Christopher Priest (écrivain)

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Christopher Priest
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Christopher Priest en .
Nom de naissance Christopher McKenzie Priest
Alias
Colin Wedgelock
John Luther Novak
Naissance
Cheadle, Angleterre, Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Décès (à 80 ans)
Nationalité Britannique
Activité principale
Distinctions
Conjoint
Lisa Tuttle (1981⁠–⁠1987)
Leigh Kennedy (1988⁠–⁠2011)
Nina Allan
Auteur
Langue d’écriture Anglais britannique
Genres

Œuvres principales

Christopher Priest, né le à Cheadle en Angleterre et mort le , est un écrivain britannique de science-fiction.

Il est notamment l'auteur du Monde inverti, de la Fontaine pétrifiante et du Prestige (adapté en 2006 au cinéma). Il est également vice-président de la H. G. Wells Society (en).

Biographie[modifier | modifier le code]

Christopher Priest est né le à Cheadle en Angleterre. C'est le fils de Millicent et de Walter Priest, employé de Vandome and Hart, une entreprise qui fournit des balances. Dans sa jeunesse, il découvre H.G. Wells, George Orwell et John Wyndham, qu'il qualifie de « premier auteur de science-fiction moderne » qu'il a lu[1]. Après avoir quitté la Cheadle Hulme School à l'âge de 16 ans, il exerce le métier d'expert-comptable[2]. Christopher Priest se tourne définitivement vers l'écriture en 1963.

Sa première nouvelle intitulée The Run est publiée dans la revue Impulse en 1966. Quatre années passeront avant la sortie de son premier roman qui ne fut pas traduit en France. Son deuxième opus, intitulé Le Rat blanc et paru en 1972, est un roman d'anticipation concernant une guerre civile provoquée par une crise migratoire. Priest conquiert définitivement le public en 1974, grâce à la publication de son troisième roman : Le Monde inverti qui remporte, cette année-là, le prix British Science Fiction du meilleur roman. « J’avais atteint l’âge de mille kilomètres », l'incipit du roman, est l'un des plus célèbres dans le genre de la science-fiction[3].

Ses autres œuvres majeures sont La Fontaine pétrifiante, Le Glamour, Le Prestige, et La Séparation (grand prix de l'Imaginaire 2006).

En 1983, il figurait sur la liste Granta des meilleurs jeunes romanciers britanniques, aux côtés des écrivains Kazuo Ishiguro, Ian McEwan, Pat Barker et Martin Amis[4].

Christopher Priest a écrit un certain nombre de livres sous pseudonyme, il s'agit essentiellement de novélisations de films réalisées à des fins alimentaires. Il a ainsi signé en 1999 l'adaptation romanesque du film eXistenZ de David Cronenberg.

En 2006, son roman Le Prestige, l'histoire d'une rivalité entre deux illusionnistes, est adapté au cinéma par le réalisateur américain Christopher Nolan, ce qui lui fait gagner en popularité[5].

En 2023, il est atteint d'un cancer[6]. Christopher Priest meurt le [7] à l’âge de 80 ans.

Famille[modifier | modifier le code]

Christopher Priest est marié à l'écrivaine Lisa Tuttle jusqu'en 1987, puis jusqu'en 2011 à Leigh Kennedy avec qui il a deux enfants, Elizabeth et Simon[2]. Il partage la vie de l'écrivaine Nina Allan et ils vivent en Écosse sur l'île de Bute, près de Glasgow jusqu’à sa mort. Le 5 février 2024, Nina Allan fait part du décès de son compagnon sur le blog de l'écrivain. Dans ce post, elle raconte que Christopher Priest, dans les semaines précédant sa mort, souhaitait laisser un message d'adieu sur son blog, mais qu'elle et Christopher Priest n'ont cessé de repousser l'échéance[8].

Carrière littéraire[modifier | modifier le code]

On associe fréquemment l’œuvre de Christopher Priest à la New Wave, un courant littéraire britannique qui a importé dans le champ de la science-fiction la recherche stylistique et les techniques expérimentales de la littérature générale la plus exigeante et dont le représentant le plus célèbre est J. G. Ballard (on crédite parfois Christopher Priest de l'invention du terme « New Wave », forgé par analogie avec la Nouvelle Vague cinématographique).

Christopher Priest est considéré comme l’un des auteurs de science-fiction les plus originaux. Il entretient cependant des relations ambiguës avec le genre dont il critique fréquemment les médiocres ambitions littéraires[9]. En 2012, Christopher Priest a par exemple suscité une polémique en prenant pour cible la sélection du prestigieux prix Arthur-C.-Clarke. Dans une interview pour Télérama[5], Priest développe que son intention n'est pas de produire de la science-fiction mais plutôt de dérouter ses lecteurs, d'anticiper leurs réactions et « de mettre en scène de façon métaphorique les affres de la création artistique ». L'utilisation de la magie et de concepts physiquement impossibles comme les univers parallèles ou le voyage dans le temps sont donc des outils qu'il exploite fréquemment dans ses livres.

Son œuvre gravite autour de quelques thèmes centraux : le caractère trompeur de la mémoire et de la subjectivité ; l’ambiguïté de la littérature, des textes et des témoignages ; la relativité des points de vue sur le monde ; les doubles, les illusions et les différentes formes d'altération de la réalité[10]. À ce titre, on le considère parfois comme le successeur de Philip K. Dick[réf. nécessaire]. Ses romans sont souvent construits sous une forme non-linéaire, juxtaposant les récits de plusieurs narrateurs dont les points de vue sont contradictoires.

Quatre ans avant sa mort, Christopher Priest témoignait ne plus lire du tout de science-fiction et s'intéressait à l'œuvre de l'écrivain français Emmanuel Carrère, qu'il trouvait brillante[11].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Œuvre de Christopher Priest.

Romans[modifier | modifier le code]

Recueils de nouvelles[modifier | modifier le code]

Autres nouvelles traduites en français[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bifrost n°41, spécial Christopher Priest, 14 janvier 2006[12].

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. La Méthode scientifique, « Christopher Priest, le grand illusionniste de la SF » Accès libre, sur France Culture, (consulté le )
  2. a et b (en-GB) John Clute, « Christopher Priest obituary », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  3. Frédérique Roussel, « Mort de Christopher Priest, au-delà de la perception » Accès payant, sur Libération, (consulté le )
  4. (en) Heloise Wood, « 'True luminary' Christopher Priest dies aged 80 » Accès libre, sur The Bookseller, (consulté le )
  5. a et b « Christopher Priest : “La magie est, pour moi, une métaphore de l'écriture” » Accès payant, sur Télérama, (consulté le )
  6. (en-US) Nina Allan, « Books of the Year 2023 » Accès libre, sur ninaallan.co.uk, (consulté le )
  7. (en-US) Nina Allan, « Christopher Priest 1943 – 2024 » Accès libre, sur ninaallan.co.uk, (consulté le )
  8. (en-GB) Nina Allan, « The last post – Christopher Priest » Accès libre, sur https://christopher-priest.co.uk, (consulté le )
  9. « Conséquences d'une disparition », sur ActuSF, (consulté le )
  10. « Les 5 romans SF du moment à ne pas manquer », sur Les Inrockuptibles, (consulté le )
  11. Lloyd Chéry, « Christopher Priest : « Le 11 Septembre dérange, même dans la fiction » » Accès libre, sur Le Point, (consulté le )
  12. « Bifrost n° 41 de Christopher PRIEST, Ted CHIANG | Le Bélial' » Accès libre, sur Le Bélial' (consulté le )