Château de la Roche (Bellefosse)

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Château de la Roche
Image illustrative de l’article Château de la Roche (Bellefosse)
Aquarelle de Eckel (vers 1802).
Période ou style Médiéval
Type Château fort
Début construction XIIIe siècle
Propriétaire initial Chevalier de Rathsamhausen
Destination initiale Forteresse
Destination actuelle Ruines
Coordonnées 48° 23′ 46″ nord, 7° 13′ 04″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces de France Basse-Alsace
Département Bas-Rhin
Commune Bellefosse
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de la Roche
Géolocalisation sur la carte : Alsace
(Voir situation sur carte : Alsace)
Château de la Roche

Le château de la Roche est situé sur la commune française de Bellefosse au Ban de la Roche, canton de Schirmeck, arrondissement de Molsheim dans le département du Bas-Rhin, en région Grand Est.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le site médiéval occupe à 820 m d’altitude un piton rocheux de dolérite comprimé entre la série des granodiorites du massif du Champ du Feu (1 100 m d’altitude) à la limite septentrionale des Vosges du nord. Le rocher domine la vallée de la Chirgoutte au Ban de la Roche dans la vallée de la Bruche (Bas-Rhin). Il domine le village de Bellefosse depuis lequel on accède par un chemin médiéval.

Historique[modifier | modifier le code]

Lithographie de G. Engelmann (fin du XIXe siècle).

Contrairement à ce que l’on pensait précédemment, le château n'a pas été érigé au XIIe siècle par les de Lapide/Rupe (du latin Pierre ou Stein), ces derniers sont des petits chevaliers d’empire châtelains du Dreistein au service de l’abbaye de Hohenbourg-Sainte Odile.

Les nobles de Rathsamhausen zum Stein[modifier | modifier le code]

L'édificateur du château est sans doute un chevalier de Rathsamhausen dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Les chevaliers Rudolfs et Hartmann von Racenhusen sont cités en 1284 lors du règlement d’un différend avec les nobles d’Andlau au sujet d’un territoire situé sur le Champ du Feu (ienhald Hochveldes). Sans doute sont-ils déjà propriétaires à cette date de la seigneurie acquise peut-être auprès des Andlau. La famille de Rathsamhausen a été très active dans la plaine d’Alsace où elle a possédé jusqu’à vingt-deux châteaux.

La date de première mention du château de la Roche est tardive, elle n’apparaît qu’en 1398 (die purgk zum Stein) à l’occasion d’un arbitrage en faveur de Gerotheus et Ditrich von Rotsamhausen von Stein à la suite d’un conflit forestier avec la ville d’Obernai. La seigneurie du Ban de la Roche (Steintal) se compose de huit villages ; elle est dépendante de l’empire (Reichslehen) dont elle est inféodée par l’empereur aux R-zum-Stein (de la Roche) jusqu’en 1584 lors de sa cession au comte Georges-Jean de Veldenz.

Le château est engagé par Ulrich de R. en 1430 pour 400 florins d’or en faveur du duc de Lorraine avant de servir de cadre de réconciliation en 1445 entre la ville d’Obernai et le comte de Salm.

Le siège du château en 1469[modifier | modifier le code]

L’épisode bien connu de son histoire est celui de son siège qui débute le [2] comme conséquence des activités de brigandage que soumettaient ses occupants à la région. Assisté de plusieurs chevaliers et écuyers désargentés au service de Jerothe de R. et de Wecker von Leiningen (de Linange), des coups de main furent opérés dès 1467 contre des convois de marchands (originaires des villes hanséatiques de Lübeck, de Göttingen, mais aussi de Mulhouse), ces derniers se retrouvant enfermés contre rançon au château. Pour mettre fin à cette situation, le duc de Lorraine et l’évêque de Strasbourg s’unissent pour en permettre le siège. Des pièces d’artillerie sont transportées, les chemins redevenus praticables, depuis l’arsenal de Nancy[note 1] pendant que des troupes à pied prennent position. Le château[note 2], défendu par vingt-deux hommes, seize écuyers et des paysans[note 3], ainsi que deux femmes, ne supportant plus le bombardement se rend le et la place est aussitôt démantelée[2]. Il ne sera pas reconstruit malgré une tentative en 1472 que feront échouer le comte de Salm et l’évêque de Strasbourg.

On ne sait quel a été le rôle du chevalier Jerothe-le-Jeune dans les rançonnements mais on notera qu’il est le seul à avoir été inhumé dans la petite église de Fouday et non à Baldenheim auprès des siens.

Les fresques du temple de Fouday représente sans doute un donateur de l'église en compagnie de sa femme. Il s'y trouve également la pierre tombale de Jérothé de Rathsamhausen-zum-Stein-le-Jeune mort en 1492.

Description[modifier | modifier le code]

Séparé de la montagne par un large et profond fossé de plus de 50 m de longueur, le rocher est exigu. le donjon est exposé au front d’attaque et laisse peu de place aux logis qui sont élevés en enfilade derrière lui.

Ainsi que le suggère l’appareil à bossage de petite dimension constituant la base de la tour assise sur le piton rocheux, sa construction pourrait dater soit de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle. Réalisée en grès des Vosges provenant des carrières de Tanrupt (Vosges)[5] et non en granite, la tour massive adopte le plan irrégulier du rocher sur une surface d’environ 8 × 5 m. Il s’agit sans doute d’une tour habitable et non seulement réservée à la défense. Une large basse-cour très ruinée dont on devine l’architecture d’un espace habité s’étend derrière le rocher supportant la tour.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le terrain montagneux ne permettant pas aux chariots de s'approcher du château, les canons sont mis tant bien que mal en batterie[2].
  2. Les assiégés possèdent de nombreuses arbalètes et carreaux, ainsi que dix-neuf pièces d'artillerie et de la poudre[3].
  3. Au moment de leur reddition, ils avouèrent ne plus avoir touché leur solde depuis quelque temps[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. a b et c Mengus 2021, p. 159.
  3. Mengus 2021, p. 187.
  4. Mengus 2021, p. 172.
  5. Nicolas Mengus, Châteaux forts au Moyen Âge, Rennes, Éditions Ouest-France, , 283 p. (ISBN 978-2-7373-8461-5), p. 71 et 73.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (de) Karl-Eduard Boch, Das Steintal im Elsass, Strasbourg, 1914.
  • (de) J. Rest, « Archivalien des gräflich von Andlawschen Archivs in Freiburg-im-Breisgau », Zeischrift für die Geschichte des Oberrheins (24), 1909.
  • André Lerch, Dreistein, hommage à Walter Hermann, Châteaux-forts d’Europe (22), juin 2002, 64 p.
  • Denis Leypold, Le Ban de la Roche au temps des seigneurs de Rathsamhausen et de Veldenz (1489-1630), Oberlin, Strasbourg, 1989.
  • Nicolas Mengus, « Le château fort de la Roche », L’Essor (n°175), 1997.
  • Francis Rapp, « Le siège du château de la Roche (1469)», L’Essor (n°153), 1991.
  • Charles-Laurent Salch, Nouveau Dictionnaire des Châteaux Forts d'Alsace, Ittlenheim, alsatia, Conception et réalisation Lettrimage, , 384 p. (ISBN 2-7032-0193-1)
    Roche (La), pp. 267-268, Dessins de relevés et d'illustration sont de Walter Herrmann, André Lerch, Christian Rémy. Images de synthèse de Fabien Postif et Photos de Dominique Martinez
    .

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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