Christian Bernadac

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Christian Bernadac, né le à Tarascon-sur-Ariège et mort le (à 66 ans), est un journaliste et écrivain français. Ces ouvrages sur la déportation ont connu un succès public considérable dans les années 1960-1970.

Éléments biographiques

Christian Bernadac est le fils de Robert Bernadac, commissaire de police et de Marcelle Rousse[1],[2]. Il épouse le 2 décembre 1961 Thérèse Mahaut. Ils on un fils : Édouard, romancier et scénariste[3].

Journaliste

Diplômé de l'École supérieure de journalisme de Paris[4], il est journaliste militaire[2], journaliste à Europe no 1, puis créateur d’Inter 3, premier journal télévisé national d'information de la troisième chaîne française le . Le lundi , Christian Bernadac prend ses fonctions de rédacteur en chef de TF1, l'ORTF ayant cessé d'exister la veille à minuit. Christian Bernadac est à l'origine du choix des trois présentateurs qui feront le succès de la chaîne : Roger Gicquel au 20 heures en semaine, Yves Mourousi au 13 heures en semaine, et Jean-Claude Bourret au 13 heures et au 20 heures le week-end. Christian Bernadac devint responsable du département Documentaires de la première chaîne de télévision, à partir de 1981.

Écrivain

Il est auteur de douze livres sur la Déportation, réunis ensuite par l'éditeur sous le titre Déportation (I, II, III, IV). Le succès de la série est tel qu'il est est de loin le plus gros vendeur des éditions France-Empire dans les années 1960-1970.

L'opinion de Bertrand Hamelin

Au point de vue historique, Bernadac n'a non seulement jamais eu de comptes rendus de ses livres dans les revues scientifiques, ce qui explique, selon l'historien Bertrand Hamelin, la « rapide dévalorisation des livres du journaliste », mais est, de surcroit, par la suite sévèrement critiqué par plusieurs historiens et devient « synonyme de médiocrité ou de vulgarité »[5]. Cependant, cet historien estime que si le travail de Bernadac n'est pas cité par les historiens français (alors qu'il l'est par des historiens étrangers) ce serait plus dû à sa mauvaise réputation établie dans le milieu universitaire qu'à la véritable nature de ses écrits[5]. Hamelin déplore par exemple la non prise en compte de la masse des témoignages rapportée par Bernadac dans ses ouvrages et cite, par exemple, le cas de l'erreur longtemps propagée du nombre de victimes du « Train de la mort », « faute d'avoir utilisé le seul travail alors publié sur la question »[5],[6],[7].

Honneurs

Christian Bernadac reçoit les prix suivants :

Œuvres

Déportation
  • Aux Éditions France-Empire :
    • Les Médecins maudits, septembre 1967
    • Les Médecins de l'impossible, octobre 1968
    • Les Sorciers du ciel, octobre 1969
    • Le Train de la mort, novembre 1970
    • Les Mannequins nus (Auschwitz, tome I), octobre 1971
    • Le Camp des femmes (Ravensbrück, tome II), septembre 1972
    • Kommandos De Femmes (Ravensbrück, tome III), 1973
    • Les 186 marches (Mauthausen I), septembre 1974
    • Le Neuvième cercle (Mauthausen II), septembre 1975
    • Des jours sans fin (Mauthausen III), septembre 1976
    • L'Holocauste oublié, le massacre des Tziganes, octobre 1979
    • Le Rouge-Gorge, novembre 1980
Le Glaive et les Bourreaux
  • Aux Éditions France-Empire :
    • I. - La Toile d'araignée - La montée du nazisme
    • II. - Les Trompettes de Berlin
    • III. - L'Ordre SS
    • IV. - La Gestapo - L'État-prison
    • V. - La Luftwaffe
    • VI. - La Kriegsmarine
    • Les Assassins - Le front de l'Est, 1984
Essais historiques
  • Aux Éditions France-Empire :
    • Le Mystère Otto Rahn - Du catharisme au nazisme (Le Graal et Montségur), août 1978
    • Dagore, Les Carnets secrets de la Cagoule, juin 1977
    • L'Exécution de Budapest, mai 1966
    • Le Passe-Montagne, août 1975, adapté à l'écran, téléfilm diffusé en 1975[2]
    • Madame de... qui vivait nue parmi les ours, au sommet des Monts Perdus
  • Chez d'autres éditeurs :
    • Train 7909 destination Dachau, Michel Lafon
    • Les Victorieux, Michel Lafon, 1994
    • Les Possédés de Chaillot, en collaboration avec S. Fourcassié, J.-C. Lattès
    • La Libération des camps. Le dernier jour de notre mort
    • Dictionnaire du Désespéranto, le langage des camps, Michel Lafon, 1999
Régionalisme (Ariège)
  • Macarel ! polémiques ariégeoises, Éditions Résonances, 1980 ; rééd. C. Lacour, 1999.
  • La Cuisine du comté de Foix et du Couserans, Éd. Denoël/Résonances, 1982 ; rééd. C. Lacour, 1999
Romans
  • Djebel Tour, Albin Michel, 1992 (ISBN 978-2226061942).
  • Le Complot des lépreux, Belfond
  • Le Manchot-Empereur, J.-C. Lattès
Sur George Sand
  • Dessins, aquarelles, dendrites de George Sand : Les Montagnes bleues, Belfond[9]

Références

  1. a b et c « Christian Bernadac, Journaliste, Responsable d'audiovisuel, Écrivain », sur whoswho.fr, Who's Who in France (consulté le ).
  2. a b et c « Tarascon-sur-Ariège. Rencontre avec Marcelle Bernadac », sur ladepeche.fr, La Dépêche du Midi, .
  3. « Tarascon-sur-Ariège. Rencontre avec Édouard Bernadac », sur ladepeche.fr, La Dépêche du Midi, (consulté le ).
  4. « Les anciens élèves célèbres de l'ESJ », sur le site de l'École supérieure de journalisme de Paris
  5. a b et c Bertrand Hamelin, Une collection implicite sur la déportation : « Christian Bernadac », crhq.cnrs.fr, 27 avril 2010.
  6. Dans son livre, Le Train de la mort, publié en 1970, Bernadac établi le bilan à 536 morts (grâce à des témoignages et des documents), alors que le chiffre de 984 morts est resté vingt ans après dans un ouvrage de référence.
  7. « Livre ménorial », sur bddm.org, Fondation pour la mémoire de la déportation (consulté le ).
  8. « Prix littéraires – Les lauréats », sur lesecrivainscombattants.org, Association des écrivains combattants (consulté le ).
  9. Dessins dont il était collectionneur.

Annexes

Lien externe

  • Bertrand Hamelin, « Une collection implicite sur la déportation : “Christian Bernadac” », Les Cahiers du CRHQ, no 2, 2010, 18 p., [lire en ligne] sur le site HAL-SHS (Hyper Article en Ligne - Sciences de l'Homme et de la Société).