Chaîne de désintégration

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CE fait référence à la capture électronique
CE fait référence à la capture électronique

Une chaîne de désintégration, ou chaîne radioactive, ou désintégration en cascade, ou encore filiation radioactive, désigne une série de désintégrations, apparaissant par transformation spontanée d'un radioisotope instable, permettant d'arriver à un élément chimique dont le noyau atomique est stable (c'est-à-dire non radioactif). Le plomb (Pb) est généralement le point stable auquel les chaînes de désintégration s'arrêtent.

Dans une chaîne de désintégration, le noyau instable appelé « mère » est stabilisé par une succession de désintégrations. Chaque étape est caractérisée par un état intermédiaire correspondant à un radionucléide appelé « fille » de l'élément mère.

Une partie d'une chaîne de désintégration, aboutissant à un isotope stable, le plomb
Une partie d'une chaîne de désintégration, aboutissant à un isotope stable, le plomb

Généralités

Chaîne de désintégration

Lors d'une désintégration, l'élément radioactif se transforme en un autre élément appelé produit de désintégration. Une désintégration peut être représentée graphiquement par un schéma de désintégration, particulièrement utile lorsque la désintégration peut présenter des variantes complexes. Ce produit de désintégration est généralement lui-même radioactif, et sa propre désintégration conduira à un troisième élément, et ainsi de suite. De proche en proche, le noyau radioactif perd ses nucléons en excès (par la radioactivité alpha) ou ses neutrons en excès (par radioactivité béta), jusqu'à atteindre une configuration stable non radioactive, correspondant le plus souvent à un atome de plomb.

La chaîne de désintégration désigne cette série de radioisotopes, qui fait passer de la tête de série (un atome d'uranium ou de thorium, pour les éléments minéralogiques) jusqu'à l'élément stable, à travers tous les descendants successifs.

Il y a deux grands types de chaînes de désintégration. Celles des éléments lourds, de poids atomique supérieur au plomb, sont relativement lentes et comprennent des éléments subissant une désintégration alpha. Celles des produits de fission sont beaucoup plus rapides ; elles perdent des neutrons en excès généralement via des désintégration béta (et parfois par l'émission d'un neutron).

Par ailleurs, pour certains éléments, il peut se produire spontanément non pas une désintégration, mais une fission nucléaire, initialisant plusieurs chaînes de désintégration. Par exemple, l'uranium 235 se transforme dans une très faible proportion en deux produits de fission en émettant quelques neutrons. Un autre exemple est constitué par le californium 252, pour lequel le taux de fission spontanée est d'environ 3 %. Cette fission spontanée ne conduit pas à des produits dans la chaîne de désintégration.

Radioactivité globale d'un minerai

Minerai d'uranium (pechblende dans de la dolomite).

Seuls les radionucléides dont la demi-vie se comptent en million d'années peuvent faire l'objet d'une minéralisation. Un tel élément « père » domine la chaîne en termes de composition chimique, et constitue le début de la chaîne de désintégration.

Lors de son dépôt, l'élément est généralement isolé ; mais au fur et à mesure de sa désintégration, les produits de désintégration successifs vont lentement apparaître, et se désintégrer rapidement à leur tour pour donner place à leurs propres descendants.

L'énergie de désintégration se traduit par de l'énergie cinétique et un léger déplacement de l'atome (de l'ordre de quelques dizaines de nanomètres), qui reste généralement piégé dans son minerai d'origine. Cependant, l'atome proche des joints peut être libéré, et ceux dont la demi-vie est supérieure à quelques jours peuvent avoir le temps de diffuser dans le flux hydrogéologique local. Dans le cas du radon, qui est un gaz noble, la diffusion peut être beaucoup plus rapide et peut être aérienne, ce qui peut entraîner un risque radiologique si de très fortes concentrations sont atteintes.

À échelle des temps géologiques, la chaîne tend rapidement vers l'équilibre séculaire : à chaque étape, il se détruit autant de radionucléide (par sa propre désintégration spontanée) qu'il s'en produit (par la désintégration de l'élément amont). En amont de la chaîne, tant que l'âge géologique n'atteint pas l'ordre de grandeur de sa demi-vie, l'élément « père » reste sensiblement constant dans la composition minéralogique ; les descendants sont présents à l'état de trace dans des proportions constantes. En fin de chaîne, l'élément stable (ou quasi-stable) s'accumule au fil du temps (ce qui permet généralement de dater la formation du minéral).

L'activité d'un radionucléide étant inversement proportionnelle à sa durée de vie, chaque maillon de la chaîne a la même contribution pour ce qui est du nombre de désintégrations par seconde (becquerel), mais le nombre d'atomes d'un descendant dans le minerai est alors pratiquement proportionnel à sa demi-vie. Ainsi, accompagnant de l'uranium 238 (4 500 × 106 ans), on trouve toujours à l'équilibre dynamique une faible proportion de son descendant l'uranium 234 (0,25 × 106 ans) dans une proportion de 0,25/4 500=0,0056 %.

L'activité globale d'une chaîne de désintégration à l'équilibre est celle de son maillon dominant, multipliée par le nombre d'étapes de la chaîne. En particulier, pour un minerai d'uranium (majoritairement 238U), la radioactivité due au radon est du même niveau que celle due à l'uranium proprement dit, c'est-à-dire 7 % de la radioactivité globale (parce que la chaîne de désintégration a quatorze étapes).

Ainsi dans un minerai contenant 1 kg d'uranium (uranium 234 compris), la proportion atomique totale des 12 descendants émetteurs alpha autres que l'uranium 234 vaut environ 1,735 × 10-5 (~0,0017 %) ce qui demeure très faible. L'activité alpha totale d'un minerai d'uranium contenant 1 kg d'uranium naturel ressort à 102,74 MBq.

Désintégrations simples

C'est une propriété assez remarquable des corps radioactifs dont la période est supérieure à quelques minutes de n'émettre aucun neutron ni proton, qui sont pourtant les nucléons de base constitutifs des noyaux des atomes, mais uniquement, en ce qui concerne les particules, des électrons ou des particules alpha (4 nucléons), accompagnés généralement d'un rayonnement électromagnétique (rayonnement gamma) s'il y a réarrangement concomitant du cortège électronique autour du noyau. Il est en effet plus « économique » au sens énergétique du terme et efficace pour le noyau en excès de neutron d'éjecter un électron plutôt qu'un neutron. De même pour le noyau en excès de protons, l'éjection d'un positron plutôt qu'un proton lui permet de rallier la stabilité de façon plus efficace.

On ne rencontre donc que trois modes de désintégration pour ces éléments lourds :

Il découle de cela le fait que les transformations des corps radioactifs non émetteurs alpha de période supérieure à quelques minutes s'effectuent uniquement suivant la diagonale N + Z = constante dans la table des isotopes. En outre, sur ces trois formes de radioactivité, les deux dernières ne font pas varier le nombre de nucléons. Un corps radioactif peut voir son nombre de nucléons changer/diminuer uniquement par groupe de quatre nucléons en émettant une particule alpha (un noyau d'hélium).

Quatre chaînes de désintégration : thorium, radium, actinium et neptunium

Pratiquement toutes les désintégrations radioactives d'éléments lourds conduiront à un radionucléide dont le nombre de nucléons reste constant modulo quatre, compte tenu du mode de décroissance des actinides : la radioactivité α fait perdre quatre nucléons, tandis que la radioactivité β- (et le cas échéant, la radioactivité β+) ne modifie pas le nombre de nucléons. Pour cette raison, il n'y a que quatre chaînes de désintégration.

Trois de ces chaînes se rencontrent dans la nature : celles de l'uranium 235, de l'uranium 238, et du thorium 232. La quatrième chaîne, celle du neptunium 237, a disparu lors des premiers âges de la Terre, et ne comporte que des radionucléides artificiels.

Ces chaînes se prolongent en amont par les actinides artificiels transuraniens, plus lourds et plus instables.

Famille 4n + 0 du thorium 232

transformation du Pu-240 en U-236 puis en Th-232.

Le plutonium 240 est produit en réacteur à partir du plutonium 239, par capture neutronique. La proportion de plutonium 240 dans les produits d'activation de l'uranium sera d'autant plus élevée qu'il aura subi une irradiation prolongée en réacteur. À long terme, la radioactivité du Pu 240 est dominée d'abord par l'uranium 236, et à échelle de temps géologique, par le thorium 232, quasiment stable (il est présent dans l'écorce terrestre en quantité quatre fois plus importante que l'uranium).

Le plutonium 244 est le plus stable des isotopes du plutonium, mais n'est pas produit en réacteur en quantités significatives. C'est le seul isotope non artificiel du plutonium à avoir été détecté, à l'état de traces.

Élément chimique Rayonnement Demi-vie[Note 1] Désignation historique
Plutonium 244 244Pu Radioactivité α 80 × 106 a -
Uranium 240 240U Radioactivité β- 14,1 h -
Neptunium 240 240Np Radioactivité β- 62 min -
Plutonium 240 240Pu Radioactivité α 6 560 a -
Uranium 236 236U Radioactivité α 23,42 × 106 a -
Thorium 232 232Th Radioactivité α 14,05 × 109 a Thorium
Radium 228 228Ra Radioactivité β- 5,75 a Mesothorium 1
Actinium 228 228Ac Radioactivité β- 6,15 h Mesothorium 2
Thorium 228 228Th Radioactivité α 1,19 a Radiothorium
Radium 224 224Ra Radioactivité α 3,63 j Thorium X
Radon 220 (Thoron) 220Rn Radioactivité α 55,6 s Thoron, Thorium Emanation
Polonium 216 216Po Radioactivité α 0,145 s Thorium A
Plomb 212 212Pb Radioactivité β- 10,64 h Thorium B
Bismuth 212 212Bi β− 64.06% ; α 35.94% 60,55 min Thorium C
β− : Polonium 212 212Po α : 208Pb 0,3 μs Thorium C′
α : Thallium 208 208Tl β- : 208Pb 3.053 min Thorium C″
Plomb 208 208Pb Stable - Thorium D

Le 212Bi Aucun des descendants du thorium n'a de demi-vie très élevée. Ainsi, la proportion atomique totale des 5 descendants émetteurs alpha du thorium dans le minerai apparait très faible, à peine 8,54 × 10-11. L'activité alpha d'un minerai de thorium contenant 1 kg de thorium 232 vaut six fois celle du thorium 232 pur, soit sensiblement 24,34 MBq. L'activité bêta est du même ordre.

Certains de ses descendants émettent un rayonnement gamma de très grande énergie, comme le radium-224 (0,24 MeV), le radon-220 (0,54 MeV), le bismuth-212 (0,78 MeV) et surtout le thallium-208 (2,6 MeV).

En outre, les résidus miniers dont a été extrait le thorium cessent rapidement d'être significativement radioactifs, contrairement au cas des résidus radifères de l'uranium.

Famille 4n + 1 du neptunium 237

Cette série est entièrement artificielle. La durée de vie de cette série est insuffisante pour que l'on en trouve des traces minéralogiques. Les radioisotopes correspondants n'ont été isolés qu'après l'invention du réacteur nucléaire, et n'ont donc pas de désignation historique.

Le plutonium 241 est un isotope fissile, mais rarement utilisé séparément en raison de la difficulté à le produire en grande quantité, du coût élevé de sa production, de sa demi-vie brève, et de sa radioactivité plus élevée que celle du plutonium 239. Le plutonium 241 possède un descendant radiotoxique, l'américium 241, qui, s'il s'accumule dans les tissus, en particulier les reins et les os, y crée un danger semblable à celui du plutonium.

À plus long terme (échelle du millénaire) la radioactivité du plutonium 241 est dominée par son descendant le neptunium 237, dont la demi-vie est de 2 millions d'années.

Élément chimique Rayonnement Demi-vie[Note 1]
Plutonium 241 241Pu Radioactivité β 14,4 a
Américium 241 241Am Radioactivité α 432,7 a
Neptunium 237 237Np Radioactivité α 2 140 000 a
Protactinium 233 233Pa Radioactivité β 27 j
Uranium 233 233U Radioactivité α 159 000 a
Thorium 229 229Th Radioactivité α 75 400 a
Radium 225 225Ra Radioactivité β 14,9 j
Actinium 225 225Ac Radioactivité α 10 j
Francium 221 221Fr Radioactivité α 4,8 min
Astate 217 217At Radioactivité α 32 ms
Bismuth 213 213Bi Radioactivité α 46,5 min
Thallium 209 209Tl Radioactivité β 2,2 min
Plomb 209 209Pb Radioactivité β 3,25 h
Bismuth 209 209Bi Radioactivité α ~19 × 1018 a
Thallium 205 205Tl stable  

Famille 4n + 2 de l'uranium 238

L'uranium 238 est l'isotope d'uranium qui représente en abondance plus de 99,2743 % de l'uranium naturel, il se désintègre naturellement en plomb 206, stable et non radioactif.

Le plutonium 238, qui sert comme source de chaleur de Générateur thermoélectrique à radioisotope, se rattache directement à cette chaîne de désintégration par désintégration α, en produisant de l'uranium 234 (l'U-238 atteint U-234 par deux désintégrations β-). Son énergie de désintégration est de 5,593 MeV, sa puissance spécifique d'environ 567 W/kg et sa période radioactive de 87,74 ans.

Élément chimique Rayonnement Observable en
spectrométrie [1]
Demi-vie[Note 1] Désignation historique
Plutonium 242 242Pu Radioactivité α oui 373 000 a -
Uranium 238 238U Radioactivité α 4,4688 × 109 a Uranium I
Thorium 234 234Th Radioactivité β oui 24 j Uranium X1
Protactinium 234 234Pa Radioactivité β oui 1,2 min Uranium Z
Uranium 234 234U Radioactivité α 245 000 a Uranium II
Thorium 230 230Th Radioactivité α oui 75 000 a Ionium
Radium 226 226Ra Radioactivité α oui 1 602 a Radium
Radon 222 222Rn Radioactivité α 3,8 j Radon, Radium Emanation
Polonium 218 218Po Radioactivité α 3 min Radium A
Plomb 214 214Pb Radioactivité β oui 27 min Radium B
Bismuth 214 214Bi Radioactivité β oui 20 min Radium C
Polonium 214 214Po Radioactivité α 160 μs Radium C'
Plomb 210 210Pb Radioactivité β oui 22,3 a Radium D
Bismuth 210 210Bi Radioactivité β 5 j Radium E
Polonium 210 210Po Radioactivité α 138,376 j Radium F
Plomb 206 206Pb stable   Radium G

La longue demi-vie de l'uranium 238 explique qu'on en trouve encore sur Terre à l'état naturel et qu'il n'ait pas encore été complètement transformé en plomb.

Trois descendants de l'uranium 238 ont une demi-vie significative (uranium 234, thorium 230 et radium 226), auxquels dans les minerais d'uranium se joint le protactinium 231, descendant de l'uranium 235.

Les diverticules de la chaîne sont négligeables :

  • Le polonium 218 présente une radioactivité béta dans 0.02% des cas.
  • Le bismuth 214 présente une radioactivité alpha dans 0.02% des cas.
  • Le plomb 210 présente une radioactivité alpha dans 0.02ppm des cas.
  • Le bismuth 210 présente une radioactivité alpha dans 1.3ppm des cas.

Famille 4n + 3 de l'uranium 235

Le plutonium 239 est un métal lourd artificiel, utilisé pour fabriquer des têtes nucléaires et du combustible MOX. Le plutonium 239 est aussi contenu dans certains déchets radioactifs, il est cependant difficile à détecter.

Il se désintègre dans sa première étape en uranium 235, qui est 30 000 fois moins radioactif que lui : en première approximation, le plutonium 239 se convertit en uranium 235 qui est un élément fissile et présent à raison de 0,7202 % de l'uranium à l'état naturel. La chaîne de désintégration du plutonium 239 se confond ensuite avec celle de l'uranium 235. Une chaîne de désintégration simplifiée du plutonium 239 est illustrée ci-dessous.

Élément chimique Rayonnement Demi-vie[Note 1]
Plutonium 239 239Pu Radioactivité α 24 110 a
Uranium 235 235U Radioactivité α 7,038 × 108 a
Thorium 231 231Th Radioactivité β 25,2 h
Protactinium 231 231Pa Radioactivité α 32 700 a
Actinium 227 227Ac Radioactivité β 21,8 a
Thorium 227 227Th Radioactivité α 18,72 j
Radium 223 223Ra Radioactivité α 11,43 j
Radon 219 219Rn Radioactivité α 3,96 s
Polonium 215 215Po Radioactivité α 1,78 ms
Plomb 211 211Pb Radioactivité β 36,1 min
Bismuth 211 211Bi Radioactivité α 2,15 min
Thallium 207 207Tl Radioactivité β 4,77 min
Plomb 207 207Pb stable  

Cette chaîne présente trois diverticules où les désintégrations successives α et β- sont inversées :

  • L'actinium 227 subit une radioactivité α dans 1,38 % des cas, conduisant au francium 223.
    Celui-ci, très radioactif (de période ~22 minutes), se désintègre majoritairement (à 99,994 %) par une désintégration β-, conduisant au radium 223 de la branche principale.
    Dans 0,006 % des cas, le francium subit une désintégration conduisant à l'astate 219. Celui-ci se désintègre avec une demi-vie de 56 s.
    Une minorité (~3 %) des désintégrations de l'astate 219 se fait en β-, rejoignant la branche principale sur le radon 219.
    Le reste (~97 %) subit une désintégration α, conduisant au bismuth 215. Ce dernier se désintègre à 100 % en polonium 215, rejoignant la branche principale.
  • Le polonium 215 subit une radioactivité β- dans 0,00023 % des cas, conduisant à l'astate 215.
    Celui-ci, très instable (une demi-vie de 0,1 ms), subit une désintégration α qui lui fait rejoindre la branche principale sur le bismuth 211.
  • Le bismuth 211 subit une désintégration β- dans 0,276 % des cas, conduisant au polonium 211, (d'une demi-vie de 0,516 s).
    Ce dernier se désintègre en plomb 207, stable, par une décroissance α.

Chaîne de désintégration des produits de fission

Dans la mesure où l'élément fissile initial a une plus grande proportion de neutrons que les atomes plus légers, les produits de fission résultant d'une fission nucléaire ont généralement un fort excès de neutrons par rapport à ce que serait l'élément stable de même poids atomique. De ce fait, ils subissent une série de désintégration béta, chacune convertissant un neutron en un proton au prix de l'émission d'un électron. Partant d'une situation fortement hors équilibre, les premières désintégrations tendent à être très énergitique et à correspondre à des demi-vies très courtes ; en se rapprochant de la stabilité les radioisotopes tendent à avoir une demi-vie plus longue.

Par exemple, l'uranium 235 a 92 protons et 143 neutrons. Lors de la fission, un neutron est capturé, et quelques neutrons peuvent s'échapper directement, le reste (par exemple, 92 protons et 142 neutrons) se répartissant entre deux radioisotopes. Mettons par exemple qu'ils se répartissent l'un avec 39 proton et 60 neutrons (yttrium-99) et l'autre avec 53 protons et 82 neutrons (iode-135), les chaînes de désintégrations de ces deux produits de fission seront alors :

Nucléide Demi-vie
99Y 1,470(7) s
99Zr 2,1(1) s
99mNb 2,6(2) min
99Nb 15,0(2) s
99m2Mo 0,76(6) µs
99m1Mo 15,5(2) µs
99Mo 2,7489(6) d
99mTc 6,0058(12) h
99Tc 2,111(12)E+5 a
99Ru stable
Nucléide Demi-vie
135I 6,57(2) h
135Xe 9,14(2) h
135Cs 2,3(3)E+6 a
135Ba stable


Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. a b c et d Sauf précision contraire un an ou une année est une année julienne soit 365,25 jour exactement = 31 557 600 s

Références

  1. le tableau provient de La Gazette Nucléaire, no 221/222, juin 2005, [1]