Charles-François Turinaz

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Charles-François Turinaz
Image illustrative de l’article Charles-François Turinaz
Biographie
Naissance
Chambéry
Décès (à 80 ans)
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
Dernier titre ou fonction Évêque de Nancy
Archevêque titulaire d'Antioche-en-Pisidie (de)
Évêque de Nancy-Toul
(Primat de Lorraine)
Évêque de Tarentaise

Blason
Svrsvm corda
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Charles-François Turinaz, né le à Chambéry et mort le à Nancy, est un prélat, successivement, évêque de Tarentaise (1873-1882), puis de Nancy-Toul (1882-1918).

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Charles-François Turinaz naît le à Chambéry[1],[2]. Il est le fils d'un officier, Théophile ayant participé aux guerres de l'Empire[3],[4]. Il a pour oncle paternel, Jean-François Turinaz, notamment vicaire, puis archevêque de Tarentaise[3],[4]. La famille Turinaz est originaire des Bauges[4].

Sa famille vit à Saint-Genix-d'Aoste[3].

Formation[modifier | modifier le code]

Il fait ses études au collège de la ville voisine de Pont-de-Beauvoisin, avant d'entamer des études au petit séminaire de Moûtiers[3],[5].

En 1859, il se rend à Rome parfaire sa formation[6].

Il devient docteur en théologie et en droit canonique[5].

Carrière[modifier | modifier le code]

Charles-François Turinaz est ordonné prêtre, le [7],[5].

Il est vicaire à Notre-Dame de Chambéry, en octobre 1862, puis le mois suivant, il occupe la fonction de secrétaire de l'archevêque de Chambéry, Alexis Billiet[7],[2]. Il est nommé en 1863 professeur de théologie et de droit canonique au grand séminaire de Chambéry[2],[5].

Il est nommé pour le siège épiscopal de Tarentaise, le , puis confirmé le [8]. Il est ordonné évêque le .

Il est élu le membre de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie[9].

Charles-François Turinaz est transféré sur le siège de Nancy-Toul. Désigné le , sa désignation est confirmée le [8].

Catholicisme social et modernisme[modifier | modifier le code]

Charles-François Turinaz lutte contre les persécutions des catholiques par les lois anticléricales du début du XXe siècle. Il est un farouche adversaire des inventaires, de la loi de séparation de l'Église et de l'État, et des associations cultuelles, mais aussi du modernisme de manière générale.[réf. nécessaire]

Avant même la publication en 1907 de l'encyclique antimoderniste Pascendi Dominici gregis, du pape Pie X, Mgr. Turinaz avait pris position contre ces menaces pour la foi et la discipline catholiques. En 1902, il publia un ouvrage intitulé "Les Périls de la foi et de la discipline", suivi en 1903 par "Encore quelques mots sur ces Périls". Ces publications dénonçaient les tendances modernistes qui préoccupaient de nombreux membres de l'Église à l'époque[10].

Il participe à la vulgarisation de la doctrine sociale de l'église, en soutenant l'encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII, mais s'oppose à la lecture du philosophe Georges Fonsegrive, auteur de la revue La Quinzaine, et penseur du Catholicisme social, qu'il juge trop socialisante[10]. Le débat autour de ces idées modernistes suscita des réactions diverses au sein de l'Église catholique. En mars 1901, par exemple, le journal L'Acacia, organe de presse de la Franc-Maçonnerie, qualifia M. Fonsègre de « l'éminent professeur catholique, qui n'est presque pas catholique ou dont, tout au moins, le catholicisme ésotérique ne ressemble pas au catholicisme exotérique du catéchisme. »[10] En réaction, Mgr. Turinaz prit position et condamna un article de M. Fonsègre intitulé Américanisme et Américains. Il considéra cet article comme contenant « une interprétation inexacte, erronée et très gravement injurieuse à l'égard de l'autorité du Saint-Siège apostolique et de la personne auguste de Léon XIII. »[10]

Face au développement de Nancy, il est à l'origine de la construction de quelques églises, dont la Basilique du Sacré-Cœur de Nancy et « l'église du Montet » (la Basilique Notre-Dame-de-Lourdes de Nancy).[réf. nécessaire]

Il écrit le une lettre à l’abbé Léon Loevenbruck où il souligne qu’il n’est pas d’œuvre plus importante et d’une influence plus puissante que la fondation d’une paroisse et la construction d’une église paroissiale.[réf. nécessaire]

Le , il est désigné archevêque titulaire d'Antioche-en-Pisidie (de), en complément de sa charge à Nancy[8].

Mort et sépulture[modifier | modifier le code]

Charles-François Turinaz décède, à Nancy, le [11], à l'âge de 80 ans.

Le corps de Charles-François Turinaz repose selon sa volonté dans le transept gauche de la basilique du Sacré-Cœur de Nancy.

Polémiste, il est l'auteur d'environ 95 notices.

Blason[modifier | modifier le code]

Ses armes sont : D'or au coeur sommé d'une flamme de gueules et fascé d'une redorle doublement entortillée d'épines de sable qui est de Jésus ; au chef d'argent à la croix latine accolée d'un cep de vigne, avec canton d'azur à l'M surmontée d'une couronne d'argent.[2]

Cri : Sursum corda[2]. Devise : Misericordia et Veritas. Justitia et Pax[12].

En 1917, son blason présente de légères variantes : D'or au Sacré-Cœur de gueules au chef cousu d'argent chargé d'une croix de sable, entourée d'une vigne de sinople et posée sur un tertre du même ; au franc-canton dextre d'azur, chargé d'un M à l'antique d'argent ; à la filière d'argent.[12]


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bibliothèque de Chambéry, Cote EST A 000.155-001.
  2. a b c d et e Laurent Morand, Anciennes corporations des arts et métiers de Chambéry et de quelques autres localités de la Savoie : personnel ecclésiastique du diocèse de Chambéry de 1802 à 1893, Chambéry, Impr. savoisienne, , 748 p. (lire en ligne), p. 290-293.
  3. a b c et d Pillet 1918, p. 422-423.
  4. a b et c Laurent Morand, Les Bauges : histoire et documents : Peuple et Clergé (IIIe volume), Chambéry, Imprimerie savoisienne, , 684 p. (lire en ligne).
  5. a b c et d Émile Badel, « Le dictionnaire parisien de Meurthe-et-Moselle », L'immeuble et la construction dans l'Est, vol. 11e année, no 6,‎ , p. 42 (lire en ligne).
  6. Pillet 1918, p. 424-425.
  7. a et b Pillet 1918, p. 425.
  8. a b et c (en) « Archbishop Charles-François Turinaz † », sur catholic-hierarchy.org.
  9. « Etat des Membres de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Savoie depuis sa fondation (1820) jusqu'à 1909 », sur le site de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie.
  10. a b c et d Mgr. Delmont, Modernisme et Mondernistes en Italie, en Allemagne, en Angleterre et en France, Lyon, A. Nouvellet, (lire en ligne), p. 206
  11. Blaise, Mirman, 1918.
  12. a et b André Cosson, Armorial des cardinaux, archevêques et évêques français actuels, résidentiels et titulaires, au 1er janvier 1917, H. Daragon, , 288 p. (lire en ligne), p. 70-71.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • H. Blaise, Léon Mirman, Monseigneur Turinaz, Nancy, Crépin-Leblond, (lire en ligne).
  • René Hogard (Chanoine), Mgr Turinaz évêque de Nancy et de Toul : quarante-cinq ans d'épiscopat, Nancy, Librairie Vagner, 1938.
  • Pillet, « Monseigneur Charles Turinaz, évêque de Nancy », La Savoie littéraire et scientifique, Chambéry,‎ , p. 422-431 (lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]