Chat d'Iriomote

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Prionailurus bengalensis iriomotensis, Prionailurus iriomotensis

Le Chat d'Iriomote (Prionailurus bengalensis iriomotensis) est une sous-espèce de chat-léopard, endémique de l'île d'Iriomote, au Japon. Elle est considérée comme une espèce en danger critique d'extinction depuis 2008 par l'UICN. En 2007, on estime qu'il restait entre 100 et 109 chats d'Iriomote.

Dénomination

En japonais, il est appelé Iriomote-yamaneko (西表山猫, « chat de montagne d'Iriomote »), et était autrefois désigné par les habitants de l'île comme yamamaya (ヤママヤ, « le chat de la montagne »), yamapikaryā (ヤマピカリャー, « celui qui brille sur la montagne »), ou encore mēpisukaryā (メーピスカリャー, « celui qui a des yeux brillants »)[1],[2].

Description

Corps

Spécimen empaillé au musée national de la nature et des sciences de Tokyo.

Le mâle mesure entre 55 et 60 cm de long[3] et pèse entre 3,7 et 4,7 kg[4]. La femelle, plus petite, mesure entre 50 et 55 cm de long et pèse entre 2,9 et 3,5 kg. La queue épaisse mesure de 25 à 30 cm[4]. La hauteur au garrot est de 25 à 30 cm[5]. Les empreintes sont espacés de 29 et 37 mm, contre 24 à 30 mm pour le chat domestique[6].

Légèrement plus lourd et plus grand que le Chat domestique, le Chat d'Iriomote a proportionnellement un corps d'aspect plus allongé avec des pattes et une queue courtes et épaisses[7]. Le cou est large, la musculature des épaules est assez développée bien que la capacité de saut soit relativement réduite. La colonne vertébrale est moins souple que celles des autres chats[6]. Chez le Chat d'Iriomote, les glandes anales entourent l'anus, à la différence des autres espèces de félins chez qui les glandes sont situées à l'intérieur de l'anus[8].

Le pelage du Chat d'Iriomote est brun foncé marqué de petites taches organisées en bandes horizontales de couleur noire ou brun foncé[5]. Des rayures irrégulières sont présentes sur la poitrine. La partie supérieure de la queue est marron foncé parsemé de taches sombres et la partie inférieure est blanc uni, l'extrémité est de couleur sombre et annelée. Les poils sur le ventre et à l'arrière des pattes sont légèrement plus clairs[6].

Tête

Portrait d'un Chat d'Iriomote empaillé.
Un spécimen empaillé au Centre de protection de la nature d'Iriomote. Les marques faciales sont bien visibles.
 v · d · m  Formule dentaire
mâchoire supérieure
1 2 1 3 3 1 2 1
1 2 1 3 3 1 2 1
mâchoire inférieure
Total : 28
Dentition du Chat d'Iriomote

Les poils autour de la mâchoire sont blancs et deux lignes blanches remontent le long du nez et soulignent les yeux[7]. De même que le Chat-léopard, cinq à sept rayures s'étendent du front vers l'arrière de la tête, mais dans le cas du Chat d'Iriomote elles s'arrêtent avant d'atteindre les épaules[9],[10]. L'extrémité des oreilles est arrondie et bordée de poils noirs qui ne forment cependant pas de pinceaux auriculaires. Les adultes ont une tache blanche à l'arrière de chaque oreille[7]. Les chatons n'ont pas ces taches, et même sur les adultes, les taches ne sont pas aussi blanches que celles du Chat-léopard[6].

Les yeux du Chat d'Iriomote ont une couleur ambre clair. Le nez est large et plat, et la pointe, de couleur rouge-brun, est dépourvue de poils[11],[10]. Le crâne, plus long et étroit que celui d'un chat domestique, est de la même taille que celui d'un Chat-léopard, quoique plus épais. Pour cette raison, son cerveau est plus petit : environ 30 g pour un Chat d'Iriomote mâle, contre environ 42 g pour un Chat-léopard[6]. La symphyse mandibulaire est courte[10],[9].

Le Chat d'Iriomote ne possède que vingt-huit dents : par rapport aux autres espèces de félins, il manque une paire de prémolaires derrière les canines de la mâchoire supérieure[6]. Toutefois, cette absence se retrouve chez le Chat-léopard, puisque 40 % des sujets vivant au Nord de l'Himalaya et 11 % au Sud ont une prémolaire manquante[12]. Ces dents permettent d'aider à déterminer l'âge d'un spécimen et à cerner le comportement alimentaire des Chats d'Iriomote[13].

Comportement

Territorialité

Le Chat d'Iriomote vit au sol, mais grimpe aux arbres et peut également nager[14],[5] pour traverser des rivières[15]. C'est un animal crépusculaire et nocturne, tout spécialement actif autour du coucher du soleil[11]. Durant le jour, il dort dans des arbres creux ou dans des grottes[15].

Le Chat d'Iriomote est généralement solitaire et territorial. La superficie du territoire varie selon les saisons et les individus. Un mâle et une femelle ont été suivis grâce à des colliers émetteurs et des pièges photographique à l'ouest de l'île. La superficie du territoire du mâle et de la femelle était respectivement de 1,24 ± 0,41 km2 et de 1,30 ± 0,54 km2 au cours de l'année[16]. Une autre étude réalisée au nord de l'île a montré une taille de territoire similaire pour la femelle, mais deux fois plus élevée pour le mâle[16]. Les territoires des mâles et des femelles se recoupent : une à deux femelles vivent sur le territoire d'un mâle[17],[18]. Les individus de même sexe ont généralement des territoires distincts, même si des recoupements partiels sont possibles : ce sont alors généralement des lieux de chasse[19],[18].

On pense que les félins patrouillent sur leur territoire durant trois ou quatre jours, tout en chassant et en marquant leur territoire[17]. Les jeunes mâles parcourent l'île dans l'attente d'un espace qu'ils peuvent occuper et marquer comme leur territoire[19],[18]. Les femelles permettent à leurs petits de rester sur leur territoire et marquent un nouveau territoire à l'approche d'une nouvelle saison de reproduction[9],[10].

Vocalisations

Un cri du Chat d'Iriomote a été reporté une seule fois dans la nature par un chercheur : c'était un cri rauque dont la tonalité est montée puis descendue rapidement, rappelant le cri nocturne du Chat pêcheur[15].

Alimentation

Le Râle de forêt fait partie de l'alimentation du Chat d'Iriomote.

Le Chat d'Iriomote est un carnivore strict dont on a répertorié 95 proies différentes[5]. Ce félin n'étant pas concurrencé par d'autres prédateurs, l'alimentation est variée[19]. Il ingère typiquement entre 400 et 600 g de nourriture par jour[14].

Le Chat d'Iriomote chasse de petits mammifère comme le Rat noir (Rattus rattus) et la Roussette de Formose (Pteropus dasymallus), mais également de nombreux oiseaux comme le Canard à bec tacheté (Anas poecilorhyncha), le Râle de forêt (Rallina eurizonoides), le Merle pâle (Turdus pallidus) et le Râle à poitrine blanche (Amaurornis phoenicurus) . Parmi les reptiles, on trouve de nombreux types de serpents et des scinques[5] tels que Plestiodon kishinouyei[20]. Les grenouilles telles Fejervarya sakishimensis sont occasionnellement prises comme proies[9],[11],[21], des insectes, des gerris et des crabes[15]. Leur habitat étant souvent situé dans des marais ou sur la côte, ils nagent et plongent parfois pour attraper des oiseaux aquatiques, des poissons et des crevettes d'eau douce[14],[19].

L'examen des selles révèlent que les oiseaux sont présents à 60 % dans l'alimentation, les rats noirs à 30 %, les insectes à 30 %, les lézards et grenouilles à 15 à 20 %, les chauves-souris à 17 % et les sangliers à moins de 1 %. Poissons et crustacés sont présents environ 3 ou 4 % du temps[17]. Des variations saisonnières ont été observées. Le Chat d'Iriomote mange des rats et des grenouilles tout au long de l'année, des lézards au printemps et en été, des sauterelles et des chauves-souris plus souvent en automne et en hiver[19].

Lorsqu'il mange des oiseaux plus gros qu'une grive, la plupart des félins le plume avant de le manger, mais le Chat d'Iriomote mange de gros oiseaux sans se soucier des plumes[14]. À la différence des autres félins, le Chat d'Iriomote ne tue pas ses proies immédiatement en leur brisant la moelle épinière, mais maintient l'animal entre ses mâchoires jusqu'à ce qu'il arrête de bouger[9].

Reproduction

Pendant la saison de de reproduction, le Chat d'Iriomote devient également actif dans la journée[8]. Les femelles élevant des petits sont plus actives que les autres tard dans la nuit et durant le matin[22]. Ce félin a généralement un comportement solitaire, mais cela est moins marqué quand les femelles élèvent les petits[8],[17]. La saison de reproduction s'étend de décembre à mars et de septembre à octobre[5], les femelles étant en chaleur plusieurs fois durant cette période, avec un pic d'activité en janvier et février[17],[22]. À la fin de février, ils jeûnent pour deux semaines. C'est à cette période que l'excitation sexuelle des femelles est la plus forte. Mâles et femelles restent alors ensemble, et c'est probablement durant ces deux semaines qu'a lieu la fécondation[8].

Les Chats d'Iriomote sont vivipares. Entre avril et juin, après 60 à 70 jours de gestation, les femelles donnent naissance, dans une grotte ou un arbre creux, à un à quatre chatons[5],[15]. Les lieux choisis pour mettre bas et élever les chatons sont secs et bien ventilés. Les chatons restent avec leur mère pour environ onze mois[8]. Ils commencent à devenir plus indépendants durant l'automne et l'hiver. Ils peuvent vivre dans les même lieux que leur mère pour plusieurs années[19]. Le Chat d'Iriomote atteint la maturité sexuelle à l'âge de 20 mois[10].

Durée de vie

On estime que le Chat d'Iriomote vit entre sept et huit ans dans la nature et entre huit et neuf ans en captivité[10],[8]. Ces ennemis principaux, qui lui font concurrence pour les proies, sont les serpents et les chats harrets[15]. L'influence des humains, notamment les accidents liés à la circulation et les piégeages, pourraient réduire leur espérance de vie de deux à cinq années[8]. Un Chat d'Iriomote a vécu en captivité jusqu'à un âge estimé à quinze ans et un mois, ce qui représente la plus longue durée de vie observée[23].

Répartition et habitat

Emplacement de l'île d'Iriomote.

Le Chat d'Iriomote est endémique d'Iriomote, une île japonaise d'environ 290 km2[24],[25] située à l'extrémité méridionale de l'archipel de Ryukyu. L'île est en majeure partie occupée par des montagnes de faible altitude (entre 300 m et 460 m), des forêts tropicales sempervirentes et des mangroves bordant les rivières[26],[5]. C'est la plus petite zone de répartition d'une espèce de félin dans le monde[27].

Le Chat d'Iriomote se trouve dans les forêts côtières[5] en-dessous de 200 m au-dessus du niveau de la mer[9],[14]. Il préfère les zones près des rivières, les lisières des forêts et les zones présentant une faible humidité[9],[10]. La densité de population est de 0,34 individus par km2[5].

En captivité

Une poignée de Chats d'Iriomote a été gardée en captivité. Un chaton de cinq semaines ayant été séparé de sa mère a été trouvé le 14 juin 1979. Baptisé Keita, il a vécu au zoo d'Okinawa jusqu'à sa mort, à l'âge approximatif de treize ans et deux mois[8]. Une femelle a également été gardée au musée national de la nature et des sciences de Tokyo. On pense qu'elle est morte à l'âge approximatif de neuf ans et sept mois[8]. Le 6 août 1996, le Centre de protection de la vie sauvage d'Iriomote a reçu un chaton mâle, plus tard connu sous le nom de Yon, ayant été blessé dans un accident lié à la circulation[23].

Yon

Découverte et hospitalisation

Le , un jeune Chat d'Iriomote est blessé dans un accident de la circulation près du pont Nadara dans la partie nord de l'île. Il pèse 1,6 kg et son âge est estimé à cinq mois. Il est possible qu'il ait été séparé de sa mère peu de temps auparavant. Il reprend conscience le lendemain matin, mais son corps n'est alors pas capable de réguler sa température, à cause des graves blessures qu'il a subies. Il est transféré dans la clinique vétérinaire d'Ishigaki sur l'île du même nom, où il reste vingt-quatre jours[28].

Incapable de se déplacer après l'accident, il retrouve ses capacités de déplacement durant son séjour à Ishigaki. Il est ramené au Centre de protection de la vie sauvage d'Iriomote pour la rééducation le 31 août. Initialement baptisé W-48 car étant le quarante-huitième Chat d'Iriomote aperçu sur la partie ouest de l'île, il reçoit finalement le nom Yon[28].

Rééducation

Le 2 septembre, Yon pèse 1,9 kg. Malgré ses progrès, les vétérinaires notent une tendance à tourner vers la droite due à ses blessures et, malgré les soins, une patte est paralysée. Dès le début, les personnes en charges de Yon ont pris des mesures pour éviter qu'il ne s'habitue aux humains, dans l'optique de le réintroduire dans la nature. Seules trois personnes sont autorisées à le nourrir directement. Les autres personnes, y compris les membres du personnel du centre, ne sont autorisées à le voir que qu'au moyen de caméras. Les médias n'ont pas l'autorisation de prendre des photographies directement[28].

Yon est gardé à l'intérieur jusqu'au 3 février 1999. Une fausse jungle est aménagée pour qu'il puisse s'entraîner à marcher, sauter et grimper aux arbres. Des plants de riz servent de substitut à l'herbe, qui fait régurgiter les chats. Une fois sa santé jugée suffisamment bonne, Yon est déplacé dans une cage à l'extérieur, où il a vécu jusqu'à détérioration de sa santé[28].

Mort

Le corps empaillé de Yon.

Le , Yon est retrouvé roulé en boule et immobile près d'un ruisseau asséché. Il est ramené dans la salle de rééducation du centre, où l'on découvre qu'il souffre d'un œdème pulmonaire. Il est cependant capable de manger dès le lendemain et son état s'améliore progressivement, bien qu'incapable de marcher. Il retrouve ses capacités motrices à la fin de janvier où son état continue à s'améliorer. En mars, Yon peut monter et descendre des escaliers. Son état se détériore alors et il meurt dans la nuit du 9 avril, à un âge estimé à quinze ans et un mois. Il pèse alors 3,5 kg et mesure 78,5 cm de long. Il détient le record de longévité connu pour un Chat d'Iriomote[28].

Apports à la science

Yon est le premier Chat d'Iriomote gardé en captivité durant une longue période, à être sauvé après un accident et à subir une rééducation. Les autres Chats d'Iriomote ayant été trouvés à la suite d'un accident sont morts immédiatement ou peu après avoir été pris en charge. Bien qu'il n'ait jamais été relâché dans la nature, les données enregistrées au sujet de Yon sont très importantes pour la préservation de l'espèce. De par la difficulté à étudier les Chats d'Iriomote en pleine nature, les données concernant Yon sont actuellement les plus instructives au sujet du comportement et des soins à apporter à cette sous-espèce de félin[28].

Taxonomie

Découverte de l'espèce

Rumeurs

Avant sa découverte par des scientifiques, le Chat d'Iriomote était connu par les habitants de l'île. Les Chats d'Iriomote étaient parfois capturés dans des collets destinés au sanglier. Sa chair était considérée comme raffinée[7]. Les habitants d'Iriomote le connaissaient sous divers noms : yamamaya (ヤママヤ, le chat de la montagne), yamapikaryā (ヤママヤ, celui qui brille sur la montagne). Pour ne pas le confondre avec les autres chats de l'île, les habitants d'Iriomote ont donné des surnoms aux autres chats, comme pingimaya (ピンギマヤ) pour les chats errants et mayagwaa (マヤグヮー) pour les chats de maison[1],[2]. Pour certains, les Chats d'Iriomote n'étaient que des chats harets[9],[11].

En se basant sur les informations fournies par les habitants de l'île, Tetsuo Koura (高良鉄夫) de l'Université des Ryūkyū réussit à capturer un chaton en 1962, mais ne parvint pas à capturer un spécimen adulte[9]. En 1964, Tokio Takano (高野凱夫) de l'Université Waseda informa Yoshinori Imaizumi des rumeurs sur un chat vivant dans les montagnes d'Iriomote[6].

En février 1965, Yukio Togawa (戸川幸夫), écrivain dont les animaux sont la spécialité, visita les îles Yaeyama en étant informé des rumeurs sur des félins sauvages vivants à Iriomote par un chroniqueur à Naha[2]. Il pensait au début que, de même que pour les signalements de loups japonais (une espèce éteinte), les gens avaient pris des animaux domestiques marrons pour des animaux sauvages. Il discuta avec son collègue Tetsuo Koura, qui pensait les rumeurs basées sur des faits. Koura lui confia ensuite la tâche de confirmer ces rumeurs[6],[2].

Avant la capture d'un spécimen

Togawa voyagea par la suite à Iriomote afin de réunir des informations pour son propre rapport, collecter des informations sur le Chat d'Iriomote et trouver un spécimen[2]. En arrivant sur l'île, Togawa apprit que par manque de nourriture sur Iriomiote, les habitants de l'île mangeaient les chat capturés, leur viande étant utilisée en soupe. L'habitude de se débarrasser des chats pris dans les pièges rendit l'acquisition d'un spécimen difficile[2].

Il se rendit au petit village d'Amitori (網取部落, Amitori Buraku) dans la partie ouest de l'île. Là, un enseignant au collège qui avait travaillé avec Koura lui dit qu'il avait capturé un des chats avec un piège destiné aux sangliers. Il avait envoyé la peau à Koura, mais avait enterré le reste du corps. Togawa déterra les restes et obtint le crâne du chat. Il trouva également deux excréments près du village, et réussit à obtenir une peau auprès d'un pêcheur vivant à Inaba (イナバ部落, Inaba Buraku), un hameau près de la rivière Urauchi[2].

Il revint auprès de Koura puis envoya les deux peaux, les excréments et le crâne à Yoshinori Imaizumi au Musée national de la nature et des sciences de Tokyo, où ils furent analysés par la Société scientifique des mammifères du Japon (日本哺乳動物学会 Nihon Honyū Dōbutsu Gakkai)[2], le 14 mars 1965[6]. L'analyse montra que les chats constituaient une nouvelle espèce ou sous-espèce, mais de nouveaux échantillons étaient nécessaires pour le confirmer. Ils demandèrent une dépouille entière ou un spécimen vivant[6]. À la suite de l'annonce des résultats, certains membres de la Société scientifique des mammifères du Japon pensaient que les échantillons prouvaient que ces félins provenaient de la mutation d'une autre espèce, alors que d'autres pensaient qu'ils étaient les descendants de chats amenés et abandonnés sur l'île par des bateaux étrangers[2].

Capture des premiers spécimens vivants

La cascade Maaree, où un groupe d'enfants trouva un Chat d'Iriomote le 5 mai 1965

En juin 1965, Togawa retourna à Iriomote avec Koura pour obtenir une dépouille complète, un spécimen vivant, et des informations sur la vie du chat dans son milieu. Ils apportèrent des pièges et de l'Actinidia polygama[Note 1] dans le but de capturer un Chat d'Iriomote. Cependant, selon les chasseurs, seulement un ou deux félins étaient capturés chaque année, et le nombre de chats restants était probablement assez bas. Togawa ne s'attendait pas à en capturer un vivant[29].

Le 5 mai 1965, avant le retour de Togawa sur l'île, un groupe d'enfants de l'école élémentaire d'Ōhara (大原小学校) en sortie scolaire dans la partie sud de l'île, trouva un chat mâle, blessé et affaibli, près de la petite cascade Maaree (マーレー滝, Maaree Taki) sur la plage Haemita (南風見田の浜, Haemita no Hama). L'enseignant en charge des enfants garda le chat qui mourut peu après. Un autre enseignant conserva la peau dans du formol et enterra le squelette dans une boîte en bois derrière l'école, que Togawa déterra : ce sujet devint le prototype pour la description de l'espèce[6]. Les scientifiques réussirent également à obtenir le crâne brisé d'un chaton dans le voisinage de l'île Yubu, ensuite reconstruit par Imaizumi[29].

En plus de rechercher le Chat d'Iriomote, Togawa étudia les rumeurs concernant le Yamapikaryaa, un plus grand félin présent sur l'île[29]. Avant de retourner à Tokyo, il proposa une récompense en argent pour tout félin sauvagequi lui serait apporté. Avec l'aide du maire Taketomi et du quotidien Yaeyama (八重山毎日新聞, Yaeyama Mainichi Shinbun), il put publier son offre sur des bulletins d'annonces[30].

Grâce à ces annonces, il acquit deux squelettes complets, deux crânes, et trois peaux qu'il ramena avec lui à Tokyo. Une de ces peaux était celle du félin trouvé par les élèves de l'école élémentaire d'Ōhara et il fut confirmé qu'elle provenait d'un Chat d'Iriomote. L'échantillon de l'île Yubu était petit et aucune conclusion ne fut donnée. Un échantillon de l'île Ishigaki-jima se révéla provenir d'un chat domestique[30].

En janvier 1966, le corps d'un Chat d'Iriomote pris dans un piège à sanglier près de la rivière Nakama (仲間川, Nakama-gawa) fut envoyé à Koura à l'Université des Ryūkyū, mais il n'y eut plus aucune information sur des captures éventuelles pendant quelque temps après cela[30]. En décembre 1966, Hiroshi Kurida (黒田宏), un chasseur, captura un chat mâle, mais celui-ci parvint à s'enfuir. Il captura un autre mâle peu après[6].

Le 15 janvier 1966, des chasseurs capturèrent une jeune femelle près de la montagne Nakama (仲間山 Nakama-yama). Le Musée national de la nature et des sciences de Tokyo avait prévu d'utiliser les fonds destinés aux réparations des jardins afin d'acquérir ce spécimen, mais les chasseurs demandaient une somme trop importante. Le problème fut résolu par le directeur de l'Office des forêts qui négocia un prix moins élevé sous la forme d'une « indemnité journalière »[30].

Pendant ce temps, le maire de Taketomi était en négociation avec le Bureau de contact du sud du Japon (南方連絡事務所 Nanpō Renraku Jimusho) et les autorités des Ryūkyū. Il voyagea à Naha pour étudier la possibilité d'offrir les deux spécimens à l'empereur dans le but d'accroître le savoir national au sujet d'Iriomote et de promouvoir le développement industriel de l'île[30].

Les spécimens arrivèrent à l'aéroport international de Tokyo-Haneda le 20 mars 1967. Yoshinori Imaizumi les garda jusqu'à ce que Togawa, à qui le musée avait confié la tâche de les étudier, les prenne en charge pour environ deux ans[31]. Les Chats d'Iriomote furent ensuite transférés au musée pour surveillance. Le mâle mourut le 25 avril 1973 et la femelle le 13 décembre 1975. Le mâle fut temporairement empaillé, le sang fut utilisé pour des études génétiques, et le reste du corps fut conservé dans du formol. La femelle fut empaillée et exhibée dans le musée[6].

Annonce de la découverte

La découverte des Chats d'Iriomote est officiellement attribuée à Yukio Togawa (戸川幸夫), auteur dont les animaux sont la spécialité, en 1965. Le Chat d'Iriomote est décrit en 1967 par Yoshinori Imaizumi, directeur du département de zoologie du Musée national de la nature et des sciences de Tokyo[32].

En mai 1967, la Société scientifique des mammifères du Japon annonça la découverte d'un nouveau genre de chat, étroitement apparenté à Metailurus. Le nom du genre Mayailurus est formé avec le terme « maya » qui signifie « chat » sur l'île d'Iriomote et d'« ailurus » signifiant également « chat » mais en grec ancien. Iriomotensis signifie simplement « d'Iriomote »[6]. Le nom japonais Togawa-yamaneko (トガワヤマネコ, chat de montagne Togawa) fur proposé par Yoshinori Imaizumi, en l'honneur de Togawa qui découvrit l'espèce, mais Togawa refusa et défendit le nom Iriomote-yamaneko (イリオモテヤマネコ, chat de montagne d'Iriomote). Koura accepta le choix de Togawa, fixant ainsi le nom officiel[2].

Taxonomie

La lignée des chats-léopards

Des travaux effectués sur l'ADN en 2006 et 2007, effectués sur les chromosomes sexuels et l'ADN mitochondrial de toutes les espèces de félins, conjugués à des recherches paléontologiques, ont révélé que l'ancêtre commun des espèces de félins actuelles est un félidé du genre Pseudaelurus, qui vivait sur le continent asiatique il y a 9 à 20 millions d'années. De cet ancêtre commun, les félins ont divergé au cours des millénaires en huit lignées distinctes. La lignée des chats-léopards, regroupant les genres Otocolobus et Prionailurus, est l'avant-dernière lignée à diverger, il y a environ 5,9 millions d'années durant le Miocène[33]. Parmi cette lignée, le Chat-léopard, le Chat pêcheur et le Chat à tête plate sont les dernières espèces à se différentier dans le courant du Pliocène, il y a 3,95 millions d'années[34].

Le Chat d'Iriomote : espèce ou sous-espèce ?

Un Chat-léopard du Bengale.

En 1967, Yoshinori Imaizumi (今泉吉典) décrit le Chat d'Iriomote à la communauté scientifique comme une nouvelle espèce de félin[35] formant un nouveau genre, sous le nom de Mayailurus iriomotensis[25],[7]. Imaizumi souligne qu'à la différence des autres chats-léopards, le Chat d'Iriomote a conservé certaines caractéristiques primitives. Il estime ainsi l'apparition de l'espèce à une époque comprise entre il y a dix millions d'années (Miocène) et trois millions d'années (Pliocène). Il estime également que le Chat d'Iriomote partage de nombreuses caractéristiques primitives avec les fossiles du genre Metailurus. Il insiste sur ces points, et affirme que le Chat d'Iriomote et Metailurus partagent un ancêtre commun vivant à une époque comprise entre il y dix millions d'années et cinq millions d'années, et en déduit que la répartition des ancêtres du Chat d'Iriomote a dû commencer à s'étendre de l'Asie continentale à Iriomote et d'autres zones il y a trois millions d'années[25].

Depuis la découverte du Chat d'Iriomote, d'autres chercheurs réfutent l'idée qu'il constitue une espèce propre. Des études des crânes, des dents, et des études au niveau génétique ont été réalisées pour déterminer si le Chat d'Iriomote constitue une espèce distincte ou est une sous-espèce du chat-léopard[9],[25]. Par exemple, des fossiles datés d'il y a deux millions d'années et trouvés sur une île voisine ressemblaient au Chat d'Iriomote, ce qui pourraient attester l'existence d'une forme distincte[7].

Le caryotype du Chat d'Iriomote, la longueur des fragments de restriction de l'acide ribonucléique ribosomique (ARNr) et des analyses de phylogénie moléculaire des mitochondries 12S RNA et du cytochrome b se sont révélés être identiques ou presque à ceux du Chat-léopard[25],[36]. Les deux populations de félins sont supposées très proches, leurs différences étant considérées comme des variations à l'intérieur d'une même espèce ou comme des mutations isolées[37] : ces comparaisons génétiques réalisées à partir de la fin des années 1990 ont montré que le Chat d'Iriomote est une sous-espèce de Chat-léopard Prionailurus bengalensis iriomotensis[35]. Toutefois, de nombreuses références taxonomiques classent toujours le Chat d'Iriomote comme une espèce, sous le nom Prionailurus iriomotensis[38].

Étant données la fréquence et la diversité des mutations par substitution du cytochrome b, on estime que le point de divergence entre le Chat d'Iriomote et le Chat-léopard date de 180 000 à 200 000 ans[37]. Selon les géologues, les îles Ryūkyū étaient reliées à l'Asie continentale par un pont de terre il y a environ 20 000 à 240 000 ans. Les scientifiques pensent que l'habitat du Chat d'Iriomote s'est fixé sur les îles à cette période[25]. Pour cette raison, on estime que la diversité génétique à l'intérieur de l'espèce est faible[21].

Cohabitation avec l'homme

Panneau représentant un Chat d'Iriomote, signalant la présence d'animaux aux automobilistes

La destruction de leur habitat, la présence de chiens, les accidents dus à la circulation et les pièges destinés aux sangliers et aux crabes contribuent au déclin de la population de Chats d'Iriomote[9],[10]. Lors d'une seconde étude réalisée sur l'île, entre 1982 et 1984, on a estimé qu'il y avait entre 83 et 108 chats d'Iriomote sur l'île. La troisième étude, réalisée entre 1993 et 1994, estimait le nombre de chats d'Iriomote compris entre 99 et 110. La quatrième étude, réalisée entre 2005 et 2007, a ramené ce nombre à entre 100 et 109[39],[21]. Cependant, les méthodes ayant été utilisées lors de la troisième et quatrième études sont différentes. Une correction des résultats de la troisième étude donnerait entre 108 et 118 chats à cette époque, ce qui indique un déclin de la population des chats d'Iriomote[39].

Statut de conservation

Les Chats-léopards (Prionailurus bengalensis) sont classés par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme « préoccupation mineure »[40], mais la sous-espèce des chats d'Iriomiote (P. b. iriomotensis) a été initialement classée comme « en danger ». Une réévaluation en 2008 le classe comme « en danger critique », parce que son habitat est limité à la seule île d'Iriomote et que la population est en déclin[41].

Le Chat d'Iriomote a été nommé patrimoine naturel par les autorités d'Okinawa[30]. Le 15 mai 1972, avec la restitution d'Okinawa au Japon, il a été reconnu comme patrimoine naturel. Le 15 mars 1977, il a obtenu un statut spécial parmi les éléments du patrimoine naturel et a été désigné comme « espèce menacée de la faune et flore sauvage du pays » (国内希少野生動植物種, Kokunai Kishō Yasei Dōshokubutsu-shu)[24],[21],[42].

Administration

Panneau avertissant les véhicules de la présence du chat. Le numéro est utilisé pour signaler la présence de chats.

En 1977, le prince Philip, duc d’Édimbourg écrivit une lettre au prince héritier Akihito au sujet de la protection du Chat d'Iriomote. Le rapport du professeur Leyhausen, joint à la lettre, suggérait d'interdire tout émigration future sur l'île, ainsi que d'interdire les cultures sur l'île. Le prince Akihito répondit qu'il souhaitait une solution qui assure la protection du chat tout en permettant la présence d'habitants sur l'île. Il expliqua également que le premier ministre, Takeo Fukuda, étudiait la mise en place d'un sanctuaire de la vie sauvage sur l'île[8].

En 1972, le Musée national de la nature et des sciences de Tokyo préparait des recherches sur la vie du chat dans son milieu. En novembre 1973, le WWF et le ministère de l'environnement ont réalisés une étude conjointe sur la vie du chat dans son milieu[6],[39], et à partir de 1974, le ministère de l'environnement a mené une étude étendue, qui a duré trois ans. Il y a eu par la suite trois autres études, initiées en 1982, 1992 et 2005[39].

En 1979, l'agence de protection de l'environnement a débuté un programme visant à nourrir les chatons, afin d'augmenter le taux de survie des jeunes[8]. Toutefois, cette action a été assez critiquée[10].

En 2006, des caméras automatiques et des dispositifs radio ont été utilisés pour mieux comprendre le mode de vie du félin. Des tests sur la propagation des maladies, sur les excréments et les restes de nourritures ont aussi été réalisés. Un bilan des signalements par les habitants de l'île et les touristes a été dressé[19].

Une zone à zébras sur une route d'Iriomote.

Une partie de l'habitat du Chat d'Iriomote a été désignée « parc administré par les autorités d'Iriomote » le 18 avril 1972. Avec la restitution au Japon des îles Ryūkyū par les États-Unis le 15 mai a été créé le Parc national d'Iriomote-Ishigaki. En mars 1991, une zone de 11 584,67 ha de l'île a été désignée « forêt et réserve écologique d'Iriomote » (西表島森林生態系保護地域, Iriomote-jima Shinrin Seitaikei Hogo Chiiki) afin d'assurer la protection de l'environnement[43],[44]. En 1995 le Centre de protection de la vie sauvage d'Iriomote (西表野生生物保護センター, Iriomote Yaseisei Seibutsu Hogo Sentā) a été créé pour améliorer le protection de l'environnement, conduire des recherches et développer les connaissances sur les Chats d'Iriomote[21].

En 1977, une route départementale entourant la moitié de l'île est construite, et cause la mort de plusieurs félins[8]. Le ministère de l'environnement et les autorités d'Okinawa et de la ville de Taketomi ont installé des panneaux pour avertir les gens de la présence du Chat d'Iriomote, des écoducs, des zones à zébras qui créent un bruit important quand les voitures passent, de larges fossés au bords des routes pour améliorer la protection du Chat d'Iriomote[21],[45]. Toutefois, de nombreux habitants de l'île ont protesté contre les mesures mises en place dans les zones cultivées pour protéger les Chats d'Iriomote et les autres espèces animales de l'île[8].

Problèmes avec les autres animaux

Le centre de protection de la vie sauvage d'Iriomote

Les chats domestiques et les chats harets en particulier entrent en compétition avec les Chats d'Iriomote, et peuvent transmettre des maladies. Ils sont également responsables d'hybridation inter-espèces. On craint également que les chiens chassent les chats d'Iriomote[21].

La crainte principale provient des chats domestiques qui sont devenus partiellement sauvages, mais leurs interactions avec les Chats d'Iriomote n'ont pas été évaluées. La compétition pour la nourriture, le contact avec des chats domestiques ayant contracté le virus de l'immunodéficience féline (VIF) ou d'autres maladies contagieuses, ainsi que le déclin de la population à cause de l'hybridation sont des problèmes importants[3]

En juin 1999, le Centre de protection de la vie sauvage d'Iriomote a réalisé une étude sur 50 chats domestiques et chats harets, et sur 23 Chats d'Iriomote pour voir si le VIF se transmettait entre les populations. Aucun cas n'a été observé parmi les Chats d'Iriomote, mais les test de trois chats du premier groupe se sont révélés positifs[46]. Par peur de la transmission de maladies, la ville de Taketomi a requis à partir de 2001 que ses résidents fassent enregistrer leurs animaux. En juin 2008, il est devenu obligatoire de faire un test pour détecter le VIF, de vacciner les animaux domestiques contre certaines maladies, de les castrer et stériliser, d'implanter une puce électronique. Une nouvelle limite sur le nombre d'animaux autorisés par personne a également été mise en place[47].

Par ailleurs, le crapaud buffle, dont les glandes produisent un poison, a fait son apparition sur l'île. Pour prévenir une contamination plus avancée de l'île, les résidents d'Ishigaki-jima ont pris des mesures pour exterminer le crapaud en 2008[48],[49].

Mascotte

Le 30 juillet 2010, l'Association de tourisme de Taketomi a invité les résidents de la ville à créer une mascotte locale. La réalisation d'un élève en sixième année à l'école élémentaire Komi, basée sur le Chat d'Iriomote, a été choisie. L'île d'Iriomote, où est située Taketomi, est représentée sur la poitrine de la mascotte. Les résidents ont également été invités à choisir un nom. Le 31 août 2010, le nom Pikaryaa (ピカリャー), proposé par un résident d'Ishigaki s'étant basé sur le surnom local du chat, yamapikaryā (ヤマピカリャー), a été choisi[50].

Yamapikaryaa

En général, le terme « yamapikaryaa » est utilisé pour désigner le Chat d'Iriomote. Toutefois, une partie de la population locale déclare que cela désigne un autre félin qui vit dans l'île. Ce félin est décrit comme deux fois plus gros qu’un chat domestique, avec une queue de soixante centimètres de long et un pelage différent de celui du Chat d'Iriomote. Plusieurs observations ont été rapportées[1]. De nombreux surnoms régionaux désignent le yamapikaryaa : クンズマヤー (kunzumayaa?) autour de Sonai et Komi, ヤマピカリャー (yamapikaryaa?) dans l'île d'Aragusu. Ce mystérieux félin ne serait ni un chat domestique, ni un chat harret, ni même un Chat d'Iriomote[1],[51].

En 1965, Togawa relève le témoignage d'un chasseur local qui aurait tué un félin de grande taille avec une fourrure ressemblant à celle du tigre. Le squelette du félin aurait malheureusement été emporté par de fortes pluies seulement dix jours avant l'interview. Toujours selon ce témoignage, le yamapikaryaa aurait une hauteur au garrot proche de la hauteur du genou d'un homme adulte, une queue de soixante centimètres, un corps deux fois plus gros qu'un chat domestique et une fourrure rayée verdâtre[29].

Le 2 juin 1982, un article sur le yamapikaryaa est publié dans Yomiuri shinbun. Un chasseur de sanglier expérimenté assure en avoir vu une dizaine de fois dans les montagnes du Mont Dedou et qu'il en aurait capturé puis mangé un. Il rapporte également l'observation d'une femelle et son petit[1].

En 1994, Tadaaki Imaizumi (今泉忠明, Imaizumi Tadaaki?) a pu observer un crâne de yamapikaryaa tué par un chaseur local : il s'agissait d'un chat domestique[1].

D'autres articles ont été publiés au Japon. Le 14 septembre 2007, le professeur Eiyuu Akiyoshi (秋吉英雄, Akiyoshi Eiyuu?) de l'université de Shimane déclare avoir vu un félin plus grand qu'un Chat d'Iriomote, avec une longue queue et une fourrure tachetée dans la péninsule Sakiyama (崎山半島, Sakiyama Hantō?), région peu fréquentée de l'île d'Iriomote[52].

Philatélie

Le Chat d'Iriomote est rarement représenté en philatélie[53]. La poste du Japon a édité un timbre et une enveloppe premier jour représentant le Chat d'Iriomote dans une série sur la conservation de la nature en 1974 et un timbre dans une série sur l'harmonie avec la nature en 2011[54],[53].

Notes et références

Notes

  1. L'actinidia polygama est une plante de Chine et du Japon qui a un effet de drogue pour les félins.

Références

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  7. a b c d e et f Jackson et Farrel Jackson 1996, p. 159
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Annexes

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Bibliographie

Articles

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Ouvrages

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  • (ja) 秀雄 小原, 動物世界遺産 レッド・データ・アニマルズ4 インド、インドシナ [« Patrimoine mondial vivant : Red Data Animals 4 Inde et Indochine »], Kodansha (講談社?),‎ (ISBN 4062687542)Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (ja) 陸奥雄 加藤, 日本の天然記念物 [« Monuments naturels du Japon »], 講談社,‎ (ISBN 4061805894), p. 622–623Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (ja) Tadaaki Imaizumi, 野生ネコの百科 [« Encyclopédie des félins sauvages »], Data House,‎ (ISBN 978-4887187726)Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (ja) 財団法人 自然環境研究センター, イリオモテヤマネコBOOK [« Le livre du Chat d'Iriomote »], 株式会社高陽堂印刷,‎ Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Mel Sunquist et Fiona Sunquist (photogr. Terry Whittaker et autres), Wild Cats of the World, Chicago, The University of Chicago Press, , 416 p., Relié (ISBN 978-0226779997 et 0-226-77999-8, présentation en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Peter Jackson et Adrienne Farrell Jackson (trad. Danièle Devitre, préf. Dr Claude Martin, ill. Robert Dallet et Johan de Crem), Les Félins : Toutes les espèces du monde, Turin, Delachaux et Niestlé, coll. « La bibliothèque du naturaliste », , 272 p., relié (ISBN 978-2603010198 et 2-603-01019-0) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Rémy Marion (dir.), Cécile Callou, Julie Delfour, Andy Jennings, Catherine Marion et Géraldine Véron, Larousse des félins, Paris, Larousse, , 224 p. (ISBN 2-03-560453-2 et 978-2035604538, OCLC 179897108). Document utilisé pour la rédaction de l’article

Liens externes