Chondrodite

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Chondrodite
Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Chondrodite
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Mg5(SiO4)2F2
Identification
Masse formulaire 351,6 uma
Couleur Jaune, orange, rouge ou brun, rarement incolore
Système cristallin Monoclinique
Classe cristalline et groupe d'espace Prismatique (2/m)
(mêmes symboles H-M)
P21/a (n°14)
Macle Macles simples ou multiples communes sur {001}, également signalées sur {105} et {305}[2]
Clivage Pauvre à bon sur (001)
Cassure Conchoïdale à irrégulière
Habitus Typiquement en masses anhédriques ou en grains, ou en plaquettes aplaties sur {010}, {001} ou {100}[2]
Échelle de Mohs 6 à 6,5
Trait Gris ou jaune
Éclat Vitreux à graisseux
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 1,592 - 1,643,
nβ = 1,602 - 1,655,
nγ = 1,619 - 1,675,
Biréfringence Biaxial (+) ; 0,027 - 0,032
Pléochroïsme X jaune d'or à orange, Y et Z jaune clair à presque incolore[3]
Fluorescence ultraviolet Certains échantillons présentent une fluorescence jaune orange sous UV courts ou orange sous UV longs
Transparence Translucide
Propriétés chimiques
Densité 3,1 à 3,26
Solubilité Soluble dans HCl et H2SO4
Propriétés physiques
Radioactivité Non

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La chondrodite est un minéral de la famille des nésosilicates de formule (Mg,Fe)5(SiO4)2(F,OH,O)2. Bien que ce soit un minéral relativement rare, c'est le membre le plus courant des minéraux du groupe de la humite. Il se forme dans les dépôts hydrothermaux de dolomite localement métamorphosée. On le trouve également associé au skarn et à la serpentinite. Il fut découvert en 1817 sur le Mont Somma, partie du complexe du Vésuve en Italie, et nommé d'après le mot grec pour "granule", qui est un habitus fréquent pour ce minéral.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Formule[modifier | modifier le code]

Mg5(SiO4)2F2 est la formule du membre terminal telle que fournie par l'International Mineralogical Association[4], avec une masse molaire de 351,6 g. Cependant, il y a habituellement des ions OH dans les sites F, et Fe et Ti peuvent se substituer à Mg, et donc la formule du minéral naturel est mieux représentée par (Mg,Fe,Ti)5(SiO4)2(F,OH,O)2[5].

Structure[modifier | modifier le code]

La structure de la chondrodite repose sur un réseau hexagonal compact d'anions O, OH et F légèrement distordu avec les ions métalliques dans les sites octaédriques formant des chaînes d'octaèdres en zigzag M(O,OH,F)6. Les chaînes sont étagées de telle sorte qu'aucun des sites tétraédriques indépendants occupés par Si n'a des coins OH ou F[2]. La moitié des sites octaédriques sont occupés par des cations divalents, principalement Mg, et un dixième des sites tétraédriques sont occupés par Si. Il y a trois types distincts d'octaèdres dans le réseau : Fe se trouve dans les sites M1 mais pas dans les sites plus grands M2 et plus petits M3[6]. Ti se trouve dans les positions M3, qui sont les plus petites, mais la concentration en Ti semble ne jamais excéder 0,5 atomes de Ti par unité formulaire dans les échantillons naturels[7]. Dans la série de la humite, Mg2+ est remplacé par Fe2+, Mn2+, Ca2+ et Zn2+ dans cet ordre d'abondance, bien que Mg2+ prédomine toujours[2].

Réseau[modifier | modifier le code]

Groupe d'espace : P21/b
Paramètres du réseau cristallin :

  • Pôle pur F synthétique : a=7,80 Å, b=4,75 Å, c=10,27 Å, beta=109,2°.
  • Pôle pur OH synthétique : a=7,914 Å, b=4,752 Å, c=10,350 Å, beta=108,71°.
  • Chondrodite naturelle : a=7,867 à 7,905 Å, b=4,727 à 4,730 Å, c=10,255 à 10,318 Å, beta=109,0° à 109,33°.

Z = 2.

Couleur[modifier | modifier le code]

Chondrodite avec de la magnétite, mine de Tilly Foster, Brewster, État de New York aux USA

La chondrodite est jaune, orange, rouge ou brune, ou rarement incolore, mais un zonage de différentes intensités de couleur est commun, et des plaques d'intercroissance de chondrodite, de humite, de clinohumite, de forstérite et de monticellite ont été signalées[2].

Propriétés optiques[modifier | modifier le code]

La chondrodite est biaxiale (+), avec des valeurs des indices de réfraction mesurées nα = 1,592 - 1,643, nβ = 1,602 - 1,655, nγ = 1,619 - 1,675, biréfringence = 0,025 - 0,037, et 2V mesuré : 64° à 90°, calculé : 76° à 78°. Les indices de réfraction tendent à augmenter en passant de la norbergite à la clinohumite dans le groupe de la humite. Ils augmentent également avec la teneur en Fe2+ et en Ti4+ et lorsque (OH) se substitue à F[2]. Dispersion r > v.

Environnement[modifier | modifier le code]

La chondrodite se trouve en abondance dans des zones de contact métamorphiques entre des roches carbonatées et des intrusions acides ou alcalines où le fluor a été introduit par des processus métasomatiques. Elle est formée par l'hydratation de l'olivine, (Mg,Fe2+)2SiO4, et est stable sur une plage de températures et de pressions qui comprennent celles existant sur une partie du manteau supérieur[8].

De la chondrotite titanifère a été trouvée en inclusions dans l'olivine de la serpentinite du Groenland-Occidental, où elle est associée à la clinohumite, l'olivine, la magnésite, la magnétite et des sulfures Ni-Co-Pb dans une matrice d'antigorite[9],[10].

Références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. a b c d e et f Phillips, W R and Griffen, D T (1981) Optical Mineralogy, pages 142 to 144
  3. European Journal of Mineralogy (2002) 14: 1027-1032
  4. « IMA Mineral List with Database of Mineral Properties », sur rruff.info (consulté le ).
  5. Gaines et al (1997) Dana's New Mineralogy Eighth Edition, Wiley
  6. American Mineralogist (1970): 55: 1182-1194
  7. American Mineralogist (1979) 64:1027
  8. Physics and Chemistry of Minerals (1999) 26: 297-303
  9. (en) DYMEK, ROBERT F., BROTHERS, SARA C. et SCHIFFRIES, CRAIG M., « Petrogenesis of Ultramafic Metamorphic Rocks from the 3800 Ma Isua Supracrustal Belt, West Greenland », sur oxfordjournals.org, (consulté le ).
  10. (en) A.P. Nutman, « Dunites from Isua, Greenland: A ca. 3720 Ma window into subcrustal metasomatism… », Geology, vol. 39, no 7,‎ , p. 663–666 (ISSN 0091-7613, DOI 10.1130/G31904.1, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]