Charles Antoine Morand

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Charles Antoine Louis Alexis Morand
Charles Antoine Morand

Naissance
Pontarlier
Décès (à 64 ans)
Ancien 10e arrondissement de Paris
Origine Drapeau de la France France
Arme Infanterie
Grade Général de division
Années de service 17911832
Conflits Guerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Distinctions Comte de l'Empire
Grand-croix de la Légion d'honneur
Chevalier de Saint-Louis
Hommages Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 15e colonne
Autres fonctions Pair de France

Charles Antoine Louis Alexis Morand, né le à Pontarlier[1] et mort le à Paris, est un général français de la Révolution et de l'Empire. Lieutenant-général, comte et pair de France, il a également été aide de camp de Napoléon Ier et colonel général des chasseurs à pied de la Garde impériale.

Ce général a été de toutes les campagnes de l'Empire.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Son père Alexis François Morand (1746-1829) est avocat et conseiller à la cour de Besançon. Il a une sœur, Charlotte (1790-1879), mariée à Prosper Émonin, maître de forges.

Il se marie en 1808 à Varsovie avec Émilie Parys (1792-1868) dont il a 12 enfants, parmi lesquels :

  • Napoléon dit le comte Morand (1811-1852) ;
  • Louis Charles Alphonse, comte Morand (1813-1905) ;
  • Louis Charles Auguste, vicomte Morand (1826-1870), général de brigade et aide de camp de Napoléon III, blessé mortellement à la bataille de Beaumont ;
  • Paul Louis Marie (1828-1897)
  • Léonis Morand

Guerres de la Révolution[modifier | modifier le code]

Morand entre tout jeune dans la carrière du barreau. En 1791, juste après avoir décroché son diplôme en droit, il s'enrôle dans le 2e bataillon du district de Pontarlier. Capitaine en août 1792 puis lieutenant-colonel de son bataillon en septembre, il se distingue à l’armée du Rhin et à l’armée du Nord. Il est nommé commandant du 7e bataillon de volontaires du Doubs et prend une part importante au siège du Quesnoy, au blocus de Maubeuge, à la bataille de Wattignies et à celle de Hondschoote. Incorporé avec son bataillon dans la 88e demi-brigade, Morand fait les campagnes de l'an III et de l'an IV aux armées du Rhin et de Sambre-et-Meuse, et ensuite en Italie et en Orient.

Blessé en 1794, il retourne un temps à la vie civile. Il est envoyé ensuite en Italie de 1797 à 1798, puis participe à la campagne d'Égypte avec la division Desaix. Il est présent aux Pyramides le et est nommé chef de brigade provisoire sur le champ de bataille par Napoléon Bonaparte.

Général du Consulat et de l'Empire[modifier | modifier le code]

Portrait équestre du général Morand.

Le 21 fructidor an VII, Morand est nommé adjudant-général et investi par Kléber du commandement de la province de Djerjeh. Le , il est promu au grade de général de brigade et à son retour en France, commande le département du Morbihan. Il reçoit par ailleurs en l'an XI le commandement d'une brigade d'infanterie à l'armée des côtes de l'Océan dans le corps du maréchal Soult. Lors de la campagne de 1805, au cours de la bataille d'Austerlitz, la brigade Morand participe à l'assaut du plateau de Pratzen. Il est promu général de division le .

Lors de la campagne de 1806, le général Morand commande la 1re division du 3e corps d'armée du maréchal Davout. Il participe aux batailles d'Auerstaedt le , de Golymin le et d'Eylau le .le 6 juin 1808 il ordonne l’arrestation , la déportation ainsi que l’extermination de 167 hommes et enfants a Isullaciu di Fiumorbu en haute corse. Il reste sous le commandement de Davout pour la campagne de 1809 et participe aux batailles d'Abensberg, d'Eckmühl, de Ratisbonne et de Wagram les 5 et .

Il est nommé gouverneur de Hambourg le et le demeure jusqu'au , date à laquelle il participe à la campagne de Russie et se bat à Smolensk et à la Moskova. Il y est blessé à la mâchoire. Morand est le premier homme à passer la Bérézina. Lors du passage de cette rivière, il fait traverser les débris de sa division, musique en tête. Adjoint du général Bertrand à la 1re division du IVe corps pour la campagne d'Allemagne de 1813, il participe aux batailles de Lützen et de Bautzen. Sa conduite à Dennewitz permet d'éviter l'écrasement du corps de Ney.

Morand se signale de nouveau à Wartenburg, à Lindenau et à Leipzig. Son rôle est important lors de la bataille de Hanau les 30 et . Nommé gouverneur de Mayence, il défend la place avec vigueur et ne la remet que le . Rallié à Napoléon durant les Cent-Jours, il est fait pair de France et commande une partie de la Vieille Garde au cours de la bataille de Waterloo le , pendant laquelle il reprend aux Prussiens le village de Plancenoit.

Après Waterloo (1815)[modifier | modifier le code]

Condamné à mort par contumace, Morand s'exile en Pologne, patrie de sa femme où toute sa famille le suit. Le , il arrive à l'improviste à Strasbourg, se constitue prisonnier, paraît devant le conseil de guerre et est acquitté avant d'être réintégré dans l'armée avec son grade. Il reste alors dans la retraite jusqu'au mois d', année où il reçoit le grand cordon de la Légion d'honneur qui lui a déjà été accordé en 1815 par l'Empereur et le commandement de la division militaire de Besançon. Nommé pair de France une deuxième fois le , il meurt à Paris le et est d'abord inhumé au cimetière du Père-Lachaise (39e division)[2] puis sa dépouille revient dans le Doubs (25) à Montbenoît en face de l'abbaye de cette même commune en 1885. Il repose dans le caveau familial aux côtés de son épouse Emilie Parys[3].

Hommages[modifier | modifier le code]

Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile : pilier Est, 15e et 16e colonnes.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Charles Antoine Morand, Lettres sur l’Expédition d’Égypte : de l’Italie à la prise du Caire, Paris, Éd. La Vouivre, coll. « Du Directoire à l’Empire », , VI-128 p., in-8° (ISBN 2-912431-03-4). — Éd. par Jean-Louis Morand. Contient aussi, du même aut. : Carnet de route de chef de brigade : de Rome à Assouan, 1798-1799.
  • Charles Antoine Morand, Un gouverneur militaire en Haute-Égypte : Morand à Girgeh en 1799, Paris, Éd. La Vouivre, coll. « Du Directoire à l’Empire », , XII-200 p., in-8° (ISBN 2-912431-23-9). — Éd. par Jean-Louis Morand d’après les archives personnelles de l’aut.

Sources[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le hameau de Largillat, sur la commune de Montbenoît, est mentionné quelquefois. C'est là que se situe l'emplacement de la maison familiale où il a été baptisé.
  2. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 569
  3. « Montbenoît. Le mausolée abandonné du général Morand, un fidèle de Napoléon, pourrait retrouver sa splendeur dans le Doubs », sur www.estrepublicain.fr (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]