Fête du Christ-Roi

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Le Christ-Roi, cathédrale Sainte-Marie-de-l'Immaculée-Conception, Peoria, Illinois.

La fête du Christ-Roi est une fête catholique, instituée par le pape Pie XI, en 1925, par l'encyclique Quas primas, afin de mettre en lumière l'idée que les nations devraient obéir aux lois du Christ. À l'origine, elle était célébrée le dernier dimanche d'octobre (c'est-à-dire le dimanche qui précédait la Toussaint) ; c'est toujours le cas pour ceux qui sont attachés à la forme tridentine du rite romain.

Depuis la réforme liturgique de 1969, les catholiques la célèbrent le dernier dimanche du calendrier liturgique, vers la fin du mois de novembre (le 34e dimanche du temps ordinaire qui précède le premier dimanche de l'Avent, lequel est le début de l'année liturgique). Par ailleurs, l'orientation et le nom même de la fête ont été changés : devenue la fête du « Christ-Roi de l'univers », elle met l'accent sur l'idée que dans le Christ toute la création est récapitulée.

Sources bibliques[modifier | modifier le code]

Ces citations sont susceptibles d'être rapportées au concept de la « royauté du Christ » :

La prophétie du patriarche Jacob : « La royauté n'échappera point à Juda, ni le commandement, à sa descendance, jusqu'à ce que vienne celui à qui le pouvoir appartient, à qui les peuples obéiront », Gn 49,10.

Le prophète Jérémie : « Voici venir des jours, déclare le Seigneur, où je donnerai à David un Germe juste : il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice », Jr 23,5.

Un concept christologique[modifier | modifier le code]

Statue du Christ-Roi de Georges Serraz et Pierre Lenoir, pointe de Garajau, île de Madère.

Le Christ-Roi est un concept christologique, qui évoque la royauté, la domination ou pouvoir (potestas) de Jésus-Christ sur toute la création (l'univers créé par Dieu). Le terme « roi » pour symboliser la puissance qui vient de la tradition hébraïque. La royauté était dans l'Ancien Testament la forme de gouvernement la plus courante du peuple d'Israël. L'expression Christ-Roi (on parle aussi de munus regium) désigne ainsi l'une des fonctions ou offices du Christ, aux côtés de la fonction de la prêtrise (« Christ-prêtre » ou munus sacerdotale) et de la prophétie (munus propheticum). L'expression se retrouve ainsi dans plusieurs passages bibliques.

On distingue en outre le « règne de grâce » (regnum gratiæ), ici-bas et qui se rapporte à l'« église militante » (ecclesia militans), du « règne de gloire » (regnum gloriæ), qui se rapporte à l'« église triomphante » (ecclesia triumphans), laquelle rassemble ceux qui sont au paradis. Eusèbe de Césarée, IIIe et IVe siècles) est l'un des premiers à avoir formalisé cette distinction entre les trois offices christiques : « Le véritable Christ, le Verbe divin et céleste, est le seul souverain prêtre de l'univers, le seul roi de toute la création, le seul chef des prophètes de son Père », Histoire ecclésiastique, I, 3, 8.

La fête[modifier | modifier le code]

L'Église catholique enseigne que le monde est transformé par la mort, la Résurrection et l'Ascension de Jésus-Christ.

Cette fête a été instituée par le pape Pie XI en 1925[1] ; il demandera onze ans plus tard la dédicace de la première cathédrale sous ce vocable, à Mullingar en Irlande.

Fête du Christ-Roi, procession à l'église Santo-Niño de Bustos, Philippines.

Il la place immédiatement avant la fête de la Toussaint (symboliquement, le roi entraîne derrière lui ses sujets vers la victoire ; il faut qu'Il règne pour que ses sujets profitent du Royaume). Vient ensuite la période de l'Avent, qui précède Noël de quatre semaines.

La fête du Christ-Roi fut instituée grâce au dévouement et au travail immense réalisé par Georges et Marthe de Noaillat[2],[3]. À la demande de Benoît XV, puis de Pie XI, ils réunirent pendant six années les signatures de centaines d'évêques et de milliers de fidèles réclamant l'institution d'une fête du Christ-Roi accompagnée d'une encyclique proclamant sa « Royauté universelle ». La volonté du pape était de préparer ainsi les peuples chrétiens à recevoir la définition solennelle de ce grand dogme si méprisé aux XIXe et XXe siècles. Un immense mouvement prit sa source à Paray-le-Monial, la providence unissant les demandes du Sacré-Cœur à son règne sur toutes les sociétés, et aboutit à la première fête solennelle du Christ-Roi et à la promulgation de l'encyclique Quas primas le .

Elle est fêtée au plus tôt le 20 novembre ; au plus tard le 26.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Encyclique Quas primas du pape Pie XI (1925).
  2. (en) « Marthe Marthe Devuns de Noaillat », sur Find a Grave
  3. Simone de Noaillat, Marthe de Noaillat. 1865-1926, Hiéron, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Père Édouard Hugon, La Fête spéciale du Christ-Roi, Éditions Pierre Téqui, Paris, 1928, 48 pages.
  • Abbé Georges Thuot, Le Christ, Notre Roi, éditions L'Imprimerie populaire, Montréal, 1935, 306 pages.
  • Simone de Noaillat, Marthe de Noaillat. 1865-1926.
  • Père Théotime de Saint-Just, La Royauté sociale de N.S. Jésus-Christ, d'après le cardinal Pie, Éditions de Chiré, Chiré-en-Montreuil, 1988.
  • Abbé Michel Viot, Dieu et l’État : signification de la fête du Christ-Roi, Éditions Via Romana, Versailles, 2013.
  • dom Jean de Monléon, Le Christ-Roi, Quentin Moreau éditeur, , 144 p. (ISBN 978-2-930788-40-1)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]