Christophe de Villeneuve-Bargemon

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Christophe de Villeneuve-Bargemon, né le au château de Bargemon (Var) et mort le , est un haut fonctionnaire français. Il a été préfet de Lot-et-Garonne, préfet des Bouches-du-Rhône et conseiller d'État.

Biographie[modifier | modifier le code]

Descendant d'une vieille famille provençale d'origine espagnole[2], fils de Joseph, comte de Villeneuve Bargemon, et de Sophie de Bausset-Roquefort, Christophe Villeneuve-Bargemon est nommé, à sa sortie du collège de Tournon, sous-lieutenant au régiment Royal-Roussillon. Il entre ensuite dans la garde constitutionnelle de Louis XVI et échappe de peu à la mort le . Il se réfugie alors dans son village natal pendant la Révolution et revient à Paris sous le Consulat, qui lui confie la sous-préfecture de Nérac. Il est nommé en 1806 préfet de Lot-et-Garonne. Puis en 1815, il remplace le comte de Vaublanc, en tant que préfet des Bouches-du-Rhône. Dans ce département il fait restaurer des monuments antiques (théâtre d'Arles), construire de nombreux bâtiments publics (Arc de Triomphe de Marseille, Lazaret du Frioul), et lance des grands travaux de viabilité : routes, ponts et canaux.

Il meurt le alors qu'il essaye de régler l'affaire des Capucins qui font partie d'une congrégation non autorisée par la loi. Les libéraux réclament leur dissolution alors que l'évêque Fortuné de Mazenod souhaite leur restauration dans le diocèse. La presse de gauche écrit en guise d'oraison funèbre : « Ils l'ont tué, les hommes à la barbe longue et sale...à la tête rasée...au sourire dévot et sardonique[3]. » Mgr Leflon, historien d'Eugène de Mazenod écrit en parlant du préfet : « Préfet d'une valeur exceptionnelle qui, des années durant, dans des conditions extrêmement délicates, avait administré les Bouches-du-Rhône avec tant de conscience, tant de compétence, tant de sagesse, méritait mieux que cette odieuse exploitation de sa fin par les passions partisanes. L'histoire, il faut le souhaiter, lui rendra quelque jour l'hommage qu'il mérite[4]. »

Villeneuve-Bargemon est essentiellement connu pour la publication d'une Statistique des Bouches-du-Rhône, ouvrage en quatre volumes et un atlas pour lequel il fit appel aux meilleurs spécialistes de l'époque. L'ouvrage reste pour les historiens d'une grande utilité.

Le , il est élu à l'Académie de Marseille[5] dont il assure la présidence en 1817, 1823 et 1829[6]. Il est commandeur de la Légion d'Honneur. La ville de Marseille a donné son nom à une place publique située à proximité de l'hôtel de ville.

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Statistique du département des Bouches-du-Rhône, publiée d'après le vœu du Conseil Général du Département, quatre volumes in-quarto et un atlas in plano, éd. Antoine Ricard imprimeur du roi et de la préfecture, Marseille, 1821-1829
  • Notice historique sur la Ville de Nérac : Ses environs, le Château des Ducs d'Albret, qui fut long-temps le séjour des Rois de Navarre..., Agen, R.Noubel, , 150 p. (lire en ligne)
  • Précis historique sur la vie de René d'Anjou, Roi de Naples, Comte de Provence, Aix-en-Provence, G. Mouret, , 72 p. (OCLC 493608253, lire en ligne).
  • Voyage dans la vallée de Barcelonette, département des Basses-Alpes, Agen, Noubel, , 164 p. (OCLC 921506517, lire en ligne).

Décorations[modifier | modifier le code]

Rubans des décorations
Commandeur de la Légion d'honneur Grand-croix de l'ordre impérial de Léopold Chevalier de l'ordre de Charles III Officier de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare
Drapeau de la France France
Drapeau du Royaume des Deux-Siciles Royaume des Deux-Siciles
Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
Drapeau du Royaume de Sardaigne Royaume de Sardaigne

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001513/d_1192 » (consulté le )
  2. Paul Masson (sous la direction de), Encyclopédie départementale des Bouches-du-Rhône, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille, 17 volumes parus de 1913 à 1937, tome XI, p. 543
  3. Le Messager du 17 octobre 1829
  4. Jean Leflon, Eugène de Mazenod, évêque de Marseille, fondateur des missionnaires Oblats de Marie Immaculée (1782-1861), Edition Plon, Paris, 3 volumes 1957, 1960 et 1965, tome 2 p. 340
  5. Abbé Dassy, L’académie de Marseille, ses origines, ses publications, ses archives, ses membres, Barlatier-Feissat éditeur, Marseille, 1877, p. 602
  6. Abbé Dassy, L’académie de Marseille, ses origines, ses publications, ses archives, ses membres, Barlatier-Feissat éditeur, Marseille, 1877, p. 580
  7. « Base Léonore »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Académie de Marseille, Dictionnaire des marseillais, Édisud, Marseille, 2001, p. 354, (ISBN 2-7449-0254-3)
  • Paul Masson (sous la direction de), Encyclopédie départementale des Bouches-du-Rhône, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille, 17 volumes parus de 1913 à 1937, tome XI, p. 543-544.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]