Denis, etc.

Mardi 27 septembre

  • Val-d'Oise :
    Un détachement de 400 hommes du 71e régiment d'infanterie prussien escortant une quarantaine de chariots arrivent à L'Isle-Adam, vers 9 heures du matin, pour effectuer de nouvelles réquisitions et rétablir le pont entre L'Isle-Adam et Parmain sont bloqués par une barricade d'où part un tir nourri. Les Prussiens poussent alors devant eux le curé et son vicaire, le maire et un autre habitant pour leur servir de bouclier et arriver jusqu'au pont. Mais les francs-tireurs continuent la fusillade, épargnant miraculeusement les otages et obligeant l'ennemi à se réfugier en ville. Les Prussiens ayant reçu des renforts ainsi d'une section d'artillerie, bombardent et lancent plusieurs attaques sur Parmain qui sont toutes repoussées et perdent 1 tué et une dizaine de blessés. Vers 5 heures du soir l'ennemi retourne à son camp à Saint-Brice.

Mercredi 28 septembre

Défense de passer les lignes avancées sans un laissez-passer venant du gouverneur.

Jeudi 29 septembre

Décret pour maintenir la discipline dans la garde nationale.
  • Paris :
    La viande commence à manquer, les queues devant les boucheries commencent. Un poulet vaut entre 10 et 12 francs et une livre de beurre 8 francs[4].
  • Val-d'Oise :
    Préoccupé par la résistance des francs-tireurs de l'Isle-Adam et de Parmain, les Prussiens envoient un nouveau détachement commandé par le colonel prince de Hohenlohe composé d'un bataillon du 27e régiment d'infanterie, du 1er régiment de uhlans de la garde et d'une section d'artillerie avec l'ordre de purger définitivement la contrée. Vers midi une partie de la colonne à l'Isle-Adam et recommence, sans plus de succès que le 27 d'enlever la barricade de Parmain. Mais cette fois cette attaque n'a vraisemblablement d'autre but que d'occuper les francs-tireurs. En effet, l'autre partie de la colonne jette un pont de bateaux à Mours, situé plus en amont, franchiy l'Oise descendant par la rive droite afin de prendre la barricade à revers. Nos francs-tireurs alertés à temps évacuent leurs positions avec comme perte 1 tué et 1 blessé contre 3 tués et une vingtaine de blessés du côté du 27e régiment d'infanterie de Magdebourg[28].
  • Val-de-Marne :
    Plusieurs reconnaissances sont poussées par des groupes de francs-tireurs dont l'une par les chasseurs de Neuilly-sur-Marne en avant des positions de Villejuif,
    La redoute des Hautes Bruyères a canonné un long convoi ennemi circulant entre Chevilly et L’Hay en direction de Versailles.
    Depuis plusieurs jours l’ennemi maître des villages de L'Hay, Chevilly, Thiais et Choisy-le-Roi effectuait des travaux de terrassement et de fortification de ces villages, afin de protéger sa ligne de communication avec Versailles. Il fut alors décidé d’une action combinée afin de reconnaître et d’attaquer les forces établies dans ces positions. La tâche incombe au 13e corps du général Vinoy qui attaque avec 20 000 hommes.
    Les troupes se massent vers les forts d’Ivry, de Bicêtre et de Montrouge. Elles sont accueillies à l’entrée du plateau de Villejuif par des tirs de canon et de mousqueterie auxquels elles répondent avec énergie, pendant presque 3 heures.
    Les 35e et 42e brigades du général Pierre-Victor Guilhem refoulent l’ennemi hors de Chevilly et l’Hay. La colonne du général Blaise pénètre dans Thiais et d’une batterie de position dans ce village qui n’est pas enlevée faute d’attelage. Les troupes avancent jusqu’aux positions prussiennes, fortement défendues, de Thiais et de Choisy-le-Roi coupant ainsi leur voie de communication. Après un vif engagement d’artillerie et de mousqueterie, sur ordre du général Vinoy, les troupes françaises se replient sous le feu, avant l’arrivée des réserves prussiennes, évaluée à environ 30 000 hommes. Lors de cet engagement 2 000 Français et 400 Allemands sont mis hors de combat dont le général commandant qui est tué lors de la bataille de Chevilly.
    De l’autre côté de la Seine, la brigade du général d’Exéa marche sur Créteil, engage un combat puis retourne dans ses positions de départ.
  • Yvelines :
    Les Éclaireurs de la Seine[22] partis de Mantes arrivent à Maule entre la rivière Mauldre et la forêt des Alluets-le-Roi où ils s'opposent aux fourrageurs prussiens de la 5e division de cavalerie. Dans la journée, des cavaliers et éclaireurs à cheval de Rouen et d'Elbeuf entrent à Mantes renforcés en soirée, par 700 volontaires du 1er bataillon de la garde nationale de Rouen et les tirailleurs de la 1re compagnie havraise.

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Vendredi 30 septembre

  • Val-d'Oise :
    Les Prussiens entrent dans Parmain, évacué par les francs-tireurs, brulent 50 maisons de la ville, bombardent Nesles-la-Vallée et lancent plusieurs détachements des uhlans du 1er régiment de la garde fouiller les environs. Plusieurs francs-tireurs, ou considérés comme tels[29], pris les armes à la main furent fusillés dans la même journée.

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Octobre

Samedi 1er octobre

  • Paris :
    Rapport du ministère de la guerre sur la distribution dans Paris de 390 000 fusils.

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Dimanche 2 octobre

  • Hauts-de-Seine :
    Appuyé par les artilleurs de la mobile de Seine-et-Oise, une fraction du 2e bataillon du 28e régiment de mobile, formé de Bretons, ont poussé une reconnaissance sur les hauteurs de Montretout, contre les avant-postes prussiens, délogeant un poste ennemi qui s’installait dans la redoute.
    Une reconnaissance est faite par un détachement du 19e régiment de marche entre Bezons et Argenteuil. Le poste prussien, placé sur l’autre rive de la Seine, a immédiatement échangé des coups de fusil.

Lundi 3 octobre

Les journaux rapportent que Toul et Strasbourg ont succombés.
  • Paris :
    Le ballon National ne parvient pas à décoller, son enveloppe étant insuffisamment gonflée. Paris commence à compter ses rations. Les fourrages étant devenus trop chers, les maquignons vendent leurs chevaux pour rien, ou presque, soit abandonnent leurs bêtes sur le marché. L'abattoir aux chevaux est abonadamment pourvu, dans les premiers jours du siège on tuait 10 à 20 chevaux par jour, on en tue actuellement environ 300[34].

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Mardi 4 octobre

  • Val-de-Marne :
    3 compagnies du bataillon de la Drôme et 1 peloton de spahis, qui effectuaient une reconnaissance en avant du fort de Nogent, se sont heurtés à la sortie de Neuilly-sur-Marne aux avant-postes prussiens qui se sont retirés. Les spahis les ont poursuivis et sont tombés dans une embuscade. Heureusement protégés par le brouillard, les spahis ne déplorent que 2 chevaux tués et 1 cavalier blessé.
  • Yvelines :
    Partant de Port-Villez, les mobiles de l'Eure effectuent une reconnaissance sur Bonnières qui est canonnée puis poursuivie par les uhlans.
    Les allemands pénètrent à Rolleboise, mettent les habitants à contribution en menaçant de les tuer, s'ils ne s'exécutent pas[35].

Mercredi 5 octobre

  • Val-de-Marne :
    La compagnie des tirailleurs parisiens du capitaine Lavigne et 1 compagnie du 21e régiment d'infanterie de ligne se sont avancés sur les avant-postes ennemis situés sur la droite de Créteil. Une barricade fortement défendue a été attaquée sans succès mais un poste situé sur le chemin de fer de Lyon a été enlevé. Les troupes se sont ensuite repliées en bon ordre malgré les forces considérables qui s’avançaient sur eux.

Jeudi 6 octobre

La région parisienne est recouverte d’un brouillard intense empêchant toute observation.

  • Paris :
    Rationnement de la viande et création des boucheries municipales.

Vendredi 7 octobre

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  • Hauts-de-Seine :
    Des reconnaissances ont été effectuées du côté de Meudon. Un poste ennemi installé dans la station de chemin de fer s’est alors replié sans attendre l’attaque. L’ennemi est établi en force au haras et à la plaine des Bruyères.
    12 compagnies de gardes mobiles de la Seine, sous les ordres du lieutenant-colonel Rambaud, ont effectué une reconnaissance dans Clamart et les bois environnants et ont rapporté des sacs de farine, des armes, des outils…
  • Yvelines :
    La 6e division de cavalerie de la 4e armée allemande atteint Bréval et pille le village.

Samedi 8 octobre

Dimanche 9 octobre

  • Seine-Saint-Denis :
    Une forte reconnaissance en avant du fort de Noisy permet aux Français de chasser l’ennemi de Bondy et d’occuper le village jusqu’à la nuit puis de se replier.

Lundi 10 octobre

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  • Paris :
    La viande est désormais rationnée. La ration est de 1 livre[41] de viande par personne pour 5 jours.
  • Seine-Saint-Denis :
    Les compagnies d'infanterie des redoutes de la Boissière, Montreuil et Noisy, suppléés par un bataillon de mobiles du Nord, chargés de la protection des travailleurs, cultivateurs et maraîchers œuvrant dans la plaine ont été assaillis par l’ennemi. 2 pièces d’artillerie qui ont tiré sur nos troupes des obus et de la mitraille ont été démontées par le feu des pièces des 3 forts[42]. L’ennemi a reculé jusque dans les bois à proximité de la Maison Blanche et a répondu par des tirs provenant des environs du pont de la Poudrette[36].

Mardi 11 octobre

  • Val-de-Marne :
    Le matin, après la prise de la maison Millaud, celle-ci a été mise en défense et les maisons voisines ont été incendiées ou détruites afin de dégager les abords. Des éclaireurs ennemis se sont approchés à 300 mètres de ce nouveau point d’appui.
    De nombreux mouvements de troupes sont signalés sur le secteur sud. L’artillerie de la redoute des Hautes Bruyères a, par un coup heureux, tué une dizaine de Prussiens dans une maison qui servait de poste en avant de Bourg-la-Reine.

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Mercredi 12 octobre

  • Hauts-de-Seine :
    Les éclaireurs de Dumas, les éclaireurs de la ligne du commandant Lopez, les mobiles du Morbihan sous les ordres du général Ducrot ont lancé une reconnaissance au-delà de la Malmaison. Après avoir essuyé une fusillade, les troupes se sont avancées dans le parc de la Malmaison ou elles ont démasqués la présence des batteries prussiennes situées à la bifurcation des routes de Bougival et de la Jonchère. Sous leur feu, les mobiles se sont mis à couvert dans les fossés de la route. L’artillerie ennemie a été délogée par l’artillerie du Mont-Valérien qui l'a poursuivie pendant la retraite jusque Bougival.
  • Paris :
    Deux ballons partent de Paris :
    Le Washington s'envole de la gare d'Orléans et termine sa course à Carnières dans le Nord après avoir parcouru 204 kilomètres[43].
    Le Louis Blanc s'envole de la place Saint-Pierre et termine sa course à Béclers en Belgique après avoir parcouru 290 kilomètres[44].
    Les boucheries municipales ne distribuent plus que 100 grammes de viande par personne, après des heures de queue.

Jeudi 13 octobre

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Vendredi 14 octobre

  • Hauts-de-Seine :
    Dans la nuit un bataillon des éclaireurs de la garde nationale de Paris, sous les ordres du commandant Thierrard, qui effectue une reconnaissance, surprend, dans Rueil, un assez fort détachement de Prussiens, occupés à brûler deux maisons pour dégager une de leurs barricades, et leur tue une vingtaine d’hommes.
  • Val-de-Marne - Hauts-de-Seine :
    Les Prussiens demandent un armistice pour relever leurs morts. Une suspension d'armes a lieu de onze heures à cinq heures, en avant de nos forts du sud.

Samedi 15 octobre

  • Seine-Saint-Denis :
    Pendant que les mobiles du Finistère et du Nord, l'infanterie de ligne et l'artillerie du Romainville chassaient l'ennemi de la ferme de Groslay la plaine de Bondy, l'artillerie du Fort de Rosny a canonné l'ennemi dans le village du Raincy, et celle du Noisy a foudroyé le camp retranché du pont de la Poudrette de Gargan.
    Par ailleurs, les éclaireurs de la Seine[22] du colonel Lafon partant de Bondy engagent une vive fusillade avec l'ennemi embusqué de l'autre côté du canal de l'Ourcq, afin de couper les arbres qui masquaient, de nos bastions, la vue du camp retranché prussien. En milieu d’après-midi l'ennemi ayant arboré le pavillon blanc, les éclaireurs de la Seine et les forts ont cessé le feu. Les troupes françaises déplorent 2 tués, dont 1 officier et 5 blessés.
    En fin d’après-midi, un seul obus, tiré à partir du bastion no 2 à 4 500 mètres, a tué les deux officiers à cheval qui venaient faire mettre en batterie une section d'artillerie ennemie, et tué les cavaliers d'une des pièces qui a été mise hors de service.

Dimanche 16 octobre

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  • Val-de-Marne :
    Les éclaireurs placés en embuscade de nuit à Créteil ont été attaqués ce matin, vers cinq heures, par un peloton de Prussiens qu'ils ont repoussés.
    Le fort de Nogent a bombardé plusieurs gros pelotons ennemis qui cheminaient à l'extrémité du plateau d'Avron.
    La redoute de la Faisanderie a tiré sur le poste prussien à la Fourche de Champigny, faisant fuir l'ennemi.
    Une reconnaissance effectuée sur Charenton a poussé jusqu'au moulin de la Marne, sans trouver d'obstacles. Les Prussiens ont complètement évacué Créteil.

Lundi 17 octobre

Mardi 18 octobre

Mercredi 19 octobre

  • Seine-Saint-Denis :
    Une reconnaissance a été exécutée en avant des forts Rosny et de Nogent, par les mobiles de la Drôme du commandant Balète, de la Côte-d'Or du commandant Dupuy, et du Tarn des commandants Faure, de Foucaut et de Faramond, l’ensemble étant commandé par le lieutenant-colonel Reille.
    • Notre gauche s'est avancée dans le parc du Raincy jusqu'à la porte de Paris, et, de là, s'est rabattue sur Villemomble qui a été fouillée en tous sens. L'ennemi a été débusqué du parc du château de Launay[54] où il a eu un homme tué.
      Pendant ce temps quelques compagnies ont gravis les pentes d'Ablon, occupé tout le plateau et tiraillé à son extrémité est sur le poste avancé de la Maison-Blanche[55].
    • Notre centre, aussitôt Ablon occupé, est entré dans le village du Bois de Neuilly qui était évacué. Nos tirailleurs l'ont ensuite dépassé et se sont portés sur Neuilly-sur-Marne, où l'ennemi était retranché en forces considérables.
      Cette reconnaissance a permis de constater que les avant-postes prussiens occupent aujourd'hui Launay à Villemomble, la Maison-Blanche et Neuilly-sur-Marne, c'est-à-dire à quatre kilomètres du fort de Nogent.
  • Paris :
    Le ballon monté République Universelle également appelé La Fayette, piloté par Louis Jossec et monté par Antonin Dubost, secrétaire général de la Préfecture de Police de Paris et son secrétaire Gaston Prunières, s'envole de la gare d'Orléans. Il termine sa course à Lonny dans les Ardennes après avoir parcouru 256 kilomètres[56].

Jeudi 20 octobre

  • Val-de-Marne :
    Dans la nuit du 19 au 20 octobre, à deux reprises, l'ennemi attaque un poste de moblots à Cachan. Il a été repoussé et a initié une vive canonnade de nos forts, dont les obus ont fouillés les positions ennemies de Châtillon, jusqu'à Bourg-la-Reine et l'Hay.
    La Faisanderie a continué de tirer avec succès sur plusieurs maisons servant de postes à l'ennemi.
    La batterie prussienne de Thiais qui incommodait nos travailleurs en avant de Villejuif, a été détruite par l’artillerie fort de Charenton qui a également pilonné les positions ennemies en avant de Choisy-le-Roi.
    Une reconnaissance a occupé Créteil, pour protéger le transport des récoltes et denrées sur Paris.
    Une autre reconnaissance, chargée de protéger les travailleurs dans la plaine située entre le chemin de fer de Lyon et la Seine, a eu un engagement assez vif avec le poste ennemi qui occupe une maison de garde sur le chemin de fer, à 3 000 mètres environ en avant de la barricade de Maisons-Alfort, sur la route de Lyon

Vendredi 21 octobre

  • Val-de-Marne :
    Dans la nuit du 20 au 21 octobre, l'ennemi à de nouveau attaqué à deux reprises un poste de mobiles à Cachan et un autre à la maison Millaud. Comme la nuit précédente, ces attaques ont été repoussées et nos forts ont canonnés les positions ennemies de l'Hay, Bourg-la-Reine et Bagneux.
  • Seine-Saint-Denis :
    Une reconnaissance est poussée jusqu'à Villemomble par la compagnie de carabiniers du 48e bataillon du commandant Leclaire et du capitaine Proust.
    Partant du fort de Rosny, le bataillon s'est dirigé, en suivant les crêtes du plateau d'Avron, sur le château et le parc de Launay[57], entre Villemomble et la station de Gagny. Après avoir tué les 3 sentinelles d'un poste prussien situé dans le parc de Launay, les hommes du capitaine Proust ont tiraillés contre d'autres abris et barricades occupés par les Prussiens. L'ennemi ayant fait avancer une réserve considérable, le 48e bataillon s'est retiré dans le plus grand ordre. Lors de cet engagement 5 gardes nationaux ont été blessés.
  • Seine-et-Marne : Les francs-tireurs et les gardes nationaux, de Saint-Germain-Laval, d'Auxerre et de Montereau, venant de cette dernière ville, engagent un combat contre un détachement de 300 bavarois en poste à Grandpuits[58]. Un combat inégal s'engagea entre les miliciens Français armés de fusils à piston ou de chasse et les soldats de métiers armés de fusils modernes. Malgré la vaillance des Français, le feu vif et précis de l'ennemi joint à un renfort considérable qui ne tarda pas à arriver, mit en déroute les gardes nationaux. Plusieurs hommes furent tués de part et d'autre dans les fossés qui entouraient alors la ferme de La Salle.

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Samedi 22 octobre

Dimanche 23 octobre

  • Seine-Saint-Denis :
    Vers 2 heures du matin, une patrouille de la grand'garde[37] du fort de Nogent a fait fuir un poste avancé ennemi, situé sur la route de Neuilly-sur-Marne, laissant entre nos mains 22 sacs de légumes. À 6 heures, alors que cette patrouille de la grand'garde se retirait, un peloton prussien s'est avancé pendant que l'ennemi, qui est sur la rive gauche de la Marne, tiraillait de son côté. Pris entre deux feux et malgré une excellente défense les hommes de la grand'garde ont été obligés de battre en retraite.

Lundi 24 octobre

Mardi 25 octobre

Sans dépêches ni rapports militaires.

  • Paris :
    Le ballon monté Montgolfier piloté par l'aérostatier Hervé Sené s'envole de la gare d'Orléans, avec à son bord le colonel de La Pierre et le commandant Joseph-Marie Le Bouédec[60], envoyés par l'État Major de Paris pour prendre le commandement des troupes en province. Il termine sa course à Heiligenberg dans le Bas-Rhin, sous occupation ennemie, après avoir parcouru 503 kilomètres[61]. Les Prussiens finirent par retrouver le ballon, mais les 2 passagers et l'aéronaute avaient disparu, sauvés par les habitants patriotes qui les firent passer à travers la montagne d'où ils regagnèrent la Lorraine[62].

Mercredi 26 octobre

Sans dépêches ni rapports militaires.

  • Paris :
    Deuxième rationnement de la viande; 50 grammes par personne et par jour.

Jeudi 27 octobre

  • Paris :
    Deux ballons montés partent de Paris :
    Le Vauban, piloté par l'aérostier Guillaume, qui s'envole de la gare d'Orléans, avec à son bord le diplomate Frédéric Rethinger[63] et du colombophile Édouard Cassiers[64]. Il termine sa course à Vigneulles-lès-Hattonchâtel dans la Meuse[65], après avoir parcouru 248 kilomètres[66].
    La Bretagne (ou le Normandie) piloté par l'aérostatier René Cuzon qui s'envole de l'usine à gaz de La Villette[25], avec à son bord messieurs Voerth, Hudin[67] et Manceau. Il termine la première partie de sa course, au milieu des troupes prussiennes, dans la région de Fresnes-en-Woëvre-Hennemont dans la Meuse, ou messieurs Voerth, Hudin et Cruzon seront capturés après avoir parcouru 200 kilomètres[68]. Monsieur Manceau, resté seul dans l'aérostat, blessé, sera fait prisonnier le lendemain dans les environs de Metz[69]

Vendredi 28 octobre

Un article du journal Le Combat[70] annonce la reddition de Metz qui est aussitôt démentie par le Journal officiel et qui créé dans la presse à ce sujet une vive controverse[71].
Réduction de la consommation du gaz
  • Paris :
    Toutes les matières pour faire de la poudre sont réquisitionnées.
    Appel des derniers contingents de la classe 1870[72]
  • Seine-Saint-Denis :
    Profitant de l'inondation, volontaire, du Croult afin de tenir éloignées les troupes prussiennes, les francs-tireurs de la Presse sous les ordres du commandant Rolland, stationnées à La Courneuve, lancent une attaque de nuit sur les avant-postes ennemis établis au Bourget. Appuyés par les grand'gardes[37] du fort d'Aubervilliers et de la Courneuve les troupes françaises abordent, sans tirer un coup de fusil, les postes prussiens qui fuirent en désordre abandonnant leurs sacs, casques, armes, nourriture… Continuant de pousser l'ennemi devant eux ils s'avancent dans le village repoussant l'ennemi jusqu'à l'église où il s'établit fortement. Le général de Bellemare, donne l'ordre aux francs-tireurs de la Presse, au 14e bataillon de la mobile de la Seine et d'une partie du 34e de marche sous les ordres du colonel Lavoignet s'emparer du village du Bourget et de s'y établir solidement. Appuyé par une section de 2 pièces de quatre, 2 pièces de douze et une mitrailleuse, et suivi d'une forte réserve, composée du 16e bataillon de la mobile de la Seine et d'un demi bataillon du 28e de marche, les troupes françaises emportent la totalité du village, rejette les troupes ennemies en arrière du ruisseau de La Morée au Pont-Iblon et occupent, dans la foulée, Drancy.
    Vers midi, deux batteries ennemies en position au Pont-Iblon, et deux batteries de campagne positionnées sur la route de Dugny au Bourget, soit 30 canons environ, canonnent durant 5 heures le village incendiant plusieurs maisons. Pendant ce temps, les sapeurs du génie, crénellent les maisons et établissent des barricades.
    Tout au long de la journée des forces considérables d'infanterie ennemie descendues de Gonesse et d'Ecouen sont repoussées. Vers 7 heures du soir l'ennemi lance, contre une compagnie du 14e mobile, une dernière attaque à la baïonnette qui est repoussée. Les prisonniers indiquent que face au Bourget les Prussiens disposent de 2 régiments de la garde et de 4 batteries d'artillerie.
    À la fin de la journée, le gros des troupes françaises restent sur place.

Samedi 29 octobre

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  • Seine-Saint-Denis :
    Les résultats du combat d'hier au soir ont été importants. Le terrain en avant de nos tirailleurs est couvert de cadavres prussiens.
    Le Bourget, village en pointe en avant de nos lignes, occupé par nos troupes, est canonné par l'ennemi pendant toute la journée qui n'envoie aucune attaque d'infanterie. Au soir le feu des batteries ennemies cesse, et elles se replient vers Gonesse. Les troupes françaises étant en très bonne position, elles tiennent et restent dans le village.

Dimanche 30 octobre

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  • Paris :
    Les boucheries municipales n’ayant plus de viandes elle ne distribuent plus que du suif.
  • Seine-Saint-Denis :
    Au lever du jour, des masses d'infanterie, évaluées à plus de 15 000 hommes, se présentent de front, appuyées par une nombreuse artillerie, pendant que d'autres colonnes, venant de Dugny et de Blanc-Mesnil, contournent le village du Bourget.
    Les troupes françaises qui étaient postées dans la partie nord du Bourget, sont coupées du corps principal et encerclées, sont faites prisonnières. Le village de Drancy est évacué afin de ne pas subir le même sort. « Le village du Bourget ne faisant pas partie du système général de notre défense, son occupation était d'une importance très secondaire, et les bruits qui attribuent de la gravité aux incidents qui viennent d'être exposés sont sans aucun fondement. »[76]

Lundi 31 octobre

Sans dépêches ni rapports militaires.
La reddition de Metz est désormais officielle.
  • Paris :
    L'envoi d'Adolphe Thiers à Versailles pour négocier avec Bismarck alimente la rumeur selon laquelle le gouvernement français demanderait l'Armistice. L'exaspération des Parisiens est telle qu'une manifestation populaire, orchestrée par Charles Delescluze a lieu contre Trochu et son gouvernement. Les manifestants occupent pacifiquement l'Hôtel de Ville, siège du gouvernement et des discussions ont lieu. Trochu réussit à se maintenir et proclame : « Le gouverneur de Paris ne capitulera pas. » En fin de journée, la manifestation tourne à l'émeute et les membres du gouvernement se retrouvent prisonniers des partisans de la Commune, mais ils seront délivrés par le 106e bataillon de la garde nationale.

Novembre

Mardi 1er novembre

Sans dépêches ni rapports militaires.

Mercredi 2 novembre

Sans dépêches ni rapports militaires.

Jeudi 3 novembre

Vendredi 4 novembre

Sans dépêches ni rapports militaires.

Samedi 5 novembre

Sans dépêches ni rapports militaires.

Dimanche 6 novembre

Sans dépêches ni rapports militaires.

Lundi 7 novembre

Ruptures des négociations concernant l'armistice[82].
« Les quatre grandes puissances neutres, l'Angleterre la Russie, l'Autriche et l'Italie, avaient pris l'initiative d'une proposition d'armistice à l'effet de faire élire une assemblée nationale.
Le gouvernement de la défense nationale avait posé ses conditions, qui étaient :
le ravitaillement de Paris et le vote pour l'assemblée nationale par toutes les populations françaises.
La Prusse a expressément repoussé la condition du ravitaillement ; elle n'a d'ailleurs admis qu'avec des réserves le vote de l'Alsace et de la Lorraine.
Le gouvernement de la défense nationale a décidé à l'unanimité, que l'armistice ainsi compris devait être repoussé. »

Mardi 8 novembre

Mercredi 9 novembre

L'ensemble des forts a continué, sur toute la ligne de défense, à canonner les travaux et les positions de l'ennemi. Le tir reprend la nuit, par intervalles, de façon à causer des alertes fréquentes aux postes prussiens et à les tenir constamment en haleine.

Jeudi 10 novembre

Vendredi 11 novembre

Le feu de l'ensemble des forts a continué, sur toute la ligne de défense pendant le jour et pendant la nuit.

Samedi 12 novembre

Les jeunes gens de 25 à 35 ans veufs ou célibataires sont mis en activité et rejoignent les bataillons de la garde nationale.

Dimanche 13 novembre

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Lundi 14 novembre

La nouvelle de la prise d'Orléans par l'armée de la Loire cause un regain d'espoir dans Paris, incitant le Gouvernement de la défense nationale à lancer La Grande Sortie contre les lignes prussiennes autour de la ville.
  • Val-de-Marne :
    Le capitaine Lavigne, à la tête des tirailleurs parisiens, a lancé une reconnaissance sur Champigny et a refoulé les postes prussiens, anéanti leurs approvisionnements et fait subir à l'ennemi des pertes réelles.
    Sur toute la ligne, l'ensemble de nos forts ou ouvrages avancés a bombardés les avant-postes et positions fortifiés de l'ennemi. Il y a eu une canonnade très vive de la part de la redoute du Moulin Saquet et de l'ouvrage des Hautes Bruyères appuyés par les forts de Charenton, d'Ivry et de Montrouge contre les postes prussiens situés au sud de Paris.

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Mardi 15 novembre

  • Val-de-Marne :
    L'ennemi a tenté de reprendre pied dans Champigny. Il a été débusqué par le feu des mitrailleuses et s’est réfugié dans les tranchées, au milieu desquelles des obus du fort de Nogent sont venus tomber et l'ont obligé à battre en retraite.
    Les canons de la Faisanderie ont dispersé un détachement d'une cinquantaine de Prussiens réunis derrière la barricade de Champigny.
    Un obus tiré sur la maison Cazenave, au-dessous et à droite de Chennevières, utilisée comme pension par les officiers prussiens, est allé tomber au milieu de la cour entre deux ailes du bâtiment au moment où un certain nombre de ces officiers s’y trouvaient réunis. Les observateurs y ont observé un grand désordre puis un grand mouvement de va-et-vient dans les cours, ce qui laisse à penser qu'il y a eu plusieurs morts et blessés parmi les prussiens.
    Le fort de Charenton a canonné les positions prussiennes de Choisy

Mercredi 16 novembre

Jeudi 17 novembre

Le pigeon voyageur Gambetta apporte la nouvelle de la victoire de Coulmiers[88].
  • Paris :
    « Malgré les ordres les plus formellement exprimés par la voie des journaux et par celle de l'affichage, pour que les avant-postes ne soient dans aucun cas dépassés, des habitants de Paris sortent de la ville, se répandant par masses de tous les côtés à la fois dans la campagne. Ils s'avancent ainsi jusqu'à la portée la plus rapprochée des lignes prussiennes, encouragés par l'attitude de l'ennemi, qui les avait rarement inquiétés.
    Celui-ci, au mépris de tout sentiment d'humanité, tire maintenant d'une manière continue sur des hommes sans armes, même sur des femmes et des enfants. Il y a eu des morts et des blessés. Le gouverneur de Paris, profondément ému d'une situation à laquelle les avant-postes sont impuissants à remédier, en raison de l'étendue de nos lignes extérieures, porte ces faits à la connaissance de tous les habitants et les adjure, de ne plus enfreindre des ordres dont l'inexécution a de si douloureuses conséquences. »

Vendredi 18 novembre

  • Paris :
    Le ballon monté Général-Uhrich s'envole de nuit de la gare du Nord et termine sa course, au petit matin à Luzarches sous occupation prussienne, après avoir parcouru 36 kilomètres en h 45 de vol[89]. C'est le premier vol de nuit.
    La chasse aux rats est une bonne affaire. Ils se vendent 2 francs pièce[4].

Samedi 19 novembre

  • Seine-Saint-Denis :
    Les nouvelles informations ont confirmés les premiers renseignements qui ont été portés à la connaissance du public. Elles ont fait connaître, en outre, un nouvel exemple des inconvénients qu’amènent devant nos lignes de semblables désordres exploités par l'ennemi. En effet, ce matin à huit heures des Prussiens, vêtus de blouses et de pantalons de toile dissimulant leurs armes et favorisés par la foule des maraudeurs qui couvraient la plaine de Bondy, se sont glissés le long de la berge du canal de l'Ourcq, ont tiré presque à bout portant sur une sentinelle avancée du 1er régiment d'éclaireurs, à nos premiers retranchements.
    Des combats d'avant postes ont eu lieu à Villetaneuse.

Dimanche 20 novembre

  • Seine-Saint-Denis :
    Le feu de l'artillerie française a été très vif pendant une partie de la nuit contre les positions prussiennes du Bourget.
    Le gouverneur de Paris, ému des tristes événements qui se sont passés dans les journées des 18 et 19 novembre dans la plaine de Bondy, a demandé des rapports circonstanciés aux commandants des avant-postes les plus rapprochés de l'ennemi.

Lundi 21 novembre

  • Val-de-Marne - Hauts-de-Seine :
    Pendant la nuit, une vive fusillade a eu lieu sur le front de nos lignes du sud. Elle a été appuyée par le canon des forts.

Mardi 22 novembre

La pluie a arrêté sur tous les points les travaux de l'ennemi. Les forts ont tiré avec la plus grande modération.
  • Val-de-Marne :
    Plusieurs combats d'avant postes ont eu lieu sur la Marne qui se sont tous terminés à notre avantage.
    Des mouvements de troupes ont attiré l'attention de l'ennemi. Deux bataillons de garde nationale mobilisée, commandés par les chefs de bataillon Queveauvilliers et de Brancion, sont sur le point de partir pour prendre les positions avancées.
  • Hauts-de-Seine :
    Les forts ont continué les bombardements contre les travaux de l'ennemi, principalement à l'ouest et vers les positions de Meudon et de Châtillon.
    A onze heures et demie du soir, une reconnaissance a été tentée par l'ennemi, dans la presqu'ile de Gennevilliers[11]. Une barque, montée par plusieurs hommes, a cherché à passer la Seine du côté du pont des Anglais. Cette reconnaissance n'a échouée, grâce à la surveillance de nos postes avancés qui ont tiré à bout portant sur la barque, dans laquelle plusieurs hommes ont été blessés ou tués.
    La 2e compagnie du corps franc des carabiniers parisiens, sous le commandement du capitaine Baquey, s'est établie à Courbevoie.

Mercredi 23 novembre

Jeudi 24 novembre

  • Seine-Saint-Denis :
    Le 72e bataillon de guerre de la garde nationale, conjointement avec le 4e bataillon des éclaireurs de la Seine, sous le commandement supérieur du capitaine de frégate Massion, ont occupé le village de Bondy. Après avoir franchi les barricades de Bondy, le 72e bataillon a refoulé l'ennemi d'arbre en arbre sur la route de Metz et le long du canal de l'Ourcq. Le 72e compte 4 blessés, dont capitaine de frégate Massion qui a été transporté à l'ambulance du ministère de la Marine. En fin d'après-midi, le 72e bataillon de guerre, du commandant de Brancion, s'est replié.
    Quelques obus du fort de Noisy, envoyés sur le pont de la Poudrette[36] et sur les maisons bordant la lisière du bois, ont réussi à faire retraiter à découvert un grand nombre de troupes ennemies.

Vendredi 25 novembre

Ordre de ne plus sortir de la ville.

Samedi 26 novembre

Dimanche 27 novembre

Lundi 28 novembre

  • Hauts-de-Seine :
    Au lever du jour, une forte reconnaissance a été faite sur les positions prussiennes de Buzenval et sur les hauteurs de Boispréau.
    Les opérations projetées dans la presqu'ile de Gennevilliers[11] ont commencé à six heures du soir par le tir, de nombreuses batterie de mortiers, de fusées et d'artillerie, établies à proximité des ponts d'Argenteuil et de Bezons qui ont jeté le trouble dans les positions, que l'ennemi occupait fortement. Les tirs ont allumé un incendie qui s'est développé sur plusieurs points. Les troupes françaises se sont logées dans l'Île Marante à Colombes et au Pont des Anglais, où elles ont établi des retranchements. Pendant une partie de la soirée, puis à minuit, il y a eu un violent échange de feu de mousqueterie.

Proclamations

Mardi 29 novembre

  • Val-de-Marne :
    Pour redonner espoir aux habitants de la capitale, le général Louis Trochu, gouverneur de Paris, décide d'organiser une sortie générale afin d'effectuer une percée des lignes allemandes. C'est ainsi qu'au point du jour, sous les ordres du général Vinoy, deux attaques sont lancées, appuyées par une artillerie considérable.
    La première, sur la gare aux Bœufs à Choisy-le-Roi[96],[97] confiée au contre-amiral Pothuau, vigoureusement menée, qui a parfaitement réussi. La position a été enlevée, avant le jour, par des compagnies des 106e et 116e bataillons de la garde nationale et des fusiliers marins. L'ennemi surpris s'est retiré en désordre, laissant quelques prisonniers, dont un officier.
    La seconde sous les ordres du général Valentin, commandant une brigade de la division de Maud'huy, a attaqué le village de l'Haÿ avec les 109e et 110e de ligne et les 2e et 4e bataillons de la garde nationale mobile du Finistère. Les troupes françaises ont pénétré dans les premières lignes qu'elles ont vaillamment conquises. Au moment où nos troupes se retiraient et où les réserves prussiennes arrivaient dans le village en quantité considérable, qu'un tir formidable d'artillerie, partant des Hautes-Bruyères et des batteries environnantes, a couvert et écrasé de feux l'Haÿ ainsi que les colonnes qui cherchaient à l'aborder. Au même moment, les canonnières du capitaine de vaisseau Thomasset, en amont du Port à l'Anglais, des pièces de gros calibres, montées sur wagons blindés, en station sur la voie du chemin de fer, les batteries environnant Vitry celles du Moulin-Saquet, et enfin une partie de l'artillerie du fort de Charenton, dirigeaient leurs feux, avec la plus grande intensité, sur le terrain occupé par l'ennemi et lui ont fait éprouver les plus grandes pertes.
    Le chiffre de nos blessés s'éleve à environ 500 hommes parmi lesquels on signale le lieutenant-colonel Mimerel, du 110e de ligne atteint grièvement et le chef de bataillon de Réals, commandant du 4e bataillon du Finistère également blessé. Le chef de bataillon Cristiani de Ravaran, du 110e a été tué.
    A l'aube, les troupes de la 3e armée, aux ordres du général Vinoy, opèrent une sortie de diversion sur Thiais, l'Haÿ, la Gare-aux-Bœufs[98] et Choisy-le-Roi, et le feu des forts est dirigé sur ces divers points signalés comme servant au rassemblement des troupes de l'ennemi.
    Toutefois, à 8h35 une dépêche télégraphique du gouverneur de Paris, arrive au général Schmitz qui indique : « Prévenez Vinoy, La Roncière, Beaufort et Liniers que la grande opération est ajournée par suite de la crue de la Marne et rupture du barrage. La suite de leur opération doit se mesurer sur cet incident. Ils seront juges ».
    A 9h40 une seconde dépêche télégraphique indique : « Opération transformée. Par suite de l'impossibilité de faire parvenir des instructions coordonnées à la masse des troupes réunies sur la Marne, nous restons dans nos positions prêt à agir du côté d'Avron ou la présence d'une nombreuse artillerie peut nous engager ».
    Avec l'ajournement de la grande opération l'ennemi eut ainsi le temps de prendre ses dispositions pour sa défense et d'appeler en grand nombre des renforts sur les points menacés.

Mercredi 30 novembre

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  • Val-de-Marne :
    Dans la nuit du 29 au 30 novembre le vent tourna brusquement; à une brise tiède et molle succéda un froid vif et pénétrant. C'est dans ces conditions que l'armée du général Ducrot passe la Marne au petit matin, sur des ponts de bateaux, dont l'établissement avait été retardé, la veille, par une crue subite et imprévue de la rivière.
    Cette grande opération, s'engage sur un vaste périmétre soutenue par les forts et les batteries de position qui, depuis hier, écrasent l'ennemi de leur feu.
    Le lieutenant-colonel Adrien Prévault[30] du 42e de ligne est tué lors des combats, particulièrement violents sur le plateau de Coeuilly[100].
    À la fin de la journée, le rapport du gouverneur de Paris au gouvernement indique :
    « La droite a gardé les positions qu'elle avait brillamment conquises. La gauche, après avoir un peu fléchi, a tenu ferme et l'ennemi, dont les pertes sont considérables et qui nous a laissé 2 canons, a été obligé de se replier en arrière des crêtes. La situation est bonne grace au soutien de l'artillerie, aux ordres du général Charles Frébault qui a magnifiquement combattu. Je passe la nuit sur le lieu de l'action qui continuera demain. »
    En diversion à l'attaque principale, la division Susbielle, soutenue par une importante réserve des bataillons de marche de la garde nationale, se porte en avant de Créteil, et enleve à l'ennemi les positions de Mesly et Montmesly, qu'elle occupe jusqu'au soir avant de l'évacuer, ne pouvant plus tenir la position devant des forces supérieures et se replie sur Créteil. Toutefois cette diversion, sur la droite des opérations, fort utile, pour l'attaque principale de la 2e armée est soutenue par de nouvelles sorties opérées sur la rive gauche de la Seine, vers Choisy-le-Roi et Thiais, par des troupes du général Vinoy. L'artillerie de la redoute des Hautes-Bruyères démonte 2 des 8 pièces d'artillerie que l'ennemi a placées entre l'Haÿ et Chevilly.
  • Seine-Saint-Denis :
    La brigade Lavoignet, à laquelle étaient adjoints les mobiles de l'Hérault et de Saône et Loire, soutenue par la division de cavalerie Bertin de Vaux, s'est avancée dans la plaine d'Aubervilliers, a occupé Drancy et a continué son opération jusqu'à la ferme du Groslay. L'ennemi s'est concentré, avec une nombreuse artillerie, dans ses retranchements, en arrière du ruisseau de la Morée, et n'est pas sorti de ses positions situées en arrière du Pont Iblon.
    Dans l'après-midi, avec une vive canonnade des forts, de la batterie flottante no 4 et des batteries de la presqu'île de Gennevilliers[11], l'amiral La Roncière et la brigade Henrion, composée du 135e régiment d'infanterie, de deux compagnies de fusiliers marins et des 1er, 2e et 3e bataillons des mobiles de la Seine ont enlevé le village, s'est emparée du village retranché d'Épinay et a fait 72 prisonniers, dont un aide de camp, et capturés des munitions et 2 pièces d'artillerie d'un nouveau modèle.

Décembre

Recensement de la population des 20 arrondissements de Paris, en date de décembre 1870, qui comprend les réfugiés[101].

Population de Paris en décembre 1870
Arrondissement Population Commentaires
1er arrondissement 77 831 habitants
2e arrondissement 77 671 habitants
3e arrondissement 96 442 habitants
4e arrondissement 96 341 habitants
5e arrondissement 98 213 habitants
6e arrondissement 90 803 habitants
7e arrondissement 68 883 habitants
8e arrondissement 75 880 habitants
9e arrondissement 102 215 habitants
10e arrondissement 141 485 habitants
11e arrondissement 183 723 habitants
12e arrondissement 100 077 habitants
13e arrondissement 79 828 habitants
14e arrondissement 82 100 habitants
15e arrondissement 92 807 habitants
16e arrondissement 44 034 habitants
17e arrondissement 120 064 habitants
18e arrondissement 154 517 habitants
19e arrondissement 113 716 habitants
20e arrondissement 108 229 habitants
Total 2 005 700 habitants

Jeudi 1er décembre

  • Val-de-Marne :
    Les troupes françaises restent le matin sur les positions solidement établies qu'elles ont conquises hier et occupées cette nuit. L'enlèvement des blessés prussiens, abandonnés sur le champ de bataille, par l'ennemi et l'ensevelissement des morts, ainsi les que blessés français, dont le général Pierre Renault[103],[104] relevés par les ambulances, a pris une partie de la journée. L'artillerie, placée sur le plateau d'Avron, ne cesse pas de couvrir l'ennemi de ses feux. Toutefois la journée du 1er décembre s'est écoulée dans des conditions de calme que ne faisaient pas pressentir les luttes de la veille.

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Vendredi 2 décembre

  • Val-de-Marne :
    Précédées d'une courte canonnade, les troupes françaises ont été attaquées à la pointe du jour par des forces énormes formées des réserves et des troupes fraîches. Les Français, fatigués des combats d'avant-veille, avec un matériel incomplet, et glacés par des nuits d'hiver qu'ils ont passés sans couvertures à -14 C°, car, pour alléger les troupes, elles ont été laissées à Paris ; ont toutefois résisté au feu violent de l'ennemi. Après avoir combattu durant 3 heures pour conserver leurs positions, les troupes françaises ont poursuivi l’assaillant et combattu durant 5 heures pour enlever celles de l'ennemi. Le calme est revenu promptement sur nos positions de la Marne, où elles couchent.
    Les Prussiens tirent sur Monseigneur Bauer qui conduit les ambulances de la Presse venues relever les blessés de la bataille de la veille.

Samedi 3 décembre

  • Paris :
    Un appel est lancé aux habitants afin d'obtenir des lits en faveurs des blessés. 15 000 lits sont mis, par les habitants de Paris, à la disposition de l'autorité militaire dans les 48 heures.
  • Val-de-Marne :
    Il n'y a eu le matin, aucun incident remarquable sur les positions françaises. Dès le point du jour, les Prussiens ont commencé une série d'attaques d'avant-postes précédées d'une courte canonnade, puis le calme est revenu sur les positions de la Marne.
    L'artillerie française située sur le plateau d'Avron a continué son feu pour inquiéter les convois incessants de l'ennemi dans la direction de Chelles.
    Les Prussiens ont eu hier des pertes considérables, en effet nos vigies ont signalés de nombreux convois de blessés quittant dès midi le champ de bataille. D'après des renseignements émanant des prisonniers, des régiments entiers auraient été écrasés.
    La journée du 3 décembre fut consacrée à améliorer la situation des troupes françaises par ce temps, déjà rigoureux, qu'elles supportent avec un grand courage.
    L'armée du général Ducrot bivouaque cette nuit, dans le bois de Vincennes ; elle a repassé la Marne dans la journée, et elle a été concentrée sur ce point pour donner suite à ses opérations.
    Environ 400 prisonniers prussiens, dont un groupe d'officiers, ont été amenés dans Paris.

Dimanche 4 décembre

Proclamation du général Ducrot

Lundi 5 décembre

Le général von Moltke annonce au gouverneur de Paris qu'Orléans est réoccupée par les Allemands
  • Val-de-Marne :
    Le nombre des prisonniers ennemis arrivés du champ de bataille est, à 11 heures du matin, de huit cents.
    Le commandant Poulizac, à la tête des éclaireurs de la Seine, rentre d'une reconnaissance poussée vers Aulnay avec succès où 7 Prussiens ont été mis hors de combat. Ses troupes ont enlevés 3 postes du chemin de fer de Soissons et ramènent 30 sacs, 40 casques, 2 fusils, des marmites, des couvertures, etc.

Mardi 6 décembre

Lettre du comte von Moltke

« Le gouvernement de la défense nationale porte à la connaissance de la population les faits suivants :
Hier au soir le gouverneur a reçu une lettre dont voici le texte :
« Versailles, ce 5 décembre 1870.
« Il pourrait être utile d'informer Votre Excellence que l'armée de la Loire a été défaite hier près d'Orléans et que cette ville est réoccupée par les troupes allemandes.
Si toutefois Votre Excellence jugera à propos de s'en convaincre par un de ses officiers, je ne manquerai pas de le munir d'un sauf-conduit pour aller et venir.
Agréez, mon général, l'expression de la haute considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être votre très humble et très obéissant serviteur.
Le chef d'état-major, « Comte von Moltke. » »

Réponse du gouverneur de Paris

« Le gouverneur a répondu
« Votre Excellence a pensé qu'il pourrait être utile de m'informer que l'armée de la Loire a été défaite près d'Orléans et que cette ville est réoccupée par les troupes allemandes.
« J'ai l'honneur de vous accuser réception de cette communication, que je ne crois pas devoir faire vérifier par les moyens que Votre Excellence m'indique.
« Agréez, mon général, l'expression de la haute considération avec laquelle j'ai l'honneur d'être votre très humble et très obéissant serviteur.
« Le gouverneur de Paris, Général Trochu. »

Proclamation des membres du gouvernement

« Cette nouvelle qui nous vient par l'ennemi, en la supposant exacte, ne nous ôte pas le droit de compter sur le grand mouvement de la France accourant à notre secours. Elle ne change rien ni à nos résolutions ni à nos devoirs.
Un seul mot les résume : Combattre ! Vive la France ! Vive la République !
Les membres du gouvernement. »

Mercredi 7 décembre

  • Val-de-Marne :
    Le général chef d'état-major général Isidore-Pierre Schmitz indique les pertes dans les divers journées de la bataille de Champigny : 1 008 tués (72 officiers et 936 hommes de troupe) et 5 022 blessés (342 officiers et4 680 hommes de troupe). Il indique également que les pertes de l'ennemi ont été des plus considérables, étant en rapport avec les efforts qu'il a fait pour enlever les positions françaises. Écrasé par l'artillerie des forts qui canonnait sur tous les points où il se présentait, des officiers prisonniers ont en outre déclaré que plusieurs régiments avaient été détruits par le feu d'infanterie en avant de Champigny.

Jeudi 8 décembre

Vendredi 9 décembre

Samedi 10 décembre

Dimanche 11 décembre

Lundi 12 décembre

Mardi 13 décembre

Mercredi 14 décembre

Le gouvernement autorise la vente du pain bis.

Jeudi 15 décembre

  • Paris :
    Le ballon monté Ville-de-Paris, s'envole de la gare du Nord et termine sa course près de Wetzlar[113], où il est capturé, après avoir parcouru 510 kilomètres[114].
    Par décret, le gouvernement fait réquisition de tous les chevaux, ânes et mulets. Les détenteurs deviennent de simples gardiens. Les animaux seront pesés vivants et payés comptant à raison de 1,75 franc[4] le kilogramme au maximum et de 1,25 franc[4] au minimum. Tout propriétaire de cheval, d'âne et mulet qui voudra devancer l'injonction de livrer à la faculté de faire conduire tous les jours ces animaux au marché aux chevaux situé au 6 boulevard d'Enfer. Les prix de faveur suivants seront appliqués aux animaux spontanément amenés à raison de 2 francs[4] le kilogramme au maximum et 1,50 franc[4] au minimum. En outre il sera attribué une commission d'amenage de 10 francs[4] par tête. Tout animal non déclaré sera confisqué.
    Après les pertes subies par divers corps de la 2e armée, notamment par la division de Malroy, qui a été très énergiquement engagée, les bases de la constitution des armées de la défense de Paris sont modifiées.
    Le 1er corps, commandé par le général Blanchard, est dissous. La division de Malroy de ce corps ayant eu des pertes sérieuses est en partie dirigée sur la 3e armée.

Vendredi 16 décembre

  • Paris :
    Les vivres diminuent, la viande qui était rationnée manque totalement, ainsi que le bois et le charbon.
    Le gouverneur de Paris ordonne que l'on procède à la réquisition des chevaux, ânes et mulets pour les abattre, et les manger. Les queues s'allongent pour un morceau de pain. On mange du chat, du chien et on chasse le rat.

Samedi 17 décembre

Dimanche 18 décembre

Lundi 19 décembre

  • Paris :
    Décret soumettant les nominations des chefs de la garde mobile au choix du gouvernement.

Mardi 20 décembre

  • Paris :
    Le ballon Général-Chanzy, qui s'envole de la gare du Nord, termine sa course à Auspach, en Bavière, où il est capturé avec ses occupants, par les Prussiens, après avoir parcouru 760 kilomètres[118].
    Le soir, le gouverneur part pour se mettre à la tête de l'armée, des opérations de guerre importantes devant commencer demain au point du jour. Des mouvements de troupes sont donc exécutés portant à plus de 100 bataillons de garde nationale mobilisée en dehors de Paris. La garde nationale mobilisée s'établit sur les positions qui s'étendent des bords de la Marne, en avant du plateau d'Avron, jusqu'à Saint-Denis. Cette concentration, bien que partiellement opérée par le chemin de fer de ceinture, avait été fatigante pour les troupes.

Mercredi 21 décembre

  • Hauts-de-Seine :
    Du côté du Mont Valérien, vers 7 heures du matin, le général Noël a lancé une forte attaque à gauche sur Montretout, au centre sur Buzenval et Longboyau, en même temps que sur sa droite le chef de bataillon Faure, commandant du génie du Mont Valérien, s'emparait de l'île du Chiard. Au moment où cet officier y pénétrait à la tête d'une compagnie de francs-tireurs de Paris, il fut blessé très grièvement et le capitaine Haas, qui commandait cette compagnie, fut tué net. Parmi les troupes figurent les 8e et 18e régiments de la garde nationale mobilisée de Paris.
  • Val-de-Marne :
    Les généraux de Malroy et Blaise sous les ordres du général Vinoy, ont occupé Neuilly-sur-Marne, Ville Evrard et la Maison-Blanche[55] et font créneler les murs. L'artillerie du plateau d'Avron et du fort de Nogent, qui ont appuyé l'opération, ont eu un combat très vif avec l'artillerie ennemie qui avait établi des batteries pour arrêter l'action des troupes françaises. Le général Idelphonse Favé, commandant l'artillerie de la 3e armée, a été blessé.
    Le temps s'était mis au froid et un vent glacial pendant toute la journée n'a cependant pas arrêté les efforts des troupes françaises qui ont travaillé activement à s'abriter contre les coups de l'ennemi à Neuilly-sur-Marne, Ville-Evrard, Maison Blanche, Bondy, la ferme de Groslay et Drancy. Toutefois les tranchées ouvertes n'ont pas été terminées aussi promptement qu'on pouvait s'y attendre, à cause d'une gelée intense qui a durci la terre et a rendu le maniement des outils plus difficile.
    Dans la nuit du 21 au 22 décembre, des soldats ennemis restés dans les caves de Ville Evrard ont fait une attaque sur les postes occupés par les troupes. Les soldats français ayant riposté vigoureusement, ont tués ou faits prisonniers la plus grande partie des assaillants. Malheureusement, le général Blaise, qui s'était porté en toute hâte à la tête de ses troupes, a été mortellement atteint. Les prisonniers qui ont été faits sur les différents points ont confirmé que les pertes de l'ennemi ont été des plus sérieuses.
  • Seine-Saint-Denis :
    Dès le matin, par une température de -14°, les troupes de l'amiral de La Roncière ont attaqué le Bourget. Elles étaient composées de marins, des 134e et 138e régiment d'infanterie de ligne et de gardes mobiles de la Seine. La première colonne, composée du bataillon des marins et du 138e de ligne sous les ordres du capitaine de frégate Eugène Lamothe Tenet a enlevé la partie nord du village. Une seconde colonne, sous les ordres du général Lavoignet, qui attaquait dans la partie sud du village, était arrêtée par de fortes barricades et des murs crénelés qui l'empêchaient de dépasser les premières maisons dont on s'était emparé malgré des efforts acharnés. Après s'être maintenu 3 heures dans le nord du Bourget, jusqu'au-delà de l'église, luttant pour conquérir les maisons une à une, sous les feux tirés des caves et des fenêtres et sous une grêle de projectiles qui dura jusqu'à la fin du jour, les troupes ont dû se retirer.
    Le général Ducrot fait alors avancer une partie de son artillerie, qui engage une action très violente contre les batteries de Pont Iblon et de Blanc-Mesnil. Il occupe ce soir la Maison Blanche, Bondy, la ferme de Groslay et Drancy.
    À la nuit, les troupes stationnées au Bourget effectuent leur retraite avec calme après avoir ramené une centaine de prisonniers qui sont dirigés sur Paris. Ces troupes furent repliées en arrière dans les tranchées qui formaient les points d'appui du champ de bataille préparé. Toutefois, les unes et les autres, à peu d'exceptions près, étaient sans abri, et cette première nuit de bivouac, par une gelée intense, éprouva très péniblement les soldats, il y eut quelques cas de congélation.
    Simultanément une diversion importante était effectuée par les 10e, 12e, 13e et 14e bataillons des gardes mobiles de la Seine et une partie du 62e bataillon de la garde nationale de Saint Denis, sous le commandement du colonel Dautremon.
    Dans le même temps, le 68e bataillon de la garde nationale de Saint-Denis attaquait Épinay, tandis que les deux batteries flottantes numéros 3 et 4 canonnaient le village ainsi qu'Orgemont et le Cygne d'Enghien[119], qui ripostaient vigoureusement.

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Jeudi 22 décembre

  • Val-de-Marne-Seine-Saint-Denis :
    Les troupes sont appliquées à effectuer des travaux de jour et de nuit, nécessaires à la continuation des opérations.

Vendredi 23 décembre

  • Val-de-Marne-Seine-Saint-Denis :
    L'ennemi ayant fait sur ses positions des concentrations considérables qui semblaient indiquer des intentions offensives et pouvant offrir un engagement général, le commandement français fit venir des troupes, à marche forcée, pour reprendre leurs postes de combat, malgré l'intensité du froid qui ne fit que s'accroitre. À dater de ce moment, la santé des soldats fut sérieusement, atteinte. Les cas de congélation, contre lesquels l'activité des travaux entrepris ne put rien, se multiplièrent dans une proportion menaçante. Les travaux eux-mêmes furent ralentis par suite de la dureté du sol, et dès le 24 ils devenaient impossibles.

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Samedi 24 décembre

  • Val-de-Marne :
    Les troupes ont continué les travaux de terrassement en voie d'exécution et ont eu beaucoup à souffrir pendant la nuit dernière des rigueurs de la température.
  • Seine-Saint-Denis :
    Deux bataillons mobilisés de la garde nationale ont fait une reconnaissance sur le Raincy et ont eu quelques hommes blessés après avoir échangé un bon nombre de coups de fusil avec l'ennemi.
    L'artillerie des forts ainsi que celles de Bondy et du plateau d'Avron ont tiré fréquemment sur les travaux des Prussiens, qui déploient de leur côté une grande activité. La terre est toujours rebelle au maniement de la pioche, néanmoins les abris se consolident.

Dimanche 25 décembre

Menu du 25 décembre 1870
Café Voisin, 261 rue Saint-Honoré

Lundi 26 décembre

  • Val-de-Marne :
    Sur l'ordre du général Vinoy, 3 bataillons de la garde nationale, conduits par le colonel Valette, ont été chargés, le matin, d'occuper le parc de la Maison-Blanche[55] à Neuilly-sur-Marne pour renverser, totalement, le mur crénelé qui le ferme au sud-ouest. Les tirailleurs ont débusqué le poste ennemi du 106e régiment d'infanterie de ligne du 6e saxon[123] qui occupait le parc et la tranchée du chemin de fer. Lors de cet engagement les Français font 6 prisonniers et perdent 1 tué et 8 blessés dont 1 officier.
    Après avoir chassé l'ennemi, ils ont travaillé à abattre le mur, en laissant des postes de surveillances afin de se prévenir contre un retour offensif de l'ennemi. Le général d'Hugues, pour éviter des imprudences, s'est porté lui-même auprès des troupes de soutien.
    L'artillerie du plateau d'Avron a tiré, seule, pour appuyer l'opération.

Mardi 27 décembre

100e jour du siège.
Début du bombardement de Paris dans certains quartiers.
  • Seine-Saint-Denis :
    L’ennemi a démasqué, ce matin des batteries de siège à longue portée et a effectué un feu très vif contre les forts de l’Est, de Noisy et de Nogent, et contre la partie nord du plateau d’Avron, qui ont répondu énergiquement. Cette canonnade pouvant être le prélude d’un bombardement général de nos forts, puis d'une attaque générale, toutes les dispositions sont prises dans le but de repousser ses attaques et de protéger les défenseurs.
    Dans la journée, les observateurs indiquent que l'ennemi a établi 3 batteries de gros calibre au-dessus de la redoute de l'Ermitage, au Raincy, 3 batteries à Gagny, 3 batteries à Noisy-le-Grand et 3 batteries au pont de Gournay.
    Ce combat d'artillerie qui a duré jusqu'à cinq heures, a couté environ 8 tués et 50 blessés dont 4 officiers de marine aux troupes françaises. Les pertes ennemies sont inconnues mais elles sont supposées sérieuses sur les points les plus à portée du plateau.
    « En résumé, cette première journée de bombardement partiel contre nos avancées et nos forts, avec des moyens dont la puissance est considérable, n'a pas répondu à l'attente de l'ennemi. »
  • Hauts-de-Seine :
    Dans la nuit, on a entendu du Mont Valérien deux fortes détonations, qui donnent à penser que l’ennemi a fait sauter le pont du chemin de fer de Rouen[125].
    Le commandant Delclos, du 5e bataillon de la Seine, a opéré hier une reconnaissance sur le Bas Meudon et le Val et Fleury, à la tête de 12 compagnies des 4e et 5e bataillons de la Seine et du 3e de la Somme. Le commandant Delclos fit fouiller ces trois villages où restent encore quelques habitants, et d'où les postes prussiens s'enfuirent à approche des troupes françaises, laissant quelques prisonniers. Une fusillade assez vive s'engagea au moment où la reconnaissance regagnait le fort d'Issy. L'ennemi fut repoussé et contraint de se retraiter précipitamment dans ses retranchements du Haut Meudon. Les pertes françaises s'élèvent à 2 tués et 6 blessés.

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Mercredi 28 décembre

  • Seine-Saint-Denis :
    L'ennemi a continué le bombardement qu'il avait entrepris hier contre les positions d'Avron. Le matin les tirs qui étaient modérés sont devenus très vifs dans l'après-midi et la soirée. De nouvelles batteries ont appuyé celles qui avaient été précédemment établies par l'ennemi. Nos pièces, moins puissantes que les canons Krupp, a dû renoncer à faire feu. Le plateau est devenu tout à fait intenable pour l'infanterie.
    Le gouverneur a fait soustraire l'artillerie et les troupes à une situation que l'intensité croissante du feu de l'ennemi ne pouvait qu'aggraver en ordonnant la rentrée des pièces en arrière des forts. Cette opération difficile et laborieuse s'est effectuée pendant la nuit et dans la matinée du 29.
    Nos batteries de Bondy fouillent les bois avec précision et inquiètent l'ennemi.

Jeudi 29 décembre

  • Seine-Saint-Denis :
    Le bombardement a redoublé d'intensité. Ses effets sur le plateau d'Avron, qui n'a cessé d'être canonné, ont démontré l'opportunité de l'évacuation qui a été opérée la nuit dernière. Les 74 pièces d'artillerie qui ont été retirées à peu près intactes, auraient été complètement désorganisées par le feu violent de la journée. Les tirs ont été plus particulièrement dirigé contre les forts de Rosny, Nogent et Noisy, qui ont fait bonne contenance sous une pluie d'obus d'une dimension extraordinaire, lancés à grande distance.
    Des dispositions sont prises pour que cette artillerie soit contre-battue par les plus gros canons dont dispose la défense.
    Il y a eu au fort de Nogent 14 blessés, au fort de Rosny 3 tués et 9 blessés et au fort de Noisy seulement quelques contusionnés.
    L'ennemi a ouvert le feu sur Bondy, où nous avons eu 2 hommes tués et 6 blessés.
    Dans la soirée, les tirs de l'ennemi sont passés pardessus le plateau d'Avron, atteignant la route stratégique et, par moments, les villages environnants.

Vendredi 30 décembre

  • Paris :
    Fin décembre, le beurre atteint 30 francs le kilo et la livre de chien vaut 4 francs. Un chat se vend 20 francs, un corbeau 5 francs, un rat 3 francs, un moineau 1,25 franc[4]. Les artisans et les ouvriers qui étaient également gardes nationaux, ne travaillant plus, ne disposaient que de leur solde soit 1,50 franc par jour, plus 0,75 à la femme légitime[4].
  • Val-de-Marne :
    Le feu de l'ennemi a recommencé et le fort de Nogent, sur lequel se sont portés principalement ses efforts, a été bombardé de 8 heures du matin à h 30 du soir ou il n'est à déplorer que 3 blessés.
  • Seine-Saint-Denis :
    Le feu de l'ennemi a recommencé le matin et il a été vif pendant une partie de la journée. Il n'y a eu que 2 blessés au fort de Rosny.

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Samedi 31 décembre

  • Seine-Saint-Denis :
    L'ennemi a augmenté ses batteries de gros calibre et rapproché plusieurs d'entre elles des points d'attaque. Ses projectiles sont arrivés en assez grand nombre à la ferme de Groslay, à Drancy, Bobigny, Bondy, et quelques-uns même sont parvenus jusqu'à la Folie[128] et Noisy-le-Sec.
    Il a continué en même temps le bombardement sur les forts de Rosny et de Noisy, ou il n'y a eu que quelques dégâts matériels et un très petit nombre de blessés.
    A 11 heures du soir, une assez forte reconnaissance prussienne s’est approchée de Bondy. Nos soldats ont laissé venir l'ennemi à bonne portée et l’ont reçu par une vive fusillade qui l'a fait rentrer dans ses lignes après avoir essuyé des pertes.
  • Val-de-Marne :
    Le feu de l'ennemi a continué sur le fort de Nogent, ou il n'y a eu que quelques dégàts matériels et un très petit nombre de blessés.

Janvier

Dimanche 1er janvier

  • Seine-Saint-Denis :
    L'ennemi a tiré pendant une grande partie de la nuit. Le bombardement de Bondy a redoublé d'intensité pendant la nuit et celui du fort de Rosny a été régulier, sans accident ni incident. Ce matin, l'attaque est plus vive, les coups se succèdent presque sans interruption.

Lundi 2 janvier

  • Seine-Saint-Denis :
    Le bombardement des forts de Nogent, Rosny et Noisy, et des villages environnants a continué ce matin sans causer jusqu'à présent de dommages bien sérieux. Le feu est cependant très vif sur Nogent, sur lequel l'ennemi a lancé 600 obus, n'a eu aucun effet : un seul homme légèrement blessé et pas de dégâts.

Mardi 3 janvier

  • Seine-Saint-Denis :
    Le bataillon Poulizac, des éclaireurs de la Seine, a fait une petite expédition en avant de la ferme de Groslay. Quelques Prussiens ont été tués, 6 ont été ramenés prisonniers : ils appartiennent à la garde. Nous avons eu trois blessés, dont un officier.
    La canonnade sur les forts a recommencé ce matin, il n'y a aucun incident à signaler.

Mercredi 4 janvier

  • Seine-Saint-Denis :
    L'ennemi a canonné Montreuil (Seine-Saint-Denis) pendant une partie de la nuit. Il a également tiré sur Bondy très vivement, mais sans résultat appréciable.
    Le feu contre nos forts a repris dès le matin et a été extrêmement violent jusqu'à 5 heures du soir sur le fort de Nogent, où il n'y a eu qu'un seul blessé sans gravité.
    Sur Bondy, le feu a continué à raison de trois coups par minute.
    Au fort de Rosny, le feu a été assez actif, on déplore 3 hommes légèrement atteints par des éclats.
    Le bombardement des forts situés à l'Est de Paris a continué aujourd'hui. Le fort de Nogent a reçu plus de 1 200 obus qui n'ont pas produit plus d'effets que les jours précédents.
  • Val-de-Marne :
    Ce matin vers 4 heures, un détachement ennemi s'est avancé devant la ferme des Mèches[27] pour la surprendre mais il a été reçu par une vive fusillade, et les hommes se sont sauvés au pas de course, en enlevant plusieurs blessés.
    Une demi heure plus tard, une patrouille ennemie a été surprise par nos éclaireurs du 139e régiment d'infanterie de ligne, et laisse entre nos mains 3 prisonniers.

Jeudi 5 janvier

Le bombardement de Paris commence

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  • Paris :
    Après un investissement de plus de trois mois, l'ennemi a commencé le bombardement des forts le 30 décembre. Six jours après, le bombardement de la ville de Paris commence. Quelques obus sont parvenus jusque dans le quartier Saint-Jacques, sans jeter aucun trouble dans la population.
    Dès que les habitants de la rive gauche de la Seine en virent tomber, ils s'empressèrent de prendre leurs dispositions pour échapper aux obus aveugles. Les uns vinrent chercher un abri sur la rive droite, les autres, ceux qui ne voulaient pas quitter leurs habitations, persistèrent à séjourner sous les coups de l'artillerie prussienne, mais en cherchant un abri dans leurs caves. Un troisième groupe s'obstina à braver l'ennemi, sans vouloir quitter les maisons et les appartements.
  • Seine-Saint-Denis :
    Une forte reconnaissance, dirigée par le général Fournès, est opérée dans la nuit sur le plateau d'Avron. Après avoir chassé les postes prussiens qui s'y trouvaient, il s'est installé auprès du château et a fait démolir à la pioche et au pétard un grand mur derrière lequel l'ennemi s'abritait dans la journée. Il a quitté le plateau au jour, ramenant 3 prisonniers saxons.
    Le feu a continué pendant la nuit sur le fort de Nogent sans résultats.
    Au petit matin, l'ennemi a attaqué Bondy : ses tirailleurs ont été repoussés, laissant sur le terrain une quinzaine de cadavres. De h du matin à h 30 du soir, Bondy a été bombardé, ainsi que les forts de l'Est de Paris, sans résultats.
  • Hauts-de-Seine :
    L'ennemi a bombardé, toute la journée, avec la plus grande violence les forts de Montrouge, de Vanves et d'Issy avec ses batteries placées sur le plateau de Chàtillon avec des pièces de gros et de petit calibre. Des obus qui n'avaient pas éclaté, et recueillis, mesuraient 0,22 m de diamètre et 0,55 m de hauteur.
    Les forts répondent vigoureusement.

Déclaration du gouvernement

Le gouvernement de la Défense nationale fait une déclaration afin de remonter le moral des troupes et de la population.

Vendredi 6 janvier

  • Paris :
    À partir de 8 heures du matin, le bombardement a recommencé sur toute la ligne et n'a pas causé de dommages sérieux. Les batteries extérieures et l'enceinte ont pris part à la lutte et ont riposté vigoureusement aux attaques acharnées de l'artillerie ennemie. Les projectiles qui sont tombés dans la ville de Paris en assez grand nombre n'ont causé aucune émotion.
    Publication de la seconde Affiche Rouge, qui demande la création d'une Commune à Paris.
  • Val-de-Marne :
    Le fort de Bicêtre a également été bombardé, pendant toute la nuit dernière avec la même intensité. Du côté de Nogent, il a cessé à partir de trois heures du matin pour reprendre très vivement à huit heures.

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Proclamation du Gouverneur de Paris

Après le gouvernement de la Défense nationale c'est au tour du gouverneur de Paris de faire une déclaration afin de remonter le moral des troupes et de la population.

Samedi 7 janvier

  • Val-de-Marne :
    Le fort de Noisy a ouvert le feu sur toutes les batteries prussiennes et entretenu un tir soutenu et efficace. Nos obus ont en effet éclaté en pleins retranchements, faisant des morts et des blessés.
  • Seine-Saint-Denis :
    Au matin, l'ennemi reprend le bombardement, intermittent, sur la Courneuve, qui a blessé trois hommes et tué un fusilier marin.

Dimanche 8 janvier

La nouvelle de la victoire de Bapaume par l'armée du Nord du général Faidherbe redonne de l'espoir aux Parisiens.

Lundi 9 janvier

Journal officiel de la République du 9 janvier 1871 :
« Après un investissement de plus de trois mois, l'ennemi a commencé le bombardement de nos forts le 30 décembre, et, six jours après, celui de la ville. Une pluie de projectiles, dont quelques uns pesant 94 kilogrammes, apparaissant pour la première fois dans l'histoire des sièges, a été lancée sur la partie de Paris qui s'étend depuis les Invalides jusqu'au Muséum. Le feu a continué jour et nuit, sans interruption, avec une telle violence, que, dans la nuit du 8 au 9 janvier, la partie de la ville située entre Saint Sulpice et l'Odéon recevait un obus par chaque intervalle de deux minutes.
Tout a été atteint : nos hôpitaux regorgent de blessés, nos ambulances, nos écoles ; les musées et les bibliothèques, les prisons, l'église Saint-Sulpice, celles de la Sorbonne et du Val-de-Grâce, un certain nombre de maisons particulières. Des femmes ont été tuées dans la rue, d'autres dans leur lit ; des enfants ont été saisis par des boulets dans les bras de leur mère. Une école de la rue de Vaugirard a eu quatre enfants tués et cinq blessés par un seul projectile.
Le musée du Luxembourg, qui contient les chefs d'oeuvre de l'art moderne, et le jardin où se trouvait une ambulance qu'il a fallu faire évacuer à la hâte, ont reçu vingt obus dans l'espace quelques heures. Les fameuses serres du Muséum, qui n'avaient point de rivales dans le monde, sont détruites. Au Val-de-Grâce, pendant la nuit, deux blessés, dont un garde national, ont été tués dans leur lit. Cet hôpital, reconnaissable à la distance de plusieurs lieues par son dôme que tout le monde connaît, porte les traces du bombardement dans ses cours, dans ses salles de malades, dans son église, dont la corniche a été enlevée.
Aucun avertissement n'a précédé cette furieuse attaque. Paris s'est trouvé tout à coup transformé en champ de bataille, et nous déclarons avec orgueil que les femmes s'y sont montrées aussi intrépides que les citoyens. Tout le monde a été envahi par la colère, mais personne n'a senti la peur.
Tels sont les actes de l'armée prussienne et de son roi, présent au milieu d'elle. Le gouvernement les constate pour la France, pour l'Europe et pour l'histoire. »

  • Paris :
    Le ballon monté Duquesne s'envole de la gare d'Orléans et termine sa course à Berzieux dans la Marne, après avoir parcouru 167 kilomètres[134].
    Les abords du Panthéon et le 9e secteur[135] de défense de Paris ont reçu beaucoup d'obus.
    Une trentaine de projectiles du plus gros calibre ont atteint sur l'hospice de la Pitié et le Val-de-Grâce. L'ennemi semble prendre pour objectif les établissements hospitaliers de Paris. « Par ces procédés odieux, il montre une fois de plus son mépris des lois de la guerre et de l'humanité ».
    Le contre amiral de Montaignac fait connaître que pendant la nuit, les Prussiens ont tiré à toute volée sur la ville. Les obus, passant par dessus les remparts, sont allés tomber dans les quartiers éloignés de l'enceinte.
  • Hauts-de-Seine :
    Le matin, en plein jour, l'ennemi a renouvelé une attaque qu'il avait déjà faite de nuit contre la maison Crochard et sur le poste des carrières, à gauche de Rueil. Il y a eu dans l'après-midi d'hier plusieurs engagements. C'est la quatrième tentative que les prussiens font sur cette position. Les francs-tireurs de la mobile de la Loire Inférieure et les tirailleurs de l'Aisne ont laissé approcher l'ennemi et l'ont repoussé après lui avoir fait éprouver des pertes.
    Le bombardement a continué sur les forts du sud pendant la journée avec moins de violence que les jours précédents.

Mardi 10 janvier

  • Seine-Saint-Denis :
    Le colonel Comte, avec les francs-tireurs Poulizac, 30 cavaliers de la République, les francs-tireurs de la division Faron et la compagnie de volontaires du capitaine de Luxer, lancent à 11 heures du soir une reconnaissance sur les positions occupées par l'ennemi le long du chemin de fer de Strasbourg, et de détruire les maisons qui abritaient ses troupes.
    Assailli par une vive fusillade, le colonel Comte fit charger à la baïonnette l'ennemi, qui lâcha pied devant cette vigoureuse attaque.
    Les maisons furent immédiatement minées, et quelques Prussiens qui refusèrent de se rendre et continuaient à tirer sur nous du toit de l'une des maisons, sautèrent avec elles.
    L'opération terminée, la colonne rentra dans ses lignes avec 7 blessés et ramenant 2 prisonniers, un grand nombre de casques, de fusils, de couvertures et d'objets de campement.
  • Hauts-de-Seine :
    Le colonel Porion avec un détachement de marins, 150 gardes nationaux mobilisés, des détachements de gardiens de la paix, de mobiles du 5e bataillon de la Somme, du 5e bataillon de la Seine, et une compagnie du génie, lancent à 3 heures du matin une attaque afin de détruire les ouvrages entrepris par l'ennemi au moulin de Pierre[8],[9],[10], en avant du fort d'Issy. L'attaque ayant surpris les postes Prussiens chargés de défendre les travailleurs, la position est abordée sans tirer un coup de fusil. Le capitaine Saint Vincent et ses sapeurs s'occupent alors immédiatement de détruire les travaux existants pendant que les marins, poussant en avant, découvraient une batterie en construction.
    Les postes ennemis de Clamart ouvrirent un feu nourri sur nos marins que les troupes de soutien vinrent appuyer. Les travaux de destruction n'en ont pas moins continué et la colonne du colonel Porion, l'opération terminée, rentrait dans ses lignes avec 1 tué et 3 blessés et ramenant 21 prisonniers.
    Dans la presqu'île de Gennevilliers[11], les Prussiens ont renouvelé des tentatives de conversations avec nos troupes. Ils ont été reçus par des coups de fusil.
    Le bombardement des forts de Vanves et de Montrouge a continué aujourd'hui avec moins de vivacité que d'habitude mais l'ennemi a concentré ses efforts sur le fort d'Issy, qui a été canonné violemment. Les batteries des différents forts ont riposté avec une égale vigueur.
  • Val-de-Marne :
    Dans la nuit, une compagnie du 4e bataillon de la garde nationale mobilisée sous les ordres du capitaine de Vresse a fait une reconnaissance en direction de Vitry

Mercredi 11 janvier

Décret du gouvernement de la défense nationale :
« Considérant que les devoirs de la République sont les mêmes à l'égard des victimes du bombardement de Paris qu'à l'égard de ceux qui succombent les armes à la main pour la défense de la patrie,
DÉCRÈTE
Tout Français atteint par les bombes prussiennes est assimilé au soldat frappé par l'ennemi.
Les veuves de ceux qui auront péri par l'effet du bombardement de Paris, les orphelins de pères ou de mères qui auront péri de même, sont assimilés aux veuves et aux orphelins des soldats tués à l'ennemi. »

  • Hauts-de-Seine :
    Dans la journée, le feu a repris avec une violence extrême contre les forts du sud, principalement contre le fort d'Issy, qui parait être le principal objectif des batteries prussiennes. Des dispositifs considérables d'artillerie sont en route pour combattre efficacement les nouvelles batteries démasquées par l'ennemi.

Jeudi 12 janvier

  • Paris :
    Le bombardement a continué pendant la nuit dernière sur la ville et sur les établissements déjà signalés. De minuit à deux heures du matin il est tombé environ un projectile par minute dans le quartier Saint Sulpice.
    « Par un arrêté du maire de Paris, en date du 12 janvier, il est interdit aux boulangers de fabriquer ou de mettre en vente du pain dit pains de luxe. Il leur est interdit de bluter ou de trier, par un procédé quelconque, les farines qui leur sont livrées par la caisse de la boulangerie ».
  • Seine-Saint-Denis :
    Dans la nuit, le commandant Blanc, avec une compagnie de zouaves et une compagnie de mobiles du Morbihan, a fait une reconnaissance sur le plateau d'Avron. Les postes prussiens ont été vigoureusement chassés, et la petite colonne est rentrée avant le jour, après avoir enlevé six prisonniers.
    Les forts ont tiré, pendant la nuit, sur toute la ligne des positions prussiennes.
  • Val-de-Marne :
    La boucle de la Marne a été également bombardée pendant la nuit par l'artillerie prussienne. Les forts ont répliqués sur toute la ligne des positions prussiennes.
  • Hauts-de-Seine :
    Les forts de Vanves, d'Issy et de Montrouge ont été canonnés avec violence, mais les batteries extérieures et celles des forts ont ouvert un feu nourri qui paraît avoir causé d'assez grands ravages dans les batteries prussiennes.

Vendredi 13 janvier

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  • Val-de-Marne :
    Dans la boucle de la Marne, l'ennemi effectue un bombardement violent et persistant, sans plus d'effet que les jours précédents.
    Toute la journée, l'ennemi a tiré lentement sur les villages de Nogent et de Plaisance.
    Le contre amiral Pothuau exécute une reconnaissance entre la Gare aux Boeufs de Choisy-le-Roi et la Seine sur des positions ennemies. Un peu plus tard, les Prussiens prirent l'offensive en assez grand nombre et furent accueillis à coups de fusil qui les obligèrent à se replier rapidement.
  • Hauts-de-Seine :
    Les forts du sud ont été canonnés moins violemment. Les Prussiens ont fait pendant la nuit plusieurs tentatives sur divers points des tranchées qui relient les forts entre eux. Ils ont été partout repoussés.
    Sur l'ordre du gouverneur, le général Vinoy, une sortie contre le moulin de Pierre[8],[9],[10], est menée par les généraux Blanchard et Corréard. La tête de colonne avant été accueillie par un feu des plus vifs, les troupes sont rentrées dans les lignes.
  • Seine-Saint-Denis :
    Vers 10 heures, une reconnaissance prussienne s'est avancée pour inquiéter les travaux en voie d’exécution près de la suiferie du Bourget[141], sur la route de Flandre. Les Prussiens durent se replier, à la suite d'un feu de mousqueterie très violent provenant d'un bataillon du 119e de ligne, d'une compagnie du 12e et le 213e bataillon mobilisé de la Seine, qui occupaient le Bourget.
    Dans la soirée, l'ennemi a lancé une attaque contre nos positions avancées de Drancy. Une fusillade s'engagea qui ne se termina définitivement qu'à une heure du matin.

Samedi 14 janvier

Décret - Tout Français atteint par les bombes est assimilé au soldat.
  • Paris :
    Le bombardement de la ville s'est étendu dans les quartiers de la rue Monge, Saint Sulpice et de la rue de Varenne.
    Le gouvernement décide :
    Réquisition :
    Les blés et farines sont réquisitionnés dans l'ensemble du département de la Seine et dans les parties des départements voisins dont les habitants sont en communication avec Paris.
    Chevaux :
    « Dans chacun des 20 arrondissements de Paris et dans chacune des communes suburbaines actuellement habitées, il sera dressé une liste des chevaux dont la conservation est indispensable pour les transports privés impossibles à effectuer à l'aide de voiture à bras. Le nombre de chevaux épargnés en vertu de cette disposition sera de 2 000 pour Paris et la banlieue ».
    Rationnement du Pain :
    « À partir du 19 janvier, le pain est rationné dans les conditions suivantes : 300 grammes par jour, par personne et 150 grammes pour chaque enfant ».
    Boulangerie :
    « Par un arrêté du maire de Paris, en date du 12 janvier, il est interdit aux boulangers de fabriquer ou de mettre en vente du pain dit pains de luxe. Il leur est interdit de bluter ou de trier, par un procédé quelquonque, les farines qui leur sont livrées par la caisse de la boulangerie ».
    Pomme de terre :
    « Un décret du 16 janvier décide que la réquisition mise sur les pommes de terre par le décret du 21 novembre 1870 est levé. En conséquence le commerce de la pomme de terre est libre à partir de la promulgation de ce nouveau décret. »
    Blé, seigle et orge :
    « Toute personne qui découvrira du blé, de l'orge ou de l'avoine soustraits aux réquisitions, et qui en fera connaitre l'existence, recevra, après vérification, une récompense de 25 francs pour chaque quintal métrique, soit en grain, soit en farine. »

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Dimanche 15 janvier

  • Hauts-de-Seine :
    Il y a eu sur toute la ligne du sud un combat d'artillerie des plus acharnés.
  • Val-de-Marne :
    Le commandant de Mirandol, à la tête des francs-tireurs des troupes de ligne, des Marins, des sapeurs du génie, des artilleurs, les mobiles de l'Hérault du lieutenant Laurent, des mobiles du colonel Reille et des éclaireurs du commandant Poulizac, a effectué une reconnaissance au pont de Champigny dans laquelle cinq prussiens, dont un officier, ont été tués, et dix blessés.

Lundi 16 janvier

  • Paris :
    Le ballon monté Steenackers s'envole de la gare du Nord et termine sa course à Hynd près d'Harderwijk en Hollande, après avoir parcouru 552 kilomètres[143].
    « Un décret du 16 janvier décide que la réquisition mise sur les pommes de terre par le décret du 21 novembre 1870 est levé. En conséquence le commerce de la pomme de terre est libre à partir de la promulgation de ce nouveau décret. »
  • Val-de-Marne :
    Les troupes françaises repoussent une attaque faite sur la maison Millaud. Le fort de Montrouge a pu tirer à bonne distance sur les hommes qui étaient sortis de Bagneux pour concourir à cette attaque.
    La boucle de la Marne et le fort de Nogent ont été canonnés constamment par l'artillerie prussienne.
  • Hauts-de-Seine :
    Pendant la journée, l'horizon étant beaucoup moins brumeux que précédemment, l'artillerie de l'enceinte a pu bien distinguer les batteries de l’ennemi et les a contebattues. Elle a ainsi pu soulager avec une grande efficacité les forts de Montrouge, Vanves et d'Issy.
    Les batteries prussiennes de Châtillon ont tiré contre nous beaucoup moins vivement que d'habitude.

Mardi 17 janvier

  • Paris :
    L'enceinte a repris son tir ce matin et le combat d'artillerie se continue sur tous les points.
  • Val-de-Marne :
    L'ennemi qui avait massé des troupes en avant de Créteil, n'a pas pu attaquer nos tranchées, la pluie ayant rendu la plaine impraticable.
    Le tir sur les Hautes Bruyères a été assez vif.
    La redoute du Moulin Saquet a été canonnée par une batterie de campagne à laquelle notre artillerie de position a fait éprouver, en hommes et en chevaux, des pertes tellement sérieuses que le feu a été éteint en quelques instants et la batterie démontée, laissant hommes et chevaux sur le terrain.
    L'ennemi a continué à tirer lentement sur Nogent, et sur le fort, mais sans aucun résultat.

Mercredi 18 janvier

  • Paris :
    Le pain, qui constitue alors la base de l’alimentation, est rationné : 300 grammes à 10 centimes[4] pour les adultes, 150 grammes pour les enfants au-dessous de 5 ans. Ce pain, officiellement, doit ne contenir que du blé, du riz et de l’avoine, mais il est essentiellement fait de paille moisie hachée. Parfois, les municipalités font des distributions de viande séchée, de haricots, d’huile, de café, mais la misère est vraiment terrible dans les quartiers populaires[144].
    Le ballon monté Poste-de-Paris s'envole de la gare du Nord et termine sa course à Merselo près de Venray en Hollande, après avoir parcouru 400 kilomètres[145].
    Pendant toute la nuit, la ville a été bombardée et un commencement d'incendie s'est déclaré à la Halle aux vins.

Le gouvernement de la défense nationale adresse la proclamation suivante aux habitants de Paris :
« Citoyens,
L'ennemi tue nos femmes et nos enfants ; il nous bombarde jour et nuit ; il couvre d'obus nos hôpitaux. Un cri: Aux armes ! est sorti de toutes les poitrines.
Ceux d'entre nous qui peuvent donner leur vie sur le champ de bataille marcheront à l'ennemi ; ceux qui restent, jaloux de se montrer dignes de l'héroïsme de leurs frères, accepteront au besoin les plus durs sacrifices comme un autre moyen de se dévouer pour la patrie.
Souffrir et mourir, s'il le faut, mais vaincre.
Vive la république !
Les membres du gouvernement. »

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Jeudi 19 janvier

La population parisienne apprend que le général Chanzy, après de brillantes batailles, a dû se replier derrière la Mayenne.
  • Hauts-de-Seine :
    Au petit matin, dans un brouillard intense, 3 colonnes françaises commandées par les généraux Vinoy, de Bellemare et Ducrot, attaquent les positions prussiennes situées sur les hauteurs de Rueil et enlèvent la redoute de Montretout et d'autres objectifs. Dans l'après-midi, les troupes prussiennes effectuent, avec une violence extrême, un retour offensif entre le centre et la gauche de nos positions, qui fit reculer nos troupes, qui, cependant, regagnèrent une partie du terrain vers la fin de la journée. À 7 h du soir le général Trochu ordonne la retraite. Les troupes se retirèrent alors en arrière, dans les tranchées, entre les maisons Crochard et le Mont-Valérien dans un grand désordre par l'unique chemin qui mène au rond-point des Bergères.
    Cette sortie, totalement inutile et mal préparée, avait été imaginée, par le général Trochu, gouverneur militaire de Paris et président du gouvernement provisoire, pour "calmer" les Parisiens les plus bellicistes.

Vendredi 20 janvier

  • Hauts-de-Seine :
    Le brouillard est épais. L'ennemi n'attaque pas. La plupart des masses qui pouvaient être canonnées des hauteurs, sont dirigées vers l'arrière et quelques-unes dans leurs anciens cantonnements.
    Des parlementaires Français sont envoyés à Sèvres afin d'obtenir un armistice de deux jours, pour permettre l'enlèvement des blessés et l'enterrement des morts.
Ordre du jour

« C'est avec fierté que le commandant supérieur de la garde nationale rend hommage, par la voie de l'ordre, au courage dont ont fait preuve les régiments de Paris engagés dans la bataille du 19 janvier. Il a eu la satisfaction de l'entendre louer, sur le terrain même, par les divers chefs de l'armée sous les ordres desquels ces régiments ont combattu.
Engagés dès le point du jour, ils ont soutenu avec ardeur une lutte que l'état de l'atmosphère rendait plus difficile, jusqu'à une heure avancée de la nuit qui seule a mis fin au combat.
N'ayant pas encore reçu des chefs de corps les renseignements nécessaires, le commandant supérieur ne peut faire connaître, aujourd'hui les noms des officiers, sous‑officiers et gardes qui ont succombé, ou de ceux qui se sont particulierement distingués. Mais, dès aujourd'hui, il ne craint pas de dire ce mot qui sera répété par la France entière : « Dans la journée du 19 janvier, la garde nationale de Paris, comme l'armée et comme la mobile, a fait dignement son devoir. »
Le général commandant supérieur,
Clément-Thomas »

Samedi 21 janvier

Ordre du jour du général Vinoy à l'Armée de Paris.

« Le gouvernement de la défense nationale vient de me placer à votre tête. Il fait appel à mon patriotisme et à mon dévouement ; je n'ai pas le droit de me soustraire. C'est une charge bien lourde, je n'en veux accepter que la péril, et il ne faut pas se faire d'illusions.
Après un siège de plus de quatre mois, glorieusement soutenu par l’armée et par la garde nationale, virilement supporté par la population de Paris, nous voici arrivés au moment critique.
Refuser le dangereux honneur du commandement dans une semblable circonstance, serait ne pas répondre à la confiance qu'on a mise en moi. Je suis soldat et ne sais pas reculer devant les dangers que peut entraîner cette grande responsabilité.
À l'intérieur, le parti du désordre s'agite et cependant le canon gronde. Je veux être soldat jusqu’au bout, j'accepte ce danger, bien convaincu que le concours des bons citoyens, celui de l'armée et de la garde nationale ne me feront pas défaut pour le maintien de l'ordre et le salut commun.
Général Vinoy. »

Plan de la ville de Saint Denis. On y voit bien également l'hydrographie de la ville, bordée par la Seine, traversée par le Canal Saint-Denis, et avec la zone marécageuse du nord de la ville, drainée par le Croult et le Rouillon.
La ville est protégée au nord par le Fort de la Double-Couronne, dont les murailles rejoignent, hors du plan, les Forts de l'Est et de la Briche. Les trois routes qui traversent ces fortifications se rejoignent au Barrage de Saint Denis.
On voit également la ligne de chemin de fer Paris - Lille par Creil, d'où se sépare la ligne Paris - Pontoise

Dimanche 22 janvier

  • Hauts-de-Seine :
    Les forts du sud ont continué leur tir contre les batteries ennemies, soutenus par les feux de l'enceinte.

Lundi 23 janvier

L'activité de l'armée assiégeante se remarque sur tous les points de la ligne d'investissement.

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Mardi 24 janvier

  • Paris :
    Le ballon Torricelli s'envole de la gare de l'Est et termine sa course à Fumechon dans l'Oise, après avoir parcouru 193 kilomètres[149].
    Le 6e secteur[49] subit comme le jour précédent un feu continu, provenant des batteries de Breteuil et de Meudon.
    Les 7e[133] et 8e secteurs[137] qui ont reçu une vingtaine d'obus ont riposté avec succès.
    L'activité des travailleurs de la garde nationale aux remparts, et des compagnies du génie auxiliaire aux batteries extérieures, permet de réparer les dégâts produits et de créer de nouveaux moyens de défense. L'ennemi répare également, avec rapidité, les dommages sérieux que lui cause le tir, notamment à Breteuil.

Mercredi 25 janvier

Une brume épaisse règne toute la journée.
  • Paris :
    Deux incendies ont éclaté cette nuit, par suite du bombardement dans le 8e secteur[137].
  • Hauts-de-Seine :
    Au sud, l'ennemi continue à organiser chaque jour de nouveaux emplacements de batteries, dépaçant celles qui sont battues par l'artillerie française.
    On signale des travaux au viaduc de Fleury.
    Tirs d'artillerie très violents contre le fort d'Issy.
    Après avoir réparé les brèches des murs des parcs, les Prussiens mettent en batterie de quelques pièces volantes entre la maison Crochard et les avant-postes Français, en particulier en face de Longboyau.
    Les incendies du village de Saint-Cloud brûlent toujours.

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Jeudi 26 janvier

Une brume épaisse règne toute la matinée, avec quelques éclaircies dans l'après-midi.
Le gouvernement fait pressentir l'armistice.

Déclaration du Gouvernement de la Défense nationale

Vendredi 27 janvier

Samedi 28 janvier

Capitulation de Paris et signature de l’armistice. C'est la fin du siège de Paris.

Déclaration du Gouvernement de la Défense nationale

Convention d'armistice

Une convention d'armistice est arrêtée entre Otto von Bismarck, et Jules Favre, ministre des affaires étrangères du gouvernement de la Défense nationale :

Dimanche 29 janvier

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Déclaration du Gouvernement de la Défense nationale

Lundi 30 janvier

Déclaration du Ministre de la guerre

Mardi 31 janvier

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Février

Samedi 4 février

Déclaration du Gouvernement de la Défense nationale

Lundi 6 février

À Bordeaux, Léon Gambetta démissionne de ses fonctions.

Mardi 7 février

  • Paris :
    Par décrets, le gouvernement lève les réquisitions sur les farines, les chevaux, les ânes, les mulets, et en général sur tous les animaux de boucherie.
    Le marché aux bestiaux de la Villette est de nouveau ouvert quotidiennement.
    La vente de la viande redevient désormais libre dans tous les étals de boucherie. Toutefois les boucheries municipales établies, fonctionnant par les soins des maires, sont maintenues.
    Les réquisitions sont abolies.
    Concernant le courrier, les lettres peuvent désormais être closes, le service de la censure est dissous.

Mercredi 8 février

La population parisienne apprend la démission de Léon Gambetta.
  • Paris :
    Aux élections pour l'Assemblée nationale 4 députés socialistes révolutionnaires sont élus à Paris (sur 43 au total).
    Le maire de Paris, prend un arrêté qui indiquant la fin du rationnement du pain et son prix.

Arrêté du Maire de Paris

Samedi 11 février

  • Paris :
    « Le gouvernement de la défense nationale considérant que les journaux Le Réveil et Le Combat[155] contiennent chaque jour des excitations à la guerre civile.
    Que leur publication devient, en présence des crimes qui viennent d'être commis contre la sûreté de l'Etat, un danger public auquel la cité et la défense ne peuvent plus longtemps être exposées.
    Que la situation actuelle de Paris fait au gouvernement un devoir de recourir aux mesures que l'état de siège comporte.
    Décrète :
    Le journal Le Réveil et le journal Le Combat sont supprimés »
    .

Mercredi 15 février

  • Paris :
    Les Prussiens ajoutent 5 articles additionnels à la Convention d'armistice. D'autre part l'armistice, qui devait expirer le 19 février à midi, est prorogé au 24, « avec faculté de renouveler cette prorogation, si les circonstances l'exigent ».

Articles additionnels à la Convention d'armistice

Dimanche 19 février

Mardi 21 février

Vendredi 24 février

Samedi 25 février

Chiffres comparatifs de la mortalité constatée à Paris, chaque semaine, pendant la période de l'investissement soit du 18 septembre 1870 jusqu'au 25 février 1871. Cette colone est suivie des chiffres de la semaine correspondante relevés l'année précédente[34].

Tableau comparatif de la mortalité à Paris durant le siège et l'année précédente.
Semaine Décès constatés à Paris du 18 septembre 1870 au 25 février 1871 Décès de la semaine correspondante de l'année précédente
Du 18 septembre au 24 septembre 1870 1 272 820
Du 25 septembre au 1 344 713
Du 2 octobre au 8 octobre 1870 1 483 747
Du 9 octobre au 15 octobre 1870 1 610 752
Du 16 octobre au 22 octobre 1870 1 746 825
Du 23 octobre au 29 octobre 1870 1 878 880
Du 30 octobre au 5 novembre 1870 1 762 921
Du 6 novembre au 12 novembre 1870 1 885 877
Du 13 novembre au 19 novembre 1870 2 064 900
Du 20 novembre au 26 novembre 1870 1 927 933
Du 27 novembre au 3 décembre 1870 2 023 846
Du 4 décembre au 10 décembre 1870 2 455 882
Du 11 décembre au 17 décembre 1870 2 728 955
Du 18 décembre au 24 décembre 1870 2 728 980
Du 25 décembre au 31 décembre 1870 3 280 921
Du 1er janvier au 6 janvier 1871 3 680 1108
Du 7 janvier au 13 janvier 1871 3 982 998
Du 14 janvier au 20 janvier 1871 4 465 980
Du 21 janvier au 27 janvier 1871 4 376 1 044
Du 28 janvier au 3 février 1871 4 671 1 005
Du 4 février au 10 février 1871 4 451 1 139
Du 11 février au 17 février 1871 4 103 1 292
Du 18 février au 25 février 1871 3 941 1 362
Total 64 154 21 978

Dimanche 26 février

Proclamation du gouvernement d'Adolphe Thiers

Afin de prévenir tout débordement, et de tenter de calmer les esprits et les ardeurs, Adolphe Thiers, nouvellement nommé chef du pouvoir exécutif de la République Française, et son gouvernement adressent aux habitants de Paris la proclamation suivante :

Base préliminaire à la paix définitive à conclure ultérieurement

La base prélimlinaire d'un traité de paix définitif entre l'Empire allemand et la France est signé, le 26 février. Guillaume Ier et Otto von Bismarck exigent la cession de l'Alsace, sous prétexte que cette région était une ancienne possession du Saint-Empire romain germanique, avant les traités de Westphalie et la conquête de Louis XIV ainsi que la partie Nord de la Lorraine avec la place forte de Metz, correspondant à l'actuel département de la Moselle, sur simple demande chef d'état-major von Moltke.
Aux revendications territoriales, une indemnité de guerre de cinq milliards de francs[156] est ajoutée.
Adolphe Thiers obtient que la place forte de Belfort, non prise et défendue par le colonel Denfert-Rochereau reste à la France en échange du droit pour les Allemands de défiler dans Paris.

Lundi 27 février

Mars

Mercredi 1er mars

  • Paris :
    A 10 heures du matin, aux termes des stipulations arrêtées dans la convention d'armistice, des détachements de l'armée allemande entrent dans Paris, descendent l'avenue des Champs-Elysées, puis occupent l'espace expressément déterminé par la convention.
    Les officiers et les soldats de ces détachements sont logés dans le Palais de l'Industrie, dans le cirque d'été, dans la rotonde du Panorama, et dans des maisons particulières du quartier des Champs-Élysées et du faubourg Saint-Honoré. Un cordon de nos troupes marque la limite dans laquelle les troupes allemandes sont tenues de se renfermer.
    L'accès des points occupés par les troupes occupantes ne sont pas interdites, mais la population presque tout entière s'est imposé la loi de ne pas user de la liberté de circulation qui lui a été laissée.
    Les fenêtres sont closes, les tentures noires sur posées sur les façades, les rues sont désertes. La Bourse n'a pas ouvert ses portes, sur les quais, sur les boulevards, dans les quartiers les plus reculés, les magasins et les boutiques également sont fermés. Paris a volontairement suspendu sa vie.

Dans la soirée, le gouvernement reçoit, en provenance de Bordeaux, la dépêche relative à la ratification des préliminaires de la paix :
Pour la ratification : 546 voix.
Contre la ratification : 107 voix.
L'Assemblée nationale a ratifié les préliminaires de paix.
L'Assemblée confirme également la déchéance de Napoléon III et de sa dynastie.

Paris est calme.

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Jeudi 2 mars

  • Paris :
    La population de Paris s'est étonnée de voir un certain nombre de soldats allemands pénétrer dans les bâtiments du Louvre. Cette visite qui avait été stipulée dans la convention indiquait que les soldats allemands pourraient visiter deux seulement des monuments de Paris, le Louvre et l'Hôtel des Invalides, mais qu'ils ne pourraient le faire que par escouades sans armes, et sous la conduite d'officiers. Le général en chef a pris toutes les mesures nécessaires pour l'exécution de ces conditions, et la convention à cet égard a été strictement appliquée. L'émotion douloureuse de la population s'explique par les cruelles épreuves traversées, mais elle a cru, à tort, à une violation des conventions. Sur l'insistance du général Vinoy, les chefs de l'armée allemande ont même renoncé à visiter les Invalides.

Proclamation d'Ernest Picard aux habitants de Paris

Devant l'émoi suscité, le ministre de l'intérieur, Ernest Picard, adresse la proclamation suivante aux habitants de Paris :

Vendredi 3 mars

Lundi 6 mars

Mercredi 8 mars

Vendredi 10 mars

  • Yvelines :
    L'Assemblée nationale décide de se transférer de Bordeaux à Versailles, ce qui rappelle de très mauvais souvenir aux Parisiens. Elle vote la fin du moratoire des dettes, des effets de commerce et des loyers, accablant ainsi la population parisienne sans le sou. Par le Pacte de Bordeaux, les députés ne tiennent pas pour acquis le maintien de la République.

Samedi 11 mars

Mercredi 15 mars

Jeudi 16 mars

Samedi 18 mars

  • Paris :
    Sur ordre d'Adolphe Thiers l'armée se met en marche à partir de 3 heures du matin et cerne les quartiers occupés par les canons pour récupérer ces derniers. Du côté de Montmartre, le point le plus important, sur les boulevards de Clichy, de Rochechouart et les rues Houdon, Lepic, Germain-Pilon, des Martyrs, place Pigalle… des mitrailleuses sont braquées du côté de Montmartre et occupés des piquets des 45e, 46e et 137e de ligne.
    Vers 6h du matin, d'anciens sergents de ville costumés en gardes nationaux surprennent les détachements qui campaient sur la butte Montmartre et s'emparent des parcs d'artillerie.
    A 6h30, 3 coups de canons, tirés à blanc, annoncent à la troupe qu'ils peuvent venir prendre les canons. Quelques pièces sont descendues, mais des gardes nationaux du Comité Central accompagnés d'un grand nombre femmes s'opposent à leur enlèvement, et les remontent à leur parc.
    A 9h, des coups de feu sont tirés, la foule se replie, puis on aperçoit des gendarmes à pied et des soldats des 46e et 88e de ligne portant crosse en l'air.
    Le général Lecomte aurait donné l'ordre aux gendarmes de repousser les gardes nationaux et qu'un coup de feu avait été tiré sans que l'on sache par qui, puis que des gendarmes, des gardes nationaux et des soldats de la ligne se seraient tiré dessus mutuellement et que finalement les régiments de ligne avaient refusé de marcher contre la garde nationale et s'étaient débandés tandis que la cavalerie et la gendarmerie avaient été contraint de se replier. Durant toute cette confusion, le général Lecomte était enlevé de son cheval par les gardes nationaux et conduit au Château-Rouge, où se réunissaient des commandants de bataillons de Montmartre et des membres du comité directeur de la butte.
    Le général Clément Thomas ayant appris que le général Lecomte avait été saisi par les insurgés, il se mit à sa recherche. C'est ainsi qu'il arriva vers 17h sur la place Pigalle, habillé en bourgeois. L'un des fédérés l'ayant reconnu à sa grande barbe blanche, il fut emmené vers la rue des Rosiers. Le général Clément Thomas fut amené en premier dans le jardinet ou il fut exécuté. Le général Lecomte est passé par les armes par les soldats du 88e de ligne.
    Adolphe Thiers quitte Paris pour Versailles.
    C'est le début de la Commune de Paris

La défense de Paris

Au moment où le siège de Paris semble inéluctable, le gouvernement engage un immense effort de travaux de défense qui a fait, en quelques semaines, d'une ville jugée hors d'état de se défendre une place véritablement imprenable. Le génie militaire, l'artillerie, le ministère des travaux publics, auxiliaire du génie et de l'artillerie, y ont concouru[157] .

Les batailles désastreuses de l'Armée du Rhin

Les fortifications de Paris

En 1840, Adolphe Thiers, alors président du Conseil fit entourer Paris d'une enceinte continue, bastionnée, que renforçait, à une distance jugée alors assez considérable, un certain nombre de forts détachés.
L'enceinte comprenait 94 bastions et avait une longueur de 34 kilomètres.
Circulairement, à une distance de 1 400 à 3 500 mètres et à intervalles inégaux, était disposée une ligne de forts, dont certains n'étaient à proprement parler que des redoutes. C'étaient la Briche, la Double-Couronne, les forts de l'Est, d'Aubervilliers, de Romainville, de Noisy, de Rosny, de Nogent, les redoutes de la Faisanderie et de Gravelle qui fermaient la boucle de la Marne, les forts de Charenton, d'Ivry, de Bicêtre, de Montrouge, de Vanves, d'Issy et enfin la forteresse du Mont-Valérien[158].
Le périmètre donné ainsi atteignait 70 kilomètres et on ne supposait pas alors qu'il fût possible de l'investir. Les travaux furent terminés en 1844 et à cette époque, les portées ordinaires étaient de 1 600 mètres pour l'artillerie de siège, de 800 mètres pour l'artillerie de campagne et de 400 mètres pour le fusil.
Mais ce qui, en 1840, avait pu paraître suffisant pour protéger la ville soit contre un investissement, même contre un bombardement, cessait trente ans après de présenter les mêmes garanties devant les perfectionnement considérables de l'artillerie et la masse des armées envahissantes.
Le général de Palikao comprenant que cette situation était dangereuse, fit faire des travaux d'aménagement et garnit les forts d'artillerie. Des appareils destinés à éclairer le terrain au moyen de la lumière électrique avait été installés dans tous les forts. Les forts ainsi que tous les établissements militaires étaient reliés par un réseau télégraphique.
En même temps, le général de Palikao donna des ordres pour qu'on construisit en hâte des ouvrages destinés à combler les vides existant entre les forts et à prendre pied sur les positions qui étaient dangereuses pour eux. C'est ainsi que la redoute de Gennevilliers, complétée par des batteries annexes à Colombes, au Petit-Nanterre[159], à Charlebourg[160], à Saint-Ouen[161], à Villeneuve-la-Garenne, etc. devaient boucher la trouée couverte seulement par la boucle de la Seine, qui se trouvait entre Saint-Denis et le Mont-Valérien.
Sur le plateau du Sud-Ouest ou les hauteurs très rapprochées des forts des étaient particulièrement menaçantes, on ébaucha des redoutes à Montretout, aux Brosses, dans le parc de Saint-Cloud, au Brimborion au-dessus de Sèvres, à Meudon.
Un fort fut commencé à la pointe Nord-Est du plateau de Châtillon. Il devait être flanqué de deux ouvrages au Moulin-de-pierre[8],[9],[10] et au sud de Bagneux.
On établit également des redoutes au Hautes-Bruyères et au Moulin de Saquet, afin de prendre pied sur le plateau de Villejuif.
Du côté de Saint-Denis, on avait seulement relié par des parapets en terre les trois forts de la Briche, de la Double-Couronne et de l'Est.
Le secteur Est allant de Romainville à Nogent et naturellement plus protégé, on l'avait laissé tel quel.

La défense Paris est composée de 94 bastions, 6 forts sur la rive gauche, 8 forts sur la rive droite ainsi que 3 forts à Saint-Denis[162].

Mais comme c'est souvent le cas, on établit pas à l'avance une corrélation suffisante entre les moyens dont on disposait et la nature des travaux à exécuter. Le général Ducrot indique à ce sujet : « La plupart de ces ouvrages (Montretout, Gennevilliers, Châtillon, Hautes-Bruyères) devaient dans le principe avoir deux étages de pièces de gros calibre avec casemate. Pour cela il aurait fallu du temps et des hommes. Mais après Sedan, nous ne trouvions plus d'ouvriers, et d'heure en heure, l'ennemi était attendu. Il aurait donc fallu sur le champ ne plus songer aux ouvrages de grande fortification et se consacrer entièrement à établir de solides ouvrages de campagne[163]. Laissant de côté les voûtes et les traverses en pierre on auraient dû faire les plafonds, les abris, avec de la terre, des troncs d'arbres, des rails. Il n'en fut pas ainsi ; l'état-major du génie voulut continuer à élever de majestueux ouvrages réguliers et permanents. Le 16 septembre, la veille de l'arrivée des Allemands on travaillait encore dans les redoutes de Montretout et de Châtillon à faires des traverses en maçonnerie ».
Le 19 septembre constatant leur état précaire, le général Trochu donnait l'ordre d'abandonner tous ceux du secteur Sud, en sorte que, quelques jours plus tard lorsque la nécessité s'imposa de donner de l'air à la défense qui étouffait dans les étroites limites où on l'avait confinée, il fallu reprendre de vive force les redoutes des Hautes-Bruyères et du Moulin Saquet. Les autres restèrent aux mains de l'ennemi dont l'abandon nous fut préjudiciable.

Le génie lors du siège de Paris

Après les désastres de l'armée du Rhin, l'immense enceinte de la capitale était non seulement dépourvue de tout armement, mais elle n'avait ni abris, ni magasins à poudre, ni traverses. Sa zone militaire était couverte de constructions innombrables, et 69 avenues dont quelques-unes atteignaient jusqu'à 80 m de largeur, la traversaient de part en part. Quant aux forts, ils n'étaient pas non plus en état de défense, et les ouvrages extérieurs étaient, pour la plupart, effacés par le temps.

La nécessité de mettre Paris en état de défense n'était jamais apparue au précédent gouvernement, même après les premiers revers, qu'à une échéance plus ou moins lointaine. Aussi pour compléter la défense extérieure, les stratèges proposaient d'établir 4 forts permanents en maçonnerie à Gennevilliers, à Montretout, aux Hautes-Bruyères et à Châtillon. Mais à peine l'exécution avait elle commencé, qu il fallut, par suite de la rapidité des événements, y renoncer et substituer des redoutes enterré aux travaux maçonnés.
L'investissement de la place, au 18 septembre, ne permit d'achever que les redoutes des Hautes-Bruyères et du Moulin-Saquet.

Dans les forts, il n'y avait ni abris, ni plates formes, ni magasins, ni casemates, ni embrasures, ni aucune des défenses aux abords des ouvrages. Dans les six forts occupés par la marine[164], les travaux d'armement et de terrassement ont été exécutés par les marins eux-mêmes.
11 000 ouvriers fermèrent les 69 portes, de l'enceinte de Paris, établirent des ponts levis, barrèrent les 4 canaux et placèrent des estacades dans la Seine.

Les bois de Boulogne et de Vincennes étaient abattus en partie et 3 nouvelles batteries étaient créées à Saint-Ouen, à Montmartre et aux buttes Chaumont.
Sur les remparts et dans les forts le génie militaire construisit des traverses, des abris, 70 magasins voûtés destinés à recevoir les poudres et le matériel de la défense et installé 2 millions de sacs à terre pour couronner les parapets.

La partie de l'enceinte correspondant au Point du Jour, totalement ouverte en août 1870, fut l'objet d'énormes travaux exécutés en avant dans le village de Billancourt avec 2 retranchements intérieurs devenant l'un des points les plus forts de la place en octobre.
« Ces travaux ont été complétés par l'exploration des nombreuses carrières qui se développent en tout sens sur notre front et que les dispositions les plus sages, appuyées de la surveillance la plus vigilante, mettent désormais à l'abri de toute tentative de l'ennemi, par la transformation des égouts en fourneaux de mines sous le sol de Boulogne, de Billancourt, de Neuilly, Clichy, etc., par la construction d'appareils électriques d'une grande puissance dans tous les forts, et d'un systeme d'observatoires militaires qui se complète de jour en jour, par la construction de barrages destinés à maintenir le niveau de l'eau dans la ville, à assurer en amont et en aval l'action des canonnières blindées de la marine et le fonctionnement de la pompe de Chaillot, enfin par l'occupation très solide des villages qui avoisinent l'enceinte. »[157]

« De Vitry à Issy d'une part, entre Saint-Denis et le canal de l'Ourcq d'autre part, les maisons ont été crénelées, les rues barricadéesn; une ligne continue relie maintenant les redoutes de Gravelle et de la Faisanderie aux forts qui se succèdent jusqu'à Saint-Denis.
En avant de cette ligne, les villages de Noisy, Rosny, Nogent, ont été également retranchés. On travaille à une ligne nouvelle qui s'étendra de la Seine (au point correspondant à Port à l'Anglais) à la Marne, en passant par Maisons-Alfort. Plus de 80 000 travailleurs ont coopéré à cette oeuvre immense, qui représente des mouvements de terre incalculables.
En même temps que la place se renforçait, le rayon de la défense s'étendait de jour en jour.
Ainsi, tandis que le 19 septembre, après l'affaire de Châtillon, nous étions réduits à la ligne des forts, nous avons aujourd'hui reconquis sur l'ennemi, en avant de nos ouvrages, Vitry, Villejuif, Arcueil, Cachan, Issy (dont l’ennemi occupait le parc au 19 septembre et où nous avons aujourd'hui des défenses formidables), Suresnes, Puteaux, Courbevoie, désormais à l'abri de ses incursions, Asnières, repris depuis trois jours, Villetaneuse, une partie de Pierrefitte, Stains, La Courneuve, Fontenay-sous-Bois et Nogent-sur-Marne, où les assiégeants pénétraient à leur aise et que nous avons couverts de barricades. Enfin, nous possédons vers l'est une tête de pont à Joinville et à l'ouest nous disposons, dans sa totalité, de la presqu'île de Gennevilliers. »
[157],[11]

L'artillerie lors du siège de Paris

D'après les règles établies en 1867, l'armement des forts et de l'enceinte devait se composer de 7 pièces par bastion. Au début de la guerre, le matériel de l'artillerie n'était, pour les forts, que de 3 pièces par bastion, et il n'existait pas une seule pièce en batterie sur les remparts de l'enceinte. Il n'y avait pas non plus de bouches à feu de réserve de Paris, celles-ci ayant été envoyées à Metz et à Strasbourg. Jusqu'au 8 août, on se borne à y placer quelques canons, plutôt pour satisfaire l'opinion publique qu'en prévision d'un siège qui semblait impossible.

Avant le début du siège, les munitions ne représentaient que dix coups par pièce. Les boites à mitraille manquaient à peu près complètement. L'approvisionnement en poudre à canon n'était que de 540 000 kg. Le personnel de l’artillerie était composé d'une dizaine d'officiers qui étaient répartis sur l'étendue de l'enceinte. Dans quelques forts, le service de l'artillerie était représenté par un simple gardien de batterie. En octobre les officiers retraités ou démissionnaires sont rappelés à l'activité, des artilleurs de la garde mobile de la Seine, de Seine-et-Oise, de la Drôme, du Rhône, de la Loire-Inférieure et du Pas-de-Calais, sont mobilisés et des compagnies de canonniers auxiliaires recrutés parmi les anciens militaires sont créés. La marine fourni ses amiraux, ses officiers, ses artilleurs, en même temps que 7 000 marins. Le personnel de l'artillerie de la place arrive alors au chiffre de 13 000 officiers, sous-officiers et soldats.

À la mi-octobre, l'artillerie dispose, sur l'enceinte ou dans les forts, de 2 140 bouches à feu. De 10 coups par pièce, l'approvisionnement a été porté à 400 coups, et jusqu'à 500 pour les canons des forts. Le service de l'artillerie qui s'occupait de la fabrication des cartouches d'infanterie, a porté de 390 cartouches par homme à 2 millions de cartouches par semaine.
Tous les forts de la rive droite, à l'exception d'Aubervilliers, de Vincennes et de Nogent, ont reçu des canons d'un puissant calibre. Le Mont Valérien, Charenton, Gravelle, la Faisanderie, la Double Couronne, ainsi que divers points saillants de l'enceinte en ont reçu une bonne quantité. Ces puissantes pièces ont servi à former les batteries des buttes Chaumont et des buttes Montmartre, qui battent tout le terrain de Gennevilliers à Romainville, ainsi que les importantes batteries du parc de Saint-Ouen qui protègent le fort de la Briche et qui portent leurs projectiles jusqu'au versant qui domine la Seine à droite d'Argenteuil. L'armement des forts de la rive gauche et de l'enceinte qui les avoisine a été fortifié de la même manière, de façon à protéger le Point-du-Jour, la vallée de la Seine en amont, le confluent de la Marne et l'entrée dans Paris du chemin de fer d'Orléans.

L'artillerie de la défense de Paris a, par l'usage des pièces à longue portée, obligé l'ennemi à reporter au loin le rayon d'investissement.

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Le ministère des travaux publics lors du siège de Paris

La commission du génie civil veille à l'exécution des commandes de matériel et des munitions, émanées du ministère des travaux publics, et dont voici les principales :

  • 102 mitrailleuses de divers modèles, commandées dans dix établissements différents.
  • 115 mitrailleuses des systèmes Gatling et Christophe[165].
  • 312 000 cartouches pour mitrailleuses.
  • 50 mortiers et leurs accessoires, avec 50 affûts.
  • 400 affûts de siège.
  • 500 000 obus de différents calibres, commandés aux différentes fonderies de Paris qui les livraient tous les jours.
  • 5 000 bombes.
  • Plusieurs grosses pièces de marine à longue portée.
  • 300 canons de 7 centimètres, rayés, se chargeant par la culasse, portant à 8 000 m.

On doit encore à la commission du génie civil l'organisation d'un service spécial d'inspection des secours à prendre contre l'incendie, et, dans le voisinage des musées et des établissements publics, l'établissement des appareils permettant de dominer, à l'origine, tous les sinistres.
Du 5 septembre jusqu'au 12 octobre, ont été distribués par les soins du ministère de l'intérieur :

  • Pour la garde nationale mobile : 563 736 objets.
  • Pour la garde nationale sédentaire : 55 850 objets.
  • Pour différents services : 17 885 objets.
  • Formant un total de 637 471 objets.

Pendant cette période de temps, l'administration de la guerre, de son côté, délivrait directement aux gardes mobiles un grand nombre d'effets d'habillement et d'équipement, et tous les objets de campement, tels que demi couvertures, tentes, ustensiles, etc.

Les troupes de défense

Les troupes dont disposait la défense se composaient d'éléments assez hétérogènes, les uns excellents, d'autres détestables mais formant un total formidable et bien supérieur à celui de l'ennemi.

La Marine

La Marine, dont le rôle dans la seconde partie de la guerre a été considérable et précieux, avait fourni un contingent de 14 000 hommes et qui fut l'élément le plus solide et le plus sûr de la défense de Paris.
Grâce aux grosses pièces amenées des arsenaux de Brest de Cherbourg et de Lorient et aux canonniers expérimentés qui les servaient, les forts ont pu lutter jusqu'à la fin. Aucun d'eux ne fut jamais réduit, ni même entouré, malgré la position désavantageuse où ils se trouvaient pour la plupart, malgré leurs courtines démodées et leurs larges terre-pleins qui en faisaient de vrais nids à obus.
Le 7 août, après les premières défaites françaises en Alsace et en Lorraine, l'amiral Rigault de Genouilly, ministre de la marine, avait fait décider par la régente, l'impératrice Eugénie, que les équipages de la flotte non utilisés pour le service de mer seraient appelés à Paris et exclusivements chargés de la défense des forts de Romainville, de Noisy, de Rosny, d'Ivry, de Bicêtre, de Montrouge, ainsi que des batteries de Montmartre et de Saint-Ouen et qu'une flottille, formée de bateaux légers et de canonnières, opérerait sur la Seine.
En même temps, le chemin de fer amenait à Paris le régiment d'artillerie de marine, les troupes d'infanterie restées dans les dépôts, une partie de la gendarmerie maritime et un nombreux personnel composé d'ingénieurs, de commissaires, de médecins, etc. Huit officiers généraux de la marine sous les ordres de l'amiral de la Roncière de Noury se partagèrent le commandement de ces forces et prirent chacun la direction d'un des secteurs qui formait l'enceinte de la place.
Quant à la flottille de la Seine, placée sous le commandement du capitaine de vaisseau Thomasset, elle comprenait :

  • 1 Yacht, le Puebla.
  • 5 batteries flottantes cuirassées.
  • 9 canonnières.
  • 6 chaloupes à vapeur pontées dites vedettes.
  • 6 canots à vapeur.

Le tout portant 33 canons et 8 pierriers.
Quant aux fusiliers de la marine, ils furent, après le 10 novembre, groupés en 3 bataillons de 600 à 700 hommes de manière à être disponibles pour toutes les expéditions.

Armée active

Infanterie de ligne

Les troupes d'infanterie de l'armée de ligne étaient représentées à Paris par les 13e et 14e corps d'armée.

  • Le 13e corps d'armée, ramené de Mézières par le général Vinoy comprenait deux excellents régiments, les 35e et 42e régiments d'infanterie de ligne, qui, seuls de l'ancienne infanterie française, subsistaient dans leur état intégral.
    Les autres régiments étaient des régiments de marche, formés de 3 bataillons de dépôt appartenant à des régiments différents et constitués avec des recrues ou d'anciens soldats rappelés. Le 13e corps comptait environ 25 000 hommes.
  • Le 14e corps d'armée placé sous les ordres du général Renault, avait une composition plus hétérogène. La plupart des régiments étaient formés de plusieurs demi-compagnies de dépôt, de régiments différents. Chaque régiment nouveau du 14e contenait ainsi 18 compagnies de corps différents. Malgré les défectuosités de leur constitution qui leur enlevaient toute cohésion et tout esprit de corps, ces troupes ne tardèrent pas à s'aguerrir et à acquérir une solidité suffisante. Le 14e corps comptait également, environ, 25 000 hommes.
  • En dehors de ces deux corps d'armée, on forma avec des éléments divers :

On arriva ainsi à mettre sur pied environ 80 000 hommes d'infanterie de ligne, parmi lesquels on ne pouvait compter que le quart ou au plus le tiers de véritables soldats[166].

Cavalerie

La cavalerie se composait de la division Champéron, à trois brigades formées de régiments de marche et de régiments de gendarmes à cheval. Elle comprenait environ 5 000 cavaliers.

Artillerie

L'artillerie ne comptait au début du siège que les 30 batteries des 13e et 14e corps, dont 7 seulement étaient d'ancienne formation.

Génie

Le génie comptait 9 compagnies auxquelles il faut adjoindre 2 compagnies de pontonniers-artilleurs et un détachement de pontonniers de marine.

Telle était la composition de l'armée active. À côté de celle-ci se trouvaient d'autres forces qui, mieux employées, auraient certainement pu donner des résultats plus satisaisants que ceux qui ont été atteints. C'était la garde mobile, la garde nationale et les corps francs.

Garde mobile, Garde nationale, Corps francs

Garde nationale mobile

La garde nationale mobile n'existait, en juillet 1870, que sur le papier. Ses soldats était appelés familièrement Mobiles ou Moblots.
Grâce à l'activité déployé par Henri Chevreau, les hommes de 14 divisions militaires, qui un mois avant n'étaient ni enrégimentés, ni équipés, furent pourvus du nécessaire minimum. C'était 100 000 hommes bien intentionnés, mais mal instruit, qui arrivaient pour renforcer l'armée de ligne. Mais à côté d'eux se trouvaient 15 000 gardes mobiles du département de la Seine que le général Trochu avait fait rappeler du camp de châlons et qui ne brillait absolument pas ni par la discipline, ni par l'esprit de combat. Ramenés au camp de Saint-Maur, ils refusèrent, le 12 septembre, d'aller aux avant-postes parce que la position leur paraissait trop exposée. Le 20 septembre, ils évacuaient le Mont-Valérien et laissait la forteresse sans défenseurs au risque de la voir tomber aux mains de l'ennemi.
115 000 hommes de cette garde nationale mobile furent, dans le principe, réunis en régiments de trois bataillons. Ces régiments étaient répartis en quatre groupes sous les ordres des généraux de Liniers, Berthaut, Corréard et de Beaufort. Mais le 6 novembre, cette organisation était modifiée, et les bataillons de mobile incorporés dans les divisions actives qui constituaient les deux armées de la défense de Paris. Leurs pertes furent peu considérables puisqu'au moment de l'armistice il en restait encore 102 000 sous les armes[167]. Il faut dire que beaucoup d'entre eux ne virent jamais le feu.

Garde nationale

La garde nationale était une milice citoyenne, qui comme le disait avec humour Henry Monnier « est fait autant pour protéger nos institutions que pour les combattre », qui se montait au moment de la déclaration de la guerre, le 19 juillet 1870, à 60 000 hommes. C'était plus qu'il n'en fallait pour assurer le service des remparts et la police intérieure de la ville. Mais on créa tout de même 60 nouveaux bataillons puis encore 60 autres[169], en raison du manque de confiance de l'opposition envers l'armée active impériale. Si bien qu'on en vint à donner un fusil, un équipement et 1,50 franc par jour[4] à tout homme qui se présentait, quelque fut ses antécédents et ses références. Des étrangers, des enfants, des vieillards, des vagabonds et des repris de justice[170]. La garde nationale finit par compter 350 000 hommes. Quant aux officiers, nommés à l'élection, il fallut, pendant la durée du siège, en destituer 495 seulement[171].
Il fallut convenir bientôt que cette force pseudo-militaire était plus gênante pour la défense que redoutable pour l'ennemi. Alors vers la mi-novembre 1870, on forma dans chaque bataillon à l'aide de volontaires, célibataires ou veufs sans enfants, des compagnies de guerre destinées à coopérer aux opérations extérieures et à monter la garde hors des remparts[172].

Ces bataillons de mobilisés sortirent pour la première fois du 20 au 25 novembre. Le général Ducrot écrit dans ses mémoires : « Nous ne pouvons nous rappeler sans tristesse le désordre qui régnait dans leurs rangs. Nous ne parlerons que pour mémoire du fameux bataillon de Belleville, qui dût être licencié pour avoir abandonné son poste devant l'ennemi aux tranchées de Maisons-Alfort[173] » Le bataillon de Belleville commandé par Flourens s'est débandé jusqu'à six fois devant l'ennemi[174]. D'autres exigeaient qu'on les relevât des avant-postes avant même d'y avoir reçu un coup de fusil[175].

Le général Thoumas[172] indique toutefois : « La Commune et le second siège de Paris ont prouvé incontestablement que ces mêmes fédérés qui, pendant le premier siège, n'avaient fait que troubler la défense étaient capables de bien se battre au dehors. Si durant le premier siège, les compagnies soldées servant de garde prétorienne à Pyat, Delescluzes, Flourens, Blanqui et consorts, le général Trochu les avaient mises camper en dehors des remparts et accoutumées peu à peu à de petites rencontres à la vue de l'ennemi on aurait eu des troupes aussi bonnes que les autres. »

Outre les 266 bataillons mobilisés et constituant la première armée, aux ordres du général Clément Thomas, la garde nationale comptait une légion d'artillerie sous les ordres du colonel Schoelcher, qui rendit quelques services aux remparts et une légion de cavalerie sous les ordres du colonel Quiclet, qui n'en rendit aucun.

Corps francs

Les corps francs, troisième et dernière incarnation des forces improvisées au moment de la guerre, absorbaient à Paris comme en province, un effectif considérable.

Pour l'infanterie, il y avait 33 corps de francs-tireurs qui s'équipaient eux-mêmes à leur guise. Les corps francs ne jouèrent généralement aucun rôle militaire que celui que leur assignait leur bon plaisir[176].

Plusieurs exceptions doivent cependant être faites en faveur de corps francs qui s'étaient imposé une mission spéciale et qui, grâce au recrutement, à leur organisation, à leurs chefs et à l'esprit qui les animait, ont été pour l'armée active des auxiliaires précieux qui ne se bornèrent pas, comme tant d'autres, à parader avec des galons, des bottes et des plumets. Parmi ceux qui firent, au contraire, une besogne utile on peut citer :

  • Les Éclaireurs à cheval de la Seine, également connu plus simplement sous le nom des Éclaireurs de la Seine sous les ordres du commandant Léon Franchetti. Les Éclaireurs de la Seine se signalèrent en plusieurs circonstances par un courage et une intelligence de vieille troupe aguerrie et rendirent des services que le général Ducrot s'est plu à le reconnaitre solennellement. Le commandant Léon Franchetti est mort héroïquement à la bataille de Champigny.
  • Le corps d'artillerie des mitrailleuses sous les ordres du commandant Pothier.
  • Le corps auxiliaire du génie sous les ordres de l'ingénieur en chef Alphand.
  • Les ouvriers auxiliaires du génie sous les ordres de l'ingénieur Ducros.
  • Les Francs-tireurs de la Presse.
  • Les Éclaireurs de Poulizac.

Récapitulatif des forces françaises en septembre 1870

En septembre 1870, enfermés dans les murs de Paris, il y avait[177]:

  • 80 000 hommes de troupes de ligne. On ne pouvait en compter, comme de réel soldats, qu'un tiers ou un quart. Les 35e et 42e régiments d'infanterie de ligne étaient les seules unités à être de formation antérieure à la guerre.
  • 100 000 mobiles venus de 25 départements de province du 4 au 17 septembre 1870.
  • 15 000 mobiles de la Seine
  • 300 000 gardes nationaux non exercés, qui avaient été arrachés de leurs travaux, de leurs occupations, de leurs boutiques, de leurs ateliers… Parmi ces 300 000 gardes nationaux, il y avait selon le général Trochu environ 30 000 repris de justice. Les gardes nationaux touchaient quotidiennement 1,50 franc pour lui et 75 centimes pour sa femme[4].

Le 6 novembre 1870, l'armée est recomposée en 3 armées chargées de la défense de Paris

Bibliographie

  • François Roth, La Guerre de 70, Fayard, Paris 1990. (réédition en poche)
  • Jacques-Henry Paradis, Journal du siège de Paris, septembre 1870 - janvier 1871, 1re édition 1872 ; rééd. Éditions Tallandier, collection « Texto », 2008 (ISBN 978-2-84734-519-3)
    Un riche témoignage d'un « bourgeois de Paris » comme il s'appelle lui-même, au jour le jour, des événements du siège.
  • Bernard Giovanangeli et alii., 1870, Les soldats et leurs batailles, coédition Bernard Giovanangeli éditeur – ministère de la Défense, 2006 (ISBN 2-909034-95-X)
  • Jérôme Baconin, Paris 1870-1871, l'année terrible, collection « Mémoire en images », éditions Alan Sutton, 2007 (ISBN 978-2-84910-705-8)
    Un ouvrage illustré faisant une synthèse chronologique des événements du siège.
  • Jean Claude Lettré, La fabuleuse histoire des Boules et Ballons de la délivrance Les transmissions du courrier pendant le siège de Paris guerre de 1870-1871 - Éditions Aramis 2006, 20 bis chemin du Pessay 74940 Annecy le vieux
  • Jean Claude Lettré, Mémoire d'une Guerre Oubliée et de son Histoire Postale - Siège de Paris 1870-1871 - Éditions Aramis 2010, 20 bis chemin du Pessay 74940 Annecy le vieux
  • Lieutenant-colonel Léonce Rousset : Histoire générale de la guerre franco-allemande (1870-71)
  • Christian Lebrument : La guerre de 1870 et la Commune : Vie quotidienne à Colombes.
  • Charles Yriarte; Campagne de France, 1870-1871. La retraite de Mézières effectuée par le 13e corps d'armée aux ordres du Général Vinoy

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

  1. Source : Rapports militaires officiels du Siège de Paris de 1870-1871 puisés dans le Journal officiel de la République.
  2. C'est bien ce nom qui est écrit mais qui est introuvable
  3. Ce sont les troupes du Ve corps allemand
  4. a b c d e f g h i j k l m n o et p 1 Franc de l'époque vaut environ 4  de 2005
  5. Petit-Bicêtre, qui est l'ancien nom de Petit-Clamart, était un petit village dépendant et situé sur le haut de la commune de Clamart
  6. La ferme de Trivaux également appelée ferme du Petit Trivaux était une ferme située sur la commune de Meudon qui sera démolie après 1960 lors de la construction de Meudon-la-Forêt
  7. La Pointe de Trivaux était une ferme située au Sud du bois de Meudon et à l'Ouest du Plessis-Piquet qui était également située sur la commune de Meudon
  8. a b c d e f et g L'ouvrage du Moulin de Pierre, était à l'origine un moulin à grain construit en pierre au XVIIe siècle. Situé dans le hameau de Fleury sur la commune de Clamart, cette bâtisse très imposante est aménagée en redoute pour contrecarrer les attaques prussiennes durant le siège. De nombreux combats auront lieu autour de ce point que les troupes allemandes finiront par prendre. Lors de la Commune cette redoute occupée par les communards est prise fin avril 1871 par les Versaillais. Après tout ces combats le moulin qui était devenu une ruine, fut démoli. Une rue de Clamart porte son nom.
  9. a b c d e f et g Gravure du moulin de pierre (Clamart) Fleury en 1871
  10. a b c d e f et g http://www.historim.fr/2011/03/la-guerre-de-1870-et-la-commune-de_31.html Photo du Moulin de pierre à Clamart
  11. a b c d e f g h et i La presqu'île de Gennevilliers est une langue de terre dans un méandre de la Seine qui est occupée par les actuelles communes de Suresnes, Rueil-Malmaison, Puteaux, Nanterre, Courbevoie, La Garenne-Colombes, Colombes, Bois-Colombes, Asnières-sur-Seine, Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne
  12. Jules Favre et le comte de Bismarck : entrevue de Ferrières : documents officiels / publ. par Georges d'Heylli sur Gallica
  13. L'usine à gaz de Vaugirard". Résumé d'un article de Michel Debonne in Bull. Soc. hist. & arch. du XVème arrondt de Paris – no 17".
  14. Ballon no 1 : « L'Union »
  15. Blocus de Paris - Opérations militaires de la 2e armée de Paris 1872
  16. La Porte Jaune située à Saint-Cloud
  17. sur 4, 2 seront tués, 1 sera blessé et exécuté
  18. Il parvient toutefois à s'enfuir
  19. Gare de Mantes-la-Jolie et gare de Mantes-Station
  20. Ballon no 2 : « Le Neptune »
  21. Piquet de cavalerie ou d'infanterie : Groupe de cavaliers ou de soldats qui devaient être prêts à partir au premier signal. Les chevaux étaient au piquet, prêts à être détachés.
  22. a b c d e f g et h Les Éclaireurs de la Seine peinture de James Tissot
  23. Entre le pont de Bezons et le pont d'Épinay
  24. Ballon no 3 : « La Città di Firenze (La Ville de Florence) »
  25. a b c d et e http://www.parisenimages.fr/fr/popup-photo.html?photo=524-7 Usine à gaz de La Villette
  26. Ballon no 4 : « Les États-Unis »
  27. a et b La ferme des Mèches était située dans le hameau des Mèches situé sur le territoire de Créteil
  28. En allemand : Infanterie-Regiment Prinz Louis Ferdinand von Preußen (2. Magdeburgisches) Nr. 27 créé en 1815. Voir le lien Liste des régiments d'infanterie de l'armée prussienne (de)
  29. En effet l'un des Francs-tireurs était un ancien magistrat septuagénaire
  30. a et b Les tués de 1870-1871
  31. Usine à gaz de Vaugirard
  32. Ballon no 5 : « Le Céleste »
  33. Ballon no 6 : « Ballon non dénommé No 1 »
  34. a et b Les grands dossiers de l'Illustration : La guerre de 1870 et la Commune
  35. Monographie de la commune de Rolleboise sur le site des Archives Départementales
  36. a b et c Le pont de la poudrette à Gargan en 1910
  37. a b c et d La grand-garde où les grand-gardes étaient les avant-postes
  38. Ballon no 7 : « L'Armand-Barbès »
  39. Ballon no 8 : « Le George-Sand »
  40. Ballon no 9 : « Ballon non dénommé No 2 ou le Piper No 1 »
  41. 1 livre = 500 grammes
  42. redoute de la Boissière, redoute de Montreuil et redoute de Noisy-le-Sec
  43. Ballon no 10 : « Le Washington »
  44. Ballon no 11 : « Le Louis-Blanc »
  45. Également appelé Christophe-Colomb ou Guillaume Tell
  46. Ballon no 12 : « Le Godefroy-Cavaignac »
  47. Ballon no 13 : « Le Christophe-Colomb / Le Jean-Bart No 1/Le Guillaume Tell »
  48. Henri Marie Auguste Berthaut
  49. a b c d e f g h i et j Le 6e secteur correspond à Passy, Auteuil et le Parc de Neuilly qui va de la porte Dauphine à la porte Billancourt
  50. Ballon no 14 : « Le Jules-Favre No 1 »
  51. Ballon no 15 : « Le Jean-Bart No 2 »
  52. Ballon no 16 : « La Liberté »
  53. Ballon no 17 : « Le Victor-Hugo »
  54. Le château de Launay est à Villemomble
  55. a b et c La Maison-Blanche est à Neuilly-sur-Marne
  56. Ballon no 18 : « La République Universelle/Le Lafayette / »
  57. Les châteaux d’hier et d’aujourd’hui en Seine-Saint-Denis
  58. Article deux héroïnes
  59. Ballon no 19 : « Le Garibaldi »
  60. L‘exploit de Joseph Marie Le Bouédec
  61. Ballon no 20 : « Le Montgolfier »
  62. Atterrissage du ballon « Le Montgolfier », le 25 octobre 1870
  63. Ou Frédéric Reitlinger Allemand chargé de mission diplomatique auprès de l'Angleterre et de l'Autriche.
  64. L'utilisation militaire des pigeons voyageur
  65. Histoire postale "Le Vauban"
  66. Ballon no 21 : « Le Vauban »
  67. Écrit Woerth ou Voerth et Hudin ou Oudin
  68. Ballon no 22 : « La Normandie / La Bretagne »
  69. Récit du voyage du Ballon no 22 : « La Normandie / La Bretagne »
  70. Le journal Le Combat sera supprimé par le gouvernement de la défense nationale le 11 février 1871.
  71. La reddition ayant eu lieu la veille on peut s'interroger sur la raison du démenti
  72. La classe 1870 correspond aux conscrits nés en 1850
  73. L’église Saint-Nicolas est située 119 avenue de la Division-Leclerc à Le Bourget
  74. Photo de l'Église Saint-Nicolas, Le Bourget
  75. Ballon no 23 : Le Colonel-Charras
  76. Le rapport est signé par le général de Bellemare qui considère donc la perte du Bourget comme insignifiante!
  77. Ballon no 24 : « Le Fulton »
  78. Ballon no 25 : « Le Ferdinand-Flocon »
  79. Ballon no 26 : « Le Galilée »
  80. Ballon no 27 : « La Ville-de-Châteaudun »
  81. Ballon no 28 : « Ballon non dénommé No 3 ou le Piper No 2 »
  82. Tel que publié dans le Journal officiel du 7 novembre 1870
  83. Ballon no 29 : « La Gironde »
  84. Le capitaine de Néverlée mourut à la bataille de Champignyle 3 décembre 1870
  85. Les Héros de 1870 - Le capitaine de Néverlée
  86. Ballon no 30 : « Le Daguerre »
  87. Ballon no 31 : « Le Niepce »
  88. Le Siège de Paris (20 septembre 1870 - 30 janvier 1871) - Journaux croisés d'un écrivain et d'un enfant Ton-That Thanh-Vân Page 28
  89. Ballon no 32 : « Le Général-Uhrich »
  90. Ballon no 33 : « L'Archimède »
  91. Ballon no 34 : « L'Égalité »
  92. Ballon no 35 : « La Ville-d'Orléans »
  93. Ballon no 36 : « Le Jacquard »
  94. a et b La Gazette des Absents : abattage d'un éléphant du Jardin des plantes durant le siège de Paris
  95. a et b Les dates indiquée dans La Gazette des Absents (29 et 30 décembre) semblent erronées puisqu'il semble que ses animaux seront consommés le 25 décembre puis le 31 décembre! Affaire à suivre.
  96. La statue du combat de la gare au bœufs-1870 à Choisy-le-Roi
  97. Monument commémoratif des combats de la Gare aux Bœufs, 29-30 novembre 1870 - Choisy-le-Roi
  98. Choisy-le-Roi : Gare aux Bœufs et la Tuilerie de Vitry
  99. Ballon no 37 : « Le Jules-Favre No 2 »
  100. Coeuilly était un village dépendant de Champigny-sur-Marne qui est désormais un quartier
  101. Les chiffres, donné d'après le journal Le Siècle, ont été dressé avec le plus grand soin par le contrôleur des contributions.
  102. Ballon no 38 : « La Bataille-de-Paris »
  103. Le général Renault fut amputé de la jambe le 2 décembre et décéda le 6 décembre des suites de sa blessure
  104. REVOLUTIONARY DOCUMENTS and WAR OF 1870 Guerre de 1870-71, Mort du général Renault, médaille étain
  105. Ballon no 39 : « Le Volta »
  106. Ballon no 40 : « Le Franklin »
  107. Ballon no 41 : « Le Denis-Papin »
  108. Ballon no 42 : « L'Armée-de-Bretagne »
  109. La ferme de La Fouilleuse
  110. Ballon no 43 : « Le Général-Renault »
  111. Bois dont les boulangers chauffent leur four.
  112. Liste complète dans Journal du siège de Paris : décrets, proclamations, circulaires, rapports, notes, renseignements, documents divers page 70
  113. Wetzlar dans le Land actuel de Hesse alors en Rhénanie prussienne une partie du Royaume de Prusse
  114. Ballon no 44 : « La Ville-de-Paris »
  115. Ballon no 45 : « Le Parmentier »
  116. Ballon no 46 : « Le Gutenberg »
  117. Ballon no 47 : « Le Davy »
  118. Ballon no 48 : « Le Général-Chanzy »
  119. Le Cygne d'Enghien est un quartier d'Épinay-sur-Seine à la limite du lac d'Enghien
  120. Ballon no 49 : « Le Lavoisier »
  121. Ballon no 50 : « La Délivrance »
  122. Ballon no 51 : « Le Rouget-de-L'Isle »
  123. En 1870, l'armée saxonne avait 8 régiments de ligne numérotés de 100 à 107, 2 bataillons de chasseurs (jägers) (no 12 et 13) et 1 régiment de 3.Schützen (no 108).
  124. Ballon no 52 : « Le Tourville »
  125. Les documents ne sont pas plus explicites
  126. Ballon no 53 : « Le Bayard »
  127. Les renseignements concernant l'atterrissage étant contradictoire, il convient de se porter à l'image de l'article ballons sortis pendant le Siège de Paris
  128. La Folie est un ancien moulin situé à Bobigny
  129. Ballon no 54 : « L'Armée-de-La-Loire »
  130. Célèbre aussi pour avoir inventé le « plat du jour » et le homard à l’américaine
  131. Ballon no 55 : « Le Merlin-de-Douai »
  132. Ballon no 56 : « Le Newton »
  133. a b c d e et f Le 7e secteur correspond à Grenelle, Vaugirard, Issy, et Vanves qui va de la porte du Bas-Meudon au passage du chemin de fer de Montparnasse
  134. Ballon no 57 : « Le Duquesne »
  135. a et b Le 9e secteur correspond à Ivry, les Gobelins qui va de la poterne des Peupliers et au passage de la Bièvre à la porte de la Gare et la Seine
  136. Ballon no 58 : « Le Gambetta »
  137. a b c d et e Le 8e secteur correspond à Plaisance, Montrouge et le Montparnasse, Gentilly qui va de la porte de Vanves à la porte de Gentilly
  138. Ballon no 59 : « Le Kepler »
  139. Ballon no 60 : « Le Monge »
  140. Ballon no 61 : « Le Général-Faidherbe »
  141. Le Bourget - La suifferie
  142. Ballon no 62 : « Le Vaucanson »
  143. Ballon no 63 : « Le Steenackers »
  144. Fernand Hazan : Dictionnaire de la Commune
  145. Ballon no 64 : « La Poste-de-Paris »
  146. Ballon no 65 : « Le Général-Bourbaki »
  147. Redoute de Breteuil également appelée redoute du parc de Saint-Cloud
  148. Ballon no 66 : « Le Général-Daumesnil »
  149. Ballon no 67 : « Le Torricelli »
  150. Ballon no 68 : « Le Richard-Wallace »
  151. Journal officiel de la République
  152. Pour le détail se reporter au tableau inclus face au 5 janvier
  153. Ballon no 69 : « Le Général-Cambronne »
  154. L'usine Cail de Grenelle vers 1870
  155. Le journal Le Combat fut le premier journal a annoncer, le 28 octobre 1870, la reddition de Metz qui fut alors aussitôt démentie par le Journal officiel alors que la reddition avait eu lieu la veille...
  156. cinq milliards de francs de l'époque. C'était une somme colossale
  157. a b et c Ce qui suit est extrait du Journal officiel de la République en date du 16 octobre 1870
  158. Le Fort de Vincennes situé en arrière de cette ligne n'avait aucune valeur militaire.
  159. La Batterie du Petit-Nanterre était située sur les communes de Colombes et Nanterre
  160. Batterie de Charlebourg était située sur les communes de Colombes et de La Garenne-Colombes
  161. Batterie de Saint-Ouen à Saint-Ouen
  162. Siège de Paris par le général Vinoy page 108
  163. C'est ainsi qu'avait opéré le général Totleben qui avait réussi à faire de Sébastopol en 1855 une forteresse formidable
  164. les 6 forts occupés par la marine sont Romainville, Noisy, Rosny, Ivry, Bicêtre et Montrouge
  165. Essais comparatifs du canon à balles de Reffye avec les mitrailleurs Gattling et Christophe & Montigny
  166. Mémoires du général Ducrot Tome I page 82
  167. Siège de Paris par le général Vinoy page 121
  168. D'après le général Vinoy
  169. 120 bataillons au total
  170. Dans son Histoire générale de la guerre franco-allemande (1870-71) le lieutenant-colonel Léonce Rousset, page 71, indique le nombre de près de 30 000 repris de justice qui avaient incorporé la Garde nationale.
  171. La politique et le siège de Paris par le général Trochu page 93.
  172. a et b Les transformations de l'Armée française par le général Thoumas tome I page 316
  173. Mémoires du général Ducrot Tome I page 107
  174. Enquête parlementaire sur l'insurrection du 18 mars, déposition du colonel Montagut, chef d'état-major de la garde nationale
  175. Les avant-postes pendant le siège de Paris par Gabriel Adrien Robinet de Cléry page 205
  176. Histoire générale de la guerre franco-allemande (1870-71) par le lieutenant-colonel Léonce Rousset page 74
  177. À Paris pendant de siège par un anglais, membre de l'Université d'Oxford traduit par Félix Sangnier 1888