Chintamani

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Avalokitesvara tenant un chintamani
Ksitigarbha tenant un cintāmani, Koryŏ, XIVe siècle

Le chintamani (devanagari : चिन्तामणि / Cintāmaṇi), qui vient du sanskrit चिन्ता / cintā (« mental ») et मणि / maṇi (« joyau »), est une pierre précieuse accomplissant les souhaits dans les traditions hindoue et bouddhiste. Dans l'hindouisme, il est lié aux dieux Vishnu et Ganesh. Il est aussi l’une des sept possessions d’un chakravartin, grand souverain[1]. Dans le bouddhisme, il est tenu en main par des bodhisattvas, en particulier Avalokiteshvara et Kshitigarbha, ou par la déité Tara[1]. Il peut être aussi porté sur le dos du Lung ta (cheval du vent), image inspirée de celle du cheval du chakravartin hindou[1]. C’est aussi un symbole de l’enseignement du Bouddha.

Cintāmaṇi devient yid bzhin norbu ཡིད་བཞིན་ནོརྦུ en tibétain[2], ruyizhu 如意珠 ou ruyibaozhu 如意寶珠" en chinois, et nyoi-hōju ou nyoi-hōshu (如意宝珠) en japonais, yeouiju 여의주 en coréen.

La dharani bouddhique du cintāmani transforme les pensées négatives en sagesse. Il permet de voir l’entourage d’Amitabha au moment de la mort.

Aspect, origine et fonction[modifier | modifier le code]

Le cintāmaṇi bouddhiste est lumineux et peut être environné d’une aura de flammes. Il a souvent une forme arrondie, mais apparaît aussi dans l’iconographie tibétaine comme un faisceau de huit éléments allongés (dont six seulement sont visibles) reliés par un ruban et reposant parfois sur un lotus. Les cintāmaṇi circulaires sont souvent groupés par trois lorsqu’ils sont utilisés en motif décoratif. On peut aussi trouver un cintāmani au sommet du chignon d’un bouddha[1],[3].

Le cintāmaṇi peut satisfaire toutes sortes de besoins matériels, guérir les maladies et purifier l’eau. Il peut être obtenu auprès des nagas, rois-dragons, makaras, ou à partir des reliques d’un bouddha[4].

Pierre « Mani » portant un mantra

L’histoire traditionnelle tibétaine prétend que le premier contact du pays avec le bouddhisme fut un événement surnaturel : un coffre, contenant des textes et des objets religieux dont un cintāmaṇi portant le mantra Om Mani Padme Hum, tomba sur le toit du palais du roi Lha Thothori Nyantsen.

Ésotérisme[modifier | modifier le code]

La « bannière de la paix » de N. Roerich portant le signe du cintāmaṇi à Bruges

Pour Nicolas Roerich, le cintāmaṇi était une pierre magique venue de la constellation d’Orion via Atlantis[5]. Il en a fait le logo de sa « bannière de la paix » et le thème du tableau La Pierre blanche ou Le Signe de Chintamani.

Motif turc[modifier | modifier le code]

Le motif cintāmani composé de groupes de trois cercles pleins parfois accompagnés de lignes ondulées[6], considéré comme d’origine bouddhiste bien que sa signification ait changé depuis, se retrouve sur des tapis, textiles ou plus rarement des carreaux de céramique turcs.

Culture populaire[modifier | modifier le code]

Le jeu vidéo Uncharted 2: Among Thieves tourne autour de la quête de la pierre sacrée de Cintāmaṇi par Nathan Drake.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Robert Beer The handbook of Tibetan Buddhist symbols Serindia Publications, Inc (10 septembre 2003) p192-193
  2. Scheidegger, Daniel (2009). 'The First Four Themes of Klong chen pa's Tsig don bcu gcig pa.' Achard, Jean-Luke (director) (2009). Revue d'Etudes Tibetaines. April 2009. Source: [1] (accessed: Saturday October 31, 2009), p.49
  3. R. A. Donkin Beyond price: pearls and pearl-fishing : origins to the Age of Discoveries # American Philosophical Society (15 mai 1998) p179
  4. Glossaires bouddhiques en ligne : [2] [3]
  5. Ruth A. Drayer Nicholas and Helena Roerich- The Spiritual Journey of Two Great Artists and Peacemakers, Quest Books; Revised edition (September 10, 2007) p86
  6. exemples via googleimages

Source[modifier | modifier le code]