La Canée

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La Canée
(el) Χανιά
La Canée
Vue panoramique.
Administration
Pays Drapeau de la Grèce Grèce
Périphérie Crète
District régional La Canée
Dème La Canée
Code postal 731 00
Immatriculation XN
Démographie
Population 55 838 hab. (2001[1])
Densité 4 432 hab./km2
Géographie
Coordonnées 35° 31′ 00″ nord, 24° 01′ 00″ est
Altitude Min. 0 m
Max. 5 m
Superficie 1 260 ha = 12,6 km2
Localisation
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La Canée
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La Canée
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La Canée

La Canée (de l'italien : La Canea) ou Chaniá (en grec moderne : τα Χανιά [au pluriel]) est une ville de Crète occidentale, dans le district régional du même nom, en Grèce. C'est la deuxième ville de l'île, avec environ 55 000 habitants et 108 000 habitants dans l'ensemble de son aire urbaine.

Histoire[modifier | modifier le code]

Antiquité[modifier | modifier le code]

La Canée est située sur l’ancien emplacement minoen de Cydonia, sur la coline de Kastélli (en). La ville se développe à nouveau à la fin de l’époque minoenne comme une importante cité-État de la Grèce classique, dont les limites s’étendaient de la baie de La Canée jusqu'au pied des Montagnes blanches. Kydonia était constamment en guerre avec d’autres cités-États telles que Aptera, Falásarna et Polyrrinia, voire Égine, qui commémore une victoire au temple d'Aphaïa. La cité est assez importante pour être mentionnée dans l’Odyssée d’Homère. En 69 av. J.-C., le consul romain Metellus défait les Crétois et conquiert Kydonia à qui il accorde les privilèges d’une cité-État indépendante. Kydonia eut le droit de frapper sa propre monnaie jusqu’au IIIe siècle apr. J.-C.

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Le début de la période byzantine, assez mal documenté, n'est que la continuité de la période romaine, le christianisme en plus. Les armées musulmanes venues de l'Espagne mauresque (menées par des exilés de Cordoue) fondent un État islamique qui domina le Crète de 824 (ou 827/828) à 961. La Canée fut reprise en 921 par les Byzantins qui fortifient la ville pour empêcher sa reconquête par les musulmans.

Après la quatrième croisade et le démantèlement de l’Empire byzantin, en 1204, la Crète est donnée à Boniface de Montferrat, qui choisit de la revendre aux Vénitiens, qui établissent une colonie à La Canée en 1252, la cité étant alors reconstruite. Elle est le siège administratif de la Crète occidentale, un centre de commerce et le chef-lieu d’une région agricole fertile. Des fortifications sont construites pour la protéger des invasions et des pirates, donnant à la vieille ville la forme qu’elle a aujourd’hui. Malgré cela, en 1266, La Canée est pillée par les Génois, ennemis des Vénitiens.

Renaissance[modifier | modifier le code]

En 1644, un bateau convoyant un dignitaire ottoman est arraisonné par les chevaliers de Malte, qui transportent le butin à La Canée. Le sultan en prend prétexte pour déclencher la guerre de Crète. Les Turcs débarquent au monastère de Goniá, à Kissamos, qu’ils pillent et incendient. Sous le commandement de Youssouf Pacha (en), ils s'emparent de La Canée le au terme d'un siège de 57 jours.

Les richesses de la ville sont prises puis la plupart des églises tant orthodoxes grecques que catholiques vénitiennes sont transformées en mosquées. Les Turcs résident principalement dans les quartiers est de la ville, Kastelli et Splantzia, où ils convertissent l’église dominicaine de Saint-Nicolas en mosquée Hünkiyar Cami. Ils construisent également de nouvelles mosquées telles que la mosquée Küçük Hasan dite « des Janissaires » sur le port, des bains publics (thermes, désormais dénommés hammams), et des fontaines, éléments importants des cités byzantines puis turques. Le pacha de Crète résidait à La Canée.

Port de La Canée.

Époque moderne[modifier | modifier le code]

Rue de La Canée.

En 1821, alors que la Grèce se soulève contre l’Empire ottoman, beaucoup de chrétiens sont massacrés, y compris l’évêque de Kissamos, pendu à un arbre.

Elefthérios Venizélos, originaire de Mourniés près de La Canée, est un des meneurs de la révolte crétoise de 1897-1898 contre les Ottomans. Il devient par la suite Premier ministre de Grèce. Sa tombe est au sommet d’une colline surplombant La Canée. En 1898, pendant les derniers pas vers l’indépendance et l'enosis (union avec la Grèce) de la Crète, les grandes puissances font de La Canée la capitale d’un État crétois semi-autonome, avec le prince Georges de Grèce à sa tête. À cette période, le quartier de Chalepa héberge les ambassades et consulats anglais, français, allemand, austro-hongrois et russe dont les édifices néoclassiques sont toujours là. La capitale de l’île est transférée à Héraklion en 1971.

La ville aujourd’hui[modifier | modifier le code]

Cathédrale orthodoxe.
Mosquée des Janissaires.

Bien qu’elle ait été bombardée pendant la Seconde Guerre mondiale, La Canée est l'une des plus pittoresques villes de Crète, particulièrement le port vénitien avec son phare du XVe siècle et la « mosquée des Janissaires ». La plupart des bâtiments ont été restaurés afin de devenir des hôtels, des magasins ou des bars. Le quartier de la Splantzia, derrière le port et les arsenaux vénitiens, est largement intact et très évocateur de l’atmosphère d’alors. La cathédrale (en) grecque orthodoxe de 1860 est située dans un square, faisant face à la cathédrale catholique romaine (en). La synagogue Etz Hayyim, dans le quartier Topanas, a été restaurée ces dernières années, l’empêchant ainsi de tomber en ruine après que la communauté juive de La Canée a été déportée par les soldats du Troisième Reich en 1944. Une torpille britannique coula le Tanais qui transportait la plupart des juifs prisonniers.

La ville possède un musée archéologique, un musée de la marine et un musée du folklore, des galeries d’art et de nombreux magasins et tavernes dans la vieille ville. Le marché couvert datant de 1913, est aux abords de la vieille ville et est populaire aussi bien auprès des touristes que des habitants. Dans la nouvelle ville, on trouve l’université et la mairie.

Année Population Taux de croissance
1981 47 471 -
1991 50 007 +5,34 %

Transports[modifier | modifier le code]

La ville possède un aéroport international : l'celui de La Canée Ioánnis-Daskaloyánnis (code AITA : CHQ), sur la péninsule d'Akrotíri. L’aéroport tient son nom de Daskaloyánnis, un héros sfakiote écorché vif par les Turcs au XVIIIe siècle. Il y a plusieurs vols quotidiens depuis Athènes. L’été les vols charters depuis l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou les autres pays d’Europe sont également fréquents.

Souda, à 7 km à l’est, est le port de la ville et le lieu d’une base navale de l’OTAN. La ville est reliée quotidiennement au Pirée (Athènes) par des liaisons régulières en ferry assurées par les compagnies ANEK Lines, Minoan Lines et Blue Star Ferries.

Éducation[modifier | modifier le code]

Sur ses hauteurs de la ville, à 7 km du centre-ville, on retrouve l'université technique de Crète située dans la localité de Kounoupidianá. L'université regroupe en son sein plus de 3 500 étudiants et est reconnue pour son département d'ingénierie.

On y trouve aussi l'institut agronomique méditerranéen de La Canée, un des quatre instituts du Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes.

Sport[modifier | modifier le code]

  • Football : AC La Canée (1945-2017) puis fusion avec le PGS Kissamos (1926-2017) sous le nom PAE La Canée.

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à La Canée[modifier | modifier le code]

Climat[modifier | modifier le code]

Port de La Canée en été.

La Canée bénéficie d'un climat méditerranéen caractérisé par des hivers frais et humides et des étés chauds et secs.

Relevé météorologique de Souda (banlieue de La Canée) ; altitude : 151 m
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 7,5 7,7 8,6 11,1 14,5 18,5 20,6 20,5 18,2 15,1 11,9 9,3 13,6
Température moyenne (°C) 10,8 11,1 12,6 15,8 20 24,4 26,4 25,8 23 19 15,6 12,6 18,1
Température maximale moyenne (°C) 14,4 14,9 16,6 20,1 24,4 28,7 30,3 29,9 27,3 23,1 19,6 16,2 22,1
Précipitations (mm) 141,7 112,4 80,7 31,8 13 4,6 1,3 1,5 18,7 80,1 72,8 93,9 652,6
Source : Le climat à La Canée (en °C et mm, moyennes mensuelles) [2]


Références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]