Chikly

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Chikly
Vue aérienne de Chikly en 2010.
Vue aérienne de Chikly en 2010.
Géographie
Pays Drapeau de la Tunisie Tunisie
Localisation Lac de Tunis
Coordonnées 36° 48′ 59″ N, 10° 13′ 02″ E
Superficie 0,035 km2
Administration
Gouvernorat Tunis
Délégation Bab El Bhar
Autres informations
Fuseau horaire UTC+01:00
Géolocalisation sur la carte : Tunisie
(Voir situation sur carte : Tunisie)
Chikly
Chikly
Îles en Tunisie

Chikly, Chikli ou Chekly (arabe : شكلي) est un îlot situé dans la partie nord du lac de Tunis, connu pour abriter un fort romain puis espagnol. Il est relié au cordon littoral par une chaussée de 8,5 kilomètres partant du déversoir du lac, entre Le Kram et La Goulette, et orientée est-ouest.

Histoire du fort[modifier | modifier le code]

Le fort Santiago de Chikly est une ancienne citadelle romaine reconstruite par le gouverneur espagnol de La Goulette, Luys Perès de Varga, entre 1546 et 1550[1], sur des fondations préexistantes.

D'autres travaux sont effectués en 1574 sous la direction de Don Juan Zamoguerra[2] mais la construction est détruite la même année lors de la bataille de Tunis livrée contre les Ottomans.

Le fort est restauré en 1660 par le dey de Tunis Hadj Mustapha Laz (1653-1665)[3] puis transformé en lazaret sous le règne de Hammouda Pacha (1782-1814), pour mettre en quarantaine les voyageurs revenant de pèlerinage[4],[5]. En 1830, il est complètement abandonné et se dégrade dès lors fortement[5].

Au début du XXe siècle, le cinéaste tunisien Albert Samama-Chikli y organise les fêtes d'une confrérie appelée « Les Pompiers de l'île de Chikly », ce qui serait à l'origine du surnom accolé au patronyme de ce cinéaste[6].

Restauration du fort[modifier | modifier le code]

Vue de la cour du fort Santiago de Chikly.

Déclaré patrimoine culturel national en décembre 1993, l'îlot est propriété du ministère de la Culture.

Le fort a été restauré, dans le cadre de la coopération tuniso-espagnole, par des équipes de l'Institut national du patrimoine et de l'université de Madrid. Des travaux de déblaiement et de nettoyage ont lieu en 1994, suivis par des fouilles archéologiques menées dès 1995. Elles y ont notamment mis au jour des tableaux de mosaïques remontant aux périodes byzantine et romaine (IVe siècle et Ve siècle)[7].

En 2014, l'ouverture du fort au public est envisagée[8].

Réserve naturelle[modifier | modifier le code]

Vue du fort avec le djebel Zaghouan en arrière-plan.

La réserve naturelle de l'île de Chikly est créée par arrêté du ministère de l'Agriculture du .

Cinquante-sept espèces hivernent sur le lac, se réfugiant principalement à proximité du fort, les populations les plus importantes étant celles des flamants roses et des aigrettes garzettes, ainsi que de diverses espèces de goélands et de faucons[9].

De mars à septembre, l'îlot est un sanctuaire ornithologique, du fait de la présence massive d'oiseaux migrateurs[5].

Références artistiques[modifier | modifier le code]

En 2018, le roman Magma Tunis d'Aymen Gharbi[10] investit l'îlot lors de sa scène finale où les personnages principaux, kidnappés en hélicoptère par une artiste contemporaine, sont encerclés par la police qui les prend pour des terroristes. Le roman met en scène, entre autres, l'apparition du fantôme d'Albert Samama-Chikli sur l'îlot.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Les Cahiers de Tunisie, vol. XIX, Tunis, Institut des hautes études, , p. 216.
  2. Dans le Don Quichotte de Miguel de Cervantes se trouve une référence à l'îlot de Chikly comme un « petit fort au milieu de la lagune sous le commandement du célèbre soldat Valencien Don Juan Zamoguerra ».
  3. 1971, p. 217.
  4. Azzedine Guellouz, Mongi Smida, Abdelkader Masmoudi et Ahmed Saadaoui, Histoire générale de la Tunisie, t. III : Les temps modernes, Tunis, Sud Éditions, , p. 87.
  5. a b et c Tahar Ayachi, « Le fort Chikly », sur mille-et-une-tunisie.com (consulté le ).
  6. [doc] Férid Boughedir, « La communauté juive dans le cinéma tunisien », Confluences Méditerranée, no 10,‎ , p. 140 (lire en ligne, consulté le ).
  7. (es) Alberto Garín (dir.), Santiago de Chikli : una fortaleza española en Túnez, Madrid, Agence espagnole pour la coopération internationale au développement (direction générale des relations culturelles et scientifiques), , 63 p. (ISBN 84-7232-993-3).
  8. (es) « Estudio clave para la apertura al público del Fuerte de Santiago y Chikly », sur ciencia.blogs.upv.es (consulté le ).
  9. L'îlot de Chikly : patrimoine naturel et historique, Tunis, Ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire/Centre d'activités régionales pour les aires spécialement protégées, .
  10. Aymen Gharbi, Magma Tunis, Paris, Asphalte, (ISBN 978-2-918767-80-0).

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Abdelmajid Dabbarr, « L'île Chikly », sur leaders.com.tn, (consulté le ).