Cheb Azzeddine

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Cheb Azzedine
Nom de naissance Abed Benaouda
Naissance
Chlef Drapeau de l'Algérie Algérie
Décès (à 43 ans)
Chlef Drapeau de l'Algérie Algérie
Activité principale Auteur-compositeur-interprète
Genre musical Raï
Labels Meftah

Cheb Azzedine (en arabe : الشاب عز الدين), de son vrai nom Abed Benaouda (en arabe : بن عودة عابد), né le 17 juillet 1975 à Chlef en Algérie et mort le dans la même ville, est un chanteur algérien de raï.

Biographie[modifier | modifier le code]

Cheb Azzedine enregistre sa première cassette en 1998 aux éditions Meftah dans le centre-ville de Chlef.

Son premier album, intitulé Ach Dani Lal Ghorba, a un succès étonnant. Il y évoque le problème des clandestins algériens à l'étranger en général et en France en particulier.

Azzedine est emprisonné à cause d'une chanson, dans laquelle il évoque la Hogra (injustice) causée par les responsables locaux.

Un révolutionnaire des temps nouveaux, il a cette rage du pays, la rage de changer le mauvais en du bon, de changer le pire au meilleur. Il espère en une Algérie pure et pleine d'espoir pour ces générations à venir. Il est la nouvelle fierté du " Bled ", le chanteur Raï qui ne mâche pas ses mots et qui n'hésite point à dire à voix haute ce que les autres disent tout bas. Il est vrai que ça lui a coûté quelques mois de prison mais Cheb Azzedine ne se taira jamais contre le mauvais fonctionnement de la politique algérienne[1].

Il sort son premier album qu'il enregistre sous le label Meftah en 1998. Intitulé "Ach dani lal Ghorba ", il y aborde les problèmes que rencontrent les émigrants clandestins à l'étranger, ce qui offrit à ce premier opus un rapide succès. Ensuite, les problèmes arrivent vite et Cheb Azzedine se retrouve emprisonné pour avoir sortit sa chanson phare " Chouf El Hogra Chouf " pamphlet qui dénonçait l'injustice causée par l'oligarchie politique algérienne de l'époque[2]. Il fut condamné à 12 mois ferme pour diffamation et outrage à corps constitués[3]. Le patron de la maison d'édition Fraternelle n'échappa pas non plus à la même sentence. Ils furent également condamnés, tous deux, à verser une amende à la partie civile à titre de dommages et intérêts pour avoir commercialisé cette chanson[4],[5].

Azzedine compte plusieurs chansons engagées dans son répertoire, comme d'ailleurs ceux traitant les problèmes des algériens clandestins à l'étranger en commençant par la tentation " Jaya Mel Paris ", en consacrant toute une chanson à " El Bhar " cette mer douce mais enragée qui les emmènerait à l'autre bout du monde, " Ana Oana Brit " et " Ana Nstahel " et qui assument leur départ risqué vers l'Europe au lieu de se lamenter sur son sort. Il n'oublie pas, avec sa voie déchirante et mélodique, souvent "Auto-Tuné" sur des productions très percutantes, de donner à la femme sa valeur dans " Karima ", " Chaourat Fatma ". Cheb Azzedine excelle dans tous les registres, variés, riche en thématiques tirées de ses expériences personnelles, son style marquera un jalon important dans l'histoire de la musique raï puis urbaine dont s'inspireront plus tard la nouvelle génération. Ses textes considérés comme osés ont été condamnés par la cour mais cela n'empêcha guère de continuer sa carrière toute tracée pour et par le peuple. Il fut avant son décès l'un des chanteurs les plus populaires d'Algérie. Il vie avec sa famille dans le quartier populaire « Hay Chegga Ben Hattab » à Chlef.

Il reste aujourd'hui dans la catégorie des chanteurs engagés qui prit la parole au sortir de la décennie noire pour défendre les aspirations d'une jeunesse, d'un peuple enfermé, épris de paix, d'amour et de liberté. Il reste auprès des Algériens et du monde arabe, cette puissante voix mélodique, teintée de mélancolie et d'une énergie du désespoir qui le hisse aux cotés du regretté Cheb Hasni.

Mort[modifier | modifier le code]

Cheb Azzedine meurt le , à l'âge de 43 ans, à l'hôpital de Chlef, en Algérie des suites d'un AVC[6],[7].

Discographie[modifier | modifier le code]

Albums:

  • Lommima.
  • Dégoutage.
  • El Houcine.
  • Ach djabak liya kheira.
  • Drahmi Ma Hadhrouche.
  • Kahlate Laâyoune.
  • Ache Dani Nwalfo.
  • Sedjel Ya Tarikhe.
  • Ana Khayri sbab hezni.
  • 2013 : Nedik Ghir Ntia.
  • 2015 : Zhou We Elbnat We Litoral.
  • Lmouja jat.
  • cheft hmama.
  • wink ya souad mchewra.

Notoriété[modifier | modifier le code]

L'affaire d'emprisonnement de Cheb Azeddine a été mentionnée dans les observations d'Al Karama pour Human Rights Watch et Algeria-Watch sur le troisième rapport périodique de l'Algérie au Comité des droits de l'homme de l'ONU (audience du 23 juillet 2007)[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Algérie – Un chanteur de raï risque la prison à cause d'une chanson », sur 24 heures, (consulté le )
  2. « Maghreb : une brève histoire politique du raï », sur Le Point, (consulté le )
  3. Par Le 2 mai 2013 à 17h38, « Algérie : prison avec sursis pour avoir critiqué la police », sur leparisien.fr, (consulté le )
  4. « Cheb Azzeddine : la voix chaude du pays profond s'éteint », sur TSA, (consulté le )
  5. a et b « Emprisonné à cause d’une chanson – Algeria-Watch », sur algeria-watch.org (consulté le )
  6. « Algérie : le chanteur de raï Cheb Azzedine est mort, Observalgerie, 6 février 2019 (consulté le 6 février 2019)
  7. « Le chanteur de raï Cheb Azzedine n’est plus », sur alg24.net, (consulté le )

Lien externe[modifier | modifier le code]