Charles Baissac

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Charles Baissac, né le à Port-Louis (Île Maurice) et mort le à Beau-Bassin Rose-Hill (Île Maurice), est un auteur mauricien, spécialiste du créole mauricien et du folklore de l'Île Maurice.

Biographie[modifier | modifier le code]

Basile Charles Baissac appartient à une famille originaire de France. Son grand-père, professeur de français, s'est installé à Maurice.

À onze ans, son père pharmacien l'envoie en France poursuivre ses études, d'abord au collège de Lorient puis au collège Henri-IV, à Paris. Il commence ensuite des études médicales, mais il les abandonne vite pour des études littéraires[1].

En 1854, il rentre à Maurice. Il travaille comme précepteur et enseigne dans des collèges privés. Il fait paraître des chroniques théâtrales sous le pseudonyme de Basile Vespus. En 1870, il est engagé comme professeur au Collège royal, où il enseigne le français à partir de 1875. Ce poste lui donne la stabilité financière qui lui permet de se consacrer à son œuvre d'écrivain et de folkloriste[2].

Il a donné la première étude solide du créole mauricien et permet de connaître l'état de ce créole au XIXe siècle[3]. En collectant de nombreux contes et sirandanes, il les a préservés de la disparition. Il est aussi l'auteur d'œuvres littéraires personnelles : pièces de théâtre, poésie.

En 1892, le cyclone du 29 avril détruit sa maison ; il se réfugie alors à Beau Bassin, où il meurt le 3 décembre. Il est enterré à Port-Louis, au cimetière de l'Ouest, où sa tombe a été classée comme patrimoine national en 1970[4].

Charles Baissac a été fait chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume[4]. Il est le grand-oncle des agents secrets britanniques Claude de Baissac et Lise de Baissac.

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Étude sur le patois créole mauricien, Nancy, Berger-Levrault, 1880 (rééd. : Genève, Slatkine, 1976, 2011 - La Réunion, Surya Editions, 2011).
  • Récits créoles, Paris, Oudin, 1884. Lire sur gallica.
  • Le folk-lore de l'Île-Maurice, Paris, Maisonneuve et Larose, 1888, rééd. 1967 (texte créole et traduction française). Lire sur Wikisource.
  • Sirandann sanpek. Zistwar an Kreol. 28 hundred-year-old Folk Stories in Kreol with English Translation alongside, Port-Louis, 1989.
  • Zistoire Prince Sabour et autres contes mauriciens, Quatre Bornes, 1995 (en français et créole).
  • Histoire des quatre cloches et autres contes mauriciens, Quatre Bornes, 1995 (en français et créole).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bulletin de la Société de linguistique de Paris, vol. 8, 1892-1894, p. LXXVI.
  2. Bulletin de la Société de linguistique de Paris, vol. 8, 1892-1894, p. LXXVII.
  3. A. Kihm, « Les difficiles débuts des études créoles en France (1870-1920) », Langue française, 63, 1984, p. 44 : « le ton général est d'un paternalisme agaçant, même "pour l'époque". »
  4. a et b Base de données du patrimoine mauricien.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Elisabeth Steiner, « "L'approbation d'un juge comme vous est de celles dont on a le droit d'être fier" : Der Briefwechsel zwischen Schuchardt und Baissac », Grazer Linguistische Studien, 74, 2010, p. 7-62. En ligne.
  • Carpooran Arnaud, « Ce que les études créoles mauricianistes doivent à Charles Baissac », Cahiers internationaux de sociolinguistique, 2017/2 (no 12), p. 45-69.


Liens externes[modifier | modifier le code]