Chronicon Salernitanum

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le Chronicon Salernitanum (en français la Chronique de Salerne) est un texte historiographique rédigé en Italie méridionale à la fin du Xe siècle[1].

Le récit historique, en latin vulgaire, est mêlé de légendes, d'historiettes, voire de chansons populaires (et souvent « noyé » par elles selon René Poupardin[2]).

Description[modifier | modifier le code]

Le Chronicon Salernitanum est un récit qui se présente comme une suite de l'Histoire des Lombards de Paul Diacre, laquelle se termine à la mort du roi Liutprand (744) ; il commence par les règnes de Ratchis, Aistolf, Didier et l'annexion du royaume lombard par Charlemagne en 774, avant de se consacrer à l'histoire des principautés lombardes d'Italie du sud, poursuivie jusqu'en 974, au moment où Salerne était sur le point de tomber aux mains du duc Pandolf Tête de Fer. La matière historique est en partie la même que celle de l' Historia Langobardorum Beneventarum d'Erchempert, mais celui-ci écrivait un siècle avant et son récit ne court que jusqu'en 889. Le titre, moderne, est un peu inexact, car le récit porte aussi bien sur les principautés de Bénévent ou de Capoue que sur Salerne.

Auteur[modifier | modifier le code]

L'auteur, anonyme, vivait à Salerne au temps du prince Gisolf Ier (regn. 946-977), pour lequel il témoigne d'un grand attachement. C'était probablement, d'après quelques passages, un moine de l'abbaye bénédictine Sainte-Marie-et-Saint-Benoît de Salerne[3]. Des chroniqueurs postérieurs comme Léon d'Ostie ou Romuald de Salerne ont connu et utilisé son récit, mais ne disent rien de lui. Le manuscrit médiéval unique qui nous est parvenu (Vatic. lat. 5001) est très tardif (milieu du XIVe siècle). Le premier éditeur du texte fut, au XVIIIe siècle, Francesco Maria Pratilli (Historia principum Langobardorum, t. II, Naples, 1750). Ensuite une édition plus correcte fut produite par Georg Heinrich Pertz (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, t. II, p. 467-561, Hanovre, 1839) ; c'est ce dernier qui donna au texte le titre qu'on lui connaît.

Édition récente[modifier | modifier le code]

  • Ulla Westerbergh (éd.), Chronicon Salernitanum, Studia Latina Stockholmiensia n° III, Stockholm, 1956.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Huguette Taviani, « Le dessein politique du Chronicon Salernitanum », Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, vol. 8, 1977, p. 175-189.
  • Huguette Taviani, La principauté lombarde de Salerne, IXe – XIe siècle, Rome, École française de Rome, 1991 (2 vol.).
  • (it) Massimo Oldoni, Anonimo salernitano del X secolo, Naples, .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. En § 123, l'auteur compte cent ans depuis l'assassinat d'Adalgis de Bénévent († mai 878), ce qui situe la rédaction en 978.
  2. René Poupardin, Études sur l'histoire des principautés lombardes de l'Italie méridionale et de leurs rapports avec l'Empire franc, Paris, H. Champion, 1907, p. 15.
  3. Selon Huguette Taviani-Carozzi, ce serait plus précisément un abbé Radoald mentionné dans deux chartes de 986 et 990. En effet, en § 68, le chroniqueur parle d'un autre Radoald, contemporain de Sicard de Bénévent, dont il précise que c'est son trisaïeul (« [...] inter quos Radoald cum suo germano Radolfo affuerunt ; ipse Radoald abavus meus extitit »).

Liens externes[modifier | modifier le code]