Charles Demange

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Charles Demange
Charles Demange, Les Annales politiques et littéraires, décembre 1909
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ÉpinalVoir et modifier les données sur Wikidata
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Charles Demange, né le à Nancy et mort le à Épinal, est un écrivain français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Charles Demange est le fils d'Émile Demange (1846-1904) et d'Anne-Marie Barrès (1860-1951). C'est un jeune dandy intellectuel nihiliste, neveu de Maurice Barrès, qu'il admire. Barrès guide Charles dans ses ambitions littéraires et politiques et le met en contact avec d'autres écrivains[2].

En 1909, le jeune Charles Demange tombe amoureux de la poétesse Anna de Noailles, qu'il a connue par son oncle Maurice Barrès. Mais Anna a des soucis de santé et part à l'été avec son fils et son personnel pour se faire soigner à Strasbourg par le Docteur Pierre Bucher. À la demande d'Anna, Demange et elle se rencontrent brièvement à la gare de Nancy. Charles est persuadé qu'Anna a un amant et se suicide peu après, laissant ces mots :

« Je me tue.

Je vous ai follement aimée. Votre amitié était le mieux que je puisse rencontrer sur terre.
Merci — et merci à mon oncle qui m’a fait vous connaître. Je ne veux voir que le baiser, du wagon[3]. »

L'entourage de Demange la rend responsable de son suicide. Elle est calomniée dans un article anonyme du Ruy Blas intitulé Les causes d’un suicide qui la dépeint comme « une coquette doublée d’une détraquée »[4]. Dans une lettre à Lucien Corpechot, elle se défend : « Je suis si malheureuse de l’indignité humaine ; je ne peux la supporter, l’ayant si peu, si peu vraiment méritée »[5].

Le suicide de Charles Demange touche ses amis écrivains, qui lui consacrent un ouvrage collectif intitulé Le souvenir de Charles Demange et publié en 1911 au Mercure de France[6].

Ils sont vingt trois à avoir collaboré à ce livre : Georges Ducrocq, Léon Bernardin, Émile Faguet, Paul Adam, René Spaeth, René d' Avril, Fernand Baldensperger, l'abbé Lucien Chatelard, Fourier de Saint Victor, Jules Claretie, Gabriel Dauchot, Louis Dumont-Wilden, Désiré Ferry, André Du Fresnois, René Gillouin, Émile Henriot, Ernest La Jeunesse, Henri Massé, Paul Odinot, René Perrout, Giuseppe Napoleone Primoli, Ernest Psichari, Jules-Marie Raulin.

Des fragments de textes de Charles Demange sont publiés à titre posthume dans L'Indépendance (1911-1913)[7],[8].

Partant de cette histoire, François Mauriac écrira le roman La Chair et le Sang, publié en 1920.

Voir également, d'André Billy, Le Pont des Saint-Pères (Fayard, 1947), aux pages 137-138.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Charles Demange a publié un roman pendant sa vie et il a laissé un roman et quelques récits de voyages, publiés de manière posthume.

  • 1909 : Le Livre de désir : histoire cruelle [lire en ligne] Prix des Annales 1909 (à titre posthume).
  • 1910 : Notes d'un voyage en Grèce [lire en ligne]
  • 1913 : Lettres d'Italie.
  • 1931 : Hélène (avec une préface de Jérôme et Jean Tharaud).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-3f02x07bu--kqf6w8f9rwmn »
  2. Robert Wohl, The generation of 1914, Harvard University Press, 30 juin 2009 p. 10-11
  3. Frédéric Martinez, Coup de feu à Épinal, Anna de Noailles, Gallimard, Folio, 2018, p. 259.
  4. Frédéric Martinez, La fausse coupable, Anna de Noailles, Gallimard, Folio, 2018, p. 261.
  5. Elisa Higonnet-Dugua, Anna de Noailles Cœur Innombrable, Actes Sud, Libris, 03/01/2001,  pp. 159, 165.
  6. Le souvenir de Charles Demange, Collectif :  Georges Ducrocq, Léon Bernardin, Émile Faguet, Paul Adam, René Spaeth, René d' Avril, Fernand Baldensperger, Lucien Chatelard (abbé).), Fourier de Saint Victor, Jules Claretie, Gabriel Dauchot, Louis Dumont-Wilden, Désiré Ferry, André Du Fresnois, René Gillouin, Émile Henriot, Ernest La Jeunesse, Henri Massé, Paul Odinot, René Perrout, Giuseppe Napoleone Primoli, Ernest Psichari, Jules-Marie Raulin, Mercure de France, 1911.
  7. Fiche de L'Indépendance sur le site revues-littéraires.com
  8. Thomas Roman, « L'Indépendance. Une revue traditionaliste des années 1910 », in Mil neuf cent. Revue d'histoire intellectuelle 2002/1, n° 20, p. 173-193.]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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